dans la chapelle même de
St-Martin
oùil
s'était fait,transporter pro eapecfafione sni exz'fus. Voilà donc bien l'année 610; date de Perréciot sans doute, mais date de
à St-Himicr, dans laquelle on remarque le tableau du maître-autel représentant le saint en habits sacerdotaux, tenant un calice, précédé d'un enfant de chœur et sortant de la sacristie pour aller dire la messe. L'inscription suivante que nous avons lue et copiée en 1S67, se trouve au pied du tableau, à côté d'un écusson armorié surmonté d'une couronne: " D. Ilimerio Ajoiœ Patrono et incolœ hanc tabulam dedicavit Ludovicg De Yaloreille. Pfer: 1697. Cette date coïncide avec une restauration du petit sanctuaire qui eut lieu cette même année à la demande des " manants et habitants de la communauté. "
(1) Trouillat, loc. cit. I, p. 30, et Gelcke, loc. cit. p. 131. Saint.
Fridolin vivait vers l'an 568.
-
249 —la
mort
et non de la naissance de saint Himier, à moins,qu'il
ne s'agisse de sa naissance à la vie éternelle, selon le langage de l'Eglise: nafabssaftcff iîimcrù'.Nous avouons cependant que ce n'est pas la date géné-ralement admise, et nous confessons ne
l'avoir
vue nulle part, La dernière édition du Propre de Bâle (1881) fixe la mort de notre saint au 12 novembre 612. M. Sérasset,suivi
par les-biographes qui ont écrit aprèslui,
lefait mourir
l'an 615, pareillement le 12 novembre. Nous n'a-vons rien à objecter contre ces chiffres, dont le léger écart d'avec le nôtre, — basé uniquement sur certains calculs de probabilité pour arriver eajacfemeni à l'année de Perréciot, — est de nulle importance. On peut regret-ter seulement que leurs auteurs nous laissent ignorerles sources où ils ont puisé ces dates et les preuves ou les raisons sur lesquelles ils les appuient. Au
point
devue historique cette connaissance nous serait précieuse.
Quant à la date de Perréciot qui déplace totalement l'âge, les relations, les œuvres et la vie entière de saint Himier, nous voudrions la
voir
disparaître, et nouspas-''
sons au second guiproguo qui a pu
lui
donner naissance.IX
Deuxième juiproji/o. — Himier, abbé de St-Marc, en Alsace, nommé par le roi Dagobert et confirmé par saint Arbogaste, évôipie de Strasbourg, n'est point le même qu'Himier, ermite de Susinghen.
L'erreur
de ceux qui datent de l'an 610 la naissanee de l'ermiteHimier
peut être le résultat d'un gwtprogno d'un autre genre. Cette pensée nous a été suggérée par ces paroles déjà citées: « SaintImier vivait
à l'époque duroi
Dagobert1"
qui régna de 628 à 638 (1) ».Il
est, en(1) Quiquerez,loc. cit.
-
250-effet, un autre Himier,appelé saint quelques fois, qui vé-eut réellement à l'époque du
roi
Dagobert, vers 640.Nous tenons ce fait, entre autres, de J. Coccius (1). Ce saint Himier-là — n'oublions pas
qu'il
y a plusieurs per-sonnages historiques et même plusieurs saints de cenom, — ce saint Himier-là, disons-nous,
fut
le premier Abbé du monastère de Saint-Sigismond, en Alsace.L'on
sait, en effet, que Dagobert
II, roi
d'Austrasie, fonda versl'an
676 une abbaye, de l'ordre de Saint-Benoît, en l'hon-neur ou à la mémoire de saint Sigismond,roi
deBour-gogne. Cette abbaye, qui
prit
plustard
le nom de rnonas-tère de saint Marc, était situé dans la Haute-Alsace, entre Bouffach et Geberswir. Que cette contréefit
alorspartie du diocèse de Strasbourg, comme le prétend l'abbé Grandidier (2) ou qu'elle appartint déjà à cette
époque au diocèse de Bàle, comme le veut M.
Trouillat
(3), un fait est certain, c'est que l'abbaye de Saint-Sigis-moud
fut
dès son origine placée sous lajuridiction
spiri-tuelle de l'évêque de Strasbourg et qu'elle y est restée, sans aucuneinterruption
jusqu'à la fin du siècle passé.Ce fait anormal d'un évêque exerçant
juridiction
dans lediocèse d'un autre évêque n'est pas sans exemple au moyen-âge. Nous n'en voulons pour preuve que le
Cha-pitre
même de Saint-Imier qui était, bien que du diocèse de Lausanne, ./unsdicfioHÎsspiritualis
ef femporaZisüa-(1) Voici comment en parle le père Sudan, " Basil. Sacra, p. 49;
Ne vero errorem pariât... nomen Himerii ; noster vir Sanctus
(c'est-à-dire saint Himier ermite de la Suze) non ille est Himerius Abbas, quem lodocus Coccius in Dagoberto prœvio, vixisse asserit,
•circa annum Christi 640, atque alumnis D. Benedicti prœfuisse, primo quidem in cella sive cenobio S. Sigismundi, deinde S. Marci dicta. Quam cellam... exœdificavernt Dagobertus, etc. " — Le P.
Josse Coccius, jésuite, est auteur d'une vie des " Saints de la pro-vince d'Alsace ou de la Haute Austrasie. "
(2) " Histoire d'Alsace, " par l'abbé Grandidier, T. I. Liv. 3, p.
286, et " Histoire de l'église de Strasbourg, " par le même, p. 380 et 381.
(3) " Monuments de l'Evêché de Bâle. " I. Intr., p. 63.
-4.
— 251 —
•siitensis, (1) et auquel l'évêque Frédéric Ze Rhein s'a-dressait en ces termes, le 18 mai 1443 : Xhfecù's
ef copifitZo eccZesne co^e^iafee Sancti
Imerii
HostrœjùfTOtfe-iiowis spiRiTUALis e£ fetnporaù's. (2)Or, dans un ancien catalogue des Abbés de ce monas-tère de Saint-Sigismond, catalogue rapporté par Coccius, le premier Abbé qui figure en tête porte le nom d'Himier, avec la qualification de Saint. (3) Je trouve encore la
con-firmation
de cefait
dans une dissertation manuscrite du Père Viger, prêtre de l'Oratoire, oùil dit
que « saint Hi-mierfut
choisi par leroi
(DagobertII)
pour en être le premier abbé, etqu'il fut
confirmé par saint Arbogaste, évêque de Strasbourg »,mort
en 678, (4) Nous ne con-naissons pas, quant à nous la date de naissance de cet Himier, premier abbé de Saint-Sigismond; entout
cas,rien ne s'oppose à ce qu'on la rapporte à l'année 610.
Il
est né certainementvers ce temps là, car sa carrière com-mence au moment où
finit
celle de l'ermite jurassien. Delà-a
pu naître aisément le deuxième guiprogno, dont nous avons parlé : on a confondu ces deux personnagesde même nom et on a attribué à celui-ci la date de nais-sance de celui-là.