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Institut fédéral de recherches WSL (Ed.). (2005). Rapport annuel de l'Institut fédéral de recherches WSL 2004. Rapport annuel de l'Institut fédéral de recherches WSL. Birmensdorf: WSL.

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R a p p o r t a n n u e l

d e l ’ I n s t i t u t f é d é r a l d e r e c h e r c h e s W S L

(2)

La recherche au service de l’homme et de l’environnement

Les activités de l’Institut fédéral de re- cherches sur la forêt, la neige et le pay- sage WSL s’articulent autour des thèmes

«Utilisation durable du paysage» et

«Gestion des dangers naturels». Le WSL se mobilise pour un paysage offrant une meilleure qualité de vie et pour la pro- tection de l’homme contre les dangers naturels. Les régions de montagne et les zones périurbaines sont au cœur de ses activités.

Le WSL occupe plus de 500 colla- boratrices et collaborateurs à Birmens- dorf, Davos, Bellinzone, Lausanne et Sion. Il est un centre de recherches de la Confédération et fait partie du Domaine des écoles polytechniques fédérales.

Impressum

Responsable de l‘édition:

Jakob Roost, Directeur a.i. WSL Texte et rédaction: Fredi Lüthin, WSL Rédaction photos, coordination: Karin Köchle-Oberle, WSL

Maquette et impression: Druckzentrum Schütz AG

Photos portraits: Christian Känzig, Kontrast, Zurich

Traduction: Jenny Sigot, WSL Crédits photographiques:

WSL: pages 5 au m., 6 à g., 6 à d., 7 à g., 7 à d., 11, 12, 13, 15, 20, 21, 23 en h., 24 à g., 25, 29, 30

Christian Känzig, Kontrast, Zurich:

pages 1, 3

Daniel Mathys, Centre de microscopie de l'Université de Bâle: page 5 à g.

Olaf Kind, Ministère fédéral de l'Environne- ment et de l'Agriculture de Saxe, Dresde:

page 5 à d.

Fotoagentur Ex-Press, Adliswil: page 6 au m.

Patrik Krebs, Bellinzone: page 7 au m.

Documenta Natura, Berne: page 9 Hans-Jürg Schmied, Unter-Emmentaler, Huttwil: page 17

Rebekka Artz, Aberdeen: page 19 Christian Murer, Urdorf: page 23 en b.

Ringier Dokumentation Bild, Zurich: page 24 à d.

Iseli + Bösiger, Bienne: page 27

Référence bibliographique: Institut fédéral de recherches WSL (éd.) 2005: L'année 2004. Rapport annuel de l’Institut fédéral de recherches WSL. 36 p.

Diffusion:

Bibliothèque WSL Zürcherstrasse 111 CH-8903 Birmensdorf Fax 044 739 22 15 Adresse e-mail:

publikationenvertrieb@wsl.ch

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Série de por traits

Tout le monde parle de recherche interdis- ciplinaire – elle est réalité au WSL. Dans le Rapport annuel de cette année, vous trouverez des photos portraits de neuf collaborateurs et collaboratrices qui re- présentent neuf voies d’études diffé- rentes. Notre choix a été difficile parce qu’au WSL travaillent des experts et ex- pertes dans environ 30 domaines spécifi- ques distincts. Que l’on prenne la lettre E pour économie, G pour géographie, M pour mathématiques, S pour sciences agronomiques ou sciences naturelles de l’environnement, ou encore Z pour zoo- logie – toutes ces disciplines scientifiques nous permettent de mieux atteindre les objectifs fixés en matière de recherche environnementale.

Editorial 3

Détecteurs vivants de métaux 5

A 80 km/h contre un arbre 5

Savoir-faire pour l’Allemagne 5

Sols acides – plus de dégâts 6

Mesure des gaz d’échappement 6

La vie dans la neige 6

Prévoir les incendies de forêt 7

Des géants menacés 7

La forêt suisse sous la loupe 7

Privilégier le consensus au conflit 8

Un grand appétit 11

Apprendre des avalanches des hivers passés 12

Projection en l’an 2030 15

La protection des forêts contre les crues 17

Redonner une nouvelle chance aux marais 19

Le plus grand laboratoire environnemental de Suisse 20

Vivre la recherche 23

Sur la trace des métaux lourds 24

Dis-moi où sont les peupliers 27

Autorité supérieure et commissions 28

Personnel 29

Finances 30

Organigramme 32

Regard vers le futur 35

Pour en savoir plus sur le WSL 36

Ta b l e d e s m a t i è r e s

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Julia Wessels, pédagogue diplômée,travaille dans les relations publiques à l’Institut fédéral pour l’étude de la neige et des avalanches SLF.

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Jakob Roost, Directeur a.i.

Pour l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage, le WSL, l’année 2004 a été placée sous le signe du changement. Un nouveau président a été nommé à la tête de notre Autorité supérieure, le Conseil des EPF, ce qui a conduit à l’amorce d’une nouvelle orien- tation dans le domaine des EPF. A l’heure actuelle, l’on peut déjà prédire un rap- prochement futur des deux Hautes écoles ainsi que des quatre Instituts de recher- ches. Cette tendance se manifeste dans des centres de compétences communs nouvellement planifiés, mais aussi dans le nouvel organe de direction des Insti- tuts de recherches composé des quatre directeurs. Celui-ci a été créé dans un souci de mieux représenter à l’extérieur les intérêts des institutions et de renfor- cer les synergies administratives.

Des changements ont également eu lieu à la tête du WSL en 2004. Mario F.

Broggi, Directeur du WSL depuis de nombreuses années, s’est retiré à la fin du mois d’août. Il a, pendant sept ans, dirigé le WSL et l’a fortement marqué. Au cours de cette période, le WSL, institution avant tout spécialisée en foresterie aupa- ravant, est devenu un Institut multidisci- plinaire de recherches environnemen- tales, capable de fournir des prestations de pointe dans maints domaines. Ce qu’il doit continuer de faire car notre objectif, c’est clairement d’élaborer, au plus haut niveau scientifique, des solutions à long terme à des problèmes clefs de la société et de l’économie.

La déclaration commune des Insti- tuts de recherches va également dans ce sens. La croissance soutenue du nombre

de publications dans les revues les plus renommées ces dernières années montre, en même temps qu’elle le souligne, que notre Institut encadre aujourd’hui 157 doctorants – presque trois fois plus qu’il y a seulement quatre ans.

La «mission» des Instituts de recher- ches inclut aussi la volonté d’un travail axé sur l’inter- et la transdisciplinarité.

Cela signifie que nous tentons de répondre aux questions scientifiques complexes que nous posons en faisant intervenir des spécialistes de disciplines très variées. Le WSL y accorde beaucoup d’importance comme l’atteste la série de portraits du Rapport de cette année – elle vous pré- sente neuf collaborateurs et collabora- trices provenant de neuf disciplines dif- férentes; nous aurions pu dresser aisé- ment le portrait de scientifiques de 20 disciplines supplémentaires.

C’est avant tout grâce à nos collabo- rateurs et collaboratrices que le WSL peut accueillir le futur avec optimisme.

Leur travail et leur engagement sont énormes, ils ont permis au WSL, même dans une année indubitablement diffi- cile, de faire un grand pas en avant. Et je tiens à remercier très chaleureusement toutes les personnes qui ont rendu cela possible.

E d i t o r i a l

(6)

Peter Waldner, spécialiste des sciences naturelles de l’environnement,se consacre à l’étude des dépôts de polluants atmosphériques.

(7)

Détecteurs vivants de métaux

Mesurer la teneur des sols en métaux lourds nécessitait jusqu’alors des instru- ments de laboratoire coûteux et beau- coup de temps. Plus besoin désormais de tant de temps et d’argent – grâce aux

«biocapteurs», des bactéries préparées qui, suite à l’introduction d’un gène étranger, s’illuminent au contact des métaux. L’intensité de la lumière permet une définition très précise de la teneur du sol en métaux lourds, comme le révèlent des expériences au WSL. Les biocapteurs peuvent détecter jusqu’à un millionième de gramme de mercure. Cette méthode a encore un autre avantage: les biocap- teurs mesurent la teneur d’organismes en métaux lourds de façon beaucoup plus réaliste que les méthodes traditionnelles.

Personne à contacter:

Beat Frey, Section Ecologie des sols, Birmensdorf, adresse e-mail:

beat.frey@wsl.ch

A 80 km/h contre un arbre

Chute de pierres ou avalanche de neige:

les forêts de montagne peuvent nous protéger contre de tels dangers. Mais dans quelle mesure? Et jusqu’à quel point? Quiconque veut répondre à ces questions doit savoir quelle est la stabi- lité réelle des arbres. C’est ce que teste une équipe du SLF à l’aide de divers es- sais sur le terrain. Les chercheurs ont spé- cialement construit un chariot qui heurte un arbre à 80 km/h, simulant l’impact d’une pierre. La collision entre la

«pierre» et l’arbre est saisie à l’aide des accéléromètres et des caméras à haute vi- tesse. Les connaissances tirées de cette expérience unique au monde permettent de mieux évaluer la stabilité et donc l’efficacité de forêts de protection dans leur ensemble.

Personne à contacter:

Tor Lundström, Section L’espace alpin, SLF Davos, adresse e-mail:

t.lundstroem@slf.ch

Savoir-faire pour l’Allemagne

De larges étendues de la Saxe étaient inondées en août 2002: rien que dans les monts Métallifères orientaux, les dom- mages dépassaient un milliard d’euros.

L’Office de l’environnement et de l’éco- logie de la Saxonie s’est penché, avec des spécialistes du WSL, sur les raisons de leur ampleur dans cette région – avec l’objectif d’améliorer la protection contre les crues. La coopération a eu des conséquences concrètes: des cartes de danger sur le modèle suisse vont être dressées en Saxe ces prochaines années;

les risques liés aux événements naturels seront ainsi plus pris en compte lors de l’aménagement du territoire. Le WSL a lui aussi profité de l’échange – avant tout du savoir-faire allemand sur les alertes aux crues.

Personne à contacter:

Christoph Hegg, Section Mouvement des eaux, des terres et des roches, Birmensdorf, adresse e-mail:

christoph.hegg@wsl.ch

E n b r e f

De larges étendues de la Saxe étaient sous les eaux en août 2002.

Elles s’illuminent au contact des métaux: des bactéries détentrices d’un gène spécifique.

Il s’écrase à toute vitesse contre un arbre et pèse jusqu’à une tonne: chariot test spécifique.

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6 Rapport annuel WSL 2004

Sols acides – plus de dégâts

En 1999, les tempêtes «Lothar» et «Mar- tin» ont causé des dégâts très variables en Europe centrale. Une équipe du WSL en a recherché les raisons. Elle a évalué des données de 970 stations en France, en Allemagne du sud et en Suisse – et est arrivée à de surprenants résultats: plus le sol était acide, plus les arbres furent victimes de la tempête. Pourquoi? Cela demeure pour l’instant un mystère. Un autre point reste dans l’ombre: le rôle joué par les dépôts de soufre et d’azote atmosphériques que l’on rend souvent responsables du fait qu’ils contribuent à l’acidité du sol. Une certitude demeure néanmoins: sols acides – plus de dégâts.

Il est clair que le WSL continue d’accor- der toute son attention à ce thème.

Personne à contacter:

Peter Brang, Section Stratégies

sylvicoles, Birmensdorf, adresse e-mail:

peter.brang@wsl.ch

Mesure des gaz d’échappement

La concentration croissante d’azote dans les sols représente un risque à long terme pour la nature. Les transports en sont une cause essentielle; chaque année, des milliers de tonnes d’oxyde d’azote (NOx) sont dégagées dans l’air. Les scien- tifiques de l’Institut Paul Scherrer et du WSL ont réussi pour la première fois à identifier les émissions de gaz dues au trafic routier dans les cernes. Des arbres le long de l’autoroute A1 près de Koppin- gen BE ont été étudiés. Les analyses des isotopes d’azote du bois démontrent que les valeurs NOxont augmenté à partir de 1965 – l’année de l’ouverture de l’auto- route. La nouvelle méthode permet de déterminer a posteriori la concentration d’azote de régions entières. Les effets à long terme seront ainsi plus faciles à éva- luer.

Personne à contacter:

Paolo Cherubini, Section Ecosystèmes forestiers et risques écologiques, Birmensdorf, adresse e-mail:

paolo.cherubini@wsl.ch

La vie dans la neige

Des algues dans la mer – une évidence.

Mais des algues dans la neige? Cela existe aussi. On en connaît même quel- que 350 espèces. Au printemps, elles sont parfois visibles à l’œil nu et colorent la neige en rouge ou en vert. Ces algues per- mettent la vie de maints autres habitants de la neige - comme des bactéries, des vers ou des insectes. Les algues produi- sent leur énergie grâce à la photosyn- thèse. Elles ont donc besoin de lumière.

C’est pourquoi, dès le début du dégel, elles «nagent» du sol vers la surface de la neige. Comment? C’est un mystère qu’une équipe du SLF veut désormais percer. Pour, de ce fait, encore mieux comprendre le complexe écosystème neigeux.

Personne à contacter:

Yannick Bischoff, Section L’espace alpin, SLF Davos, adresse e-mail:

y.bischoff@slf.ch

E n b r e f

Les gaz d’échappement automobile peuvent être identifiés dans les cernes:

embouteillage sur la A1.

Vie insoupçonnée: il existe environ 350 espèces différentes d'algues de neige.

Plus le sol est acide, plus les arbres sont victimes des tempêtes.

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Prévoir les incendies de forêt

Dans le Tessin sévissent chaque année quelque 80 incendies de forêt. Surtout en hiver car les tempêtes de foehn et la sécheresse transforment les feuilles gi- sant à terre en dangereux foyers. Les hommes sont les premiers responsables des incendies mais le temps joue aussi un rôle important. C’est pourquoi les cher- cheurs du SLF ont appliqué aux incen- dies de forêt une méthode éprouvée dans la prévision des avalanches. L’ordinateur recherche des jours écoulés dans des con- ditions similaires. S’il en détecte et qu’un feu s’était alors déclaré, le risque d’un nouvel incendie est élevé. Le modèle est testé actuellement dans la pratique. S’il s’avère efficace, il pourra bientôt appor- ter une aide précieuse aux pompiers tes- sinois.

Personne à contacter:

Andreas Felber, Section Neige et avalanches, SLF Davos, adresse e-mail:

felber@slf.ch

Des géants menacés

Ils ont poussé pendant des centaines d’années, mais aujourd’hui, ils sont fortement menacés: il s’agit d’environ 300 châtaigniers géants du sud des Alpes dont la circonférence du tronc dépasse sept mètres. La plupart de ces arbres sont maintenant en mauvais état car ils man- quent de soins: suite au recul de l’agricul- ture dans de nombreuses vallées, il n’y a plus personne pour les émonder dans les règles de l’art et éloigner la végétation concurrente. Des chercheurs de la station externe du WSL à Bellinzone ont désor- mais dressé un inventaire de ces géants et relevé leur état. Une première étape vers la sauvegarde de ces monumentaux témoins du temps qui passe.

Personne à contacter:

Marco Conedera, Sottostazione Sud delli Alpi, Bellinzone, adresse e-mail:

marco.conedera@wsl.ch

La forêt suisse sous la loupe

Environ 500 millions d’arbres vivent dans la forêt suisse – trop pour tous les étudier. Il est toutefois important de con- naître l’état et l’évolution de la forêt.

C’est l’objectif du troisième Inventaire forestier national (IFN). D’ici à 2007, des équipes spécialement formées du WSL étudient 6500 placettes de forêt dans toute la Suisse. L’IFN résulte d’une coopération avec l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du pay- sage et apporte des informations précises sur la surface forestière, les essences, vo- lumes de bois et bien d’autres aspects;

l’état de nos forêts protectrices est aussi examiné. L’IFN fournit de précieuses données à la recherche et est à la base d’une politique forestière durable.

Personne à contacter:

Peter Brassel, Section Inventaires du paysage, Birmensdorf, adresse e-mail:

peter.brassel@wsl.ch www.lfi.ch

Le Tessin compte environ 300 châtaigniers géants.

Mieux prévoir les incendies de forêt: le WSL élabore un nouveau modèle.

Des équipes du WSL spécialement formées étudient la forêt suisse.

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8 Rapport annuel WSL 2004

Pendant près de 200 ans, la correction du

lit des rivières fut synonyme de lutte opti- male contre les inonda- tions. Et pendant pres- que aussi longtemps, nombre de responsables ont pensé qu’il suffisait de débattre de ce genre de plans d’aména-

gement dans un cercle fermé d’exper ts.

Ces deux approches sont erronées.

En présence de fortes pluies, la Thur peut s’élever de plus d’un mètre en quelques heures. C’est pourquoi l’on a comprimé la rivière entre deux digues rapprochées pour des raisons de sécurité. Rectifier et abaisser les lits des rivières – telle fut la devise pendant près de 200 ans, pas seulement dans le cas de la Thur. Plus de 40 pour cent des cours des torrents et ri- vières suisses ont été aménagés ou cana- lisés.

Toutefois, les crues imposantes des dernières années ont démontré que les di- gues, en maints endroits fragilisées par le temps, n’offraient pas de protection suf- fisante. Rien que dans les 15 dernières années, les inondations ont entraîné des dommages d’environ six milliards de francs. Quelle leçon en tirer? Une meil- leure protection n’est pas obtenue à l’en- contre de la nature mais en harmonie avec elle. C’est pourquoi les rivières se voient de nouveau attribuer plus de place en de nombreux endroits. La flore et la faune profitent également de renatura- tions de cette sorte - un effet additionnel bienvenu.

Néanmoins, qu’il s’agisse de la revi- talisation d’une rivière ou d’un stade de football, quiconque, pour des projets de cette envergure, ignore les désirs et be- soins de la population, est voué à l’échec.

Cette erreur a aussi été commise au début de la revitalisation de la Thur – et payée cher: il a fallu attendre 14 ans pour que le projet soit approuvé à la majorité!

Interdiction de se baigner? Non merci!

La Thur revitalisée a aujourd’hui valeur d’exemple. Néanmoins, entre Weinfel- den et Bürglen, elle coule toujours entre deux digues. Cela doit changer. Mais qu’en dit la population? Des chercheurs du WSL se sont penchés sur cette ques- tion. Le résultat est le suivant: la popula- tion souhaite une Thur plus proche de l’état naturel – mais se promener ou faire de la bicyclette le long de la rivière doit toujours être possible. Et il ne doit en au- cun cas être interdit de se baigner! En d’autres termes: ce que les habitants de Weinfelden et de Bürglen ne veulent pour rien au monde, c’est une «réserve». Ce qu’ils désirent en revanche, c’est une plus grande protection contre les crues et plus de nature.

Les résultats font clairement appa- raître à quel point il importe d’inclure la population locale dans le processus de décision, car chaque projet d’assainisse- ment de rivière est un processus de négo- ciation où les objectifs et les besoins de groupes diamétralement opposés s’af- frontent. Les paysans ont peur pour leur terre, les cyclistes pour leurs pistes cycla- bles; pour les protecteurs de la nature, le projet ne va pas assez loin, les défenseurs de la région veulent quant à eux sauver la digue historique, les riverains craignent pour leur sécurité et d’autres habitants du village trouvent que tout cela coûte bien trop cher. Tous ces points sont à prendre en considération. Les études du WSL montrent alors que cela vaut la peine de veiller avant tout à trois points:

P r i v i l é g i e r l e c o n s e n s u s a u c o n f l i t

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– Discuter des objectifs plutôt que des variantes: cela signifie qu’il faut dé- terminer ensemble des objectifs à at- teindre grâce à l’assainissement. C’est seulement après que les spécialistes mettront au point différentes variantes d’aménagement.

– Regarder en arrière: des projets ont-ils vu le jour par le passé? Pourquoi ont- ils échoué? Qui s’y est opposé et pour- quoi?

– Identifier tous les acteurs importants:

quiconque recherche une solution con- sensuelle a besoin du soutien de tous les acteurs. Toute personne qui se sent laissée de côté s’opposera à l’ensemble;

un groupe «oublié» peut faire échouer tout un projet.

Grâce à sa recherche, le WSL permet à de tels projets de se dérouler de la façon la plus constructive qui soit. Avec, à l’issue, une double réussite: la protection contre les crues, tout comme la qualité de vie sont améliorées.

Personnes à contacter:

Felix Kienast, Section Dynamique du paysage et développement territorial, Birmensdorf, adresse e-mail:

felix.kienast@wsl.ch

Berit Junker, Section Paysage et société, Birmensdorf, adresse e-mail:

berit.junker@wsl.ch

Projet d’envergure proche de la pratique

Toute une série d’institutions de recherche se sont rassemblées derrière le titre

«Rhône – Thur: Utilisation durable des cours d’eau». Dans le comité directeur de ce grand projet siègent des scientifiques de l’EAWAG et du WSL, ainsi que de l’EPF Zurich et de l’EPF Lausanne. S’y ajoutent des experts de l’Office fédéral des eaux et de la géologie ainsi que de l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du pay- sage; les cantons de Thurgovie et du Valais sont également représentés.

Les questions posées sont tout aussi vastes: comment le paysage évolue-t-il après les interventions, à quoi ressem- blera-t-il dans 50 ans? A quelle vitesse la biodiversité change-t-elle? Et que veut la population? Des réponses claires à ces questions permettent d’investir judicieu- sement l’argent pour la revitalisation – 900 millions de francs sont par exemple nécessaires rien que pour la correction planifiée du Rhône.

www.rhone-thur.eawag.ch Ce n’est pas une action contre la nature mais en harmonie avec elle qui offre la meilleure protection face aux inondations: l’Emme revitalisée.

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Christoph Marty, climatologue,examine les interactions entre le manteau neigeux et le climat.

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Les tempêtes et la sécheresse créent des conditions paradisiaques pour le typographe.

Mais, aussi étonnant soit-il, ses ennemis natu-

rels sont également très rapidement sur place.

Il est brun sombre, mesure environ cinq millimètres de long et lorsqu’il s’envole en avril, les experts forestiers tirent la sonnette d’alarme. C’est du typographe qu’il s’agit. Il existe plus de 100 types de bostryches, mais seul le typographe a acquis une certaine notoriété: aucun autre insecte n’est plus redouté par les propriétaires de forêt, et ce d’autant plus qu’il intervient après que la forêt a été affaiblie par une tempête ou par la sécheresse.

C’est pour cette raison que le nom- bre de foyers de bostryches – c’est ainsi que les experts désignent un groupe d’arbres attaqués – a énormément augmenté depuis la tempête «Lothar».

Depuis 1999, les typographes ont causé la mort de six millions de mètres cubes d’épicéas; les dommages économiques sont eux aussi considérables, et la fonc- tion protectrice de bon nombre de forêts de montagnes se voit menacée. Il est donc très important d’avoir autant de connaissances que possible sur ce bos- tryche. Comment se multiplie-t-il? Et quel danger représentent pour lui ses ennemis naturels – nommés antagonistes dans le jargon spécifique?

50 000 typographes par arbre

Des spécialistes du WSL recherchent donc com- ment le typographe, ainsi que ses ennemis, se déve- loppent lorsque l’homme ne va pas chercher de suite sa tronçonneuse et enlever les arbres attaqués: plus de 50 000 typographes peu- vent s’envoler d’un épicéa.

On croyait tout d’abord qu’au début de la phase de multiplication massive du typographe, un nombre res-

treint d’antagonistes était présent. Or, aussi étonnant soit-il, les ennemis du ty- pographe – les parasites, prédateurs et champignons – sont plus nombreux dès le début que l’on ne pensait. Les parasites comme les guêpes braconides sont les premiers à dominer la scène; chaque larve de guêpe tue une larve de typo- graphe. Puis les prédateurs intervien- nent. Ils ne sont pas très nombreux au début, mais ces insectes prédateurs sont efficaces: ils dévorent jusqu’à 50 larves de typographes. Un peu plus tard, c’est au tour des champignons de rendre la vie difficile au typographe.

Environ deux ans après la création d’un foyer de bostryches, le nombre des antagonistes a atteint son plus haut ni- veau. Jusqu’à 10 000 prédateurs et 6000 parasites grouillent alors dans un épicéa et détruisent pratiquement tous les typo- graphes. Trois ans plus tard, le grand repas est terminé.

Si les typographes réussissent néan- moins à s’attaquer aux épicéas ailleurs, le processus recommence au tout début: un nouveau foyer de bostryches mettra avant tout en danger les arbres dans un rayon de 20 mètres. Les études du WSL permettront de mieux comprendre le rôle des antagonistes au sein du processus naturel de régulation.

Personne à contacter:

Beat Wermelinger, Section Protection de la forêt et de l’environnement, Birmensdorf, adresse e-mail:

beat.wermelinger@wsl.ch

U n g r a n d a p p é t i t

Il a de nombreux ennemis naturels comme la guêpe ichneumon: le bostryche.

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12 Rapport annuel WSL 2004

L’Institut fédéral pour l’étude de la neige et des avalanches SLF a considérablement amélioré la prévention des avalanches au cours des dernières années – grâce, entre autres, aux technologies de communication.

La Suisse en plein chaos, Des milliers de personnes frappées par l’environnement, L’alarme est déclenchée dans les Alpes, tels furent les titres des journaux suite aux avalanches de l’hiver 1999. Dix-sept personnes trouvèrent la mort; les dom- mages avoisinèrent 750 millions de francs. Et pourtant: si l’on compare aux avalanches tout aussi puissantes de l’hi- ver 1951, le nombre de victimes est nette- ment inférieur, malgré une densité d’ha- bitations plus élevée et un trafic bien supérieur. L’hiver 1951 arracha 98 per- sonnes à la vie.

Au cours des cinquante dernières années, la Suisse a beaucoup investi dans les mesures de protection contre les avalanches, et le système de prévention a lui aussi été fortement amélioré. Néan- moins, les avalanches de l’hiver 1999 ont souligné quelques points faibles, surtout dans le domaine des communica- tions. Par exemple, tandis que les chemins de fer ont interrompu leur service en raison d’un risque élevé d’avalanche, la route pa- rallèle aux rails est alors demeurée ouverte aux usa- gers. Pourquoi? Parce que les responsables des chemins de fer n’ont pas réussi, dans une situation d’urgence, à joindre par téléphone leurs collègues responsables des routes.

L’hiver extrême a également révélé quelques lacunes dans l’organisation et la formation des services locaux de prévention des avalanches. Le SLF a de ce fait, sur mandat de l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du pay- sage, élaboré un train de mesures pour remédier aux manques. C’est ainsi que le Système intercantonal d’alerte et d’infor- mation en cas de crise (IFKIS) a vu le jour.

Ce système repose sur un réseau ex- haustif d’observations et de mesures:

plus de 80 stations météorologiques au- tomatiques envoient des données au SLF Davos, et plus de 150 observateurs four- nissent de précieuses informations de- puis les diverses régions. L’ensemble de ces données sert de base au bulletin d’avalanches quotidien (voir encadré).

A p p r e n d r e d e s av a l a n c h e s d e s h i v e r s p a s s é s

Les avalanches de l’hiver 1999 ont causé des dommages évalués en millions de francs:

une maison à Evolène.

Plus de 80 stations météorologiques automa- tiques envoient des données au SLF Davos.

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Pour un bon fonctionnement du système d’alerte précoce IFKIS, il faut combler les manques de la formation.

C’est pourquoi le SLF organise réguliè- rement des cours pour les services de sécurité présents sur place. Cela permet par conséquent aux experts locaux de disposer des informations nécessaires.

Le SLF aler te les ser vices de sécurité Les technologies de communication à la pointe du progrès complètent l’ensem- ble. Les services de sécurité ont à leur dis- position l’«Info-Manager», une plate- forme Internet à l’accès protégé par un mot de passe, qui aide à une meilleure évaluation des situations critiques. Via l’Info-Manager, les experts peuvent con- sulter des données détaillées sur les sta- tions météorologiques, lire des exposés d’observateurs ou quelle est la hauteur de neige fraîche. Le SLF informe de plus les utilisateurs par SMS ou pager, s’il faut s’attendre à une chute de plus d’un mètre de neige fraîche au cours des 72 heures à venir ou à un risque d’avalanche très élevé (ce que l’on appelle alerte précoce).

Le SLF met encore à la disposition des services de sécurité un autre instru- ment: ce nouvel instrument Internet répond au nom d’IFKIS-MIS (système d’informations et de mesures) et a été mis au point en coopération avec des experts autrichiens. IFKIS-MIS aide à l’amélio- ration de la communication entre les dif- férents services: si un responsable inter- dit l’accès à une route, il l’inscrit dans le système via Internet; toutes les personnes reliées au système en sont informées par SMS ou pager. Cela permet ainsi d’éviter que le trafic ferroviaire continue de fonc- tionner tandis que la route est fermée. Ou pour le dire de façon plus globale: il est plus facile de coordonner les mesures avec IFKIS-MIS. Diverses régions tra- vaillent déjà avec ce système, comme l’Oberland Bernois, la région de Davos- Klosters ou le canton de Glarus.

Qu’il s’agisse de formation continue, d’IFKIS-MIS ou d’Info-Manager, les chercheurs du SLF assurent aux hommes et aux femmes, grâce à leur travail, une meilleure protection contre les dangers naturels. Et apportent par conséquent leur contribution à une mission natio- nale primordiale.

Avoir plus de connaissances sur la neige et les avalanches:

le SLF organise régulièrement des cours pour les experts.

«Risque d’avalanche élevé»

«Comme l’annonce l’Institut fédéral pour l’étude de la neige et des avalanches SLF, le risque d’avalanche est élevé dans les montagnes»: nous avons déjà tous lu ou entendu ces annonces à la radio, à la télévision ou dans la presse. Mais le SLF – qui fait partie du WSL – ne fournit pas seulement un bulletin national d’avalan- ches, mais aussi sept bulletins régionaux.

Et ce chaque jour. Les informations du SLF sont disponibles via plusieurs canaux: l’Internet, par fax sur demande ou encore par télétexte, par téléphone, via la radio ou le WAP. A l’adresse www.slf.ch, vous trouverez des données détaillées à ce sujet aussi bien que d’autres offres, comme une carte nationale des hauteurs de neige.

www.slf.ch

Personne à contacter:

Jakob Rhyner, Section Prévention des avalanches et gestion des risques, SLF Davos, adresse e-mail: jrhyner@slf.ch

(16)

Muriel Bendel, botaniste,étudie l’évolution des pineraies de montagne dans le Parc national suisse.

(17)

Dans de nombreuses régions de montagne, l’agriculture recule, comme dans le Surses, dans les Grisons.

Quelles en sont les conséquences pour les hommes et les femmes, mais aussi pour la nature? Le WSL se penche sur ces questions – dans le cadre d’un projet européen.

La commune grisonne de Sur compte à peine 100 habitants, et ce chiffre ne cesse de diminuer. Auparavant, il y avait 30 paysans, il n’en reste plus que deux au- jourd’hui. L’année dernière, ce sont des Hollandais et des Allemands qui se sont chargés du travail de vacher dans l’Alpe Flix qui dépend de la commune. Avec huit autres communes, Sur appartient à la région de Surses, à proximité du Julier.

Une demande touristique en stagnation et le recul de l’agriculture préoccupent fortement la population, et beaucoup de jeunes décident de partir. Dans le Surses, il est désormais question de fusionner les communes.

Cette évolution – le gouvernement des Grisons parle d’un dépeuplement rapide des régions limitrophes – n’est pas un phénomène suisse; aux quatre coins de l’Europe, les régions de montagne doivent faire face à des problèmes simi- laires, et la forêt recouvre toutes les surfaces délaissées par l’exploitation agricole.

«Intéressant et encourageant»

Il était par conséquent approprié d’éclai- rer plus avant les conséquences du recul de l’agriculture. Un projet de recherche a ainsi vu le jour, qualifié par la Commis- sion scientifique européenne de «par- ticulièrement intéressant et encoura- geant au vu de l’échange d’in- f o r m a t i o n s entre la science et la politique».

L’idée est la sui- vante: Avant de pouvoir donner des conseils aux planificateurs et aux politiciens, il faut savoir ce que veut la po-

pulation locale. Les questions centrales sont donc: Comment les personnes auto- chtones réagissent-elles face au recul de l’agriculture et aux évolutions du pay- sage et de la diversité des espèces qui en découlent ? Et quelle évolution souhaitent- elles à l’avenir?

Les chercheurs ne veulent pas seule- ment répondre à ces questions au niveau de la Suisse mais aussi de cinq autres pays. La même méthode est alors utilisée afin de pouvoir comparer les résultats.

Tandis que l’équipe du WSL s’assoit à la même table que les représentants de la population locale du Surses, la situation se répète en Ecosse, en France, en Grèce, en Norvège et en Slovaquie.

Sont alors intégrés des question- naires et interviews, mais également des photomontages: ils montrent à quoi le paysage pourrait ressembler en 2030, si tel ou tel scénario devenait réalité. Pa- rallèlement, des biologistes étudient quelles seraient les conséquences des di- vers scénarios sur la diversité des espèces.

L’évaluation des sondages n’est pas en- core terminée, mais de premiers indices soulignent que dans le Surses, une évolu- tion en accord autant que possible avec les traditions est souhaitée. En septembre 2005, nous allons découvrir s’il en est de même dans les autres pays: c’est à cette date que les résultats du projet interna- tional seront présentés.

Personne à contacter:

Reto Soliva, Section Paysage et société, Birmensdorf,

adresse e-mail: reto.soliva@wsl.ch

P r o j e c t i o n e n l ’ a n 2 0 3 0

«Dépeuplement rapide»: le Surses grison se situe au cœur d’un changement structurel marqué.

(18)

Marco Moretti, zoologue,effectue des recherches sur la diversité des espèces en relation avec les modifications du paysage.

(19)

Les forêts nous protègent contre les inondations car elles retiennent l'eau –

c'est ce que l'on entend souvent.

Mais est-ce réellement vrai?

La réponse est:

oui et non.

L’œuvre intitulée «Influence de la forêt sur l’état des eaux», a plus de six cents pages et est parue en 1919. Et les scienti- fiques en parlent encore aujourd’hui.

Arnold Engler, le directeur de la Station fédérale de recherches forestières – le WSL d’alors – en est l’auteur. Il y a près de cent ans, on a commencé, dans le Sper- belgraben et le Rappengraben dans l’Emmental, à mesurer les précipitations et l’écoulement des eaux. Le Sperbel- graben, contrairement au Rappengra- ben, est densément boisé.

Conclusions d’Engler: dans le Sper- belgraben boisé, les écoulements maxi- maux en période de fortes précipitations étaient jusqu’à 50 pour cent inférieurs à ceux du Rappengraben. La forêt peut donc dans certaines conditions protéger contre les crues. Mais Engler a aussi noté que plus il pleuvait, plus les différences entre les deux régions diminuaient. En d’autres termes: si la capacité de réten- tion du sol est épuisée, la plus belle forêt n’est d’aucun secours.

Malheureusement, cet aspect a été oublié au fil du temps. On a rapidement généralisé par: «La forêt offre une pro- tection efficace contre les crues.» Or une telle généralisation est erronée – Engler le savait lui-même. C’est ce que démontrent également de nouveaux ré- sultats du WSL et de l’Uni- versité de Berne.

Le sol a la plus grande influence

Dans le Sperbelgraben, une équipe de chercheurs a étudié sur une surface

densément boisée et sur une autre quasi- ment ravagée par la tempête «Lothar»

quel était l’impact de la forêt sur l’écoule- ment de l’eau. Il en est ressorti qu’en pré- sence de forêt, une quantité moindre d’eau pénètre dans le sol qui, quant à lui, a une meilleure capacité de rétention.

Mais le sol a une bien plus grande influ- ence encore. Pour citer quelques chiffres:

les arbres peuvent intercepter de trois à quatre millimètres de précipitations environ; les sols, en fonction de leur constitution, en absorbent au minimum 50 millimètres.

L’efficacité de la forêt dépend aussi fortement des propriétés du sol: si le sol est riche en glaise et peu profond, l’eau s’écoule rapidement car la forêt n’arrive à augmenter la faible capacité de réten- tion des sols que de façon limitée. Sur des sols avec une grande capacité de réten- tion et un sous-sol perméable, la forêt n’a pas non plus grand effet; l’eau s’y infiltre plus ou moins rapidement dans des cou- ches plus profondes dans les deux cas.

En revanche, sur des sols à la capacité moyenne de rétention et à la perméabilité modérée, la forêt peut accentuer la pro- tection contre les crues.

Les études du WSL démontrent qu’il faudrait renoncer au principe «la forêt protège contre toutes les crues» – une vision contrastée est plus proche de la réalité.

Personnes à contacter:

Christoph Hegg, Section Mouvements des eaux, des terres et des roches, Birmensdorf, adresse e-mail:

christoph.hegg@wsl.ch

Peter Lüscher, Section Ecologie des sols, Birmensdorf, adresse e-mail:

peter.luescher@wsl.ch

L a p r o t e c t i o n d e s f o r ê t s c o n t r e l e s c r u e s

Quelle protection apportent les forêts contre les crues? C’est ce que des chercheurs du WSL visent à déterminer dans le Sperbelgraben.

(20)

Silvia Tobias, ingénieure en génie rural,dirige le programme de recherches du WSL intitulé «Le paysage dans les espaces périurbains».

(21)

Plus de la moitié des tourbières européennes a déjà disparu.

L’extraction intensive de la tourbe en est la principale cause. Il est toutefois possible de conjuguer les besoins

de cette industrie avec ceux de la nature.

La tourbe est une matière naturelle sur- prenante: elle peut servir de combustible et être utilisée dans le jardin; elle est aussi l’habitat de plantes et d’animaux rares et constitue un important puits de carbone.

Les marais de l’hémisphère nord contien- nent une quantité de carbone presque égale à celle présente dans l’atmosphère sous forme de CO2. Nous avons donc tout intérêt à ce que le carbone séquestré par la tourbe reste là où il est.

Et pourtant, presque aucun autre habitat n’a été plus décimé que les marais au cours des 150 dernières années. On les a convertis pour l’agriculture et la tourbe a été très exploitée à certaines périodes.

En Europe, plus de la moitié des zones marécageuses originelles a disparu.

Directives pour l’industrie

Néanmoins, l’exploitation de la tourbe continue de façon intensive, en Amé- rique du Nord, en Russie, en Scandinavie ou en Allemagne. La Suisse en importe chaque année environ 120 000 tonnes, essentiellement pour les jardins et l’hor- ticulture. Il est donc d’autant plus im- portant d’interrompre l’exploitation in- dustrielle à un stade qui n’entraînera pas d’atteintes irréparables à l’écosystème.

L’industrie doit pouvoir connaître où se situe cette limite. C’est ici qu’inter- vient un projet international de recher- che dont l’Antenne romande du WSL fait partie avec des universités britanniques, françaises, allemandes et finlandaises, ainsi que des représentants de l’industrie de la tourbe.

Dans quatre sites marécageux – dont un dans le Jura – on étudie comment les tourbières se régénèrent et quand elles reprennent de la «vie». On pensait jusqu’à maintenant que la présence de certaines sphaignes était un indicateur évident de régénération. Mais ce n’est pas toujours le cas. C’est pourquoi il est

important d’étudier non seulement la végétation, mais aussi l’approvisionne- ment en eau, les microorganismes du sol et les échanges gazeux avec l’atmo- sphère, par exemple celui du méthane, qui est produit par les marais actifs.

L’objectif de ce projet est d’acquérir de nouvelles connaissances sur la régénération des marais et de formuler des recommandations pour leur exploi- tation afin que ces paysages uniques soient aussi préservés à l’avenir.

www.macaulay.ac.uk/RECIPE/

Personne à contacter:

Alexandre Buttler, prof., Antenne romande WSL et EPFL-ENAC, Lausanne, adresse e-mail:

alexandre.buttler@epfl.ch

R e d o n n e r u n e n o u v e l l e c h a n c e a u x m a r a i s

Sites marécageux menacés: l’exploitation de la tourbe continue de façon intensive.

Protection des marais en Suisse

«Les marais et sites marécageux d’une beauté particulière et d’une importance nationale sont protégés.» Tels sont les termes de la Constitution fédérale.

L’inventaire des bas- et des hauts-marais dignes d’être protégés compte environ 1600 objets. Mais les mesures de protec- tion sont-elles efficaces? C’est dans ce but que l’OFEFP a créé le «Suivi de la protection des marais en Suisse». Une équipe du WSL inventorie périodique- ment la végétation de 100 sites et con- trôle l’évolution des marais à l’aide de photographies aériennes. Le service de conseils basé au WSL soutient également les cantons dans la mise en œuvre de la protection des marais.

(22)

Il y a exactement dix ans, le WSL a lancé une grande expérience scien- tifique dont l’objectif était de mieux com- prendre l’écosystème forêt – et de découvrir

à temps des risques éventuels.

Le cerveau humain dit: «Tu peux voir ou sentir un danger». Nous l’avons appris au fil de l’évolution. Il dit aussi: «Un dan- ger surgit toujours brusquement». Ces deux affirmations étaient valables lors- qu’il s’agissait de se battre contre des ours sauvages, mais les dangers mo- dernes portent rarement une fourrure.

Prenons le changement climatique.

Ou les valeurs élevées d’ozone. Ou en- core les concentrations croissantes d’azote dans le sol. Voilà une série de facteurs qui donne du fil à retordre à la forêt suisse. Mais comme il s’agit d’effets invisibles, sur le long terme, les hommes ne s’en rendent pas compte.

De plus, les écosystèmes forestiers peuvent intégrer les effets climatiques pendant relativement longtemps. Les conséquences ne sont donc visibles que lorsque la forêt ne peut plus «faire tam- pon» contre les polluants. Il est par conséquent difficile d’établir des descrip- tions de «l’état de santé» de la forêt. Il faudrait pour ce faire sa- voir à quoi ressemble une forêt saine; c’est seulement à ce moment-là que l’on pourrait reconnaître les maladies comme telles. In- dépendamment de cela, la forêt évolue tellement len- tement que les processus sont à peine perceptibles.

Ce qui signifie: quiconque

veut émettre des remarques crédibles sur l’état de la forêt a besoin de temps. Beau- coup de temps.

Mieux vaut prévenir que guérir Cette considération a conduit, il y a exac- tement dix ans, au lancement du projet de recherches à long terme sur les éco- systèmes forestiers en Suisse (LWF). De- puis, des chercheurs du WSL étudient dans 17 stations suisses les réactions complexes de l’écosystème forêt face à de nouvelles conditions environnementales.

Chaque placette LWF mesure deux hectares et est équipée de nombreux ins- truments de mesure. Les chercheurs du WSL disposent ainsi du plus grand labo- ratoire environnemental de Suisse: que ce soit la pédochimie ou la biodiversité, l’état des houppiers ou le climat, la cir- conférence des troncs ou l’eau d’infiltra- tion – presque tout est testé sur les pla- cettes LWF.

Si l’on ajoute les placettes de l’Inven- taire Sanasilva et de l’Inventaire forestier national, de précieuses informations peuvent être obtenues quant au dévelop- pement spatial et temporel de la forêt suisse. Les placettes LWF servent aussi de plate-forme de recherche à d’autres cher- cheurs car les données qui y sont recueil- lies permettent de nombreuses autres uti- lisations. Par exemple, les coordonnées géographiques des arbres d’une placette LWF, mesurées avec une grande précision au sol, ont permis de tester le pouvoir de résolution d’un satellite d’observation environnementale de la NASA.

Les placettes LWF suisses font partie d’un grand ensemble: à l’heure actuelle, des expériences analogues sont réalisées sur 870 placettes forestières réparties dans toute l’Europe – avec pour objectif de mieux comprendre les effets de dif-

L e p l u s g r a n d l a b o r a t o i r e e nv i r o n n e m e n t a l d e S u i s s e

Presque rien n’est laissé de côté dans ces mesures: placette LWF.

(23)

férents facteurs environnementaux. Les résultats sont accessibles dans le monde entier et sont sources de discussions in- tensives. Car, jusqu’à présent, la science n’est pas en mesure d’expliquer toutes les modifications dans l’écosystème forêt. Il est certes possible de les mesurer, mais souvent on ne peut dire s’il s’agit d’une fluctuation naturelle ou d’une évolution qui menace la forêt. L’objectif de la re- cherche sur le long terme est donc de dé- celer de façon plus efficace et plus rapide les risques écologiques. Car c’est bien connu, mieux vaut prévenir que guérir.

www.lwf.ch

Personne à contacter:

Norbert Kräuchi, Section Ecosystèmes forestiers et risques écologiques, Birmensdorf, adresse e-mail:

norbert.kraeuchi@wsl.ch

Le nouveau «Rappor t forestier suisse»

A l’aube des années 80, la peur d’assister à la mort des forêts s’était également répandue en Suisse; ce fut le point de départ du programme d’observation

«Sanasilva», qui a surtout noté l’état des houppiers. La transparence du houppier indique certes qu’un arbre est victime de stress, mais des informations générales sur l’état de santé de la forêt ne peuvent en être déduites. C’est pourquoi le rap- port Sanasilva est désormais remplacé par le «Rapport forestier suisse».

Il va paraître pour la première fois en 2005 et contient des informations exhaus- tives sur l’état de la forêt suisse. Il repose sur les résultats livrés par la recherche à long terme du WSL sur les écosystèmes forestiers. Bon nombre d’autres résultats sont intégrés dans le Rapport forestier, par exemple ceux extraits de l’Inventaire forestier national, également effectué par le WSL. Le «Rapport forestier suisse»

sera publié à l’avenir tous les deux ans et représentera un instrument important, pour les cantons et la Confédération, en vue d’une politique environnementale nationale tournée vers le futur.

La forêt évolue si lentement que de nombreux processus ne peuvent être identifiés que s’ils sont observés sur le long terme.

(24)

Benjamin Freuler, psychologue,examine les conflits entre les personnes en quête de loisirs dans les espaces en plein air.

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Environ 10 000 visiteurs ont requis l’attention du personnel du SLF et du WSL: tous désiraient savoir sur quoi por tent les recherches à Davos et à Birmensdorf.

Ils ont trouvé la réponse à leurs questions – pendant les deux journées Por tes ouver tes.

Observer des cristaux de neige à travers un microscope, extraire l’ADN d’une plante, s’étonner devant des attaques de coléoptères, simuler une avalanche de neige à l’aide de petites boules d’argile, voir une soufflerie unique au monde, plonger le regard dans l’univers des ra- cines – tout cela était possible lors de la Journée Portes ouvertes à Davos et à Bir- mensdorf. Et encore beaucoup, beau- coup d’autres choses. Les chercheurs n’ont pas ménagé leurs efforts pour pré- senter de façon claire leur travail à un pu- blic aussi large que possible.

Les visiteurs ont su apprécier. Qu’il s’agisse de démonstration de chutes de pierres, d’exposé sur le pergélisol ou de

parcours de découverte de la forêt – les invités étaient ébahis, ils ont posé beau- coup de questions et fait maintes expé- riences. Et ils sont venus en nombre: pen- dant les deux journées Portes ouvertes, environ 10 000 personnes ont pu se faire une idée sur les activités de recherche pratiquées. Avalanche de visiteurs au SLF, Grande affluence au WSL, c’est ain- si que les journaux ont par exemple cou- vert l’événement le lendemain.

Le WSL est un institut de recherches moderne et multidisciplinaire qui ap- porte d’importants services à la commu- nauté. Les deux journées Portes ouvertes ont permis de présenter le travail effectué à un large public: «Un grand merci pour cette occasion exceptionnelle», a écrit une dame. «Un événement super! La pro- chaine fois, nous viendrons encore plus tôt pour avoir le temps de tout voir», a déclaré une famille. Et un monsieur a expliqué: «Lors de la journée Portes ouvertes, j’ai pris conscience de l’excel- lent niveau de la recherche pratiquée ici.»

Personnes à contacter:

Birgit Ottmer, Relations publiques SLF Davos, adresse e-mail: ottmer@slf.ch

Fredi Lüthin, Chargé de presse WSL, Birmensdorf, adresse e-mail:

fredi.luethin@wsl.ch

V i v r e l a r e c h e r c h e

Grande affluence: environ 10 000 personnes ont pu se faire une idée sur la recherche à Davos (en haut) et à Birmensdorf.

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De nombreux sols suisses présentent des concentrations élevées de métaux lourds.

Les plantes peuvent- elles aider à stabiliser ces terres contaminées?

Elles le peuvent – comme le démontre un projet de recherche

du WSL.

Six tonnes de zinc, une tonne de plomb et 16 kilos de cadmium très toxique: en 1997, les cheminées de l’aciérie de Gerla- fingen crachaient encore ce mélange dans l’atmosphère. De plus, cinq tonnes de métaux lourds coulaient dans l’Emme. Pour le «Beobachter», ces aciéries étaient le «plus grand pollueur du pays». Cela fait désormais partie du passé, fort heureusement. Néanmoins, qu’il s’agisse de décharge, de cheminée d’usine, de boues d’épuration toxiques ou d’essence avec plomb – les péchés du passé font encore partie de notre présent:

sous la forme de concentrations trop élevées de métaux lourds dans les sols.

Comment utiliser de tels sols, voilà alors une question qui se pose. Et com- ment éviter que le poison ne cause d’au- tres dégâts. Il existe certes bon nombre d’études sur le développement des plantes sous l’influence des métaux lourds. Ce qui manquait toutefois jus- qu’ici, c’étaient des expériences tenant compte du fait que les plantes ne pous- sent pas dans les laboratoires, mais sont au contraire exposées, dans des condi- tions naturelles, à maintes influences.

C’est pourquoi des chercheurs du WSL ont aménagé en plein air de «petites forêts» dans de grandes chambres ou- vertes (ou écosystèmes modélisés) per- mettant l’analyse de l’eau d’infiltration, avec un total d’environ 3000 plantes. Grâce à ces chambres, des analyses scientifiques dans un environnement proche des conditions naturelles ont été possibles.

Les analyses se sont concentrées sur quatre métaux lourds: le cadmi- um, le cuivre, le plomb et le zinc; à des concentrations que l’on retrouve dans des

sols moyennement contaminés, par exemple près d’une fonderie dépourvue de filtre. Et les chercheurs ont fait toute une série de surprenantes découvertes lors de leurs recherches.

Il a par exemple été démontré que les métaux lourds dans le sol restaient liés et ne s’acheminaient pas vers la nappe phréatique. De surcroît, les arbres testés et les strates herbacées ont poussé nor-

S u r l a t r a c e d e s m é t a u x l o u r d s

24 Rapport annuel WSL 2004

Les plantes «sensibles» comme l’érable syco- more rendent visible l’influence des métaux lourds.

Qu’il s’agisse de cheminée d’usine, de décharge ou d’essence avec plomb: les péchés du passé font toujours partie de notre présent.

(27)

malement sur les sols contaminés;

l’épicéa en particulier s’est avéré très tolérant. Même si ces polluants ont pu être détectés dans les feuilles et les ai- guilles des arbres, leur concentration était faible dans le bois et les fleurs.

Les racines poussent moins bien Tout irait-il pour le mieux? Assurément non. D’une part les racines poussent net- tement moins bien dans des sols pollués et les radicelles sont parfois déformées.

D’autre part, les espèces «sensibles»

comme le bouleau, le hêtre, l’érable et le peuplier indiquent, par des symptômes foliaires visibles à l’œil nu, qu’elles se trouvent sur des sols contaminés.

Un fait demeure toutefois: la plupart des arbres peuvent être utilisés pour une exploitation forestière sur des sols conta- minés. Cela ne résout certes aucun pro- blème, mais permet tout de même de fixer les métaux lourds dans le sol – ce qui protège la nappe phréatique.

La plantation d’arbres dans d’an- ciennes décharges ou dans des régions in- dustrielles polluées est non seulement ju- dicieuse sur le plan esthétique, mais aussi favorable sur un autre plan: certaines espèces sont à même de nous signaler op- tiquement quand la qualité du sol se détériore. De ce fait, l’un des objectifs de ce projet WSL est de fournir des indica- tions sur l’utilisation de plantes comme système d’alerte (bio-indicateurs) sur des sols pollués.

Personne à contacter:

Madeleine Goerg-Günthardt, Section Protection de la forêt et de l’environnement, Birmensdorf,

adresse e-mail: madeleine.goerg@wsl.ch

Projet exceptionnel

Mieux se familiariser avec les réactions des plantes en présence de métaux lourds, non pas à l’aide de plantes en pot dans un laboratoire, mais dans des con- ditions «naturelles»: voilà l’objectif du grand projet WSL «De la cellule à l’arbre». Y participent environ 50 scien- tifiques d’Allemagne, de Suisse, d’Au- triche, d’Italie et des Etats-Unis, qui tra- vaillent de façon interdisciplinaire dans plus d’une dizaine d’universités et d’ins-

tituts. Madeleine Goerg-Günthardt, chercheur au WSL, dirige le projet. Toute une palette de publications sur ce thème est désormais en cours de préparation.

Et, à l’automne 2005, les chercheurs pré- senteront leurs résultats lors d’un con- grès international, résultats qui seront par la suite compilés et publiés – afin que la recherche ne soit pas la seule à profiter de ce projet exceptionnel.

www.waldschutz.ch/zb/

Dans des chambres spéciales, le WSL étudie l’influence des métaux lourds sur les plantes.

(28)

Jean Combe, ingénieur forestier,est à la tête de la station externe du WSL «Antenne romande» à Lausanne.

(29)

Des courants d’eau aménagés ont presque entraîné la disparition

des peupliers noirs.

L’arbre a aujourd’hui droit à une seconde chance.

Mais encore faut-il le reconnaître et le trouver.

Or cela n’est pas si facile qu’il y paraît.

Dans la pépinière forestière de Maiholz à Muri, en Argovie, des milliers de jeunes peupliers noirs poussent en rangs, plantés selon leur âge et leur origine. Les Argoviens ont lancé un grand projet de culture car dans l’ensemble du canton, on ne trouve plus en pleine nature que 300 arbres de cette espèce. Sans les cher- cheurs du WSL et de l’EPF Zurich, ce projet n’aurait jamais vu le jour. Mais commençons par le commencement.

Au siècle précédent, de nombreux paysages alluviaux ont reculé suite à l’aménagement des cours d’eau. Cela a sonné le glas des peupliers noirs car cet arbre colonise les bancs de graviers ou de sable qui ne sont présents qu’à l’endroit où le cours d’eau cherche son chemin.

La renaturation des rivières initiée dans de nombreux cantons a de nouveau suscité l’intérêt pour le peuplier noir – fort heureusement. L’arbre imposant n’influence pas seulement le paysage, mais représente aussi l’habitat de maintes espèces animales.

Toutefois, l’identifica- tion des peupliers noirs est difficile. Il n’est pas rare que les experts eux-mêmes n’arrivent pas à déterminer de visu s’il s’agit d’un peu- plier noir pur ou d’une forme mixte. Entre 1950 et 1980, beaucoup de peu- pliers de culture ont été plantés en Suisse – appelés hybrides, obtenus suite au croisement entre un peu- plier noir et des peupliers américains.

Ces hybrides offrent certes un bois de meilleure qualité, mais, contraire- ment aux peupliers noirs, ils ne sont pas adaptés au

biotope des zones alluviales. C’est pour- quoi il est important de préserver l’espèce originelle.

Les tests ADN synonymes de transparence

Mais où trouve-t-on encore de véritables peupliers noirs? Les scientifiques de l’EPF Zurich ont dressé à cet effet un inventaire pour toute la Suisse – avec comme but de localiser cette essence rare et de la promouvoir. Et une équipe du WSL s’assure, à l’aide d’une méthode de génétique moléculaire récemment mise au point, que seuls des peupliers noirs purs seront inventoriés.

Les chercheurs du WSL prennent alors un échantillon de bois et étudient trois sections déterminées du patrimoine génétique (ADN) caractéristiques de l’espèce. Si pour les trois tests, le modèle d’ADN «juste» apparaît, il s’agit d’une espèce pure de peuplier noir. A l’opposé des méthodes traditionnelles, le nouveau test est beaucoup plus rapide à effectuer – cela signifie des économies de temps et de coûts.

Les peupliers noirs identifiés sans l’ombre d’un doute par le WSL servent à la culture, comme c’est le cas en Argovie.

Dans les zones alluviales nouvellement créées vont de nouveau se dresser des peupliers noirs – et indigènes qui plus est.

Personne à contacter:

Rolf Holderegger, section Ecologie génétique, Birmensdorf, adresse e-mail:

rolf.holderegger@wsl.ch

D i s - m o i o ù s o n t l e s p e u p l i e r s

Seul un test ADN peut les identifier sans l’ombre d’un doute: les peupliers noirs indigènes.

(30)

28 Rapport annuel WSL 2004

Autorité supérieure: le Conseil des EPF Président:

Francis Waldvogel, professeur, Conseil des EPF et Université de Genève (jusqu’au 30. 6. 2004)

Alexander J.B. Zehnder, professeur, Conseil des EPF, Zurich (à partir du 1. 7. 2004)

Vice-président:

Ernst Buschor, professeur, Conseil des EPF, Zurich

Membres:

Patrick Aebischer, professeur, président de l’EPFL, Lausanne

Adriano Aguzzi, professeur, Hôpital universitaire, Zurich

Kristin Becker van Slooten, Collabora- trice scientifique, EPFL, Lausanne Monica Duca Widmer, EcoRisana SA, Manno

Ralph Eichler, professeur, directeur du PSI, Villigen

Paul L. Herrling, professeur, Head of Corporate Research Novartis Int. AG, Bâle

Beth Krasna, administratrice, Genève Olaf Kübler, professeur, président de l’EPF Zurich

Alois Sonnenmoser, Ing. dipl., Niederrohrdorf (jusqu’au 26. 3. 2004) Secrétaire général:

Sebastian Brändli, Conseil des EPF, Zurich

Commission consultative WSL Président:

Markus Fischer, directeur de l’Assurance des bâtiments des Grisons, Coire Vice-président:

Werner Schärer, directeur fédéral des forêts, Office fédéral de l’environne- ment, des forêts et du paysage, Berne Membres:

Brigitta Ammann, professeur, Université de Berne

Martin Boesch, professeur, Université de Saint-Gall

Marco Delucchi, ing., Caposezione forestale cantonale TI, Bellinzone Peter Edwards, professeur, EPF Zurich Claude Jeanrenaud, professeur, Université de Neuchâtel

Ingrid Kissling-Näf, secrétaire générale de l’Académie suisse des sciences naturelles ASSN, Berne

Paul Steffen, directeur de la Station fédérale de recherches en agroécologie et agriculture, Zurich

Hôte permanent:

Laurent Vulliet, professeur, EPFL, Lausanne

Scientific Board of WSL Membres:

Peter J. Edwards, professeur, EPF Zurich Patricia Holm, professeur, Université de Bâle

Christian Körner, professeur, Université de Bâle

Marc Parlange, professeur, EPFL, Lausanne

Bernhard Wehrli, professeur, EAWAG, Dübendorf

Commission spécialisée de l’Institut fédéral pour l’étude de la neige et des avalanches SLF

Président:

Heinrich Buri, inspecteur forestier, Service des avalanches, Inspection des forêts de l’Oberland, Interlaken Membres:

Jürg Joss, chef de section, Centro meteorologico regionale SMA, Locarno-Monti

Charly Wuilloud, président de la Commission des avalanches du Valais, Service des forêts et du paysage, Sion

Commission d’accompagnement ad hoc de l’Antenne romande WSL Président:

Philippe Steinmann, ingénieur forestier indépendant, XYLON SA, Soral

Membres:

Roger Augsburger, responsable de la Sec- tion aménagement et gestion au Service cantonal des forêts, La Chaux-de-Fonds Renaud Baumgartner, chef de la Division forestière 8 du Jura bernois, Tavannes Noël Buchwalder, responsable du secteur Planification et gestion à l’Office des forêts, St-Ursanne

Patrick Fouvy, responsable de

l’aménagement forestier, Service cantonal des forêts, Lausanne

Willy Geiger, sous-directeur de l’OFEFP, Berne

Philippe Gmür, conservateur de la nature du Canton de Vaud, St-Sulpice

Roman Hapka, secrétaire général de Pro Natura Romandie, Yverdon-les-Bains Bernard Jacquat, inspecteur de la protection de la nature, Office des eaux et de la protection de la nature, St-Ursanne André Joly, inspecteur cantonal des forêts, Genève

Anne-Catherine Rinckenberger, responsable du Conservatoire du paysage, Centre de Lullier, Jussy

Walter Schwab, chef du Service des forêts et de la faune, Givisiez

Christian Werlen, chef du Service des forêts et du paysage, Sion

Commissione di contatto della Sottostazione Sud delle Alpi WSL Président:

Filippo Rampazzi, direttore Museo cantonale di storia naturale, Lugano Membres:

Norbert Carlen, ing., Arrondissement forestier I, Brigue

Marco Delucchi, ing., Caposezione forestale cantonale TI, Bellinzone Luca Plozza, ing. for., Servizio forestale GR, Regione Grigioni, Centrale/

Moesano, Roveredo

Paolo Poggiati, arch,, Capoufficio protezione della natura TI, Bellinzone

Etat au 31. 12. 2004

A u t o r i t é s u p é r i e u r e e t c o m m i s s i o n s

(31)

Personnel (nombre de personnes, état au 31. 12. 2004)

Employés Femmes Hommes Total

Collaborateurs scientifiques 106 247 353

Doctorants 40 33 73

Personnel technique 22 25 47

Personnel administratif 19 13 32

Apprentis 5 7 12

Stagiaires* 8 12 20

Total 200 337 537

*103 personnes au total ont accompli un stage au WSL en 2004 Année/personne (équivalence de postes à plein temps): 458,1 Après une longue période de croissance

du personnel, le nombre d’employés a diminué de 21 personnes par rapport à l’année précédente pour atteindre un total de 537 (moins quatre pour cent).

L’ensemble de ces collaborateurs corres- pond à 458,1 emplois à plein temps (moins cinq pour cent). La proportion de femmes demeure à 37 pour cent, avec un maximum pour le personnel administra- tif (59 pour cent) et un minimum pour les employés scientifiques (30 pour cent). La proportion féminine a en revanche aug- menté chez les doctorants pour atteindre désormais 55 pour cent. L’âge moyen est toujours de 39 ans.

Avec 275 entrées, le taux de fluctuation demeure élevé – il dépasse 50 pour cent et s’explique par le nombre important de contrats de travail à durée déterminée.

Pendant l’année 2004, 103 personnes ont ainsi effectué un stage au WSL.

L’attractivité de notre Institut de recher- ches sur le marché du travail reste très élevée: pour un ensemble de 28 offres de postes publiées, 1076 personnes ont dé- posé leur candidature.

Pe r s o n n e l

Presque 40 pour cent des employés du WSL ont moins de 35 ans.

Répartition des âges des employés du WSL

60– 65 55– 60 50– 55 45– 50 40– 45 35– 40 30– 35 25– 30 20– 25 15 – 20

âge ■ Femmes

■ Hommes 10 personnes

(32)

30 Rapport annuel WSL 2004

Les mesures d’économie de la Con- fédération n’ont pas été non plus sans conséquence pour le WSL en 2004: la contribution financière fédérale de 47,5 millions de francs a été soumise à un blo- cage de crédit de 0,75 pour cent. Ce n’est que grâce à des cessions pour des projets de construction que la contribution glo- bale a finalement dépassé de 1,1 million de francs celle de l’année précédente.

La part de fonds de tiers a augmenté pour atteindre 17,1 millions de francs.

Elle correspond désormais à plus du quart du total des recettes. La majeure partie de ces fonds a été attribuée à la re- cherche du secteur public, notamment au troisième Inventaire forestier national, à la prévention des avalanches ainsi qu’à la protection des biotopes en Suisse. Le to- tal des produits se chiffre à 66,1 millions de francs pour l’année 2004, soit deux millions de francs ou environ trois pour cent de plus que l’année précédente.

Le total des charges atteint 65,7 mil- lions de francs; presque quatre cin- quièmes de ce montant sont imputés aux

coûts de personnel. Elles ont progressé de 4,1 millions de francs par rapport à l’année précédente. Bien que le nombre de collaboratrices et de collaborateurs ait diminué par rapport à 2003 (jour de référence: le 31 décembre), les coûts dépassent ceux de l’année précédente car la diminution de l’effectif du personnel n’a eu lieu qu’en fin d’année.

Les coûts accrus du personnel ont pu en grande partie être compensés par la di- minution des charges de fonctionnement (moins 1,5 million) et des provisions pour les projets en cours (moins 2,1 mil- lions). Les dépenses pour le matériel et l’infrastructure n’ont pratiquement pas évolué par rapport à l’année 2003.

Une somme de 4,7 millions de francs a été engagée dans les bâtiments et biens d’investissement; environ la moitié a servi à la transformation du restaurant du personnel, l’aménagement de bu- reaux supplémentaires et la construction du nouveau centre d’accueil. L’accès de ces nouveaux lieux a été ouvert au prin- temps 2004.

F i n a n c e s

Environ 70 pour cent des ressources financières du WSL proviennent de la Confédération.

Bilan au 31.12.2004 en milliers de francs

Actifs Passifs

Liquidités 26 Dettes à court terme 643

Créances 3 484 Compte de régulation 120

Subventions de la Confédération 3 400 Provisions 4 394 Fonds de tiers 8 458 Provisions biens immobiliers 3 991 Compte de régulation 220 Fonds à affectation déterminée 8 458

Actifs immobilisés 1 974 Fonds propres 3 557

Biens immobilisés 3 991 Excédent de charges 2004 390

Total des actifs 21 553 Total des passifs 21 553

(33)

Compte de résultats

en milliers de francs 2004 2003

Produits

Subventions de la Confédération 47 524 46 463

Divers produits 1 394 1 240

Fonds de tiers 17 147 16 404

Aide à la recherche 1 494 1 673

Recherche du ressort public 12 349 11 452

Recherche industrie 3 160 2 818

Programmes de recherche européens 144 461

Total des produits 66 065 64 107

Charges

Charges pour le matériel 2 149 2 146

Autres charges de fonctionnement 5 371 6 903

Charges pour les infrastructures 2 558 2 520

Diverses charges 594 746

Provisions pour projets en cours 3 216 5 304

Charges liées au personnel 51 787 47 730

Salaires 42 959 40 264

Assurances sociales 2 522 2 470

Assurances du personnel 3 737 2 857

Assurances accidents 246 205

Autres charges liées au personnel 2 323 1 934

Total des charges 65 675 65 349

Résultat 390 – 1 242

Investissements

Biens immobiliers 3 990 3 707

Mobilier 416 289

Informatique 341 522

Total des investissements 4 747 4 518

Fonds de tiers 26 %

Matériel 3 %

Mobilier 9 % Informatique 7 % Charges fonctionnement 8 %

Infrastructures 4 % Div. charges 1 %

Provisions 5 % Div. produits 2 %

Confédération 72 %

Personnel 79 %

Biens immobiliers 84 %

Referenzen

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