Research Collection
Doctoral Thesis
Sur les théorèmes de Sylvester et la règle de Newton dans la théorie des équations algébriques à coefficients réels
Author(s):
Marchand, Emile Publication Date:
1913
Permanent Link:
https://doi.org/10.3929/ethz-a-000104550
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ETH Library
-Sur les Théorèmes de Sytoester
et la Règle de Newton
DANS LA.
Théorie des équations algébriques à coefficients réels
THÈSE
présentée à l'Ecole polytechnique fédérale à Zurich, pour l'obtention du grade de docteur ès-sciences mathématiques
PAR
Emile MARCHAND
de Sonviiieretde Neuchàte]
liapporleur: M. le Prof. D1 A. UuRwnz.
Co-rapporleur: M. le Prof. I)] A. Hmsui.
NEUCHATEL
IMPKIMKKII; WOLFRATH 4 SPEKLÉ
1913
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A mes chersparents,
Hommage de profonde reconnaissance! E. M.
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CURRICULUM VITM
Je suis né le 13 février 1890, à La Ghaux-de-Fonds, etsuis ori¬
ginaire de Sonvilier(Berne) et de Neuchâtel-Ville. J'étais encore tout
jeune, lorsquemes parents—Arthur-Emile Marchand etJulie-Rose,
née Rosselet — allèrent habiter Neuchâtel. Jefréquentai les écoles communales,puisle Gymnase cantonal deNeuchâtel;enjuillet1908, j'obtinslegradede bachelier ès-sciences.
Au mois d'octobre de la même année, je me fis immatriculer à l'Universitéde Neuchâtel, etenautomne1910, laFaculté des sciences de l'Université deNeuchâtelmeconféralegrade delicencié ès-sciences
mathématiques.
Jemerendis ensuite à Zurich, à l'Ecole polytechniquefédéral^,
et me fis inscrire comme étudiant régulier dans la division pour maîtres demathématiques et de physique. Enjuillet 1912, j'obtins le diplôme de l'Ecole polytechnique fédérale pour l'enseignement des mathématiqueset de laphysique.
Depuis octobre1912, jesuis assistant deM. leProf.Dv M. Gross- mann, professeur de géométrie descriptive à l'Ecole polytechnique fédérale.
Je tiens ici à expr-imer ma très profonde reconnaissance à tous mes professeurs, tant à Neuchâtel qu'à Zurich; et spécialement, à
M. le Prof. Dy A. Hurwitz, qui, après m'avoir suggéré l'idée de ce travail,n'acessé, dans le cours de mes recherches, demetémoigner
de l'intérêt et de m'encourager par ses conseils. Qu'il reçoive ici l'hommage dema très sincèregratitude!
Zurich,juin1913.
Emile MARCHAND.
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Sur les Théorèmes de
Sylvester
et la
Règle
deNewton,
dans la théorie des
équations
algébriques à coefficients réels.Par Emile MARCHAND
AVANT-PROPOS
En 1637, Descartes publiait daus sa Géométrie sa fameuse règle, connue depuis sous le nom de Règle des signes de Des¬
cartes, et qui permet de déterminer une limite supérieure du
nombre des racines positives d'une équation algébrique par
l'unique examen des signes des coefficients de cette équation.
Newton, dans ses leçons, alors qu'il était professeur à l'Uni¬
versité de Cambridge, donna une règle qui permet de préciser
les résultats obtenus parl'application de la Règle de Descartes,
en faisant intervenir, non pas seulement les signes des coeffi¬
cients de l'équation, mais aussi la valeur elle-même de ces
coefficients. En 1707, Newton publiait sa règle, sans démons¬
tration, dans YArithmetica universalis.
Dans le courant du XVIIIme siècle, et dans la première moi¬
tié du XIXme, plusieurs mathématiciens distingués essayèrent
de la démontrer; on peut citer, en particulier, Maclaurin, Camp¬
bell, Waring, Euler; leurs efforts échouèrent.
Voici ce que dit M. Cantor dans ses Vorlesungen ilbe?- Ge-
schïchte der Mathematik (1898) t. 3, p. 554, en parlantdes travaux de Maclaurin et de Campbell, à ce sujet:
«Dièse Abhandluugen (de Maclaurin et de Campbell) brach-
ten Erlâuterungen zu Newton's Regel fur die Auffinduug der
Anzahl complexerWurzeln einer gegebenen Gleichung, behaup-
teten auch seine Regel beweisen zu kônuen, blieben aber that- sâchlich den Beweis schuldig und beruhrten nicht einmal die
Schwierigkeit der Ausuahmsfalle.»
Il faut attendre jusqu'en 1864, époque où Sylvester, alors professeur de mathématiques, à la « Royal Military Academy», de Woolwich, publia plusieurs travaux à ce sujet. Il commença à donner la démonstration de la Règle de Newton pour quel-
— 8 —
ques équations de degré inférieur, dans un mémoire publié dans
les Philosophical Transactions oj the Royal Society of London.
(1864), vol. 154.
Poursuivant ses recherches, il trouva le principe d'une dé¬
monstration nouvelle, et découvrit une série de théorèmes, qui
sont exactement à la Règle de Newton, ce que le théorème de Budan-B'ourier est à la Règle de Descartes, la Règle se dédui¬
sant des théorèmes comme un cas particulier. Sylvester publia
ses travaux dans diverses revues anglaises; spécialement dans The Transactions of the Royal Irish Academy, vol. 24, et dans The Philosophical Magazine, 4. série, vol. 31.
Budan, en 1811, et Fourier, en 1831, en généralisant la Règle de Descartes, ont donné leur nom au théorème. 11 est donc de même juste et logique de faire une distinction entre, d'une part, la Règle de Newton, et, d'autre part, les théorèmes
de Sylvester, et de ne plus les comprendre dans l'appellation
commune de théorème de Newton.
Depuis Sylvester, plusieurs mathématiciens se sont intéres¬
sés à cette question et ont publié divers articles, soit dans des revues scientifiques, soit dans des traités d'algèbre supérieure.
Leurs buts ont été, en général, non de refaire le travail de Sylvester, mais de l'exposer.
On peut mentionner:
Aug. Poulain (Revue hebdomadaire des sciences Les Mondes, 1866, vol. 11).
A. Genocchi {Nouvelles annales de mathématiques, 2me série,
t. 6, 1867).
Laguerre. Œuvres.
M. de Jonquières {Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, 1884, t. 99, quatre articles).
Jul. Petersent {Théorie der algebraischen Gleichungen, 1878).
Heinrich Weber {Lehrbuch der Algebra, 1898).
Le but de cette étude a été de refaire complètement le tra¬
vail de Sylvester, en ne faisant aucune restriction au sujet des
fonctions qui interviennent, et en attachant une importance spéciale à l'examen de certains cas particuliers, pas même mentionnés par Sylvester, et qui, jusqu'à aujourd'hui, n'ont,
comme il semble, jamais été traités avec rigueur. Il s'agit, en particulier, de ce que M. Cantor, dans la citation ci-dessus, appelle «die Schwierigkeit der Ausnahmsfâlle».
— 9 —
M. H. Weber dit aussi dans son Lehrbueh der Algebra, en parlant des théorèmes de Sylvester:
«Ob der Satz bei richtiger ZgMung dermehrfachen Wurzeln
auch noch im Falle mehrfacher Wurzeln gûltig bleibt, mag dahin gestellt bleiben.»
Ce travail comprend trois parties:
I. Le premier et le deuxième théorème de Sylvester.
II. La Règle de Newton.
III. Compléments aux théorèmes de Sylvester.
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PREMIÈRE
PARTIELe premier et le deuxième théorème de Sylvester.
CHAPITRE PREMIER
Notions préliminaires. — Enoncé des théorèmes.
§ 1-
Introduction.
Soit f(x)=o une équation algébrique à coefficients réels du nême degré.
Le problème qui fait l'objet de cette étude consiste à dé¬
terminer une limite supéiieure du nombre des racines de cette équation comprises dans un intervalle réel donné ; il
s'agit de préciser le théorème de Budan-Fourierl.
f(x), et ses dérivées successives, nx\nx),...., r»Kx),
fournissent une première série de fonctions.
A cette série, adjoignons-en une seconde:
F0(«), F4(œ), Fa(œ), ... ., F»(a),
où les fonctions sont définies comme suit:
F0(x)=\f(x)f
K(*)=^U{pK^f->>-ifP-1)(«)]l/(1,+1,(*)J Fn(x)=[f(>»(x)f
p pouvant être 1,2, . . . ., (n—1).
1 Au sujetduthéorème duBudan-Fourier, voirletravail de M. A.Hurwitz, dans les Mathematische Annalen, vol. 71 (1911).
— 12 - La double série de fonctions
f(x), /», ...., /<»>(«) F0(a;), F.Cœ), ....,F„(^)
joue un rôle prépondérant dans les théorèmes de Sylvester.
Les constantes rp, p=0, 1, ..., (n—1)., introduites ci-
dessus, sont assujetties à satisfaire deux conditions :
aj ces constantes doivent être positives I rp>0 p=0,1,2, ...., (n—1).
b) pour arriver à la deuxième condition, on peut remar¬
quer que, lorqu'on se propose de déterminer Fp(x), on ren¬
contre l'expression
2rp—-rp_i
et, dans le but de simplifier les expressions des dérivées des fonctions Fp(x), on assujettit les constantes rp à satisfaire la formule de récurrence :
II rp+i=^2rp—rp-i. p=i, 2, ..., (n—2).
Telles sont les deux conditions pourladéterminationdes rp.
A l'aide de II, on peut exprimer r2, r3, ..., rn_u en fonc¬
tion de r0 et de r{.
r%=L2r{—r0 r3=3r1—2r0 rj>=J»'i—(P—*)»o
ra_i=(n—4)^—(n—2)r0.
^=P^-(p-4)r0=r0-fp(ri—r0)=r0+ap.
r0, rl5 ..., r„_i doivent être positifs; il faut alors que a soit
plus grand que ^( a >
1 \ H- 1
Les fonctions fp\x), /)=4, 2, ...., », ne peuvent pas être
identiquement nulles; il en est autiement de Fp(x), p=4, 2,
..., (n-1).
- 13 -
On peut montrer que les deux conditions nécessaires et suffisantes pour que la fonction Fp(x) soit identiquement nulle
sont :
j"
1. a, la constante de la formuledes rp, doit être a= —-.
n
2. f-v-1)^) doit être de la forme
f(p-i)(x)=c(x—xi)»-P+1
c désignant une constante, positive ou négative.
Supposons,
fW(x) _ ^ f(P+V(x)
Vp
/^%)
= r"~l f^(x) d'où, par"intégration, c désignant une constante,[f(p-%x)fp
=c[/W(«)fp_1
(1).fip-V^x) et fW(x) sont des polynômes dont le degré est respec¬
tivement (n—jo—j—1) et (n—p). L'identité précédente exige donc
rp(n—p-\-\) = rp_j(n—p) ou (ro+ «P)0~P+1) =fa>+a(P—1)1(w-P)
d'où a=~° C.Q.F.D.
H
Il est facile, de plus, de montrer que l'identité (4) exige
encore
fP-^Xx) = c(x—x^'-p+K
En effet, cette identité (1) devient, pour a = -,
n
[f(p-V(x)]n-P = ci[fM(x)]n-P+1 c1=const. 9^0.
Si, pour un instant, on pose
f(p-l\x)=y, on a fW(x)=y',
et l'identité ci-dessus devient
y"-P = c1 y'»~P+l
n—p
d'où ?/' = c2 yn-p+i c2=const.^0.
p—n
dy .yn—p+i = c2. cte.
14
d'où, par intégration,
p—» i |
y «-P+1 i =c.«-(-C c=const.=z^0
(/«-/>+! =ê.x-f-C
Si #, désigne une racine de ?/= /'(p—l\x)=0, C=—c.«!
et y=fip-i)(x) —ç (a;—a;<)»-p+1
CTQ. F.D.
Il est aisé de démontrer que, réciproquement, lorsque f(p-i)(x) = c (x~xiy~P+1
on a F»(#)=0, dans le cas où a= -.
n
On voit ainsi que, lorsque Fp(x)=0, on a nécessairement
F/)+i(a;) =0, ..., Fs-j^^O.
L'expression générale des constantes rp est donc
r0 étant une quantité positive, d'ailleurs quelconque, comme toujours, du reste, dans la suite. Mais, pour a=——,y* et
n
seulement pour cette valeur particulière, une [F„_i(a;)] ou plusieurs fonctions Fp(x) peuvent être identiquement nulles.
Pour la clarté de la démonstration des théorèmes de Syl- vester, il est alors utile de traiter spécialement ce cas parti¬
culier, et de considérer :
—y
aj a> impossibilitéde Fp(œ)=0 p=l, ...(n—1), bj a— - possibilité de Fp(x) =0 p=l, ..., (n—1), CJ < X < .
n—1 n
Disons, tout de suite, que ce dernier cas ne présente
aucun intérêt pour les théorèmes de Sylvester, et, qu'à l'ave¬
nir, on considérera les constantes rp données par la formule rp=r0~\-oc. p a^ .
— 15 —
§ 2.
Définitions et conventions.
Considérons, au point de vue des signes, les deux séries de nombres réels:
^0' Mi '2» ' ' '' r D
T T T T \ '
Loi m> 1ç>i i x« ;
Supposonstn^zO et T„^0, et désignons cette double série R par l'expression double série primaire.
S'il se trouve un coupled'éléments correspondants '*, tel
que tr^Û et Tr=z^0, on pourra décomposer R en deux groupes secondaires R' et R":
'()> Hi Hi • } '»" I nt t '"' *»" +l> • • •> 'n ^ iw,
T T T TM T T t
±0î11'12) •• » lr 1 i-r, J-r+l, •, i-n)
On écrira alors symboliquement R=R'-|-R". R' et R"
poui'ront aussi à leur tour être décomposés.
Considérons, dans ce qui suit, l'un des groupes ainsi for¬
més, par exemple, R':
*0i ht hl -1 t? I rw J-Oj M> ^2' • • •> '''
Une succession de deux éléments peut présenterunevaria¬
tion ou une permanence. Le nombre total des variations dans la ligne supérieure sera désigné par y(R'); P(R') sera le
nombre des permanences; V(R') et P(R') seront les nombres analogues relatifs à la ligne inférieure.
Chaque couple de successions correspondantes, ' '+1,
peut présenter quatre combinaisons, qu'on appellera perma¬
nence-permanence ou double-permanence, variation-variation
ou double-variation, variation-permanence, et permanence- variation.
Les nombres qui expriment combien de fois chacune de
ces combinaisons se trouve répétée dans les deux suites accouplées, serontreprésentés par les notations pP(R'), wV(R'), wP(R') etpV(R').
Il est évident que l'on a
uP(R)=uP(R')-fj;P(R"), etc.
- 16 -
Il peut arriver que, parmi les nombres t, et T,, un ou plu¬
sieurs d'entre eux soientnuls. Il s'agit maintenant d'expliquer
comment on les interprétera.
Les conventions au sujet des zéros, qui vontsuivre, pour¬
ront paraître quelque peu arbitraires. On les préférera cepen¬
dant à d'autres par le fait qu'une partie d'entre elles ont été
établies par Newton lui-même, dans son Arithmeticu univer-
salis, et qu'elles permettent de démontrer laRègle de Newton jusque dans ses moindres détails.
Si, pour le premier couple d'éléments correspondants
0 > on a, soit <0—0, soitT0=0, on supprimera tout simple-
ment ce couple; et, ainsi de suite, jusqu'à ce qu'on arrive à
un couple ' ( tel que t,^0 et T,-=^0.
Lorsqu'il n'existe qu'un couple ' >,tel que l'on aitsimulta- nément U^Q, et Tj^O, àsavoir r
(,
on aura, par définition,t/(R')=0 p(R')=0 joP(R')=0 vP(R')=0, etc.
Pour plus de simplicité, on remettra maintenant à la place de ' i, ° L en supposant donc t0^0 et T0^0.
L) lo'
Entre le couple ainsi défini ° ' et r >, un ou plusieurs des nombres intermédiaires t ou T peuvent être nuls. Par convention, on considérera ces zéros-là, suivant les cas, soit
comme quantités positives, et on les écrira, 0, soit comme quantités négatives, 0.
Formulons les conventions suivantes A et B.
A. Supposons que
quels que soient les T correspondants; m étant l'un des nom¬
bres 1, 2, . . ., (r—I), et m', l'un des nombres 1, 2, . . .,
(r— m); ce que, à l'avenir, on écrira m=i,2,..., (r-4)
»«'=!, 2, . . ., (r— m).
— 17 —
On donnera alors aux zéros représentant tm, £m+i, -,
<m_l_m'_i, le même signe que celui de tm+m'-
B. Supposons que
T,_!^0 T/=T,+1=...=T/+/._1=0 T,+,.^0
/=l,2,...,(r-1)
l'=l,2, ...,(r-l).
£Vi général, on donnera
au zéro représentant Ti+;r_,,lesigne contrairede celuideT/+i>
» » Tt+li_!i, le même signe que » r »
» » Ti+;i_3, le signe contraire de » » » et ainsi de suite, en variant toujours les signes.
Il y a deux cas d'exception :
Premier cas d'exception.
Supposons qu'on ait simultanément:
tp—i^O tp= *p-\-\= • • •=tp+p'—i=0 tp+p'^O Tp_i5^0 Tp=Tp+i=. . .=Tp+i/_i=0 Tp+/J-^0
p=l,a, • ,(r-4) />'=4,!2>. . ,,(r—p).
Pour les zéros de la série des tf, on a la convention pré¬
cédente A: tous les zéros prennent le même signe que celui de tp^.
Pour les zéros de la série des T, on donne au dernier, Tp+p'-i, le signe contraire de celui de Tp+p'; à Tp+p'-a, le
même signe que celui de Tp+p'; etc., comme l'indique la
convention précédente B, sauf dans le cas où tv-i et tp+p'
sont de signes contraires,
tp—i tp+p' <0-
Dans ce cas, il faut que le zéro représentant Tp ait le
même signe que Tp_i.
Ainsi, lorsque
fp_i >0, tp+6>0, Tp_i > 0, Tp_5>0, on a
+ ©©©©© +
+ 0 © 0 © 0 +
2
— 18 - tandis que, lorsque
fp_i > 0, tp+6 <0, Tp_j >0, Ty,+»>0, on a
+ 00000-
+ ©0000 +
Deuxième cas d'exception.
Ce cas d'exception est très particulier; il ne se présente jamais pour un groupe secondaire, mais seulement pour la double série primaire, et seulement lorsqu'on a :
t0=£0 tx?±0 ta^0 ...*„_,5*0 tn^0 ) T0^OT,=Tî=...=T»_,=
OTfl^oS
Dans ce cas, très particulier, les zéros représentant Tt, T2,
.. ., T„_2, TB_i, seront tous considérés comme des quantités positives
Ti=T8=...=T„_1=©.
Telles sont les conventions qui seront maintenues dans
tout le cours de ce travail.
§ 3
Principe de la démonstration des théorèmes de Sylvester.
Considérons les deux séries de fonctions, introduites
au § 1,
m, f\x), nx),..., f*\x) ) F0(x), J», ï\(x), ...,
FH(x)){
'-Remarquons que fW(x) est une constante différente de zéro, et que ¥n(x)=[fn)(xf est constamment positif.
Pour une valeur bien déterminée x, il est clair que joP, vP, vY, pY correspondant à cette double série ont des valeurs bien déterminées. Lorsque x varie, pP, vP, vY, pY varient également, de sorte qu'on peut envisager ces expressions
comme des fonctions de x.
Ainsi se trouventdéfinies les quatrefonctions pP(x), vP(x), vY(x) et pY(x), par rapport aux séries (1).
Ce qui sera dit dans la suite de ce paragraphe de vP(x) s'appliquera aussi à pP(oc), vY(x) etpY(x).
— 19 -
Dans les séries (1), faisons œ=X1, X4 réel; on a vVÇKJ;
pour une deuxième valeur réelle de x, a?=X2, X2>X1,
on a vP(Xa). Supposons que dans l'intervalle X4 . . . X2 (Xlf^a;^X2), aucune des fonctions f, aucune des fonctions F
ne s'annule; il est évident, en vertu de la continuité des fonctions f et F que
«P(X1)=«P(X2).
Si on se propose de représenter graphiquement la fonc¬
tion v'P(x), dans un intervalle réel, a . . .b, a<b, on a :
t/P(a)
vPÏjb)
Cl Xt Juq JCo JUfc o
xii xv> x.6, ..., Xk étant les seules valeurs de x de l'intervalle
a . . . b, (a^x^b) qui annulent une ou plusieurs fonctions f ou F. Ces racines sont nécessairement en nombre fini, d'après la nature des fonctions f et F. (Lorsqu'une ou plu¬
sieurs fonctions F sont identiquement nulles, on les consi¬
dère comme constantes, positives ou négatives).
Pour les théorèmes de Sylvester, il est de première im¬
portance de chercher à déterminer vV{a)—v9(b).
Soit, par définition,
A,=yP(a;,—h)— vP(xi-]-h) t=l, L2, ...,k.
h étant un infiniment petit, comme toujours dans la suite.
On voit alors que
vV(a)—vP(b)=
Va,.
Examinons de très près A,-.
Par hypothèse, une ou plusieurs valeurs de la double suite
m, f\x,), n*.), ••-,
fw&)\
i=i 2 k¥0(xt), Ft(x,), F,(xt), ..., Fn(xt)) ' '*"'
sont nulles.
— 20 —
On décompose cette double série, en un certain nombre
de groupes ?,- et en un certain nombre de groupes gt, de la même façon qu'on a décomposé R en (R'-f-R") au commen¬
cement du § 2.
Pour la distinction des groupes ^ et gi, on observe les
règles suivantes:
A) pour les groupes ?,-, tous les éléments doivent être diffé¬
rents de zéro.
B) pour les groupes gt, les éléments des couples extrêmes
doivent être différents de zéro (sauf toutefois dans le cas où
f(xi)=0; il suffit alors que les éléments du dernier couple
soient différents de zéro); pour les couples intermédiaires, il est nécessaire qu'un au moins des éléments soit nul.
Par exemple, on peut avoir:
n.' Y.' n." y." v/" n.i" n.(m) Y.(mi)
La différence des variations-permanences, par rapport à
un groupe gP\ pour (x,-—h) et (xi-\-h) est désignée par
%/"] l=i,% ..., m.;
on définirait, d'une manière analogue, 8[Y,fcJ li=\, '2, .... mt.
On peut remarquer que 5[-|-;w]=0, d'après la loi de for¬
mation des groupes -y,.
A; devient
1...m
/
1...h 1...m
d'où vP(o)—vP(b)= V
Vs^wj.
Donc, la détermination de vV(a)—vV(b) revientà celle des w
!-_î: I : : :;
"'Quelle pourra être la constitution de ces groupes gft)C!
Elle ne varie pas à l'infini, et on répartit les groupes gP en
trois catégories.
Pour la distinction qui va suivre, il est nécessaire de se rappeler la loi de formation des groupes gi et la définition des fonctions F0(x), F^x), . . ., F„(x).
— 21 —
Catégorie I.
Cette catégorie ne renferme que les groupes, tels que les éléments du premier couple du groupe soient nuls. On a
donc
f(xl)=0
F0(xt)=[f(Xl)f=0.
Supposons f'(x,)^0; alors
F,(*,)=r,L/'M2-r0.f(Xl) .f"(x,)=r{[f'(Xl)f>0,
etle groupe ne se compose que de deux couples.
Si f'(x,)=Q, alors Fl(xl)=ri[f'(xl)]2=0, et ainsi de suite.
On reconnaît que tous les éléments du groupe, à l'excep¬
tion de ceux du dernier couple, sont nuls.
Par exemple :
f{Xl)=0 f'(xt)=0 . . . f<r-»(*,)=0/*>(*,)^ 0
F0«)=0 ¥^=0 ... Fr_!(a;,)=0 F,(a,)5*0 /=1, 2, ..., A-.
r=J,2, ..., n.
Pour les deux catégories suivantes, les éléments des cou¬
ples extrêmes des groupes, sont différents de zéro ; les grou¬
pes qui rentrent dans l'une ou l'autre des catégories II et III ont, au minimum, trois couples.
Catégorie II.
On répartitles groupes de cette catégorie en deux sous- catégories:
lia. — Les groupes de cette sous-catégorie ne sont com¬
posés que de trois couples; le premier élément du couple
intermédiaire est nul. On a donc:
/*p-i>(œ,)^0 fp\Xl)=0 p+i)(a;,)^0
Fp_,(s,) >0 Fp(xt)=—r>_! /(p-»(a;l)./a'+i)(a;1)^0 Fp+1(xt) >0.
p=l,2, ...,(n-4)
t=l,2, ..., A.
Il résulte donc que le second élément du couple inter¬
médiaire est différent de zéro, puisque f^-1)(xl)^0 et fip+%x,)^ 0.
— 22 —
116. — Les groupes de cette sous-catégorie ont au mini¬
mum quatre couples d'éléments correspondants; le premier
élément du premier coupleintermédiaire est nul. On a donc:
Fp-!^) X).
Quant à Fp(Xi)=rp \f^xt)Y — rp_i /^-'Jfa) fip+vÇxi)=
=—rp_1/'^-1)(a;!)/'^+1>(*!), sielle est différentede zéro, il faut que
fip+Vfa)^ 0 d'où Fp+1{xt)=rp+1[f(p+^(Xi)f> 0,
et le groupe ne serait composé que de trois couples et ren¬
trerait dans la sous-catégorie lia.
Il faut donc supposer ici Fp(a?,-)=0, ce qui entraîne f(p+»(Xi)=0, puis
Fp+1(Xi)=rp+1[p+»fo)]*-rpflP\Xi) f(?+%&)=0.
Si on suppose f^+^fa)^0, alors
Fp+t(oCi)=rp+i [f(P+^(xi)f-rp+1f(p+')(xi)f^+%xd=
=rp+t\^+»Kxi)Y>0
et le groupe est composé de quatre couples.
Si /'<p+2)(,r!-)=0, on a aussi Fp+8(a;t-)=0; et, ainsi de
suite.
On reconnaît que tous les éléments d'un groupe de 116 sont nuls, à l'exception de ceux des couples extrêmes.
Par exemple :
fip-\Xi)^0fW(x,)=f<P+1\xi)=...=fip+'-Q(xi)=0f(P+r\Xi)^0 Fp-iiXi]>0 Fp(Xi)=Fp+i(Xi)==...=Fp+r-i(xi)=0Fp+r(xi) >0.
p=i, 2, ..., (n—2) r=2, 3, . .., (n—p)
»=1,2, ..., A.
CatégorieIII.
Pour les groupes de cette catégorie, le premier élément
du premier couple intermédiaire est différent de zéro. On a
donc:
f(p-v(Xi)^0 f^(Xi)^0 Fp^{x,)^0.