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Station fédérale de recherches en production animale de Posieux
Directrice: Danielle Gagnaux
Carnitine dans des rations pour porcelets a teneur réduite en matière azotée
M. JOST et Annelies BRACHER-JAKOB, Station fédérale de recherches en production animale, CH-1725 Posieux
La carnitine:
un transporteur biologique
Les graisses sont des combustibles qui garantissent des performances conti- nues avant tout pour le muscle cardia- que et la musculature du squelette. Le coeur couvre à 80% ses propres besoins en énergie et la musculature squeletti- que à 50% grâce à l'oxydation des acides gras libres (NEu, 1995). La tâche prioritaire de la carnitine est de rame- ner les graisses au niveau cellulaire de la «combustion» (oxydation). La carni- tine remplit la fonction de transporteur biologique; elle fait passer les acides gras à chaîne longue à travers la mem- brane interne des mitochondries. Ce processus enzymatique est essentiel à la mise en place de l'énergie métaboli- que sous forme de phosphates (ATP) riches en énergie. Les travaux de NEu (1995, travail de synthèse) et de LiTz (1993) fournissent d'autres données sur la chimie et le mode d'action de la L-Carnitine.
Large domaine d'application
Leur capacité de synthèse étant encore insuffisante, les mammifères nouveau- nés sont pauvres en carnitine. Ils en re- çoivent par le biais du lait maternel pour pouvoir valoriser la graisse lac- tique. Chez les porcelets, le sevrage et le passage à une alimentation végétale pauvre en carnitine peuvent provoquer des situations carentielles (JOST et BRA- CHER-JAKOB, 1994). Le domaine d'utili- sation d'apports exogènes de carnitine dans le but de compléter la carnitine d'origine ne se limite pas aux jeunes animaux et aux nouveau-nés. En plus de son utilisation clinique lors de mala- dies cardiaques (NEu, 1995), on l'em- ploie pour son effet positif sur l' endu-
rance chez les animaux de compétition tels que le chien (NEu, 1995), le cheval (FOSTER, 1994) et le pigeon (ANONYME, 1995) ainsi que chez les sportifs d'en- durance (INWYLER, 1991; NEu, 1995).
On tire profit de la production muscu- laire chez les animaux à l'engrais tels que le porc, la volaille et les poissons (ANONYME, 1996). En Suisse, la L-car- nitine est un additif autorisé pour les porcs.
Essai avec une ration contenant une quantité réduite de matière azotée (MA)
Dans un premier essai réalisé avec de la carnitine (JOST et al., 1994), on a étudié d'une part la question du dosage (respectivement 25 et 50 ppm) et on a effectué d'autre part une comparaison entre un contrôle négatif et un contrôle
positif contenant du Mécadox. En fonc- tion du dosage, la L-Carnitine a amé- lioré l'indice de consommation, tout particulièrement entre la 3e et la 5e se- maine expérimentale, sans effet signifi- catif sur la croissance ou le niveau de consommation.
Au cours du présent essai, on a testé l'effet d'un apport de 50 ppm de L-Car- nitine avec une teneur échelonnée en matière azotée (respectivement 17% et 16%) de la ration, en présence de 50 ppm de Mécadox, dans des condi- tions expérimentales usuelles (encadré en page suivante). I1 s'agissait d'ob- tenir des réponses aux questions sui- vantes:
— effet combiné de la L-Carnitine et du Mécadox;
— relation entre la matière azotée et l'effet de la carnitine;
— niveau de performance en cas d'ap- port réduit de matière azotée en pré- sence du stimulateur de performance Mécadox.
Résumé
Dans un essai d'alimentation de cinq semaines, comprenant en tout 128 porcelets sevrés de la race «Grand porc blanc» pesant de 10 à 30 kg, nous avons étudié l'effet de l'adjonction de 50 mg/kg de L-Carni- tine. En présence de 50 mg/kg de Mécadox dans l'aliment, avec des taux de matière azotée de 17% et de 16%, les performances et la santé des animaux ont été suivies. La disposition de l'essai consistait à exami- ner deux facteurs à deux niveaux.
Considéré sur toute la durée de l'essai, le facteur teneur en matière azo- tée n'a influencé en fait ni l'accroissement journalier ni la consommation.
Le facteur L-Carnitine n'a pas eu d'effet stimulateur de croissance. La consommation a eu tendance à baisser (- 4%) chez les animaux rece- vant la carnitine. L'effet sur l'indice de consommation est en relation avec l'interaction significative entre la teneur en matière azotée et l'adjonction de L-Carnitine. L'indice de consommation a été amélioré de 3,6%
lorsque l'apport de matière azotée était suboptimal. Dans les quatre variantes d'essai, les valeurs suivantes ont été obtenues respectivement pour l'accroissement journalier, la consommation et l'indice de consom- mation: 17% MA - CAR: 579 g, 882 g, 1,524 kg/kg; 17% MA + CAR:
551 g, 846 g, 1,535 kg/kg; 16% MA - CAR: 556 g, 891 g, 1,601 kg/kg;
16% MA + CAR: 558 g, 861 g, 1,544 kg/kg.
Dispositif expérimental en bref
Désignation Traitement Nombre d'animaux
(jusqu'à la fin de l'essai)
17 - Car 17% de matière azotée 30
sans adjonction de carnitine
17 + Car 17% de matière azotée 31
et 50 ppm de carnitine
16 - Car 16% de matière azotée 30
sans adjonction de carnitine
16 + Car 16% de matière azotée 32
et 50 ppm de carnitine
Dans tous les traitements Total: 123 50 ppm de Mécadoxl
Animaux de l'essai: 2 x 64 porcelets femelles et mâles castrés de la race Grand porc blanc pesant entre. 10 et 30 kg; âge au début de l'essai: 4-5 semaines
Durée de l'essai: 35 jours
Garde: en groupes de 4 animaux (+) en flat-deck (boxe = unité expérimentale)
Alimentation: ad libitum aux nourrisseurs automatiques; au cours des trois premiers jours, chaque fois un gobelet de charbon (70 g) par boxe et par jour
Paramètres relevés: - poids vif, chaque animal, chaque semaine
- niveau de consommation, par boxe, chaque semaine - état sanitaire des animaux (fréquence des traitements) Statistique: Analyse de variance à deux alternances en huit répéti- tions avec des blocs complets, comparaisons multiples des valeurs moyennes selon Newman-Keuls.
'Stimulateur de performance de la maison Pfizer.
Tableau 1. Teneurs en nutriments des rations expérimentales.
Variantes 17-Car 17 + Car 16 - Car 16 + Car
Matière sèche (%) 88,3 88,0 88,9 88,4
Cendres brutes (%) 5,05 5,0 4,9 5,0
Matière azotée (%) 17,05 179 0 16,0 15,9
Cellulose brute (%) 3,3 3,4 3,3 49 4
Matière grasse (%) 2,4 2,4 2,4 2,5
Extractif non azoté (%) 60,5 60,2 6213 61,6
Calcium (%) 0,876 0,885 0,879 0,889
Phosphore (%) 0,633 0,636 0,630 0,633
Lysine (%) 1,25 1,175 1,075 1,10
Méthionine + cystine (%) 0,715 0,70 0,685 0,655
Thréonine (%) 0,765 0,76 0,73 0,715
Tryptophane (%) 0,239 0,244 0,236 0,225
Isoleucine (%) 0,59 0157 0,515 0,525
Leucine (%) 1,225 1,215 1117 1,15
Phénylalanine + tyrosine (%) 1,265 1,26 15 205 1,19
Valine (%) 0,725 0,72 0,70 0,675
Histidine (%) 0,375 0,375 0,36 0,34
EDP (MJ/kg) 13,39 13,31 13,49 13,36
Carnitine (mg/kg) 15,0 71,0 18,8 72,0
Mécadox (mg/kg) 47,8 46,9 43,7 41,5
g MA/MJ EDP 12,73 12,77 11,86 11,90
g lysine/MJ EDP 0,934 0,883 0,797 0,823
g méthionine + cystine/MJ EDP 0,534 0,526 01508 09 490
g thréonine/MJ EDP 0,571 0,571 0,541 0,535
g tryptophane/MJ EDP 0,178 0,183 0,175 0,168
EDP = énergie digestible porcs; MA = matière azotée; MJ = mégajoule.
Les rations expérimentales ont été éla- borées de telle sorte qu'avec une teneur en énergie de 13,5 MJ EDP, il soit pos- sible d'obtenir une teneur en matière azotée de 17% et 16% avec une qualité égale de la matière azotée (MA). Ce qui Il
signifie qu'avec 16% MA, la quantité d'acides aminés est réduite sans modi- fication de leurs proportions respecti- ves. La variante avec 17% MA corres- pond à la norme interne, développée sur la base d'un essai sur la matière azotée (JOST et al., 1993). Cette teneur en matière azotée a permis d'optimiser les performances chez les porcelets et la fréquence des diarrhées. Comme on peut le voir sur le tableau 1, les teneurs en énergie et en matière azotée corres- pondent aux valeurs nominales. Les aci- des aminés sont soumis à quelques va- riations. Au total, avec 16% MA, on a atteint un approvisionnement en acides aminés inférieur à la norme (BoLTs- HAUSER et al., 1995).
L' apport de carnitine a augmenté la valeur de base de respectivement 15 et 18 mg/kg à 77 et 72 mg/kg d'aliment.
On a relevé cinq pertes d'animaux au total. Dans le cas d'un porcelet chétif, l'animal n'est pas mort mais, en raison de la stagnation du poids durant plu- sieurs semaines, il n'a pas été pris en compte dans les statistiques. Le traite- ment contre les diarrhées s'est limité
a
quelques animaux dans trois boxes au plus par traitement. Ce faible nombre de traitements distingue le présent essai du premier réalisé avec de la carnitine, au cours duquel, toutefois, seul l'aliment du contrôle positif contenait du Mécadox.
Interaction
entre les différents niveaux de matière azotée
et l'apport de carnitine
L' essai ayant été conçu comme un essai à deux niveaux, seuls les principaux ré- sultats des niveaux de l'essai sont pré- sentés ici, dans le but de faciliter la lec- ture (tabl. 2).
Considérés sur la totalité de la période expérimentale, ni le gain journalier ni le niveau de consommation n'ont été influencés par les différentes teneurs en matière azotée. Par contre, l'indice de consommation s'est détérioré de façon significative avec l'approvisionnement réduit en matière azotée. L' adjonction de carnitine n'a pas eu d'effet sur le gain journalier. Le niveau de consom- mation a eu tendance à diminuer chez les animaux ayant reçu de la carnitine.
L' indice de consommation est influencé par l'action réciproque importante exis- tant entre les niveaux de matière azotée
Tableau 2. Principaux résultats en fonction des facteurs expérimentaux.
17% MA 16% MA Niveau de
signification - Car + Car Niveau de signification
Interaction Car x MA
GQ (g) 565 557 ns 567 554 ns ns
1 re-5e semaine ± 83 92 80 95
Consommation (g) 864 876 ns 886 853 0,103 ns 1 re-5e semaine ± 130 150 130 150
Indice de
consommation (IC) 1,529a1 1,572b 0,012 1,562 1,539 0,159 0,043 1 re-5e semaine ± 0,06 0,06 0,05 0,07
MA = matière azotée. Car = carnitine. GQ = gain quotidien.
'Les valeurs moyennes d'une même ligne affectée de lettres différentes sont significativement différentes.
et l'adjonction de carnitine. Il serait ici Mécadox et de la carnitine sur l'indice prématuré de déduire que l'indice de de consommation dépend de la matière consommation n'a été amélioré que par azotée. L' importance et le moment de un approvisionnement réduit en ma- l'interaction ressortent de la représen- tière azotée. Ce qui signifie également tation finale détaillée des résultats de que l'addition de l'effet conjoint du chaque variante.
Tableau 3. Evolution du poids.
Variantes expérimentales Analyse de variance Paramètres du poids
étudiés 1 -facteur MA Car Car x MA
17 - Car 17 + Car 16 - Car 16 + Car
Niveau de signification statistique
PV1 (kg) 12,31 12,47 12,46 12,43 ns ns ns ns Début de l'essai ± 1,08 * 1,34 1,40 1,38
PV14 17,18 16,68 17,15 17,27 ns ns ns ns
± 2,13 2,29 2,40 2,88
PV35 (kg) 32,57 31,74 31,90 31,94 ns ns ns ns Fin de l'essai ± 3,96 3,91 4,02 5,01
GQ (g) 348 301 336 346 ns ns ns ns
1 er-14e jour ± 88 103 80 122
15e-35e jour (g) 733 718 702 699 ns 0,1 ns ns
± 103 88 91 117 0,0
1 er-35e jour (g) 579 551 556 558 ns ns ns ns
± 85 1 84 79 110
PV = poids vif. GQ = gain quotidien.
Tableau 4. Niveau et indice de consommation.
Variantes expérimentales VAR
Paramètres de la
consommation étudiés 17 - Car 17 + Car 16 - Car 16 + Car 1 -facteur 1 MA Car 1 Car x MA Niveau de signification statistique
kg aliment/animal,
jour 0,470 0,430 0,489 0,477 ns 0,069 0,138 ns 1 er-14e jour ± 0,129 0,108 0,131 0,141
15e-35e jour 1,156 1,123 1,159 1,117 ns ns 0,16 ns
± 0,148 0,175 0,156 0,205
1er-35e jour 0,882 0,846 0,891 0,861 ns ns 0,103 ns
± 0,128 0,142 0,143 0,173 Indice de consom-
mation (kg/kg) 1,347 1,463 1,451 1,403 ns ns ns 0,085 1 er-14e jour ± 0,076 0,145 0,129 0,131
15e-35e jour 1,581 ab 1,563a 1,651 b 1,597ab 0,034 0,018 0,091 ns
± 0,044 0,096 0,066 0,074
1 er-35e jour 1,524a 1,535a 1,601 b 1,544a 0,011 0,012 0,16 0,043
± 0,021 ± 0,083 0,045 01052
Les valeurs d'une même ligne affectées de lettres différentes sont significativement différentes (p < 0,05).
L'é volution
de la croissance n'est que faiblement influencée
Par rapport au premier essai réalisé avec la carnitine, le poids de départ moyen de 12,42 kg des animaux est d'environ 1 kg plus élevé (tabl. 3). L'écart-type également plus important est lié à de plus grandes différences entre les blocs expérimentaux. L'évolution du poids W a pas été influencée par l'alimentation différenciée. Lorsque le niveau de per- formance total est élevé, avec des taux de croissance de 551 à 579 g/jour, l'ef- fet de la matière azotée ne s'est ma- nifesté qu'au cours de la deuxième pé-Il
riode expérimentale. Pendant cette pé- riode, l'apport réduit de matière azotée a abaissé le gain journalier de 3,4%
(25 g). Les différences sont minimes et se manifestent seulement comme une tendance sur le plan statistique.
L' adj onction de carnitine n'a à aucun moment modifié l évolution de la crois- sance.
Niveau et indice de consommation
Tout comme le gain journalier, la con- sommation se situe à un niveau élevé (tabl. 4). L'aliment contenant une quan- tité réduite de matière azotée a provo- qué une tendance à la hausse de la con- sommation au cours de la phase de dé- marrage. Dans l'ensemble, l'adjonction de carnitine a ralenti la consommation.
Ce ralentissement a eu lieu dès le début, dans la variante avec l'apport de matière azotée selon la norme, alors qu'il était intermittent dans les procé- dés avec réduction de l'approvisionne- ment en matière azotée.
La réduction de la teneur en matière azotée de 17% à 16%, et de la quantité d'acides aminés correspondante, a dé- térioré l'indice de consommation de façon significative.
L'effet de la carnitine dépend de la ma- tière azotée. Alors qu'un apport réduit de matière azotée a amélioré dès le dé- part l'indice de consommation grâce à l'adjonction de carnitine, la consom- mation n'a diminué, avec un approvi- sionnement conforme à la norme, que de la troisième à la cinquième semaine.
Durant cette période, l'effet de la carni- tine a tendance à être assuré. L'inter- action entre l'effet de la matière azotée et l'effet de la carnitine a lieu au cours de la phase de démarrage et apparaît également tout au long de la période Il
expérimentale. Avec une teneur en ma- tière azotée de 16% et en présence de Mécadox, l'adjonction de carnitine a
amélioré l'indice de consommation des animaux nourris selon la norme. Lors- que la teneur en matière azotée est de 17%, la carnitine ajoutée n'abaisse plus l'indice de consommation. En consé- quence, dans le dernier cas, il n'existe pas d'effet combiné entre le Mécadox et la carnitine.
Effet comparé de la carnitine
Ce travail tente de répondre aux ques- tions concernant l'effet de la carnitine en relation avec les rations à teneur réduite en matière azotée. Les aspects
1 'd
GQ, % 4
®Mécadox ®sans Mécadox 3
2
1 1.02
0.03 0
_1
_2 il
_3 -2.3
-
-4
El
(25 ppm)_5
-4.8 -6
15,9 % MA 17,0 % MA 17,7 % MA 17,75 % MA
11,9 g MA/MJ 12,77 g MA/MJ 12.5 g MA/MJ 12,5 g MA/MJ
concernant es rations a teneur re uite
en matière azotée feront l'objet d'une Fig. 1. Modification du gain journalier en %, lors de l'adjonction de carnitine (50 ppm).
publication ultérieure. GQ = accroissement journalier; MA = matière azotée.
Les figures 1 à 3 représentent les écarts
exprimés en pourcent des variantes avec Niveau de consommation, %
premier essai osa
carnitine du ii de dosage p g 4 ®Mécadox ®sans Mécadox (JOST et al., 1994) et de celles du pré- 3
sent essai avec différents niveaux de 2
matière azotée. 1
• Le gain journalier (fig. 1) n'est 0 dans aucun cas influencé de façon si-
si- 1 gnificative. En outre, on ne constate
aucune modification suivie. Avec une -2 teneur identique en matière azotée, on _3
a obtenu des écarts aussi bien positifs _4 -3.4 -3.45
que négatifs, ce qui signifie qu'entre -41 -3.9
les deux essais, on a obtenu deux ni- -5 (25 ppm)
veaux de production très différents -s
(450 g et 560 g). Avec nos conditions 15,9 % MA 17,0 % MA 17,7 % MA 17,75 % MA expérimentales et avec nos animaux, 11,9 g MA/MJ 12,77 g MA//MJ 12,5 g MA/ W 12,5 g MA/MJ
une adjonction de carnitine de 25 ou
Fig. 2. Modification du niveau de consommation en %, lors de l'adjonction de carnitine 50 ppm ne remplit pas la fonction de
stimulateur de performance. Les résul- (50 ppm). MA =matière azotée.
tats que nous avons obtenus diffèrent tion est inférieure de 3,4% par rapport dans deux cas. L'effet dépend d'une en ce sens des autres travaux suisses et Il au contrôle, le gain journalier subit une part de la dose de carnitine (50 ppm étrangers, dans lesquels, pour un do- influence négative. meilleur que 25 ppm) et d'autre part de sage situé entre 25 et 80 ppm, le gain 0 L'indice de consommation (fig. 3) la matière azotée. Ce phénomène révèle journalier des porcelets est amélioré de a été amélioré de façon significative une interaction avec le niveau de ma- 4,7% en moyenne (analyse de LONZA
AG; ANONYME, 1996).
• L'adjonction de carnitine a systé- 4 ic, %
matiquement réduit la consommation 3 ®Mécadox msans Mécadox (fig. 2) de 3,4 à 4,1%. Statistiquement, •: P<0.5
la baisse de consommation eut tout au 2 p Interaction
plus être considérée comme une ten- 1 0.7
dance, mais elle est également obser- 0 vée dans plusieurs travaux avec certains -1 dosages particuliers (PIROUTz, 1991; _2
NELSSON, 1992; FREMANT, 1995). La -2
carnitine est d'un goût neutre, elle n'est _3
donc pas un facteur diminuant l' appé- -4 -3.6 * (25 ppm)
tence de l'aliment. La baisse de la con- -5
sommation est plutôt due à un méca- _6
_5.74 nisme de réaction dans le métabolisme _7
énergétique et dans le métabolisme des
15,9 % MA 17,0 % MA 17,7 % MA 17,75 % MA graisses, au cours duquel la carnitine 11,9 g MA/MJ 12,77 g MA/MJ 12,5 g MA/MJ 12,5 g MA/MJ
intervient. Cette baisse entraîne un man-
que de stimulation de la croissance. Fig. 3. Modification de l'indice de consommation en %, lors de l'adjonction de carnitine Dans nos essais, lorsque la consomma- (50 ppm). IC = indice de consommation; MA = matière azotée.
Bibliographie tière azotée. Le fait qu'avec 17% MA,
l'indice de consommation n'ait pu être amélioré en présence de Mécadox pour- rait étre attribué au niveau de produc- tion élevé et donc maximal. Un indice de consommation amélioré pour une croissance identique et une consomma- tion réduite, comme ce fut le cas dans nos essais, ne peut s'expliquer que par un croît modifié. Quelques indications permettent de soutenir cette thèse.
NELSSON (1992) a constaté chez les porcelets une réduction de l'accumula- tion de graisse et de la teneur en grais- se de la carcasse lors de l'adjonction de carnitine, alors que, chez les porcs à l'engrais, la proportion de viande mai- gre était plus élevée et l épaisseur du lard dorsal moins importante (ANONY- ME, 1996) . L'économie d'aliment réali- sée avec la carnitine est probablement obtenue en premier lieu grâce a la di- minution de l'accumulation de graisse, dans le sens où l'augmentation des aci- des gras libres est due au gain d'éner- gie. Ce qui rend également possible une certaine économie d'acides gras essentiels par le biais d'une diminution de l'oxydation. LITZ (1993) affirme, sur la base d'essais qu'il a réalisés, que la carnitine permet d'économiser la ly- sine. L' effet de la carnitine était d'au- tant plus marqué que la concentration en lysine était faible dans l'aliment des porcelets. Les mécanismes de base font encore l'objet d'études particulières.
Les résultats que nous avons obtenus vont dans le même sens. En présence de Mecadox, l'indice de consommation n'est amélioré par l'adjonction de car- nitine que si l'approvisionnement en matière azotée est suboptimal.
• Le dernier point de discussion con- cerne l'état sanitaire. SCHONE et LüDKE (1991) ont observé, au cours de leurs essais réalisés sans stimulateurs de performance, une baisse de la fré- quence des diarrhées dans les varian- tes avec carnitine. Cette constatation ne correspond pas à nos observations dans l'essai de dosage. Sur la base de son mode de fonctionnement cellulaire, une influence de la carnitine sur la stabili- sation du transit estomac-intestins, peut être envisagée tout au plus de manière indirecte.
• Les résultats d'essais montrent en général que l'action de la carnitine est dépendante du dosage et de la teneur en protéines.
Comme les aliments d'origine végétale sont pauvres en carnitine, les revendica- tions les plus récentes pour une alimen- tation porcine purement végétale de- vraient favoriser l'utilisation de L-Car- nitine.
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Zusammenfassung
L-Carnitin im Ferkelfutter bei unterschiedlichen Proteingehalten
In einem fünfwüchigen Fütterungsversuch mit insgesamt 128 Absetzferkeln der Rasse Edelschwein im Gewichtsbereich 10 bis 30 kg wurde die Wirkung einer Zulage von 50 ppm L-Carnitin bei abgestuftem Proteingehalt (17% und 16%) der Ration in Gegenwart von 50 ppm Mecadox auf Leistungsparameter und Tiergesundheit unter- sucht. Der Versuch wurde als Zweistufenversuch angelegt. Über den ganzen Ver- suchszeitraum gesehen hat der Versuchsfaktor Proteingehalt weder Tageszuwachs noch Futterverzehr wesentlich beeinflusst. Die Futterverwertung dagegen verschlech- terte sich bei reduzierter Proteinversorgung. Der Versuchsfaktor L-Carnitin zeigte keine wachstumsfôrdernde Wirkung. Der Futterverzehr ging bei den Carnitin-Tieren tendenziell zurück (— 4%). Der Effekt auf die Futterverwertung wird von einer signi- fikanten Wechselwirkung zwischen Proteinstufe und L-Carnitinzulage gepragt. Die Futterverwertung wurde nur bei suboptimaler Proteinversorgung um 3,6% verbessert.
In den Einzelvarianten wurden für Tageszuwachs, Futterverzehr und Futterverwertung folgende Werte erreicht: 179o' RP*— CAR: 579 g/Tag, 882 g/Tag, 1,524 kg/kg; 17% RP + CAR: 551 g/Tag, 846 g/Tag, 1,535 kg/kg; 16% RP — CAR: 556 g/Tag, 891 g/Tag, 1,601 kg/kg; 16%o RP + CAR: 558 g/Tag, 861 g/Tag, 1,544 kg/kg.
Summary
The effect of dietary L-Carnitine on performance characteristics of piglets fed two protein levels
In a five week long feeding trial with a total of 128 Large White female and castrated male piglets, the effect of dietary L-Carnitine (50 ppm) and of two protein levels (17% CP and 16% CP) on the other hand on performance characteristics and health state were examined. The experiment was set up as a two factorial design. Each diet contained the antimicrobial growth agent Mecadox (50 ppm). The experimental period comprised the weight range 10-30 kg.
Only isolated cases of diarrhea had to be treated. Over the whole experimental period, the factor «protein content>> did not have a significant influence on growth rate or feed intake in contrast to the feed conversion ratio, which was impaired in animals fed the low protein diet. No growth promoting effect of supplemental L-Carnitine was observed. Feed intake tended to be lower (— 4%) in both L-Carnitine groups. Its feed sparing effect was characterized by a significant interaction between the protein level and dietary L-Carnitine. Feed conversion ratio was improved by 3.6% under the low protein conditions only, implying some kind of protein sparing mechanism. In the four treatment groups, the following growth rates, feed intake and feed conversion ratios were realized: 17% CP — CAR: 579 g/day, 882' g/day, 1.524 kg/kg; 17% RP + CAR:
551 g/day, 846 g/day, 1.535 kg/kg; 16% CP — CAR: 556 g/day, 891 g/day, 1.601 kg/kg; 16% CP + CAR: 558 g/day, 861 g/day, 1.544 kg/kg.
Key words: piglets, performance, L-Carnitine, protein supply.
