• Keine Ergebnisse gefunden

SECTION 4 : LES DETERMINANTS DE LA CROISSANCE

4.3. Les enjeux de la convergence économique

La littérature théorique sur l’analyse des déterminants de la convergence économique a bien progressé. Les écarts en matières technologiques et de revenus ne se corrigent pas automatiquement. Selon Dervis (2012), les cas de convergence sont rares, mais ils portent des informations sur les facteurs qui permettent d’expliquer ce phénomène.

Plus spécifiquement, les travaux sur la convergence des économies ou des régions se sont multipliés dans la littérature macroéconomique18. Toutefois, avec la mondialisation et la

17L’État peut financer par des fonds publics l’investissement en capital humain. Il peut appuyer les travaux de recherche et du développement des connaissances. De même, il peut faciliter l’accès à l’éducation par des motivations financières.

18 Il est intéressant de noter que les économies convergent, si l’évolution des principaux agrégats économiques et financiers tend à les rapprocher les uns des autres. Nous pouvons faire la distinction entre deux types de convergences. La première est réelle. Elle correspond au rapprochement des niveaux de vie,

46

financiarisation des économies, le concept de la convergence économique s’est diversifiée et s’éloigne de la définition initiale.

Plusieurs travaux empiriques tentent d’analyser la convergenceéconomique. L’évolution de ce débat est principalement en relation avec la disponibilité des données sur le PIB. Cet indicateur macroéconomique permet la comparaison de différents territoires et l’évaluation à long terme de la croissance économique et du niveau du développement.

Empiriquement, pour mesurer un éventuel phénomène de convergence économique, la méthode est simple. Il s’agit d’observer si la dispersion du revenu dans une économie se réduit et de vérifier si le PIB par habitant se rapproche du niveau moyen des pays ou des régions observés. Si les écarts moyens (mesurés par l’écart-type) se réduisent au cours de la période étudiée, les résultats vérifient l’existence d’une « sigma-convergence ». Sur la période prise en compte, le PIB par habitant converge vers la valeur moyenne de l’échantillon.

Cette méthode peut donner des pistes d’analyse et de réflexion sur les inégalités du revenu entre les pays ou les régions19. Également, la mesure de la convergence économique vise à évaluer si les niveaux de vie des différentes économies tendent à se rapprocher dans le temps. En effet, d’après les théories développées dans un cadre (néo) classique, l’élimination des obstacles au commerce et la libre circulation des facteurs de production permettent non seulement l’amélioration globale du bien-être dans une économie, mais également sa convergence réelle20.

Dans un autre ordre d’idée, il est intéressant de mettre l’accent sur le concept de la

« convergence absolue ». Ce dernier s’appuie en particulier sur l’hypothèse selon laquelle si le taux de croissance du PIB par habitant d’une économie est élevé, cette économie avait un PIB par habitant initial faible. Plus explicitement, il s’agit de tester empiriquement

soit le taux de croissance du PIB par habitant. La deuxième est nominale. Elle correspond à un rapprochement monétaire, avec une réduction des écarts d’inflation, de taux d’intérêt et de taux de change.

19 Pour plus de détails, voir Bensidoun et Boone (1999).

20Il est à noter qu’il faut avoir les mêmes caractéristiques structurelles (taux d’investissement, taux de croissance de la population, niveau du développement technologique...).

47

l’existence d’une corrélation négative entre le taux de croissance du PIB par habitant et le PIB par habitant initial.

À ce propos, l’étude la plus souvent citée est celle de Baumol (1986). Il analyse les données de 16 pays de l’OCDE pour la période entre 1870 et 1979. Il obtient un coefficient négatif et significatif pour la variable du revenu initial, et ce, à partir d’un modèle de régression classique de la croissance économique. En somme, les résultats obtenus vérifient l’existence d’une convergence absolue.

Cependant, d’autres recherches menées ultérieurement n’ont pas confirmé ces résultats. À titre d’exemple, DeLong et al. (1988) démontrent qu’en élargissant l’échantillon à sept autres pays la convergence disparait. Les pays, avec des revenus plus élevés en 1870, sont aussi ceux qui ont connu les plus faibles taux de croissance économique durant le siècle suivant. Somme toute, ils concluent que la convergence absolue ne semble pertinente qu’à l’intérieur de groupes régionaux homogènes.

Il est intéressant de noter que la convergence absolue n’est pas une implication directe du modèle de Solow (1956). En effet, le concept de la convergence attaché au modèle de Solow (1956) peut fournir une explication au phénomène observé à l’échelle mondiale. Les pays qui n’ont pas les mêmes caractéristiques structurelles et qui ont des sentiers d’équilibre différents vérifient l’hypothèse de la « convergence conditionnelle ». Les études empiriques valident cette hypothèse21. Elles confirment qu’il existe une corrélation négative entre le taux de croissance économique et le PIB par habitant initial. En effet, la prise en compte des caractéristiques structurelles entre les pays permet de donner de preuves solides sur les déterminants de la convergence économique.

Dans l’ensemble, les deux concepts de la convergence économique apparaissent très fragiles sur le plan empirique. Elles restent sensibles à un changement de la période d’estimation ou à la modification de la taille de l’échantillon de pays observés.

21 Source : Ron et Sunley (2005).

48

De ce fait, l’approche des Clubs de convergence présente un cadre d’analyse plus cohérent et plus pertinent. Le concept de « Club de convergence » se définit22 comme étant un ensemble des pays qui ont les mêmes caractéristiques structurelles et qui peuvent converger à long terme, si leurs conditions initiales sont similaires. Les conditions initiales soulignées renvoient notamment au capital humain et physique. Toutefois, selon la vision néoclassique, la convergence est à la portée de tous les pays, quelles que soient les conditions initiales. En revanche, selon cette approche, les caractéristiques structurelles s’ajoutent aux conditions initiales pour remplir la définition du Club.

Empiriquement, la diversité des conditions initiales qui peuvent être retenues pour définir un Club a conduit à une grande diversité de Clubs. L’inconvénient est le fait que deux pays peuvent se situer dans un même Club déterminé par une condition initiale et dans des Clubs différents, si une autre condition initiale est retenue.

22 Source : Bensidoun et Boone (1999).

49

PARTIE 2 : DETTE EXTERIEURE,