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Rentabilité de la production d’énergie bénéficiant d’un encouragement

4. Impact des régimes d'encouragement sur l'économie énergétique

4.2. Rentabilité de la production d’énergie bénéficiant d’un encouragement

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4.2. Rentabilité de la production d’énergie bénéficiant d’un encourage-ment

Pour évaluer les stratégies appliquées par les différents pays, il s’avère utile de comparer l’importance de l’encouragement effectif par unité d’électricité générée et sa durée. Les moyens consacrés à l’encouragement22 pour l’année 2011 sont indiqués en EUR/MWh dans le Tableau 5. Comme la moyenne pondérée par technologie et par pays est plus facile à comparer que les taux de rétribution appliqués, cette grandeur a été retenue pour procéder à la comparaison. Les différences constatées entre les technologies et entre les différents pays sont considérables. L'énergie hydraulique bénéficie en moyenne des moyens d’encouragement les plus modestes, suivie par l'énergie éolienne, le biogaz et la biomasse.

En 2011, le photovoltaïque a bénéficié des moyens d’encouragement les plus conséquents.

A noter que dans cette branche, les prix de revient ont sensiblement diminué depuis 2011.

En d’autres termes, le niveau d’encouragement par MWh d’électricité solaire généré a net-tement diminué depuis.

L’Autriche est le pays où l’énergie hydraulique est la moins encouragée. L’Allemagne, la France et l’Espagne notamment se situent en dessous de la moyenne, contrairement à l’Italie, la Grande-Bretagne et la Suisse, qui sont au-dessus. La France, l’Espagne et l’Allemagne, qui disposent d’un important potentiel éolien, versent les moyens d’encouragement les plus modestes par MWh d’énergie éolienne. En Suisse, la diffusion d’installations éoliennes n’en est qu’à ses débuts; comparée à d’autres pays, la production d’électricité à partir d’énergie éolienne reste relativement onéreuse, raison pour laquelle elle est rétribuée à un taux plus élevé. La rétribution varie par ailleurs selon le type de biomasse ou de biogaz, ce qui explique en partie que le niveau d’encouragement varie d’un pays à l’autre. Si la France et la Grande-Bretagne proposent des moyens d’encouragement infé-rieurs à la moyenne, l’Allemagne, l’Italie et la Suisse encouragent nettement plus la produc-tion d’électricité à partir de biomasse. Le biogaz quant à lui ne bénéficie que d’un modeste encouragement en France, en Italie et en Allemagne. L’Autriche en revanche se situe nette-ment en-dessus de la moyenne. En 2011, le photovoltaïque a bénéficié de quatre fois plus de moyens par MWh que les autres technologies. L’Autriche et la Grande-Bretagne ont pro-posé un encouragement inférieur à la moyenne. L’Espagne et l’Allemagne se situaient dans la moyenne, tandis que la France et la Suisse proposaient un encouragement nettement su-périeur à la moyenne.

Toutes technologies confondues, il s’avère que la Suède – qui applique le modèle des quo-tas – propose les moyens d’encouragement les plus modestes par MWh (21 EUR/MWh), suivie par l’Autriche, qui verse un encouragement deux fois plus important en EUR/MWh. La moyenne des pays comparés se situe à 87 EUR/MWh. La Grande-Bretagne, les Pays Bas et l’Espagne sont légèrement en-dessous, tandis que la Suisse propose des mesures de 20%

supérieures, et l’Allemagne des mesures supérieures de 50%. L’Italie propose le niveau d’encouragement le plus important (80% de plus que la moyenne).

22 Le niveau d’encouragement des systèmes de rétribution de l’injection a été défini comme suit: taux de rétribution moins prix moyen de l’électricité sur le marché.

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Dans l’ensemble, il s’avère que les technologies qui sont disponibles sur le marché depuis plus longtemps et qui permettent une production à des prix presque compétitifs (comme l’énergie hydraulique et l’énergie éolienne, dans certaines circonstances), bénéficient d’un encouragement moins important. La Suisse propose un subventionnement élevé: la diffusion de nouvelles énergies renouvelables n’en est encore qu’à ses débuts, le niveau des prix est généralement élevé et les sites présentent certains désavantages.

Comme les pays n'adoptent pas tous une approche couvrant les coûts, mais que certains optent uniquement pour une approche orientée sur les coûts, la durée de la rétribution est un indicateur du degré de sécurité pour les investisseurs. L'Autriche propose la durée la plus brève: entre treize et quinze ans. Les Pays-Bas soutiennent les projets durant quinze ans;

passé ce délai, les exploitants des installations peuvent vendre leur électricité sur le marché ou convenir d'accords spéciaux avec les entreprises d'approvisionnement en énergie. En France, le courant injecté est rétribué pendant quinze à vingt ans, selon la technologie appli-quée; dans les autres pays (dont la Suisse et l'Espagne), la durée de rétribution atteint vingt à vingt-cinq ans.

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Tableau 5: Encouragement moyen pondéré par technologie (EUR/MWh) – 2011

Encouragement moyen pondéré (EUR/MWh) – 2011

Pays Hydraulique Eol. Biomasse Biogaz Photovolt. Géothermie Total

Autriche 1 22 81 98 263 - 46

13 - 15 ans

Allemagne 49 45 144 26 354 158 131

20 ans

Grande-Bre-tagne 65 73 58 63 290 - 60

20 ans

Pays-Bas 131 68 75 41 386 - 71

15 ans

Italie 70 69 120 367 80 154

20 ans

Suède - - - 21

(quotas)

Danemark Pas d’indications

20 ans

Espagne 39 41 75 31 357 - 85

20 - 25 ans

France 13 33 55 41 477 - 116

15 - 20 ans

Suisse 6623 86 108 463 - 102

20 - 25 ans

Source: CEER (2013), Fondation RPC(2013)

La Figure 9 compare l'évolution des rétributions et de la production d'électricité dans le temps, pour chaque technologie (énergie éolienne, biomasse et photovoltaïque). Il en ressort que l'énergie éolienne est principalement encouragée par un dispositif de quotas, mais de plus en plus également par la rétribution de l'injection. Un MWh encouragé en sus par des quotas coûtait en Europe en moyenne 140 euros en 2005, 160 en 2007 et 110 deux ans plus tard. Dans le cas présent, la rétribution de l'injection, qui s'élève à 70-80 EUR/MWh, semble être plus avantageuse. D'autre part, il faut savoir qu'elle a abouti à une production d'électri-cité supplémentaire comparativement plus élevée24.

La promotion de la biomasse par la rétribution de l'électricité injectée a coûté en moyenne 160 EUR/MWh en 2005, contre 130 EUR/MWh en 2009. L’encouragement de la biomasse au moyen de quotas quant à lui a fluctué entre 120 et 100 EUR/MWh. En l’occurrence, les modèles de quotas se sont révélés plus efficients. L'année 2009 par contre a montré que la

23 Uniquement petite hydraulique (<10MW).

24 Le sensible recul de la production d'électricité entre 2007 et 2009 s'explique avant tout par les conditions éoliennes défavorables en Allemagne.

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rétribution est un instrument efficace pour la biomasse, puisqu'elle permet de produire envi-ron deux fois plus d'électricité que le dispositif de quotas.

Dans le photovoltaïque, les taux de rétribution sont nettement plus élevés que pour les deux autres technologies. Seuls les résultats de la rétribution du courant injecté sont représentés dans le tableau. La tendance indique une baisse des tarifs (460 EUR/MWh en 2005, contre 420 EUR/MWh en 2009) et une augmentation exponentielle de la production.

Globalement, les données représentées dans la Figure 9 montrent que la rétribution du cou-rant injecté a davantage fait progresser la production que le dispositif de quotas, entre autres parce que ce régime d'aide est appliqué dans la plupart des pays. L’efficacité des systèmes de rétribution de l’injection était plus élevée pour l’éolien et plus basse pour la biomasse que celle des dispositifs de quotas.

Figure 9: Production d'électricité renouvelable dans les 27 Etats membres de l’UE (2009) Source: Ecofys, Fraunhofer ISI, TU Vienna EEG, Ernst&Young (2011, p. 49)