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3 – Troisième table ronde – Le Japon et les enjeux stratégiques futurs

PRÉSIDENCE : Guillaume Schlumberger, Directeur, FRS

Après avoir étudié les questions de défense, nous allons vous proposer des éclairages sur des sujets de sécurité au sens large du terme. Il nous a en effet semblé utile de présenter des contributions sur les aspects technologiques, les matières premières et les sources d’énergie et l’environnement. Sur certains de ces points, des compléments utiles pourront être trouvés dans le compte-rendu de la journée d’études qui avait porté sur l’Australie il y a quelques mois.

Enfin, nous traiterons des relations entre le Japon et l’Union européenne.

3.1 – Le Japon à la conquête de la suprématie technologique ? Intervenant : Jean-François Daguzan, Maître de recherche, FRS

La problématique technologique est, à bien des égards, centrale lorsque l’on veut étudier le Japon. Le pays a connu de nombreuses difficultés économiques ces vingt dernières années.

Mais dans le domaine technologique, peu de choses ont été cédées. De nombreuses perspectives existent, permettant de préfigurer un éventuel retour à la suprématie technologique japonaise dans l’avenir (même si elle sera partagée avec d’autres et ne sera donc plus celle des années 1970-1980).

Lorsque l’on relit les analyses produites dans les années 1980-1985, un leitmotiv revient quasi-ment constamquasi-ment : le Japon sera la puissance du XXIème siècle. Ces développements prospectifs s’appuyaient sur les données économiques et technologiques. Avec le rachat d’entreprises américaines, le financement de chaires universitaires à l’étranger (en particulier aux États-Unis), les programmes multinationaux de recherche lancés par le pays…, tout était déjà écrit.

Force est de constater que, 30 ans plus tard, cette prévision ne s’est pas réalisée. Le Japon, même si sa situation demeure excellente, n’est pas devenu la première puissance mondiale.

La crise des années 1990 et les changements structurels de la Recherche & Développement Dès le début des années 1990, le Japon va subir une crise relative. Il s’agit d’un mouvement global : économique, financier et politique. Il va entraîner une forme de récession, un blocage très net de l’évolution économique du pays. Son point d’orgue sera la crise asiatique de 1998.

Celle-ci va notamment se caractériser par un effondrement des valeurs spéculatives d’un bout à l’autre de l’Asie. Le Japon sera touché au point que des sociétés d’assurance et des banques vont faire faillite et que le gouvernement sera dans la nécessité d’intervenir directement dans le domaine économique (en particulier lors de certains processus de fusion-acquisition).

Le pays s’est donc trouvé dans une situation critique. Pour la première fois de son histoire, des entreprises japonaises ont été rachetées par des concurrentes étrangères (européennes et américaines notamment). Pour les Français, le plus célèbre exemple est le rapprochement dans le domaine automobile avec la fusion Nissan-Renault. Tous les secteurs seront touchés, notamment celui des services.

Mais il ne faut toutefois pas exagérer ce mouvement. La pénétration des firmes étrangères dans le pays a toujours été limitée à 1 % du capital global.

Cette crise va perturber la classe politique et le gouvernement japonais. Elle va obliger le Japon – pays très conservateur – à opérer une révolution culturelle. Cette révolution, assez discrète, l’a amené à revoir ses structures, notamment dans le domaine de la Recherche &

Développement.

Dès 1995, une première loi-cadre va être votée. Par son intermédiaire, le gouvernement va définir un certain nombre de priorités pour la recherche. Auparavant le système reposait en partie sur un certain laissez-faire industriel. Les entreprises technologiques japonaises étaient considérées comme capables de définir elles-mêmes leurs priorités. Toutefois, lorsqu’il le fallait, les autorités faisaient intervenir le MITI. Il avait pour fonction de favoriser certains regrou-pements en matière de recherche et d’aider à l’émergence de dévelopregrou-pements dans des domaines choisis. Pour se faire, le ministère organisait la mise en place de l’intelligence économique et une réflexion prospective.

Ce système a été très largement bouleversé. Des restructurations ont été opérées, dont la trans-formation du MITI en METI. Par ailleurs, des agences qui n’existaient quasiment pas quelques années auparavant se sont développées. L’Agence de développement industriel, le NEDO et l’Agence spatiale ont ainsi pris une importance considérable. Leurs influences se sont fortement accrues à partir de cette époque.

Au Japon, les autorités politiques et les administrations font donc largement confiance à la recherche industrielle. Ainsi, environ 80 % de la recherche nationale sont réalisés par les entreprises privées. Les équilibres en Europe, notamment en France, sont évidemment très éloignés de ce modèle. Mais à partir de 1995, l’État japonais s’est fait plus présent. Cette inter-vention s’est accrue à partir de 2001. À cette date, une seconde loi est venue renforcer le processus de réforme de la Recherche & Développement du pays. Elle va permettre d’impulser une véritable dynamique, notamment pour la recherche publique.

En France, nous avons l’habitude de travailler au développement de l’innovation et de la recher-che à travers les structures publiques. Mais au Japon, la loi cadre 1995-2001 a été dotée de 125 milliards d’euros de budget. La seconde (2001-2005) représentait 150 milliards d’euros.

Elle n’a d’ailleurs pas été appliquée totalement. La dernière loi-cadre, celle qui est actuellement en vigueur, prévoit un budget de 180 milliards pour la recherche.

En dépit de la crise, le Japon a donc continué à investir massivement en matière de Recherche &

Développement. Les coupes n’ont jamais été décidées dans ce domaine. Tous les gouvernements, même les plus faibles, ont conservé cette ligne d’action principale. Le ministère Koizumi a même eu une politique proactive en matière de développement et d’innovation.

Ainsi, en 2006, la Recherche & Développement japonaise représentait 3,35 % du PIB. La machine technologique du pays ne s’est donc pas enrayée pendant la période la plus difficile de la crise. Aujourd’hui, elle est même en train d’accélérer son effort au moment du retour à l’efficacité traditionnelle japonaise.

Les problématiques actuelles

Un des problèmes du Japon – que l’on retrouve dans bien d’autres pays – est que la recherche industrielle et la recherche civile publique sont complètement découplées. Jusqu’en 2001, il n’y avait ainsi quasiment aucun lien entre la recherche universitaire, qui produit en grande partie à vide, et la recherche industrielle, orientée vers le produit. Pour cette dernière, il s’agit en effet de développer les meilleurs composants de manière à proposer le meilleur produit.

Depuis 2001, le travail des autorités japonaises est donc de reconstituer le lien entre la recherche publique et la recherche privée, à travers une véritable politique de développement de la recher-che universitaire. Cette politique passe par une restructuration des 685 universités nationales (dont 30 d’État). Des labels de qualité leur sont désormais octroyés. Des classements sont ainsi produits. Les établissements sont financés en fonction de l’obtention des labels.

L’objectif est que la recherche universitaire soit intégrée plus facilement à l’industrie. Les laboratoires universitaires doivent nourrir la recherche industrielle de leurs innovations. On a beaucoup reproché au Japon de ne pas développer la recherche fondamentale. Mais le gouver-nement, notamment avec la loi de 2006, a voulu la relancer.

Le Japon a désormais trois objectifs stratégiques pour l’avenir :

 Les nanotechnologies ;

 La robotique ;

 Les biotechnologies.

Les technologies de l’information et de la communication, secteur de recherche traditionnel au Japon, demeurent également une priorité. Ce « fond de commerce » avait toutefois été perdu à la fin des années 1980, au profit des États-Unis et de la Corée du Sud. Une grande bataille a été engagée par le pays aujourd’hui afin de rattraper et dépasser Intel, Samsung et Texas Instruments dans les domaines des semi-conducteurs et des produits nanométriques utilisés dans les biotechnologies et les technologies de l’information et de la communication (éventuel-lement en les mariant). Ces efforts doivent permettre au pays de retrouver sa suprématie technologique, perdue à la fin des années 1980.

Il ne s’agit plus pour le gouvernement japonais de créer, via le MITI, une politique industrielle.

Les administrations ont désormais beaucoup plus un rôle d’incitation et de moteur. Dans les choix qui ont été faits aujourd’hui au Japon et qui se prolongeront dans la future législation, l’objectif n’est pas d’inciter les fabricants à développer et proposer certains produits, mais de faciliter le travail de la recherche et de l’innovation.

Le premier élément permettant cet objectif est la loi TLO sur les transferts de propriété intellec-tuelle. Le gouvernement japonais a décidé de baisser les droits sur ces transferts de 20 à 40 %.

Le second élément de cette politique est la facilitation des transferts de technologies entre l’université et l’industrie. Les autorités travaillent sur cette problématique car elles considèrent que les progrès ne sont pas encore assez satisfaisants. La réforme de 2006 a déjà pourtant apporté des éléments.

Ces objectifs stratégiques du gouvernement ne concernent pas une ou plusieurs technologies particulières. Ils relèvent d’éléments génériques qui sont des axes pour les actions à développer.

Deux sont particulièrement mis en avant :

 Le développement des processus industriels (comment fabriquer de la fabrica-tion ?)

 La qualité de la vie

Avec 1,25 enfant par femme en âge de procréer, le Japon va rapidement devenir un pays de personnes âgées. L’action du gouvernement et des industriels (puisque des marchés conséquents sont en jeu dans le pays mais également en Europe) vise à favoriser le développement des technologies permettant l’assistance aux seniors (ergonomie, domotique…).

C’est donc à travers des mots d’ordre relativement génériques que la stratégie japonaise en matière technologique se déploie. Le pays va ainsi probablement s’imposer comme la machine technologique du XXIème siècle.

3.2 – Matières premières et énergies : quels besoins pour le Japon ? Intervenant : Christophe-Alexandre Paillard, Administrateur civil, Maître de conférences à Sciences Po

Nous sommes tous au courant des tentatives des entreprises japonaises pour s’implanter en Iran.

Nous sommes également informés de l’activité de groupes comme Toshiba ou Mitsubishi dans le secteur nucléaire à travers le monde. Je vais donc plutôt m’orienter sur une étude de ce qui se passe directement au Japon, de la politique énergétique du pays.

Le Japon n’est pas très riche en ressources naturelles. Il ne dispose quasiment pas de ressources énergétiques propres. Ses réserves en énergies fossiles sont très limitées. Cette situation était d’ailleurs une des justifications invoquées lors de son intervention contre les États-Unis en 1941.

Le Japon est ainsi dans une position beaucoup plus délicate que les autres pays de l’OCDE car il dépend des importations pour 80 % de ses besoins en énergie. Or il est le troisième consom-mateur mondial de produits pétroliers (derrière les États-Unis et, depuis 2004, la Chine). Le pétrole fournit 50 % de l’énergie consommée dans le pays et les combustibles fossiles (pétrole, charbon, gaz naturel) représentent au total 80 % de son approvisionnement énergétique.

Pour l’uranium de ses centrales nucléaires, cette dépendance vis-à-vis de l’extérieur est même totale. De même, environ 100 % du gaz et du pétrole consommés dans le pays sont importés.

Sur le territoire japonais, existent un peu de géothermie (du fait du caractère volcanique de l’archipel), d’hydroélectricité et quelques gisements de charbon (dont l’exploitation est quasiment terminée).

Même si le Japon n’a pas développé de politique énergétique centrée sur certaines régions du monde, les évolutions au Moyen-Orient ne le laissent pas indifférent. C’est de cette zone que vient la majeure partie de ses ressources en énergie. Tokyo attache donc une importance capitale à la stabilité de cette région politiquement conflictuelle.

Jusqu’à il y a une quinzaine d’années, le Japon n’avait pas de vrais concurrents dans l’acquisition des ressources énergétiques en Asie. Singapour, Taïwan, Hong-Kong et la Corée du Sud en consommaient mais n’étaient pas à proprement parler des concurrents. Aujourd’hui, les nouvelles

puissances émergentes (Chine, Inde et pays de l’ASEAN) cherchent à s’approvisionner dans les régions où se trouvent les ressources.

Le Japon avait des pratiques commerciales classiques. La question qui se pose désormais est de savoir si la dimension stratégique de l’approvisionnement doit être prise en compte. À terme, le pays pourrait être amené à sortir de sa réserve politique et militaire. Cette interrogation est présente dans la classe politique et l’administration japonaises.

Le Japon a fait le choix d’une politique de partenariats économiques classiques, notamment avec la Russie. Le récent choix du Kremlin de donner la priorité à la construction d’une conduite partant des gisements sibériens d’Angarsk en direction du port de Nakhodka montre toute l’importance accordée à cette relation par Vladimir Poutine.

Mais le Japon ne pourra éternellement se poser ce genre de questions. Même si son économie est fortement tournée vers l’innovation, de nombreux secteurs consomment de l’énergie. Comme les Européens et les Américains, les Japonais sont contraints d’observer les évolutions hors de chez eux, même s’ils ne disposent pas d’outils spécifiques pour le faire.

Le Japon a-t-il une politique énergétique ?

Le Japon dispose d’une politique énergétique, au sens civil du terme. Du fait de sa dépendance dans ce domaine, il en a développé une très tôt. C’est sans doute un des premiers États industrialisés à l’avoir fait. Depuis les années 1970, cette politique est tournée vers la sécurisation de ses approvisionnements et la réduction de sa dépendance.

La sécurité d’approvisionnement a d’ailleurs toujours été un enjeu politique majeur pour le pays depuis la fin du XIXème siècle. L’attaque contre les États-Unis à Pearl Harbour le 7 décembre 1941 s’explique partiellement par des considérations de sécurité énergétique. De même, la prise de contrôle de la Mandchourie était également liée à la présence dans cette région de mines de charbon. La logique est similaire pour l’occupation des Indes néerlandaises puisque des puits de pétrole s’y trouvaient. Les forces armées japonaises ont d’ailleurs constaté, lorsqu’elles sont arrivées en Indonésie en janvier 1942, que la Shell avait détruit toutes les installations pétrolières hollandaises dans la région.

Ces préoccupations – sécurité énergétique et réduction de la dépendance – se retrouvent dans le nouveau programme énergétique que le Japon a publié le 12 juillet 2001. Elles expliquent également sa décision antérieure de développer un parc important de centrales nucléaires.

Désormais, il ne s’agit plus pour le Japon d’aller combattre d’autres pays, comme la Chine, pour le contrôle des ressources, notamment au Moyen-Orient. Le pays tente de trouver des solutions alternatives sur son propre sol. Il a ainsi relancé son programme nucléaire. Quatre nouveaux réacteurs sont aujourd’hui en construction et treize sont programmés d’ici 2010.

Mais seuls 35 % de l’électricité produite au Japon sont à l’heure actuelle d’origine nucléaire.

Augmenter ce pourcentage permettrait de limiter l’importance du pétrole importé du Moyen-Orient.

Par ailleurs, des recherches importantes sont menées dans le domaine du développement durable, comme sur d’autres sources d’énergies alternatives (le gaz naturel liquéfié – GNL – et le charbon). Le pays cherche à être pionnier dans le domaine du logement et de l’urbanisme afin d’être énergétiquement économe. L’architecture traditionnelle est d’ailleurs un avantage pour le Japon dans ces secteurs de la recherche. En Californie, il y a un siècle environ, certains architectes de l’école « Art nouveau » américaine s’en étaient d’ailleurs inspirés pour créer

des maisons respectant l’environnement (même si les conditions techniques n’étaient pas celles que nous connaissons à l’heure actuelle).

La géopolitique énergétique du Japon

Cette carte présente les principaux flux de matières premières qui partent vers le Japon.

On constate que le Japon est au centre de flux commerciaux extrêmement denses.

Comme le montre la carte suivante (qui concerne les États membres de l’APEC), le pays se situe entre les plus puissantes nations de la planète, Europe exclue :

 la Russie,

 la Chine,

 et les États-Unis.

Par ailleurs, le pays est voisin de puissances moyennes importantes par leur taille ou leur puissance économique, notamment :

 l’Australie,

 le Canada,

 et la Corée du Sud.

La plupart des matières premières transitant vers le Japon passent par l’océan Indien. Ces flux concernent notamment les matières énergétiques, qui partent du Moyen-Orient. Pour le gaz naturel toutefois, ils proviennent de plus en plus d’Australie.

Le Japon est au cœur d’une zone particulièrement difficile.

Les flèches grises de la carte ci-dessous sont les principales voies maritimes empruntées par les pé-troliers, les méthaniers, les cargos et les porte-conteneurs se diri-geant vers le Japon. Ils traversent des zones relativement difficiles.

Les aires rayées en bleu et blanc sont considérées par la Chine com-me lui appartenant (« Chinese Mare Nostrum »). Pékin a en par-ticulier des revendications terri-toriales sur les îles Pratley et Paracels18.

Le Japon ne prend pas toujours très au sérieux les revendications chinoises. Pékin veut sans doute plus faire la démonstration de sa force politique qu’entrer véritablement en conflit avec ses voisins. Mais des incidents ont déjà eu lieu concernant des petits îlots au nord de Taïwan.

Le Pentagone avait ainsi développé il y a trois ou quatre ans des scénarii de conflits dans le détroit de Taïwan pouvant impliquer les Chinois et les Japonais.

Tokyo est donc contrainte de tenir compte de ces différents facteurs pour réfléchir à la politique énergétique du pays, notamment pour étudier les possibilités pour qu’il soit plus autonome de ces voies maritimes.

18 NDLR – Un différend oppose Chine et Vietnam à leur sujet.

Enfin, comme le montre cette carte, les missiles nord-coréens pourraient éventuellement menacer le trafic maritime en direction de l’archipel.

Pour moi, lorsque nous étudions ce cas de figure, nous nous situons toutefois plus dans la politique fiction.

Les priorités japonaises

La diversification des sources d’énergie et l’amélioration de l’efficacité énergétique restent deux priorités majeures des autorités japonaises.

La carte ci-contre présente le gazoduc qui part de Sakhaline vers l’île d’Hokkaido.

À l’heure actuelle, cet axe n’est pas le premier pourvoyeur de gaz du Japon. Mais les quantités qu’il permet de transporter sont en croissance.

Tokyo s’intéresse donc à la Russie. Il ne s’agit pas seulement des revendications territoriales sur les îles Kouriles. Le pays dispose de réserves importantes d’énergie à proximité du Japon.

Depuis 1973 (et le premier choc pétrolier), la consommation énergé-tique japonaise n’a cessé de croître. Elle s’est stabilisée dans le secteur industriel en 2000 (au même niveau qu’en 1973). Mais elle a été multipliée par 2,3 dans les domaines résidentiel et commercial en trente ans. Dans celui des transports, elle a doublé durant la même

période. La consommation d’énergie a atteint un record en 2001 avec 522 millions de tonnes d’équivalent pétrole (Mtep), soit une consommation par habitant de 4,1 tep.

Elle a cependant commencé à baisser en 2002 et 2003. Elle s’est stabilisée depuis 2004. D’après les dernières prévisions officielles, la demande totale d’énergie devrait faiblement augmenter dans les années à venir (0,3 %/an en moyenne jusqu’en 2010). Surtout, la part du pétrole devrait diminuer d’ici 2010.

Contrairement à la plupart des autres pays de l’OCDE ayant ratifié le Protocole de Kyoto, le Japon respecte ses engagements en matière de consommation d’énergie. Il est, avec l’Autriche et quelques États d’Europe du Nord, un des seuls à rentrer dans une ère « post-industrielle », durant laquelle la consommation d’énergie tend à se stabiliser, voire à reculer.

Ces bons résultats peuvent être attribués à plusieurs facteurs. L’amélioration des normes de l’habitat en est une. Mais le comportement civique des Japonais joue probablement pour beau-coup. Dans le domaine des économies d’énergie, c’est un facteur qu’il ne faut pas négliger.

Le Japon demeure toutefois le troisième consommateur mondial de pétrole (il n’a été dépassé par la Chine qu’en 2004).

Dans les années à venir, le niveau de consommation pourrait être appelé à se réduire, margina-lement en volume, mais significativement en pourcentage.

Pour limiter la hausse continue de sa demande entre 1973 et 2001, le Japon s’est malgré tout

Pour limiter la hausse continue de sa demande entre 1973 et 2001, le Japon s’est malgré tout