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FERTILISATION 34

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EJdg. An■talt fllr d■1 lor■lllche Ver■uch■we■•n lalltulo fed■ral■ dl rlcerche for■■l■II

lnllllul 1•d6r■I de rech■rchH fore■116r■■ Swl■■ For■■I Re■e■rdl ln■lltute

1903 Blrmen■dorf (ZQrlch)

34

LA FERTILISATION DU PEUPLIER

CONNAISSANCES ACQUISES ET DIFFICULTES D'APPLICATION

PH. LEROY Tiri ä part de /a Revue forestijre fran~a/se 1969/3

(2)

- - - - - - -

LA FERTILISATION DU PEUPLIER

CONNAISSANCES ACQUISES ET DIFFICULTES D'APPLICATION

PH. LEROY - Clsss. Oxford 174 POPULUS : 232.322.4

Cet artlcfe sur Ja fertlllsation du peupller s'elforce de faire le po/nt sur une tffchnl- que controversee.

Les etfets des engrals sur fe peuplier paralssent en eilet trl!ts variables. Cependant certafns resultats d'essals /alssent entrevolr des perspectlves Interessantes d'amel/o•

ratlon de Ja productlon par la lert/1/satlon.

Ma/heureusement, ces resultats lorment un ensemble peu coherent quf lnterdll Ja mlse sur pfeds d'une doctrlne preclse. II est neanmolns, possfble, en rassemblant Jes connalssances acqulses sur /es re/atlons " so/s - peupliers de donner dlls malnte- nant des consel/s de tertilisation aux populfculteurs at/n de /eur eviter des lnves- tfssements inconsideres.

Parmi Jes arbres producteurs de bois en France, les peupliers tiennent une place de choix. 11s fournlssent entre 10 et 14 0/o du bols d'ceuvre produit chaque annee, alors que la surface qu'lls occupent. envlron 2 % de la superflcie forestlere, est presque negllgeable tout au moins sur Je plan quantitatif (1). Cette sltuatlon prlvileglee, te- nant essentlellement aux potentlalites de l'espece, doit atre malntenue et meme deve- loppee. De larges debouches restent en effet ouverts

a

moyen terme au type de bols produit par le peuplier: ainsi meme dans le domalne de l'emballage, le plastlque ne semble pas devolr lul faire une concurrence blen dangereuse (etude A.T.V.F., 1968) Les lechniclens disposent de trois categories de moyens pour developper la produc- tion

- augmenter les surfaces cultivees. L'extension en forl!!t de la popullculture en est un exemple ;

- ameliorer Je material genetlque utillse. Le 1. 214 reste un symbole de reus- site en ce domaine ;

- jouer sur les facteurs du milieu. Les resultats benefiques du travail du sol ne sont plus

a

demontrer (POURTET, 1957).

Ces diverses possibllltes sont, blen sür, en etrolte interdependance : II serait lllu- soire de plantar sans soins un bon clOne sur un mauvals terraln. Dans ce contexte, la fertilisation apparait

a

sa juste place : elle n'a pas falt et ne fera pas de mlracles.

(1) Las 2.300.000 mJ prodults chaqua enn6e sur une aurface appro"lmatlve da ZI0.000 ha repr6senlent une producllon moyenne de !'ordre de 10 m3/ha/an Une cuJture mleux condulta permeltraU de d6passer largement ce scora.

163

F.F. XXI· i.1111

(3)

Tout au plus, peut-elle contrlbuer avec d'autres techniques, ä accroitre les rende- ments. L'efflcacite des engrais prGte pourtant encore ä discussion: les resultats acquis sont loln d'Gtre comparables ä ceux du travail du sol. Cet lnsucces apparent trouverait vralsemblablement une explication dans la fertilite naturelle des terrains tradltlonnellement voues au peuplier ainsi que dans l'application de tumures souvent inadaptees.

Les effels positlfs d'une fertilisation bien conduite se sont cependant dejä manifestes sur bon nombre de plantations. II suffirait de savoir appliquer dans chaque situation ecologique la recette qul convient, pour aboutir

a

des progres rapides. Sur un autre plan, l'extension de la populiculture en dehors de ses sites tr~ditionnels, amene sou- vent ä choisir les terrains prlncipalemenl en fonction de leurs potentialltes d'allmen- tation en eau. an negligeant plus ou moins leur niveau de fertilite ; les problemes de fertlllsation du peupller trouveront la une acuite jusqu'a rnaintenant lgnoree.

On peut donc penser que l'ernploi generalise des engra1s, base sur les resultats d'une recherche logique, pourrait permettre de relever les possibilites de production en populiculture. En ce dornaine, il taut s•inspirer davantage de l'agriculture que de ta sylvlculture. Mals avant d'aborder la fertilisation en ell~rnerne. il nous parait in- dispensable de revenir sur quelques generalites ä propos des sols ä peupller.

A gauche, Robu1ta de 3J an1 ; • drolte, 1 214 de 12 an1. La fert1- llutlo11 ne ralt pu de mlraclea.

Elle n'e•t qu'un■ t111chnlque culbl- rale parml d'alllrH.

,woro u•o•

164

(4)

L• FertlllHllon du peupllar

1. PEUPLIERS ET CARACT~RES ~DAPHIQUES

Aucun praticien n'ignore !'enorme importance des proprietes du sol sur la croissan- ce du peuplier. Ce sont cependant presqu'exclusivement et avec raison, les questions d'alimentation en eau et d'aeration qui ont conduit

a

definir la notion de

bon sol a peupller ... Dans ces conditions, nos connaissances relatives

a

l'action des caracte- ristiques chimiques du sol sur la production sont encore bien maigres, mais ii est deja etabli qu'on ne peut pas dissocier Ja nutrition minerale de l'alimentation en eau sur une station donnee. Quelques rappels de classification silueront cette interac- tion dans un cadre logique.

RAPPELS SUR LA CLASSIFICATION DES SOLS A PEUPLIER

C'est ä DUCHAUFOUR (1955) que nous devons les fondements d'une classification basee sur l'intensite des phenomenes d'hydromorphie. A l'heure actuelle, on peut differencier cinq grandes categories de sols

a

peuplier.

- Sols alluvlaux (sols semi-terrestres). Situes

a

proximite des rivieres, leur texture est souvent heterogene et ils presentent une nappe phreatique subissant des oscilla- tions marquees au cours des saisons. La nappe peut s'abaisser jusqu'a 2 ou 3 m en periode de secheresse, d'ou la necessite des plantations profondes afin d'eviter des ruptures d'alimentation en eau.

En France, ces sols sont generalement bien pourvus en elements mineraux, mais rls- quent de presenter deux detauts :

- s'ils sont jeunes ou frequemment nondes, l'insuffisance de matiere organique peut conduire

a

des carences azotees :

- dans certains cas, l'exces de calcaire actif et un pH trop eleve sont

a

l'ori-

gine de carences minerales.

Les sols alluviaux gräce

a

leur profondeur, constituent d'excellentes stalions dans la mesure oü les plants peuvent en permanence s'alimenter en eau aux depens de la nappe ou de la frange de remontee capillaire.

- Sols ä Gley. Bien pourvus en matiere organique et souvent chimiquement riches, ils se caracterisent par une nappe permanente qui ne descend jamais en dessous de 1 m. Pour les plus favorables, la nappe se maintient toute l'annee entre 0,70 et 1 m de profondeur.

Au niveau inlerieur de la nappe, correspond l'horizon de

gley .. , gris verdAtre. La zone d'oscillation de la nappe est occupee par un horizon de transltion. Vers la surtace se situe un horizon souvent tres humlfere.

Si le gley est assez profond, on se trouve en presence d'un sol de pralrle humide,

a

hydromull, souvent favorable. Dans le cas des sols ä anmoor ou sols de marals, le gley est au contraire place presque directement sous un horizon organique, noir, collant et epais de 10

a

30 cm, l'anmoor, melange intime d'argile et d'humus con- tenant moins de 30 % de matiere organique. Sur ces sols de marais, le volume de terre exploitable par les racines doit lltre augmente par drainage.

- Les tourbes. Contenant plus de 30 % de matiere organique, elles caracterisent les bas fonds

a

nappe permanente et tres proche de la surface en toute salson. Elles constltuent un milieu organique asphyxiant et reducteur, defavorable

a

la vle

vege-

tale. Mllme les tourbes calciques se comportent en milieu pauvre, car les elements qu'elles contiennent, sont stockes sous forme inassimilable. Leur mise en valeur, d'ail- leurs difficile, exige un dralnage efficace.

165

R. F. F. XXI • J.1119

(5)

- Les pseudogley. Leur formation est liee

a

la presence d'une couche impermeable situee au voisinage de la surface, qui provoque la stagnation d'une nappe d'eau tem- poraire en saison humide. Les pseudogley sont d'autant plus defavorables que cette couche est plus proche de la surface ; asphyxiants apres des pluies abondantes, lls deviennent vite extremement secs quand la nappe disparaft.

le peuplier doit etre deconseille sur ces sols. A la limite, pourraient cependant conve- nir les pseudogley tres profonds (BO

a

100 cm) voisins des sols non hydromorphes cltes plus bas, a la condition que te deficit estival de pluviometrie ne soit pas trop eleve. Dans cette situation. le Vlrglnle de Frlgnlcourt serait

a

conseiller dans l'Est de la France (MRAZ, 1968).

- Les sols non hydromorphes. II s'agit des sols bruns forestiers ou des sols lessives qui n'etaient pas traditionnellement consideres comme valables pour les peupliers.

Sur ces stations, en effet, les plants ne disposent au cours de l'ete que des reserves en eau du sol; ils n'ont pas la ressource de s'alimenter aux depens d'une nappe.

Dans la mesure ou las reserves sont suffisantes. les sols non hydromorphes offrent pourtant des perspectives interessantes ainsi qu'en temoignent les plantatlons sur limons dans l'Aisne (1). Ces sols presentent en outre une grande varlabilite de fer- lilite chimlque. Certains d'entre eux sont assez pauvres et necessiteront probablement des amendements

a

la lois importants et rentables.

INFLUENCE DES PROPRl~S DU SOL SUR LA PRODUCTION

Le sol par ses quallles lntrlns1H1ues, lnfluence profondtment la crolssance du peupller.

Deja NOISETTE (1957), dans une etude sur les peuplerales de l'Aube, distinguait dif- ferentes categories de stations sur alluvions : les mellleures, sur sols profonds bien alimentes en eau et chimiquement riches, portaient plus de 400 m3/ha

a

30 ans ; les plus mediocres, sur sols peu profonds et pauvres. ne portaient que 100 m3/ha au me- me äge.

Ces differences de qualite relevees entre stations. peuvent parfois s·expliquer uni- quement par des problemes d'alimentation en eau. Ainsi, POURTET a constate dans l'arboretum de VINEUIL que des jeunes peupliers dont les racines sont respective- ment

a

1,5 et 1 m du plan d'eau, ont des accroissements annuels sur la circonference de 1,5 et 7 cm. Dans le premier cas, un defaut de texture est la cause d'une rupture d'alimentation en eau.

Cependant des detauts dans les proprietes chimiques du sol peuvent egalement pro- voquer de grands ecarts de rendement. Sur des sols tres riches en calcaire actif et en argile, peuvent par exemple se manifester des carences en K tres prejudiciables a la production. et ceci en depit de teneurs du sol en K qui seraient sufflsantes sur d'autres stations (LEROY, non publie). Ces carences ont diminue de moitie la croissan- ce de plants en pepiniere.

L'action de l'homme sur les proprlttes tant physlques que chlmlques du sol, a ega- lement demontrt son efflcacl1'. Les recherches de POURTET sur le travail du sol suf- firaient

a

nous en persuader; la croissance en circonference peut en effet aller jusqu'a doubler pendant les premieres annees gräce

a

cette technique qui ameliore tes proprietes physiques du sol et ellmine une grande partie de ta vegetation concur- rente.

La fertilisation elle-meme peut condulre ä des resultats interessants. Sur sol il anmoor des gains de 10 a 20 % sur la circonference et de plus de 30 0/o sur le volume, ont ete observes sur des

Robusta

de 17 ans apres une fertilisation PK ou NPK (VIART, 1965).

Les potentialites d'alimentation en eau et de nutrition minerale influenc;ant la crois- sance du peuplier. on pourrait penser qu'il suffit d'intervenir independamment dans

(t). En annexe llgurent quelquas lndleallons compl6mantalres sur Je calcul des r6serves en eau et 1ur les sols ll peupllat d6velopp6s aur llmons

166

(6)

L• FenlllHtlon du peupller

ces deux directions pour augmenter la production. Tout n'est pas si simple. Si par exemple, le travail du sol a fall ses preuves sur les stations risquant d'Atre deficl- talres en eau, ses etfets restent controverses pour les sols ä nappe toujours proche de la surface. Ainsi sur un sol de marais, le fraisage a provoque une chute de crois- sance de pres de 20 % (GILDEMYN, 1967). Cet effet negatif peut s'expliquer de deux fa~ons :

- destruction d'une bonne part d'un systeme radiculaire concentre en surface ; - absence ou faiblesse de la concurrence pour l'eau sur un sol de marals.

Cependant, sur une station comparable, le fauchage regulier de la vegetation her- bacee provoque une amelioratlon de croissance en diminuant la concurrence pour la nutrltion azotee et potassique (LEROY, 1968). Les phenomenes de concurrence jouent alnsl

a

Ja fois pour l'eau et les elements m ineraux. La destructlon de la vegetaUon her- baclie pourralt donc apparatlre comme une necesslte dana tous lea cas,

a

la condl-

tlon d'adapler les technlques de destructlon au type de ·sol. Dans cette optique, nous avons commence

a

tester leS' effets du labour chlmique en cooperation avec la sta- tion de sylvicullure du C.N.R.F.

Par allleurs, en ce qui concerne la fertilisation proprement dite, nos connaissances sont loin d'~tre claires. Certes les engrais amellorent parfois la production, mais en l'absence d'un ensemble coherent de resullats, nul n'est capable de donner des con- seils de fumure efficaces et precis, ainsl que nous le constaterons dans les chapltres suivants.

LA FERTILISATION DU PEUPLIER : DONN~ES G~N~RALES

L'ideal serait de pouvoir calculer les apports d'engrais sur une station quelconque, en se basant uniquement sur des donnees propres

a

cette station. Ce calcul serait theoriquement realisable si on connaissait :

- les reserves du sol en eau et elements mlneraux, alnsi que leur assimllabllite par le peuplier,

- las exigences nutrilionnelles du clone choisl, tout au long de la crolssance,

- la repartitlon de l'enraclnement en fonctlon des divers types de stations, de facon

a

donner

a

chaque indivldu un volume opti- mum de sol exploitable.

La privlalon du appon1 d'engrala repoH encor• ••·

HnUellemenl 111r dn re.ultatl d'uula da larraln.

fHOfO Utor

R. F. F. XXI • 3-tllt

167

(7)

En comparant elements disponibles et besoins du peuplier, il serait posslble d'ame- ner les reserves mlnerales A des niveaux juges favorables, et de maintenir dans le temps l'equilibre etabli. Nos connaissances sont malheureusement trop imparfaites pour permettre une teile demarche. La prevision des apports d'engrais repose enco- re essentiellement sur des resultats d'essais de terrain. Quelques donnees actuelie- ment utilisables fournissent neanmoins des indications d'ordre general.

ANALYSES DE SOL - EXPORTATIONS ET ENRACINEMENT DU PEUPLIER

Lea analyses devralent pouvolr nous renselgner sur les riserves en el~ments min~

raux des sols.

En fait, leurs resultats restent difficiles

a

interpreter (1). Les procedes d'extraction des elements du sol au laboratoire, restent en effet tres eloignes de ceux dont disposent les raclnes des plantes. Les mAmes methodes d'analyse etant en outre appliquees indistlnctement

a

tous ies types de soi, on peut concevoir que les resültats ne sont pas toujours comparables entre eux : des teneurs identiques en potasse n'ont certalnement pas la meme signification sur un sol limoneux acide que sur un sol argileux rlche en calcaire actif. Avant de devenir un critere de travail, i'analyse de sol dolt donc ~tre confrontee aux realite du terraln. Pour le peupller, cette confrontation commence ll peine. Le tableau 1 resume les donnees dont nous dlsposons ; elles fournlssent une premiere indication sur ia fertllite, mais sont trop peu fondees sur l'experience pour servir de poinl d'appui solide. Alnsi par exemple, sur un sol alluvial arglleux paraissant riche en elements mineraux sauf en azote, BONNEAU constate des effets positlfs de l'association d'engrais N et K, alors qu'on aurait pu crolre au vu du tableau 1, que la nutrition potassique allait etre sufflsante (teneur du sol en K : 0,4 m.e/100 g dans les 100 premiers cm).

Tableau 1 : INTERPRETATION DES ANALYSES OE SOL

Les Chlflres flgurant dans le tableau representent des seulls en dessous desquers les teneurs consldl!lrees devlennenl tres lnsufflsantes.

ELEMENT ANALYSE SEUILS METHODE O'ANAL YSE

Azote 1.5

"'

Azote total • KJELDAHL

Matlilre organique 2.5

a

30/o Methode ANNE

Phosphore assimilable a) P205 : 0,10 "- en terre legere: Methode DUCHAUFOUR : 0,15 "' en terre forte Double extractlon

b) P:Os : 0,12

"'

S04H:

+

NaOH

c) 5 terre legere Methode OYER (aclde cltrique}

9 terre !orte et JORET-HEBERT (oxalate d'ammonlum) lndlce BARBIER-MORGAN Potasslum echangeable a) 0,3 m.e K ou 0,15

"'

KzO Percolatlon

a

l'acetate

b) 30 terre legere d'ammonium 15 terre forte

lndice BARBIER•MORGAN Zone de pH souhaltable pour le Peupller : 5,5 A 7,5.

1

11 Celle dllllcull6 n·est pas propre au peupt1er On la rencontre dan1 tout le domaine de la lertllltatlon oresllilllre

168

(8)

L• FertlllHlion du peuplier

La coMaluance des exportatlona du peupller en 6l6menls mln6raux vlent comple•

ter les indications fournies par les analyses du sol. Le tableau 2 rassemble quelques chlffres

a

ce sujet. Les exportations en pllplniere apparalssent alnsl comme etant du m~me ordre de grandeur que celles des replques rllsineux, alors qu'en peupleraie elles semblent relativement falbles. L'appauvrissement des sols par la popullculture parait donc negligeable au premler abord : il taut en effet envlron vingt ans au peupller pour exporter autant qu'en culture de ble en un an. Les exportatlons par le peupller n'atteignent en fait des proportions importantes qu'en peplnlere, oü il faudra veiller a les compenser apres chaque recolte.

Tableau 2: EXPORTATIONS ET PRELEVEMENTS EN ELEMENTS MINERAUX DU PEUPLIER kg/ha/an

Les chlflres cttl!ls sont tires des travaux de ·

FIEDLER et HOHNE, FAISON, MAYER-KRAPOLL, MORANI. RENNIE,

N P~Os KiO CaO

Prell!lvements en pepinll!lre

1 214 253 73 189 261

1 45/51 225 60 166 208

Expor1alions en pepiniere

1 214 127 43 82 120

1 45/51 103 35 65 80

Exportalions en peplnll!lre de resineux

(2" annea de replquage) 112 45 72 120

Exportations moyennes annuelles d'une

peupieraie sur l'ensemble d'une rlll• 8 2 ä 3 3

a

4 16&20 volution (producllon : 10 m~/ha/an)

Exportations annuelles du 1 214 Age

de 12 ans (PICCAROLO 1960) 4,7 0,9 2,5 20,6

Exportatlons annuelles d'un peuplement

resineux sur une periode de 100 ans 10 2 ä 4 2 ä 4 10

La repartlUon des raclnea de peupller en foncUon des type■ de sol peut egalement guider le populiculteur dans la pratique de la fertilisation. La rapidite de l'extension laterale des racines dans las horizons proches de la surface est bien connue. En un an, les boutures emettent des racines jusqu'a 1,20 m du pied (FRISON, 1967). En plantation, il n'est pas rare de trouver des racines jusqu'a 3,50 m du collet et cecl des la troisieme annee de vegetation. La colonisation des horizons superieurs est donc tres rapidement totale, au moins quand les conditions physiques ne sont pas mau- vaises (1).

L'exploration verticale est moins bien connue. Elle peut dependre d'une foule de facteurs tels que la profondeur et la technique de plantation, le niveau d'une nappe, la texture, et aussi certainement le clöne utilise. Une chose est certaine, on n'ob- serve que tres peu de racines dans les couches superficielles subissant le travail du sol. En pepiniere, par ailleurs, les boutures emettent des racines jusqu'a 75 cm de profondeur quand la structure du sol est favorable. En plantation, sur texture fran- che ou sableuse, le tableau 3 peut ~tre propose pour apprecier la colonlsation des couches profondes par les racines. Ce tableau inspire des travaux de A. FUNAIOLI (1967) met en relief l'influence d'une nappe a la fois sur l'enracinement et la crois- sance des plants. En sol de type sec

a

nappe profonde, les racines sont plus flnes

1

1) Sur sols tres argllaux. l'axtanslon lat6rala das raclnes est lortamant traln6e. II an HI de meme lorsqua -■ racln•s d'une v6g6tallon herbac6e trop abondante lormenl un lautrage danae dans 1-■ horlzon, aupt.

rleurs .. Aln1i sur un sol da marals • 1exture argllause et v6g6talion luxurlante, nous avons pu conatatar que 181 racln■a da peupller ne a'6tendalent guere au,de" de 80 cm du collet. deux ans ■prh plantallon.

169 R. F. F. XXI • J.lltl

(9)

et plus riches en chevelu qu'en sol tres humide. Cependant l'enracinement profond et largement etale lateralement qui semble caracteriser les sols secs ne corres-

pond pas obligatoirement

a

une croissance optimum. Sur ces sols les problemes d'alimentation en eau peuvent en effet intervenir pour limiter la production, d'ou la necessite bien admise d'elargir les distances de plantation des qu'il y a risque de penurle en eau. A la limite, et dans Ja mesure ou c'est economiquement valable.

l'ecartement pourrait atleindre 9

a

10 m sans gaspillage de sol.

Tableau 3: SYSTfME RADICULAIRE DU PEUPLIER

{I 214 äges de 12 ans. ptanles il 6.5 x 7.5 m sur des sols chimiquemenl comparables) Niveau estival de Niveau estival de

la nappe il plus ta nappe

a

0,5 m

de 2.5 m de ta surlace 0/o des racines dans tes 40 premiers cm 74 ¾ 95 ¾

Rayon maximum d'enraclnement 12 m 9 m

Profondeur maximum des racines 2,15 m 0,70 m

Poids de raclnes par arbre 200 kg 450 kg

Circonlerence moyenne des planls 125 cm 168 cm

Prolondeur de plantalion 0.9 m 0,9 m

Cet ensemble de remarques sur l'enraclnement ne dolt pas manquer d'avolr des con- sequences sur la pratlque de ta fertillsa tlon. II apparait ainsi que le niveau de fer- tllite devra etre plus eleve en sols humides qu'en sols secs. Sur ces derniers en effet, l'lmportance du volume de terre exploitable assure des facilites de nutrition minerale.

On peut egaJement penser que tes engrais peuvent etre epandus en plein sur les sols a bonnes conditions physiques, ou ils ont toutes chances d'etre rapidement et inte- gralement a portee des racines. Cet epandage en pJein ne sera cependant envisage que dans la mesure Oll Je travail du sol assurera l'enfouissement des engrais et Ja reduction de la concurrence herbacee. Su r les sols oü ce travail est impossible ou peu souhaitable, on s'orientera plutöt vers les apports d'engrais localises ; il en sera de meme pour les stations Oll l'expansion des racines est limitee. Dans ce cas la loca- lisation profonde, dans des trous de barre a mine par exemple, ne semble pas blen adaptee a l'enracinement plutöt superficiel et diffus du peuptier. Les apports dans le trou de plantation, ou sur une couronne autour du collet sont plus

a

conseiller et ont deja fait leurs preuves.

En deflnlUve, le popullculteur dtspose de trols categortes d'lndlcatlons pour le gulder dans le cholx de la fumure : notions sur les analyses de sol, niveaux des exporta- tions, repartition des racines. Cet ensemble ne peut donner que des idees de depart, sans garantie d'efflcacite technique ou economique. Les problemes d'appreciatlon a priori des besoins en engrais restent pour !'Instant sans reponse.

CONTROLE A POSTERIORI DE LA NUTRITION PAR L'ANALYSE FOLIAIRE

Les analyses foliaires donnent la possibilite de contröler le niveau nutritionnel de peu- pliers deja installes. Afin d'obtenir des resultats valables, il est conseille de reallser les echantillonnages foliaires au cours de la premiere quinzaine d'aout, en prenant des feuilles bien developpees dans la moitie superieure des cimes d'une dizaine de plants (VAN DER MEIDEN. 1964-). Le tableau 4 groupe les seuils de carence pour quel- ques elements. En-dessous de ces seuils. la croissance risque d'etre fortement per-

170

(10)

turbee. la resistance aux maladles diminuee, et ies feuilles peuvent präsenter des caracteres anormaux (1).

Tableau 4 : ANAL YSES FOLlAIRES - SEUILS DE CARENCE ADMIS CHEZ LE PEUPLIER

<Taux exprlmes par rapport

a

la meliere aeche)

N P~011 K Mg Ca (1) Mn Cu B Zn

'/o ¾ ¾ ¾ ¾

'"

p. p. m. p. p. m. p.p.m.

Adultes 2.2 0,40 1,2 ä 1,3 0,12 ä 0,2 2 0,02 4 20 20

Boutures

-

0.7 ä 0,8 2

-

2

- - - -

(1) Pour Ca. II ne •·aglt pas d·un seull mala d·un taux moyen relev6 en cu de crolsunca normale.

Le dlagnostic foliaire n·est pourtant pas un outll parfait.

s·11

en etait ainsi, la ferti- lisation pourrait se decider tres simpiement par approximations successives gräce ä un contrOle foliaire periodique. En realile, les interpretations d'analyses se heurtent ä de nombreuses dlHicultes (LEVY, 1968) qu'il est possible de resumer en disant que nous ne connaissons pas grand'chose des relations liant analyses de sols et analyses foliaires. En depit de ses defauts, le diagnostic foliaire raste certainement le meilleur Instrument que nous possedions pour juger de l'etat nutritionnel des peupliers. En con- frontant analyses de sol. analyses foliaires et croissance, il est souvent posslble de se faire une opinlon valable sur la necessite eventuelle d'une fertilisation. En pepi- niere, cette methode offre des garanties serieuses; les arrachages frequents permet- tent en effet de proceder aux fumures en se basant sur les caracterlstiques de la recolte precedente. En peupierale, le diagnostic foliaire permet de proceder

a

des fu-

mures de redressement dont les effets restent cependant aleatoires.

III. LES ESSAIS DE FERTILISATION

PRtAMBULE

Les diverses techniques evoquees plus haut ne donnent que des indications impar- faites sur ia fertilisation du peuplier. Le meilleur moyen d'eclairer cette question est encore de proceder ä des essais de terrain qui permettent de juger de l'efflca- cite et de la rentabllite des engrais. Ces essais doivent etre condults de fa~on logi- que ; la fertilile d'un sol etant en ettet, la resultante d'un grand nombre de facteurs, il serait utopique de vouloir l'ameliorer sans tenir campte de l'ensemble complexe des caracteristiques de la station. De nombreux essais pour lesqueis cet imperatif a ete neglige, n'offrent qu'un interet restreint.

Afin d'illustrer l'allure complexe des phenomenes de nutrition, il suttit de penser aux interactions multiples entre J'eau et les elements mineraux. Ainsi par exemple, sur sols de type sec, l'extractlon des elements par le peuplier peut etre perturbee par un deficit d'alimentation en eau. Le tableau 5 lire des travaux de K. FRITZSCHE, 1967, illustre les remarques suivantes :

- la croissance et la nutrition sont fortement genees par un deficit en eau du sol;

- Ja reponse aux engrais est attenuee sinon annulee quand Ja teneur en eau descend trop en-dessous de Ja capacite de retention. Reciproquement, une amelio- ration de J'alimentation en eau est sans ettlcacite dans un sol pauvre.

- les phenomenes d'interaction n'ont pas la meme allure sur sables et sur limons.

- les analyses foliaires ne traduisenl qu'imparfaitement les variations de crois•

sance et de nutrltion.

(1) Feullles de pelltes dlmenslons et d6colorallons diverses. Les symptOmas vlsuels aont cependant trop peu d61inls pour servlr d'indlcateurs cerlalns des caren cea : lls onl car■ct6ra de slgnal d'al■rme

171 R. F. F. XXI -S.IHI

(11)

L'influence determinante des caracteristiques du sol sur la reponse

a

la fertilisatlon, apparait nettement au travers de ces remarques, et confirme ta necessite d'essais qul n'auront valeur didactique que dans la mesure ou leurs resultats seront accom- pagnes de donnees precises sur les conditions de station : type de sol, fertilite minerale, texture, economie de l'eau... De cette fac,on les renseignements acquis sur une station auront des chances de pouvoir ~tre generalises sur les stations de meme type.

Tableau 5: ALIMENTATION EN EAU ET NUTRITION MINi!RALE DU PEUPllER

(Ces resullats concernent un essal realise sur des boutures de peuplier au cours d"un saison de vegetatlon. Les deux traitements, temoin et fertlllsalion complete NPK, elalent compares sur sables et Umons

a

divers laux d'humidite).

¾ d'eau par rapport

a

la 0/o Azote folialre Hauteur finale en cm capaclte de retentlon en

eau T NPK T NPK

Sable 30 0/o 0,99 4,51 37,4 54,0

60 0/o 0.89 2.52 41,5 92,5

100 0/o 1,10 2.20 49,3 117,0

L1mons 30 ¾ 2.48 3,77 26,4 24,1

600/o 1,21 3.24 54.6 66,9

100 0/o 1,32 3.52 65.7 100.9

EFFETS DES ENGRAIS SUR LA CROISSANCE EN CIRCONFERENCE DU PEUPLIER (1) II ne servirait

a

rien de multiplier les exemples. Les essais reatises sont en effet relatlvement nombreux, mais

a

la suite du manque frequent de precision sur les conditions experimentales, leurs resultats sont trop peu coherents pour permettre des conclusions definitives. Nous ne passerons donc en revue que certains cas particu- liers.

Sols

a

gley

Des essals crees en 1949 et 1950 sur Stations comparables permettent de se faire une opinion sur les effets des engrais ä long terme (SEITA-VIAAT, 1965).

Caracr~ristiques de statlon - cllmat : region parisienne

- plantation apres drainage de Aobusta, sans travail du sol. Trous de 0,50 m en tous sens.

- sol

a

anmoor calcique. Vegetation : carex, phragmites, eupatorium, cirsium.

- niveau estival de la nappe 50 a 60 cm - texture argilo-sableuse

- pauvre en phosphore et potassium - analyse ·

pH Mat. N total C/N

P~O~

K!!O CO3 Ca

Orga. ass. ass. total

surface 7

a

7.5 sa2s0/o 2,9

a

10,a"" 10 ä 12 0,02 ä 0,06 96a 0,02

a o.os

,oo <8%

- 40 • 60 cm 7 7 ä 240/o 2.1 a 7,6 ,oo 16,5

o.os

a 0,10 96a 0,05 ä 0,07 9&i <1%

1

1) Les resullacs dlsc;ules dens l'enaemble de c;e c;hapitre onc 11111 l objel de v6tll,cauons stallstlques, don1 a presentalion ne pourrall qu'afourdlr le texte

171

(12)

t. Fertlllutlon du pe11pller

Fertilisation optlmum : PK

Superphosphate : 1 kg/plant soit environ 200 g de P:!01 Sulfate de potasse : 0,5 kg/plant soil envlron 250 g de K2O

Cet apport a ete repete pendant les six premleres annees de vegetation par appli- cation en surface autour des plants.

Resultats

L'accroissement moyen annuel sur la circonference (acc1moy.) sur une periode de 17 ans, est passe de 5,4

a

6, 1 cm sur une plantation, et de 4,5 ä 6,0 cm sur une autre. Ces gains d'autant plus forts que les sols sont plus pauvres. se traduisent par des augmentations de plus de 30 0/o sur la production volume.

Sur cette Station, un essai cree en 1954 avec du 1 214 montre que c·est une fer- tilisation NPK qui a marque le mieux : acc1 moy. 9,0 pour les temoins contre 9,8 pour les fertilises. Cet exemple fait apparaitre les ditterences de reponse aux en- grals qui peuvent exister entre cl0nes differents : les gains sont ainsi relativement p1us lmportant pour le Robusta que pour le 1 214. Notons en passant que Je 214 est plus gourmand en azote que le Robusta.

Un esHI plante en 1966 aur sol de marals dans la Meuae vient completer les resul- tats precedents (LEROY en cours de redaction). Malgre sa jeunesse, cet essai ne manque pas d'interet car il met en evidence les difficultes d'appreclatlon de la ferti- llte ainsi que l'inter~t des engrais pour la sauvegarde sanitalre des peuplements.

CaractlJristiques de station

- plantatlon apres dralnage de Serollna de Champagne, sans travail du sol • trous de 0,60 m en tous sens

- sol

a

anmoor calcique. Vegetation : carex, phragmites, eupatorlum, valeriana - niveau esllval de la nappe 50 ä 60 cm

- texture argileuse

- sol riche en calcaire actit ; relativement bien pourvu en K et P:!Oa - analyse

pH Mat. N total C/N PzOs K2O

Org. ass. ass.

surface 6,7 21,6 8,3 9lo 14 0,16 9lo 0,28!16o

• 40 - 60 cm 7,3 5,9 3,8 96n 9 0,04 9lo 0, 14 !'lt Fertilisation optlmum NPK

150 g de P2Os par plant sous forme de superphosphate trlple 75 g de K:1O par plant saus forme de sulfate de potasse

CO:iCa CO:iCa total actif 190/o 9,90/o 21 0/o 12,5 0/o

Les engrals P et K ont ete apportes en melange

a

la terre de remplissage des potets Azote en couverture : 20 g N/plant en premiere annee

60 g en deuxieme annee.

RlJsultats

acc1• moy. en cm

, .. annee annee

T 0.47 1,36

NPK 0,89 2,40

PK

0,38 1,00

173

R. F. F • .XXI • 3-IHI

(13)

Sur cette station, l'installation du peuplier s·avere tres dllficile. en premiere annee, les accroissements furent presque nuls. En deuxieme annee, seuls les plants fertlli- ses NPK eurent des croissances

a

peu pres normales. Les temoins risquent de dls- paraitre

a

la suite d'une attaque de Ootlchiza ; on peut esperer que les fertillses reussiront

a

clcatriser les plales dues

a

ce parasite. Des analyses follaires et des essais complementalres ont fait constater que la carence en azote etalt la princi- pale cause des difficultes, alors que le sol contient une quantite enorme de cet element. Cette carence est provoquee par la concurrence de la vegetation herbacee, exageree par le faible taux de mineralisation de l'anmoor calcique. Notons enfin que la fertilisation PK a un effet depressif au moins les deux premleres annees. et com- promet encore davantage la reprlse.

A la lumiere des exemples cites. la concl usion pour les sols

a

gley ne peut donc

~tre que nuancee. Les effets de la fertlli satlon peuvent ~Ire tres positifs sur ce type de station.

a

la suite probablement des faibles volumes de sol exploitable. La com- binaison d'engrals NPK en localisation serait ä conseiller, mals il faudra attendre de nouveaux resultats pour proposer une doctrine de fertilisation plus precise.

Sols alluvlaux

L'essai de MM., BONNEAU et G. ILL Y eile plus haut concerne un sol d'alluvions tres arglleuses en Gironde, sur lequel du 1 214 fut plante en 1965.

Analyse succincte

pH Mal.

N total CIN P20~ K20 CQ3 Ca

Org. ass ass total

surface 6,7 2,1 1,1 9&:, 10,9 0,37lltrt 0,24 °6o

-

- 80 - 100 cm 8,2 1. 1 0.7 9m 9.3 0.31 -,.. 0.16 9fu 0,43 % Fertilisation optimum . NK ou NPK

155 g de P20!I par plant sous forme de superphosphate triple 75 g de K:tO par plant sous forme de sulfate de potasse

Les engrais P et K ont ete apportes en melange ä la terre de remplissage des potets.

Un epandage de potasse (30 g K~O/plant) a en outre ete realise en couverture en deuxieme annee de vegetation.

Azote en couverture 15 g N/plant en premiere annee 33 g en deuxieme annee.

Resultats

acc•. moy. en cm en 2· annee T

4,87

N 6,75

K 5,00

NK 8,25

NPK 8,87

Sur cette station riche en P et K, mais relativement pauvre en azote, les associa- tlons NK et NPK donnent les meilleurs resullats. L'effet de l'azote etait attendu, tan- dis que celui de l'association NK reste surprenant, d'autant plus que K seul ne semble pas intervenir. L'avantage des combinaisons NK ainsi que les difficultes de nutrition potassique sur sols alluviaux argileux pourtant riches en K:iO, ont deja ete sig'lales en Hollande (VAN DER MEIDEN, 1965).

Sur un sol alluvtal sableux, acide en surface, basique an prolondeur, M. VIART (1965) a cherche ä comparer sur 1 214 une fumure organique

a

base de tourbe enrichie et une fumure minerale NPK, toutes deux localisees au pied des plants. Les deux types de fumure, realises en une fois en 1958 au moment de la plantation, ont donne des

174

(14)

La Fertlllaatlon du peupller

resultats comparables mais de faible intensite : l'acc1 moy. pour les huit premieres annees de vegetatlon est passe de 7

a

8 cm dans les deux cas. Cependant les men- surations annuelles montrent que J'effet de la fumure minerale tend

a

s'estomper des la 5a annee, tandis qu'il se maintient encore en

a•

annee pour la fumure organique.

Ces resultats sont insuffisants pour demontrer l'interet des fumures organiques sur sols alluviaux pauvres en humus, mais ils donnenl une indication sur la duree d'effi- cacite d'une fumure minerale localisee : 5

a

6 ans.

Sols non hydromorphes

Des resultats d'essais deja anciens realises par ST-GOBAIN (de THESUT, 1966) pourraient fournir un material de choix pour les etudes de nutrition sur peuplier en stations non hydromorphes. II s'agit en general de sols developpes sur limons, assez pauvres en phosphore, sur lesquels la fertilisalion a des effets variables, depresslfs, nuls ou positifs. II serait probablement possible d'expliquer ces variatlons de reponse aux engrais par des differences de pH ou d'economie de l'eau entre les diverses stations. Malheureusement, taute de rense1gnemenls precis sur l'ecologie de ces sta- tlons, nous ne donnerons ici qu'un exemple illustrant les resultals obtenus.

Sur une des plantations, une fertilisation NP - 125 g de N ; 770 g de P20s - loca- lisee au pied des plants sur un rayon de 1,5

a

2 m et repetee les 3 premieres annees de vegetation, a fait passer l'acc'. moy. pour cette periode de 5

a

7 cm. Les deux annees suivantes, l'effet s'est maintenu : les arbres fertilises ont eu un acc1 moy.

de 7 cm contre 6 pour les temoins. Sur un essai parallele, les apporls ont ete repetes les 4• et 5• annees, sans resultat superieur. On peut alnsl supposer qu'II n'y a pas Heu de repeter trop longtemps les apports. Une etude des modalites d'applicatlon des engrais a par ailleurs montre qu'il n'y avait pas de difference vraiment signifi- cative entre las deux modes d'epandage suivants :

- apports exclusivement en surface au pied des plants

- apports en surface, sauf le premier qui est melange ä la terre de remplissage du trau.

On peut juste noter un leger avantage

a

la deuxieme solution.

Les resullats cltes dans les paragraphes precedents mettent en evldence la poaslbl-

llte

d'oblenlr des galns lmportants de producUon avec la fertlllsatlon. Si les gains observes sur Ja circonference paraissent parfois relativement faibles, Jes accroisse- ments de production volume qui leur correspondent n'ont rien de negligeable : des gains de

io

ou 20 % sur la circonference finale des arbres, condulsent en effet

a

des supplements de 21 ou 44 % sur le volume, en admettant que la fertilisatlon n'a pas d'effets sur Ja hauteur finale utilisable.

EFFETS ANNEXES DE LA FERTILISATION Am6lloratlon de la reprlse

En reprenant les essais de M. VIART sur sols

a

gley, on constate que la fertilisation est suivie d'effets favorables

a

la fois sur la croissance et sur la reprise. Les engrais PK sur Robusta ont ainsl dlminue la mortalite de 15 ä 25 %. Un apport comple- taire d'azote, sans effet sur la crolssance, ameliore cependant la reprise de 10 °/o par rapport

a

la formule PK. II taut donc se garder d'lnterpeter les effets des engrals exclusivement par la croissance ; le nombre de tiges susceptibles d'etre condultes au terme d'exploltabilite importe egalement. L'action combinee sur la croissance et la reprise se tradult par les surfaces terrleres suivantes pour des Robusta de 16 ans :

- temoin : 22.492 cmz - PK : 41.860 cm!

- NPK : 51.574 cm2 •

Rappelons que les apports localises NPK ont ete repetes six annees de sulte, avec un cout annuel de J'ordre de 100 F/ha.

175

R. F. F. XXI • 3°1111

(15)

Effets divers

Dans certains cas Ja fertilisation augmente la resistance des plants aux maladies cryptogamiques. L'acceleratlon de la reprise par les engrals azotes, reste certaine- ment le meilleur moyen de lulle contre Je Dotrchiza. Par ailleurs, les peupllers carences en K semblent tres sensibles aux attaques de la rouille et de Mt,ssonlna (VAN DER MEIDEN, 1965) ; une fertilisation potassique s'est averee tres efficace pour combattre ces parasites.

Sur un plan taut

a

falt dlff6rent, les engrals peuvent accroilre les rlsques de gellvure

la ou

lls existent En fait une meme formule d'engrais peut elever Ja quantite d'ar- bres gellves sur une station et la diminuer sur une autre, sans qu'il soit possible d'avancer une explication tres valable {VIART, de THESUT). Lorsque le rlsque de geli- vure est

a

craindre, il faut veiller semble+il, ä apporter une fertilisation equilibree NPK (1).

CONCLUSION PARTIELLE SUR LES ESSAIS DE FERTILISATION SUR PEUPLIER Les essais deja reallses ont le marlte de donner un aper~u sur les possibllites de galns offertes par la fertilisatlon. Cependant, chaque type de station etant un cas parti- culier, ces essais ne permettent pas de mettre sur pieds une doctrine de portee generale. Pour attelndre ce but, l'experimentalion doit tenir compte de la notion de statlon. Un premler travail consisterait par exemple ä dissocier les sols mineraux des sols organlques ; ä separer sols a nappe des sols sans nappe ou sols basiques des sols acldes. Le classement dans ces categories serait poursuivi en lonctlon de crlte- res ecologiques lies

a

Ja nutrition de fa~on

a

determiner des types de statlon bien definis, tout en evitant un perfectlonnfsme illusoire. A chaque type de stalion repre- sente par des surfaces economiquement valables, pourrait alors correspondre un pro- gramme de travail adapte. Pour la condufte de ces recherches, les resultats d'en- quätes sur les peuplements existants serafent verifies par des essais de fertilisation.

Notons pour terminer qu'un scientlfique du C. N. R. F. Sols Forestiers a engage un programme d'elude en s'inspirant d'ldees semblables.

(1) Les elfals des angr11i1 aur la g611vura, certalnement lhla aux intaractlons nutrltlon mln6rale - allmenlallon en eau, n'ont jamala (116 6tudl6s de l•~on satlalalsan te. Le fall slgnal6 par NEUWIRTH et a1 , 1964 qua cer- talnea lormules d'angrals acc616renl el d'aulras dlmlnuent fa consommatlon d'eau par le peupller pourralt conslltuer una plsla da rechercha ln16ressanta.

Jaune pl•nt ■ttaqu6 par 1• Ootlchlz■, La f•rtllloatlon, en f..,o,loant 1■ crolaaance, peut r6dulre IH ■llet1 ""••t■a

de ce par■alte. '"010 ,uo,

176

(16)

La Fertlll■alion du peupller

IV. LA PRATIQUE DE LA FERTILISATION

Bien des populiculteurs n'ont pas attendu la publication de resultats d'essais pour pra- tiquer la fertilisation. Afin d'eviter des erreurs, sont presentes ci-dessous quelques conseils de fumure bases sur les connaissances acquises. Leur application ne garan- tit pas le succes mais ne risque pas de conduire

a

des investissements inconsideres ou

a

des effets depressifs sur la croissance du peuplier.

FERTILISATION EN P~PINl~RE

Un bon sol de peplniere doit presenter en premier lieu des qualites physiques favo- rables aux jeunes plants. La texture ideale serait du type 20 D/o d'argile, 30 D/o de limons, 50 D/o de sables. Le sol doit atre en outre assez profond pour permettre aux racines de se developper normalement. II faut enfin s'assurer que l'alimentation en eau sera correctement effectuee. Cet ensemble de condilions etant reunies, les fu- mures eventuelles de correction seront calculees en s'inspirant des normes indlquees au tableau 1. Afin d'eviter des dlfficulles de nutrition, les sols riches en calcaire actif seront evites sl possible.

Apports de maHere organlque (1)

Une teneur mlnimum de 3 D/o de matiere organique semble necessaire

a

la fois pour assurer une part de la nutrition minerale, pour maintenir une certaine stabilite structu- rale, et pour favorlser la formation du systeme radiculaire. Un taux de 5 % serait en fait souhaitable. Dans le cas des peupliers, la matiere organique sera avanta- geusement fournie par du fumier de ferme. A defaut, on pourra utiliser des composts.

A tilre d'exemple, pour relever si necessaire de 1 % le taux d'humus des 30 cm su- pärieurs du sol, II raut apporter entre 300 et 360 kg de matiere organique humifiee par are, soit envlron 3,3 tonnes de fumier ä 20 D/o de matiere seche (coefficient lsohumi-

que : 0,5). Cette quantite de fumier apporte avec eile 10

a

12 kg d'azote, 3

a

4 kg de

P20~ et 9

a

10 kg de 1<20.

Sur une pepinlere normalement pourvue en matiere organlque, l'entretien d'un taux d'humus sufflsant exige en outre le remplacement periodique des 25 ä 35 kg/are de mattere organique qui se mfneralisent chaque annee. Cet entrelien conduit ä des apports d'environ 600 kg/are de fumier tous les deux ans.

Apports d'engrals mln4raux

A partir du moment Oll une fumure de fond a conduit le sol ä un bon niveau de fertillte, il sufflra pour entretenir cette derniere de tenir compte des pertes par les- sivage et des exportations provoquees par des recoltes (cf tableau 2), soit environ en kg/are/an :

N P20s K~O CaO

exportations

...

1,2 0,40 0,7 1,2 lesslvages • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • ' • • • • 0,6

- -

0,4

-- --

1,8 1,6

Pour P:?Os et K20, les pertes par lesslvage ne sont pas connues. On pourra even- tuellement en tenir compte, sans toutefois depasser des apports de 0,7 kg/are pour P20s et 1 kg/are pour 1<20. De plus, on ne compensera les exportations de chaux que dans Jes sols pauvres en calcium ; il serait inutile de le faire

Ja

Oll il y a du calcaire.

(1) Cer1alns renselgnemants c0ncernan1 IH apports organlques 0n1 ilt6 empruntes • M. BONNEAU (1967).

,n

1. F. F. XXI - 3-11119

(17)

Dans le calcul de la fumure minerale, II faut bien sur precompter les elements appor•

tes par les amendements organiques qui auraient ete realises.

Les engrais P et K seront enfouis en tete d'assolement quelques semaines avanl la mise en place des plants.

Types d'engrais PK

a

utillser : superphosphate si pH

>

6; scories si pH

<

6; sulfate de potasslum ou mieux patentkali apportant

a

la fois K et Mg.

L'azote sera apporte chaque annee en couverture sous forme d'ammonilrate. Dans l'hypothese d'epandage en ttflte d'assolement de 600 kg de fumler contenant 2 kg d'azote, la dose de N mineral pour deux ans serait de l'ordre de 1,6 kg/are. On peut envisager de fractionner cette quant lte de la fai;on suivante :

1„ annee : 2 passages

a

0,3 kg/N/are mai et juin 2· annee : 2 passages

a

0,5 kg/N/are mai et juin

II est lnutlle de depasser les doses d'azote qui viennent d'etre indiquees (GIULIMON~

01, 1961). Ainsi dans des essais sur sols normalement pourvus en matiere orga- nique, des apports de 4 kg/N/are pour 2 ans, n'ont rien donne de plus que des doses de l'ordre de 1.6

a

2 kg/N/are.

Ces conseils de fumure pour pepiniere n'ont qu'une valeur indicative. Le recours periodique au contröle de la nutrition par analyses de sol et analyses foliaires, devrait permettre de les adapter au mieux ä chaque cas particulier.

FERTILISATION DES PEUPLERAIES (1)

Pour les peuplerales, les engrais semblent surtout interessants au cours des pre+

mieres annees d'lnstallation. Leurs effets sur la crolssance peuvent d'ailleurs se pro- longer clnq

a

six annees. Des apports renouveles sur des peupleraies adultes en pleine production pourraient peut-etre s·averer tres efficaces. Cependant, en l'absence d'essals testant cette methode, nous ne traiterons par prudence que des apports d'engrais au cours des premieres annees de plantation.

Fumure en pleln avant plantatlon

Celle fumure ne peut s·envisager que dans les cas oü le travail du sol pourra enfouir les engrais, et entrelenir la proprete du sol. En outre. sur tes slations oü l'enracine- ment ne peut s'etaler normalement, il fa udra renoncer aux epandages en plein au benefice d'apports localises.

La fumure de fonds PK Ca (Mg) avant plantation visera, si elle est pratiquee,

a

corri-

ger les proprietes chlmiques du sol suivant les normes indiquees au lableau 1. Les formules „ passe-partout » dolvent donc etre evllees : elies conduisent souvent

a

des

apports trop abondants ou desequllibres.

Le chaulage lntervlendra eventuellement sur les sols ä pH

<

5 oü l'acldlte risque d'an- nuler les effets possibles des engrais. Notons qu·aucun essai n·a donne d'lndlcation sur l'efficacite du chaulage : on peut cependant supposer que sur certains sols fores- tlers acides aptes ä la populiculture, cette operatlon pourra s'averer rentable. Dans l'hypothese d'un chaulage. le calcaire broye ou tout autre amendement sera epandu en doses adaptees ä la capacite totale d'echange du sol. A titre d'indicatlon, on peut estimer que le pH est releve d'une unite avec les quantites ci-apres

1,5 tonne CaO/ha terres sableuses 2

a

3 tonnes CaO/ha terres limoneuses 3 ä 4 tonnes CaO/ha terres fortes.

Le phosphore qui fait souvent defaut. sera apporte

a

raison de 90 ä 150 kg PiO&lha.

Les scories et phosphates naturels seront reserves aux sols acides ; le superphosphate sera utilise en terres neutres ou alcalines. Sur les sols riches en calcaire, il faul

( t) Nous n'envtsagerons pas re problllme des cultures tntercalatras. En premlllre epproxlmatton. la 1er111tsa- 1ton porle dans ce cas sur la culture elle•mllme selon tes normes technlques et 6conomlques da l'agrlcultvre.

Le paupllar se trouve elnsl avtomallquament plac6 dans des condlllons de lertl1116 proches de l'optlmvm

178

(18)

l■ Fertlli1■llon du peupller

eviter les doses massives afin de palller les risques d'eventuelles retrogradations ; on peut alors penser

a

un renouvellement enfoui par un travail d'entretien quelques annees apres ptantation.

Le potasalum, en doses de 100 a 200 kg K:0/ha, sera apporte sous forme de sulfate de potasse ou de patentkali.

Le magneslum pourra intervenir avec les epandages de patentkali, ou eventuellement avec un chaulage realise par du calcaire ou de la chaux magneslenne.

La fertllisation complete P K Ca Mg ne sera effectuee que sl les analyses de sol semblent demontrer sa necessite. Souvent on pourra se contenter de limiter les apports

a

un ou deux elements. Le prlx de revlenl moyen, epandage compris, d'une fumure de fonds complete avant Jabour peut eire estimee aux environs de 400 a 500 F/ha avec chaulage, ou de 250

a

300 F/ha sans chaulage. Cet investissement retativement considerable n'est remunerateur que dans la mesure ou ses effets don- nent une plus-value d'au moins 700 a 1.000 F si on raisonne en francs constants en fonctlon d'un taux de placement tres bas (3

a

4 %). Avant d'engager une telle depense.

II faudra s'assurer que des difficultes de nutrition en eau ne viendront pas limiter l'action des engrais sur la production.

Apports locallaes d'engrals

Lea apporta d'engrals P K Ca (Mg) au trou de plantatlon offrent une possibilite de fertlllsation au depart beaucoup moins onereuse que la precedente. Celle solution est d'ailleurs la seule qul soit realisable en l'absence de travail du sol, ou sur Jes sta- tions

a

mauvais enracinement. Certains recommandent meme d'apporter une fumure localisee de demarrage en complement des engrais enfouis en plein par un labour prealable. Cette eventualite prend tout son sens lorsque la fumure de fonds est incomplete. Notons en passant qua la Jocalisation des engrais a deja fait ses preuves sur un certain nombre d'essais, ce qui n'est pas encore le cas des fumures en plein.

On peut conselller les doses de 1 g de P:10s, 1 g de CaO et 0,5 g de K~O par dcm3 de polet, seit par exemple 220 g de P:10s et CaO et 110 g de K20 pour des trous de 0,6 m en tous sens. On cholsira de preference le calcaire broye, le superphos- phate triple et le patentkali ou le sulfale de potasse. Les engrais seront melanges ä la terre, en prenant garde d'isoter les racines par une couche de terre non enrichie (1 ). Le coüt d'un tel apport ne depasse pas 50 F/ha.

Au cours dva annees sulvant la plantallon, on peut envisager de repeter en surtace J'apport realise au treu de plantation notamment pour K. L'epandage se fait alors sur un rayon de 1 ä 3 m autour du collet, et on assure un leger enfoulssement par blnage. II est evident qu'il n'y a pas lteu de realiser cette operation, si un epandage en plein a ete realise avant plantation. II est egalement inutile de prolonger les repe- lition au-delä de deux ans.

Lea apporta d'azote

L'azote est reste en dehors des considerations precedentes car il sera toujours apporte en couverture. Cet element semble preponderant dans les problemes de fer- tilisation du peuplier ; son action sur la croissance ou la reprise est en effet gene- ralement tres positive.

D'epandage aise, les engrais azotes seront appliques trois a quatre ans pour donner des effets soutenus :

- juin, suivanl la plantation : 20 g N/plant dans un rayon de 50 cm autour du collet

- avril-mal, 2· annee : 60 g N/plant dans un rayon de 0,9

a

1,5 m du collet (0,8 m sur un sol argUeux ou fortement enherbe)

(11 Dan, noa easals, nou1 op61on1 en letanl quelque■ polgn6e1 d·engral1 entre chaque III de terre d&verde.

179

• F. F. XXI • 3-1HI

(19)

- avrll-mai, annees suivantes : 50 kg N/ha en plein sl bon enracinement. Sinon 100 g/plant dans un rayon de 1 ä 1,5 m autour du collet.

Les populiculteurs utilisant des engrais peuvent eventuellement contröler l'effet de la fertilisation, en menageant dans leurs plantations des zones

temoin „ permettant de juger l'efficacite de chaque operation. Les analyses foliaires peuvent egalement dans certains cas lttre d'un bon secours.

CONCLUSION Gl:Nl:RALE

Parmi les moyens d'ameliorer la production des peupleraies, la fertilisation ouvre des perspectives interessantes. Les gains obtenus peuvent atteindre 30 % sur la pro- duction volume. Cependant l'indecision des resultats d'essais ne permet pas actuel- lement de proposer une doctrine valable de fertilisation pour le peuplier. ll serait d'ailleurs illusoire d'esperer voir cette doctrine rapidement mise sur pieds. Chaque type de station

a

peuplier se comporte en effet en cas particulier. et il faudra attendre

les enseignements des travaux de recherche bien conduits pour savoir enoncer des

indications precises pour une station donnee.

Les difficultes rencontrees dans l'appreciation des besolns en engrais du peuplier ne sont pas propres

a

cette espece ; on les retrouve plus ou moins dans tout le domaine de la fertllisation forestiere. Les problemes d'interaction entre alimentation en eau et nutritlon minerale semblent cependant tres aigus pour le peuplier. Ainsi par exemple,

les difficultes d'alimentation en eau pourraient minimiser t'efficacite des engrais sur

bon nombre de stations.

II faut egalement souligner que la concurrence de la vegetation herbacee semble dangereuse pour fa croissance du peuplier sur tous Jes types de stations. La destruc- tion des adventices, par le travail du sol ou les herbicides, serait benefique dans tous

!es cas soil pou, frelner la concurrence pour l'eau sur station seche, soit pour dimi-

nuer la concurrence pour les elements mlneraux sur station humide

a

faible volume de sol exploitable.

Afin de faclliler la täche des populiculteurs, des conseils de fumure peuvent nean- moins de}i:t etre proposes. lls n·ont que valeur d'indication, mais ne risquent pas de condulre ä des accidents ou des investissements inconsideres. Pour la mise au point de ces quelques conseils, on a tenu compte des connaissances acquises dans le do- maine des analyses de feuilles et de sols, ainsi que des resultats d'essais exploitables.

En abordant les questions de l'amelioraUon de production du peuplier par la ferti- lisation, on se rend donc tres vite comple que modifier le milieu n'est pas une entre- prlse facile ni sur le plan technique ni sur le plan economique, du moins ~ l'epoque actuelle.

180

Phlllppe LEROY lng6nleur du G. R. E. F.

Anclennement deleche au C. N. R. F.

Actuellement dt!leche au C R P. F. Lorralne-Alaace

41. Route de Metz S7 LE BAN-SAINT-MARTIN

(20)

ANNEXE : SOLS A PEUPLIER D~ELOPP~S SUR UMONS

Le calcul des reserves en eau sur ce type de sols est delicat. II falt lntervenlr en effet :

- la profondeur de sol utllisable par les racines,

- des caracteristiques physiques du sol que seul un Laboratoire peut deter- mlner.

Cependant, le calcul exact ne semble Indispensable qua pour des sols ou des planta- tions seralent envisagees pour la premiere fols, sans reference posslble

a

des peuple- ments existants.

A titre d'lnformation, pour un sol limoneux profond de 1 m, la reserve represente une lame d'eau de 130 ä 200 mm.

Les quelques donnees analytlques figurant ci-dessous concernent un sol brun lesslve portant une peupleraie d'assez bonne quallte (ForAt domaniale de VILLERS-COTTE- RETS, Aisne). :

Argile Limons Sables Texture Organique Mat. pH

Surface 21,4 63,0 10,1 limon fln 5,50/o 4,9

-60 22,3 65,9 11,0 llmon fin 0,8% 4,8

- 80 39,7 42,4 17,6 llmon argileux 0,3% 5,3

Les reserves en eau de ce sol s'elevent

a

180 mm pour 1 m d'epaisseur. II s'aglt de les comparer aux besoins des peupllers au cours de l'ete. Pour cela, des tables d'evapo-transpiration potentielle (TURC et Al, 1963) permettent de calculer le deflclt estival de pluviometrie qu'on peut assimiler faute de mleux aux besolns des peupliers : Besoins

=

quantile d'eau representant l'evapotranspiratron potentielle des mols d'ete - pluviometrie pendant ces memes mois.

A VILLERS-COTTERETS, ces besoins se montent ä 150 mm. Alnsl, dans le cas etudle, l'alimentation en eau des peupliers peut l!tre conslderee comme assuree, d'autant plus que les excedents de pluviometrie d'hiver, estimes ä 180 mm, suffisent juste

a

remplir

le reservoir sol.

Sur un autre plan, ce SQI presente un pH relatlvement aclde. Alnsi, une jeune plantatlon experimentale de 1 214 vient d'etre creee sur cette station et l'un de ses objectrfs a trait au chaulage. A cette occasion, une partie de la surface d'essai (50 ¾ des pla- ceaux) a rei;:u une dose de 3 t de CaO/ha. L'apport a ete reallse sous forme de calcaire broye : 6 t/ha; coüt de l'ordre de 35 ä 45 F la tonne epandue.

A SAINT-GOBAIN, (de THESUT, 1966), les peupleraies sur llmons presentent des croissances satisfaisantes (accroissement moyen annuel sur la circonference pour les 5 premieres annees de plantation et sans fertilisation : 5,5 cm 1 214).

Les donnees sulvantes Interessent un sol q ui, actueHement, porte un essai de fertlll- satlon dans une foret appartenant

a

la Societe de SAINT-GOBAIN :

Sol Sous-sol

Argile 13,0 11,0

Limons 24,0 25,5

Sables 63,0 63,5

Textura pH limon sableux 4,6 limon sableux 4,3 Les reserves en eau de ce sol, 150 mm sur 1 m d'epaisseur, couvrent tout juste le deficit estival moyen. On peut penser qu'il ne serait pas raisonnable de descendre en-dessous de ce seuil par cralnte de catastrophe en annee seche.

181

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