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ETAT DES LIEUX DU SECTEUR RIZICOLE

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2.1. La place du riz dans les politiques

Le riz est d’une importance économique considérable pour le Burkina Faso, bien qu’il n’occupe que la quatrième place parmi les céréales cultivées. Il vient après le sorgho, le mil et le maïs, tant pour la superficie que pour la production. Les efforts spécifiques consacrés par le Gouvernement du Burkina Faso en faveur du développement de la riziculture s’inscrivent en droite ligne dans les politiques nationales (CSLP, SDR), sous-régionales (PAU, ECOWAP) et continentales (PDDAA). Les nouvelles politiques nationales en matière de riz sont inscrites dans le Programme National du Secteur Rural (PNSR) qui est le volet rural de la Stratégie de Croissance Accéléré et de Développement Durable (SCADD). Ils reposent sur la mise en œuvre de plans, programmes et projets de développement à travers les aménagements hydro-agricoles (périmètres irrigués et bas-fonds aménagés), la mise en place de cadres de concertation des acteurs de la filière riz et d’autres appuis multiformes aux producteurs.

Au titre de ces projets, programmes, et cadres de concertation, on retiendra entre autres : le Plan d’actions pour la filière riz (PAFR) ; le Projet Riz Pluvial (PRP) ; Pôle de croissance de Bagré ; MCA-PDA du Sourou, la Société de Promotion des Filières Agricoles (SOPROFA) ; le Programme Spécial pour la Sécurité Alimentaire (PSSA) ; la Stratégie Nationale de Développement Durable de l’Agriculture Irriguée (SNDDAI) ; le Comité Interprofessionnel du Riz du Burkina (CIR-B).

2.2. Les préférences des consommateurs et les projections de la demande

Le riz produit localement est bien apprécié des consommateurs nationaux. Cependant, le contexte social caractérisé par la pauvreté, la grande taille des ménages et la faiblesse des revenus monétaires conduit les populations à s’orienter vers la consommation du riz importé. La demande nationale de riz en 2018 pourrait atteindre 466.000 tonnes de riz usiné au regard de l’évolution de la population et de la consommation nationale de riz estimée à 25Kg/an/personne.

2.3. Les modes de production du riz au Burkina Faso

Au Burkina Faso, la production de riz se fait selon trois modes bien distincts : irrigué, bas-fond et pluvial strict.

La riziculture irriguée occupe en moyenne 23% des superficies rizicoles sur la période 1984-2009 et fournit près de 53% de la production nationale en riz (DGPER, 2009). Introduite dans les années 60 au Burkina Faso, elle constitue le mode le plus performant de production de riz dans le pays avec des rendements de 4 à 7 tonnes/ha, en raison de la maîtrise totale de l’eau permettant la double campagne annuelle.

La riziculture de bas-fond est la forme traditionnelle de riziculture la plus pratiquée au Burkina Faso dans toutes les régions du pays. Elle est pratiquée soit dans des sites sans maîtrise de l’eau (bas-fonds traditionnels non aménagés) soit dans des sites avec maîtrise partielle de l’eau (bas-fonds aménagés simples ou bas-fonds améliorés). Les données sur le potentiel rizicole indiquent une superficie exploitable de 500 000 ha de bas-fonds dont moins de 10% seulement seraient mis en valeur. Avec 67% des superficies totales exploitées en riz, les bas-fonds fournissent 42% de la production nationale en riz, avec un rendement moyen variant de 1,3 t/ha (bas-fonds non-aménagés) à 2,5 t/ha (bas-(bas-fonds aménagés) avec un potenriel de 4t/ha pour les bas-(bas-fonds aménagés.

La riziculture pluviale stricte : elle occupe 10% des superficies dévolues au riz et fournit 5% de la production nationale en riz (DGPER, 2009) avec un rendement moyen de 1 T/ha. Cependant, elle pourrait revêtir une grande importance pour la production nationale pour peu qu’elle puisse s’insérer dans le système de rotation pratiqué en particulier dans les zones cotonnières. Tributaire de la quantité et de la répartition des pluies, ce type de riziculture n’est adapté qu’aux régions du Burkina où la pluviométrie annuelle atteint ou dépasse 800 mm.

Source : EPA 2010/DGPER/MAH 2.4. Les acteurs de la filière riz

On appelle acteur économique une cellule élémentaire intervenant dans l’économie, un centre autonome d’action et de décision. Il peut s’agir d’une personne physique (paysan, commerçant, consommateur…) ou d’une personne morale (entreprise, organisation paysanne, organisme de développement, de recherche, de financement, …)

Les principales catégories d’acteurs économiques directs constituant la filière riz sont les producteurs, les transformateurs, les commerçants (grossistes, demi-grossistes, détaillants) et les consommateurs. Les autres acteurs indirects de la filière Riz sont : fournisseurs d’intrants et d’équipements, les Institutions de crédit, les travailleurs saisonniers (main d’œuvre temporaire) et les institutions en charge de la recherche, de la vulgarisation, les partenaires techniques et financiers.

2.4.1. Les acteurs directs

Ils manipulent le produit, ils s’approprient le bien par l’acte d’achat et/ou de vente. Il y a dans ce cas la perte de droit de propriété du vendeur au profit de l’acheteur. Dans cette catégorie l’on a les producteurs, les coopératives ou organisations paysannes, les acheteurs grossistes, détaillants, les transformateurs, les consommateurs.

Les producteurs. Ils sont dans l’ensemble de petits producteurs avec une superficie moyenne exploitée par an d’environ 1 ha sur les grands périmètres pour moins d’un demi hectare dans les petits périmètres et les bas-fonds. Les femmes sont également propriétaires de parcelles dans tous les sites de production. Les estimations indiquent 324 045 producteurs dont 30 166 en système pluvial strict, 153 475 dans les bas-fonds aménagés, 129 301 en bas-fonds non aménagés, 9 524 sur les périmètres irrigués par gravitation et 1 579 sur les périmètres irrigués par pompage (DGPER, 2010). Il existe actuellement au Burkina un programme (financé par la GIZ) qui vise à renforcer le rôle de la femme dans la production en favorisant leur accès à la terre.

Les collecteurs de paddy: Ce sont des agents qui interviennent auprès des producteurs pour le compte de grossistes. Ils sont chargés des achats et de la manutention. Ils sont parfois appelés «intermédiaires». En faible nombre, ils collectent moins de 5% de la récolte nationale de paddy.

Les transformateurs. Il existe deux types de transformation du paddy : étuvage et usinage.

 Etuvage : c’est une activité essentiellement menée par les femmes. Elles traitent un peu plus de la moitié de la production nationale de paddy (52%). L’effectif des femmes transformatrices est estimé à 16416 étuveuses (DGPER, 2010). Elles sont organisées en une Union Nationale des Etuveuses de Riz.

 Usinage : Les unités semi industrielles et industrielles d’usinage du paddy sont concentrées autour des grandes villes (particulièrement autour de Bobo-Dioulasso et plus récemment autour de Ouagadougou) et des grands sites de production (Vallée du Sourou, Bagré principalement). Ces unités totalisent plus de 30 000 tonnes/an de capacité de transformation de la production nationale en riz blanchi. En plus de ces unités, on dénombre des centaines d’unités artisanales de décorticage (moulins villageois ou de quartiers) qui sont des prestataires auxquels ont recours la majorité des étuveuses et certains producteurs.

Les commerçants :

 Les grossistes. Ils assurent le transfert des produits, des marchés ruraux vers les marchés de consommation où ils vendent aux revendeurs détaillants et aux consommateurs. Ces grossistes disposent de capacités de stockage de riz de plus de 500 tonnes. ;

 Les demi-grossistes sont caractérisés par la vente courante de volumes plus réduits de riz par opération d’approvisionnement qui n’implique pas nécessairement les grossistes. Ils ont des capacités d’entreposage modestes (inférieures à 100 tonnes) ;

 Les détaillants. Ils jouent un rôle de proximité et mettent à la disposition du consommateur des quantités désirées.

Les Consommateurs. Ils assurent l’utilisation finale du riz et sont constitués des ménages, des restaurants, des hôpitaux, des cantines, des internats...

2.4.2. Les acteurs indirects

Ils interviennent pour transporter les produits, encadrer, conseiller, et financer les activités agricoles. Ils jouent également un rôle important tant au niveau de la production, de la transformation que de la commercialisation (recherche des débouchés et financement des activités commerciales). Ce sont les fournisseurs d’intrants et d’équipements, les Institutions de crédit, les transporteurs, les institutions en charge de la recherche, de la vulgarisation, les partenaires techniques et financiers… Au regard de la faiblesse de la production domestique, le déficit de l’offre nationale est comblé par les importations. On dénombre 7 gros importateurs de riz qui traitent environ 90% des importations3. Les capacités d’intervention seraient de 30 000 à 50 000 tonnes /an par importateur.

2.5. Engagements du gouvernement en termes de ressources humaines et financières

L’engagement du gouvernement en faveur du riz s’est traduit par la mise en œuvre de projets et programmes. Il s’agit essentiellement du Plan d’actions pour la filière riz (PAFR) ; le Projet Riz Pluvial (PRP) et le Programme Spécial pour la Sécurité Alimentaire (PSSA), Projet d’Aménagement de bas-fonds au Sud-Ouest (PABSO). Des efforts consentis par le gouvernement dans le domaine de la recherche et de la vulgarisation agricole sont appréciables. En effet, la restructuration de la recherche agricole dans les années 80 a permis de définir 8 programmes nationaux de recherche au niveau de l’Institut de l’Environnement et de la Recherche Agricole (INERA) dont le Programme National de Recherche sur le Riz et la Riziculture.

3 COTECNA, 2009

Il a été également mis en place outre le réseau habituel de vulgarisation, un encadrement spécialisé sur les sites rizicoles. Par ailleurs, le Gouvernement a toujours appuyé la réalisation d’aménagements hydro-agricoles pour l’accroissement de la production.

Avec la crise alimentaire intervenue en 2008, l’Etat a pris des mesures structurelles (appui en semences améliorées, en équipement, en engrais, en encadrement des producteurs) pour soutenir le sous-secteur du riz.

Cet appui a porté en deux ans sur 21. 253,5 tonnes d’engrais minéraux (13. 340 tonnes NPK et 7. 913,5 tonnes Urée) et 6501tonnes de semences améliorées.

La femme joue un rôle important dans les systèmes rizicoles. Elle est au centre de l’ensemble des activités agricoles même si très peu de femmes sont chefs d’exploitation. On assiste de plus en plus à une spécialisation dans la filière notamment dans la transformation (étuvage) et la commercialisation.

2.6. Avantage comparatif de la production rizicole nationale

Afin d’apprécier les revenus des producteurs, il a été procédé à une estimation des coûts de production moyen du riz décortiqué dans les systèmes de production les plus représentatifs de la culture du riz au Burkina Faso : Pluvial strict (PS), Bas-fonds Non Aménagé (BNA), Bas-fonds Aménagé (BFA), Grand Périmètre irrigué Aval Barrage (GPAB) Grand Périmètre irrigué Par Pompage (GPPP).

De l’ensemble de ces systèmes, le GPPP a le coût de production moyen le plus élevé soit 98,08 FCFA/kg de paddy (cas du Sourou). Au regard de ce coût, l’Etat a proposé une marge relativement substantielle de 30 FCFA/kg pour le producteur et 15 FCFA/kg pour le transformateur4, une marge grossiste de 10 FCFA/kg et une marge détaillant de 15 FCFA/kg. Ainsi donc, quel que soit le système de production adopté, la riziculture est financièrement rentable pour la majorité des producteurs, surtout lorsqu’elle est comparée à la culture du mil ou du sorgho, qui sont actuellement les principales productions céréalières.

La vente du riz décortiqué permet de rembourser les crédits et frais de campagne qui s’élèvent en moyenne à 346 167 FCFA par hectare et par an. Ainsi, la majorité des producteurs préfèrent vendre leur production en riz décortiqué. L’entrée des producteurs dans les activités de transformation est un fait majeur qui leur permet de capter une partie de la valeur ajoutée en aval de la filière (de l’ordre de 15 FCFA/kg de paddy). Cependant le riz local demeure moins compétitif que le riz importé au regard des prix, du marketing et des quantités offertes.

Des actions vigoureuses méritent d’être entreprises pour assurer la compétitivité du riz local et dynamiser la filière.

4 Un coût de décorticage de 45 FCFA/kg

III. DEFIS ET OPPORTUNITES

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