Fiche: 103
Autres tordeuses de la pelure
Auteurs: P. J. Charmillot, A. Stäubli et H. Höhn
Fig. 1. Papillons d’Archips podanus (mâle à gauche: 11 mm de long; femelle à droite: 14 mm de long). (Photo R.
Rohner.)
Fig. 2. Chenille de dernier stade d’Archips podanus.
En plus d'Adoxophyes orana F.v.R. (capua) qui est la
principale tordeuse de la pelure, il en existe quelques autres du même groupe, dont les plus fréquentes sont:
Archips podanus Scop., Pandemis heparana Den. &
Schiff., Pandemis cerasana Hb., Pandemis dumetana Tr. et Pandemis corylana Fab. Toutes ces tordeuses de la pelure ont en commun des cycles de développement caractérisés par plusieurs périodes d'activité larvaire, ainsi qu'une hibernation au stade de larve.
Description
Archips podanus Scop.
Les papillons d' A. podanus présentent un dimorphisme sexuel très marqué. Le mâle a 19 à 23 mm d'envergure; les ailes antérieures sont vivement colorées, brun-marron à reflets violacés. La femelle a 23 à 27 mm d'envergure, des ailes antérieures de couleur pourpre-ocre avec un réseau de lignes brunes, des ailes postérieures gris-brun à la base et jaune orangé dans la moitié apicale. Les pontes constituées d'ooplaques de couleur vert jaunâtre, sont déposées à la face supérieure des feuilles. Les larves du dernier stade ont la tête brun-marron brillant, la plaque thoracique d'un brun bordé de clair à l'avant, le corps verdâtre plus ou moins gris, plus foncé sur la face dorsale. La chrysalide brun jaunâtre sombre mesure 9 à 14 mm.
Pandemis heparana Den. & Schiff.
Les papillons ont une envergure de 16 à 25 mm, des ailes antérieures brun jaunâtre à brun-roux avec une bande médiane et une tache apicale brun foncé. Les ailes postérieures sont gris foncé. Le deuxième article de l'antenne du mâle est échancré comme chez tous les Pandemis. Les pontes sont déposées en ooplaques de couleur vert jaunâtre, brunissant avant l'éclosion. Le corps des larves du dernier stade est vert bleuté translucide, de même que la tête. La plaque thoracique est verte avec, à l'arrière, une petite tache sur le côté.
Pandemis cerasana Hb. (syn. ribeana)
Les papillons ont une envergure de 16 à 24 mm, des ailes antérieures de couleur jaune ocre à jaune cuir. Le champ basal, les taches médianes et apicales sont plus foncées. Les ailes postérieures sont grises. Les pontes sont des ooplaques de couleur jaune verdâtre déposées sur les feuilles. Les larves sont vert bleuté translucide, ainsi que la tête, mais celle-ci est maculée de brun dans sa partie postérieure.
Pandemis dumetana Tr.
Cette espèce ressemble beaucoup à P. heparana avec des ailes légèrement plus claires et une réticulation plus marquée. Les ailes postérieures sont jaunâtres. La larve, très polyphage, s'attaque parfois aux fraisiers, mais très rarement aux arbres fruitiers.
Pandemis corylana Fab.
Les ailes antérieures sont jaune-ocre à jaune-brun avec une fine réticulation brun-rouge. Le champ basal et la bande médiane sont bien délimités par une ligne foncée. C'est un ravageur très occasionnel des vergers.
Biologie
Toutes ces tordeuses de la pelure hivernent au stade larvaire L2–L3, reprennent leur activité dès la fin mars pour les Pandemis, en avril-mai pour A. podanus; elles se nourrissent aux dépens des bourgeons, des fleurs, des feuilles et éventuellement des jeunes fruits. La nymphose a lieu de mai à juin. Le premier vol des adultes débute en juin, passe par un maximum en juillet et faiblit en août. Un second vol partiel peut se dérouler en août et septembre. Les larves des deux générations d'été évoluent sur des feuilles qu'elles enroulent souvent et peuvent occasionner des morsures sur fruits au contact des feuilles, principalement d'août à octobre.
Moyens d'avertissement et de lutte
Un contrôle préfloral ou postfloral des inflorescences sert à déceler les jeunes larves de la génération hivernante qui, à cette époque de l'année, n'occasionnent généralement pas de dégâts économiques. Toutefois, l'identification des larves n'est souvent pas aisée. En cas de nécessité, les populations des tordeuses de la pelure peuvent être ramenées à un faible niveau lors du traitement préfloral visant les arpenteuses et noctuelles. II suffit d'opter pour un produit efficace sur les espèces identifiées. II est encore possible d'intervenir après fleur au moyen d'un régulateur de croissance d'insectes (RCI).
Piégeage sexuel
On dispose actuellement de substances attractives pour P. heparana et A. podanus. Le piégeage sert à indiquer la présence, les périodes de vol et éventuellement le niveau de population.
Contrôle d'attaque sur fruits
Lorsque les captures au piège sexuel sont élevées, un contrôle visuel d'attaque sur fruits effectué 10 à 15 jours plus tard, permet de déceler la présence de jeunes larves et de décider d'une éventuelle intervention curative si le seuil de tolérance est dépassé.
Fig. 3. Papillons de Pandemis cerasana (11 mm de long) à gauche et de Pandemis heparana (12 mm de long) à droite. (Photo R. Rohner.)
Fig. 4. Chenille de dernier stade de Pandemis heparana, avec tête et écusson prothoracique typiquement verts. (Photo R. Rohner.)
Fig. 5. Dégâts de Pandemis heparana sur un jeune fruit.
(Photo P. J. Charmillot.)
Fig. 6. Chenille de dernier stade de Pandemis cerasana avec tête et écusson prothoracique tachetés.(Photo A.
Staub.) Elaboré par Agroscope RAC et FAW Wädenswil.
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