Département fédéral de l'économie DFE
Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP
Journée d’information ALP 2011, 27.09.2011
Réduction des émissions d’ammoniac par des mesures d’affouragement chez la vache laitière
Annelies Bracher
1. Contexte
Protocole de Göteburg limites d'émissions de polluants, aussi NH
3Ammoniac (purin)
l'urée est le précurseur le plus important
lien direct avec le cycle d'azote
grande contribution de la production animale
émissions hautes = efficacité basse
79 % 15 % 3 % 3 %
89 % 11 %
bovins porcs volaille autres cultures non-agric
Suisse: émissions d'ammoniac d'origine agricole 2007 (inventaire d'ammoniac, Kupper 2009)
dont 65 % vaches laitières
Urée(urine) Uréase (fèces)
2. Étude " Ammoniac "
Co-auteurs:
Patrick Schlegel, Andreas Münger, Walter Stoll, Harald Menzi
Déclencheur: la mise en œuvre de mesures de réduction dans le cadre des programmes cantonaux (OFAG)
Buts de l' étude:
Actualisation des connaissances, indicateurs
littérature Evaluation de l'urée du lait
Essais avec bilan azoté CH
méta-analyse, régressions
Quantification des rejets azotés
modélisation
Quantification des émissions NH
3 modélisation
Mesures recommandées
Réduction des émissions d’ammoniac par des mesures d’affouragement chez la vache laitière
foie panse
N sous forme NPN N protéique
protéine alimentaire (N*6.25)
énergie aliment (amidon, sucres, NDF, pectine)
reins
NH
3émission purin N
pis
N urinaire urée allantoine créatinine
urée
N dans lait (protéine, urée)
AA,urée
N endogène
N fécal
- MA alimentaire indigestible
AA
AA acides aminés absorbés protéine microbienne
Uréase
protéine
peptide AA
NH3 urée
NH
4+NPN
énergie (MOF)
sang AA
NH3 urée
urée via salive
gluconéogénèse
gros intestin NH4+
urée
3. Métabolisme protéique chez le ruminant
Métabolisme protéique: minimiser l´urée urinaire!
Particularités:
dégradation ruminale de la MA = f(deMA)
synthèse microbienne de MA à partir de l’énergie interaction entre MOF et MA
diffusion de NH4+/NH3 excédentaire dans le sang
détoxification de l‘ammoniac sanguin sous forme d’ urée dans le foie
recyclage de l’urée
l’urée est la fraction principale de l’azote urinaire
corrélation étroite entre NH3 ruminal et urée sanguine, urinaire et du lait
le N fécal varie indépendamment du cycle uréique
l’urée dans le purin est le précurseur direct de l’ammoniac
Causes majeures d’excrétions (pertes) d’urée élevées
pertes métaboliques en grande partie inévitable
déséquilibre ruminal entre énergie et MA (quantité, timing)
surapprovisionnement en MA au niveau des tissues
affouragement minimiser les sources évitables de pertes d‘urée
Sources de NH3 et d’urée évitables
indicateurs alimentaires = f(système d’évaluation de la valeur nutritive)
Bilan protéique ruminal
Bilan énergie-protéine vache
PMN-PME, g/kg MS, g/jour
PMN g/kg MS = MA*[1- {1.11*(1- deMA/100)}]
PME g/kg MS = 0.145*MOF
MOFg/kg MS = MOD-MA*(1-deMA/100)-MG-AMID*(1-deAMID/100)-PF/2
N/MOD, N/MOF, g/kg
MA/NEL, g/MJ; PPLNEL- PPLAPD Apport (excessif) en MA MA ingéré, MA g/kg MS de la ration
PAi apport – PAi besoin
indicateurs métaboliques: taux d’urée dans le lait(MUC) mg/dl urée sanguine
urée urinaire g/l
Indicateurs corrélés avec l’excrétion (perte) d’urée
PME = protéine microbienne synhétisée à partir de l‘énergie fermentescible PMN = protéine microbienne synhétisée à partir de la matière azotée dégradable
4. Taux d’urée dans le lait (MUC, mg/dl)
Corrélation positive avec MUC
Corrélation négative avec MUC
MAration g/kg MS, g/jour PMN-PME g/kg MS, g/jour Bilan PAi
MA:NEL g/MJ N:MOD
deMA
NH3 ruminal Urée sanguine
Taux d’urée urinaire (UUN) g/l N urinaire g/jour
TAN (azote ammoniacal) purin g/l Émissions NH3
NFC ration g/kg MS Amidon ration g/kg MS WSC ration g/kg MS WSC:MAherbe
Tanins PV kg Bilan NEL
Indice de conversion de l’azote
C:N purin
Le taux d‘urée dans le lait reflète le turn-over de l‘urée et il est positivement corrélé avec les mêmes caractéristiques alimentaires, métaboliques et du purin que les émissions potentielles d‘ammoniac.
L’urée du lait se prête comme indicateur, toutefois avec des limites et des questions non résolues.
Bilan protéique ruminal, MUC et émissions de NH
3à l´étable
(van Duinkerken et al 2005) bilan protéique ruminal et MUC évoluent parallèlement
température et MUC expliquent 76 % de la variance des
émissions de NH3 à l´étable
Suisse: saison et région influencent le taux d’urée dans le lait
(http://homepage.braunvieh.ch 2011)
Taux d‘urée
semaine
Zone de montagne Zone de plaine
taux d‘urée élevé pendant l‘ affouragement en vert, surtout été/automne
zone de plaine > zone de montagne
grande variabilité entre exploitations
potentiel de réduction existe Urée dans le lait Ø 25.14 mg/dl
10.0 26.7 43.3 60.0
Talgebiet Bergzone_1 Bergzone_2 Bergzone_3_4
MILCHHARNSTOFF mg/dl
(moyenne des exploitations race brune 2009/10)
plaine montagne 1, 2, 3/4
Urée dans le lait: aspects problématiques
Grande variabilité en cas de qualité variable du fourrage, plus particulièrement avec le fourrage vert
fréquence des analyse?
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42
Woche
mg / 100 ml
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
mg / l Milchharnstoff - fix Milchharnstoff - var Milchaceton - fix Milchaceton - var
Analyse de routine: qualité insuffisante
mauvaise comparabilité entre méthodes
interprétation de vaches individuelles?
Vaches laitières sur pâturage intégral avec complémentation (Münger 2009)
RECO 2= 0.8167x + 4.8939 R² = 0.4236
RECO 3 = 0.9238x + 2.6791 R² = 0.6388 0
5 10 15 20 25 30 35 40 45
5 15 25 35 45
MUC mg/dl spektroskopisch
MUC mg/dl enzymatisch
Reco2 x=y Reco3 Reco2 Reco3
Méthode analytique: enzymatique vs spectroscopique
urée
grande variabilité
méthode analytique
moyenne de l´exploitation: méthode de calcul
échantillon individuel ou du tank à lait
établissement du domaine de taux d’urée à viser
MUC n’est pas spécifique par rapport à la source d’urée: plusieurs causes sont possible simultanément et inversement
MUC n’est utilisable comme indicateur que pour animaux en lactation
combinaison avec d´autres indicateurs
Taux d´urée du lait (MUC): questions non résolues
Groupe n NEL MJ/kg MS
MA g/kg MS
N ingeré g/jour
N fécal g/jour
N urinaire g/jour
N urinaire /N-Excr %
Lait kg ECM
MUC mg/dl
Vache tarie 31 4.9 109 132.54 54.25 37.16 27.0 - -
Vache en lact.
Ration d’hiver 165 6.15 148.3 399.9 144.9 109.9 41.0 23.0 20.0
Vache en lact.
Ration d’été 191 6.61 182.6 515.6 143.7 214.0 58.54 26.6 30.5
5. Analyse des essais suisses avec bilan azoté
Sources de données: thèses, essais ALP
But: vérification des relations entre caractéristiques de la ration et les flux d’azote
les données représentent une grande palette de rations et de performances
en majorité données individuelles
les taux d’urée dans le lait mesurés par analyse de routine ont été éliminés En général:
effet da la saison sur turn-over de l’azote
N urinaire beaucoup plus variable que N fécal
N urinaire évolue avec N ingéré à la puissance 2
Résumé des données expérimentales selon type de vache et de ration
Mü = 0.0002x2.6371 R² = 0.8097 0
50 100 150 200 250 300 350 400 450
50 100 150 200 250
N urinaireg/jour
MA ration g/kg MS
Guidon van Dorland Sutter Kröber Hindrichsen EVWE Wettstein Sliwinsky Brand Scharenberg Berry Münger
N urinaire, teneur en MA de la ration et taux d’urée dans le lait
N urinaire augmente avec la MA de la ration
différences entre essais
les rations estivales causent des rejets importants d’azote urinaire
l’urée dans le lait est corrélée avec la MA de la ration (R2 = 0.74)
analogue: MA/NEL, N/MOD, PMN-PME
Mü = 0.284x - 21.188 R² = 0.8732
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
50 100 150 200 250
Tauxd’ uréedu laitmg/dl
MA ration g/kg MS
Guidon Sutter Kröber Hindrichsen EVWE Wettstein Sliwinsky Brand Scharenberg Münger été = 33.19e0.009x
R² = 0.456 hiver = 0.0003x2.5341
R² = 0.7313
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
80 100 120 140 160 180 200 220 240 260
N urinaireg/jour
Sommer Winter été hiver
MA ration g/kg MS
été hiver
Mü = 2.149x1.285 R² = 0.815 EVWE = 5.118x1.1082
R² = 0.6294
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450
0 20 40 60
N urinaireg/jour
MUC mg/dl
Guidon Sutter Kröber Hindrichsen EVWE Wettstein Sliwinsky Scharenberg Brand Münger EVWE
grand intérêt pour une régression car applicable indépendamment de l´ingestion ne pas toujours connue
N urinaire augmente avec l´urée dans le lait
différences entre essais
meilleur estimation pour N urinaire que Ntot
erreurs résiduelles assez grandes
tester des approches multivariates
Estimation des rejets azotés à partir de l´urée du lait
N urinaire
N urinaire = 40.724e0.047x R² = 0.668 N-Excr = 147.57e0.0257x
R² = 0.5577
0 100 200 300 400 500 600
0 10 20 30 40 50 60
N rejetsg/jour
Harn-N N-Exkret N urinaire N-Excr
N excrétion totale N urinaire
6. Modélisation des rejets azotés
courbe de lactation besoin
modèle d‘ingestion (selon livre vert), déficit en énergie budgétisé (protéine) besoins en concentré
N fécal g/jour = N alimentaire (g/jour) * (1-dN)
N urinaire g/jour = N alimentaire (g/jour) - Nlait(g/jour) – N fécal (g/jour); bilan azoté = 0
Input: composants de la ration, durée été/hiver, date de vêlage, performance 12 stratégies d’affouragement
Ʃ Lactation herbages maïs N fécalkg 50.7 49.7 N urinaire kg 87.3 52.1 N-Excr total kg 138.0 101.8 MA ration % 18.1 14.2 N-Excr/ECM 20.1 14.8
g/kg
N, indice de 19.9 25.1 conversion %
Affouragement à base d’herbages à base de maïs
Performance kg ECM 7000 7000
Date de vêlage 20. oct 20. oct
Ration hivernale foin (50 %), ensilage d’herbe (50 %) + conc.
ensilage de maïs (40 %), ensilage d’herbe, foin, bettraves + conc.
Ration estivale 100 % herbe, 21 % RP ensilage de maïs (40 %), foin (20 %), herbe (40 %)
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 550
0 100 200 300 400
N g/jour
jour de lactation
N-Excr Grasland Harn-N Grasland N-Excr Mais TMR Harn-N Mais TMR
N-Excr herbages N urinaire herbages N-Excr maïs TMR N urinaire maïs TMR
Vêlage en octobre MA en été
g/kg MS lact.
PMN-PME
g/kg MS lakt
N urinaire été kg
Diff %
21 % de MA dans l’herbe, pas de compl. 210 59.7 58.4
17,6 % de MA dans l’herbe, pas de compl.
qualité d’herbe 176 28.3 44.2 -24.3
21 % de MA dans l’herbe + foin(10%) 199 52.4 53.6 -8.2
21 % de MA dans l’herbe + maïs desh.(10%) 196 50.9 53.0 -9.2
21 % de MA dans l’herbe + pulpe de bettr. (10%) 198 46.9 53.8 -7.9
Mesures d’affouragement en été
Rejets modélisés de N fécal, urinaire et total par cycle de lactation
-50 -25 0 25 50 75 100 125 150
135 145 155 165 175 185 195 205
Diff% kg N/cyclede lactation
MA ration moyenne d‘un cycle g/kg MS
N-Exkr Harn-N
% Harn-N Kot-N
N urinaire
% diff N urinaire N fécale
Variables clefs pour le calcul des émissions de NH3
Exploitation modèle: stabulation libre, purin, sortie, affouragement à étable seulement ou pâture partielle (6 h) ou intégrale (20 h) pendant 210 jours, fosse à purin couverte, épandeur, modèle TAN (http://agrammon.ch).
7. Modélisation des émissions de NH 3
y = 0.4675x + 6.2965 R² = 0.98
0 10 20 30 40 50 60 70 80
40 60 80 100 120
NH3 émissionkg N/vache
N urinaire kg/an
Teilweide
Vollweide Abk Feb Vollstall Abk Feb pâture partielle
à base de maïs
à base d‘herbages
pâture intégrale en été a toujours des émissions les plus basses
pâture partielle:
par kg de N urinaire ↓ 0.47 kg moins de NH3-N
par % de N urinaire ↓ 1.3 kg moins de NH3-N
par g de MA ration ↓ 0.44 kg moins de NH3-N
par g/MJ de MA/NEL ↓ 2.68 kg moins de NH3-N
pâture partielle pâture intégrale pas de pâture
Ration (à tous moments de la lactation)
teneur en MA < 18 %
rapport MA/NEL < 25 g/MJ
rapport N/MOD < 40 g/kg
bilan protéique ruminal < 600 g/jour, < 30 g/kg MS (PMN-PME)
PPLNEL, PPLPAi, PPLPAi équilibré, adapté aux besoins
Technique d’affouragement
plus que 2x concentré/jour par distributeur automatique ou par mélangeuse
le cas particulier de la pâture: sans complémentation et/ou une différenciation de la qualité d’herbe pour les vaches en fin de lactation, les rejets d’azote
deviennent très importants et l’indice de conversion de l’azote au niveau vache et exploitation est réduit. Due à l’infiltration de l’azote dans le sol, les émissions de NH3 restent basses.
Urée dans le lait
< 25 mg/dl
introduire un facteur de correction en cas de pâture
8. Seuils de référence pour un affouragement optimisé par
rapport au flux d’azote et aux émissions potentielles de NH
3-60 -40 -20 0 20 40 60 80 100 120 140 160 180
50 60 70 80 90
PMN-PME g/kg MS
deMA %
Stroh Grünfutter Silage Dürrfutter
künstl getrocknet
Ganzpflanzenmais seuil
stades d’utilisation précoces ont un excédent de N par rapport à l’énergie
stade pâturage
ensilage d’herbe avec une deMA généralement haute
stades d’utilisation plus tardifs et produits maïs se prêtent à équilibrer la ration
fréquence dans la pratique?
Dégradabilité de la matière azotée et bilan ruminal protéique dans divers
fourrages (banque de données suisse des aliments pour animaux 2011)herbe paille
foin ensilage
deshydraté
maïs plante entière
enquête foin
PMN-PME
Ø -7.4
(± 14.2)g/kg MS
Conclusions
Combiner les caractéristiques recommandées de la ration et intégrer dans les plans d’affouragement comme valeur de contrôle
Points problématiques
hiver grande proportion d’ensilage d’herbe sans maïs ou betteraves/pommes de terre été tous les stades d’utilisation précoces d’herbe,
renonciation à équilibrer la ration (concentré ou fourrage), surapprovisionnement en MA des vaches fin lactation et taries
Besoin d’optimisation dans la production laitière à base d’herbages par rapport à l’efficacité de transformation de l´azote; par contre en cas de pâture intégrale, les émissions NH3 sont basses.
Mise en œuvre dans les "programmes ressources": en discussion!
1. Système de production ( p.ex. pâture intégrale ou ration équilibrée intégrale…) 2. Système de notation par points
3. Taux d‘urée dans le lait comme indicateur