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Avec l’ouverture accrue du marché, la filière suisse des céréales et des oléoprotéagineux doit faire face à une concurrence de plus en plus forte. L’environnement économique particulier de notre pays, avec ses coûts de production plus élevés, poussera notre agriculture vers une pro- duction à plus haute valeur ajoutée, avec un marché plus segmenté et des produits plus spéci- fiques. Dans un tel contexte, les aspects de qua- lité, de sécurité alimentaire, voire même de «qua- lité suisse», seront toujours plus importants à l’avenir.
La variété est à la base de la construction de toute la filière car elle détermine à la fois les as- pects agronomiques (résistances, rendement) et qualitatifs (qualité technologique). Les variétés les mieux adaptées à nos conditions climatiques et aux besoins des transformateurs figurent dans les listes recommandées établies chaque année par swiss granum. Elles sont choisies après avoir été testées durant deux ans dans les essais offi- ciels d’Agroscope (menés en production extenso).
Pour le blé et l’orge d’automne, elles doivent aussi être testées un à deux ans dans les essais pratiques plus intensifs de swiss granum.
Les aspects qualitatifs jouent un rôle toujours plus important dans le choix variétal. Dans le cas du blé d’automne, la classe de qualité est déterminée pour chaque réseau et année à l’aide d’un système d’indice global calculé à partir de nombreux tests (voir la liste des céréales au centre du journal). Les tests de panification sont effectués par ACW sur le site de Changins et au Centre professionnel Richemont (Pully), pour le réseau d’Agroscope, par Swissmill, Jowa et l’Ecole professionnelle Richemont (Lucerne), pour le réseau de swiss granum. Les apprécia- tions des différents partenaires sont intégrées dans l’indice global du réseau considéré. Ce système est un bel exemple de complémentarité entre la recherche agronomique publique et le secteur privé. Il est reconnu par tous les parte-
naires de la filière car il permet une apprécia- tion fiable qui reflète les exigences du marché. Il faut aussi relever le haut niveau de qualité des variétés de sélection suisse qui constitue un atout majeur pour toute la filière. Sachons le conser- ver à l’avenir pour faire face à la concurrence étrangère.
Des critères spécifiques de qualité sont aussi pris en compte pour les céréales fourragères. Le poids à l’hectolitre, par exemple, est un facteur déterminant pour l’orge et l’avoine. Les variétés candidates dont le poids à l’hectolitre est trop faible sont éliminées et ce critère est pris en compte dans la description variétale. L’indice IPM exprimant la quantité d’acides gras insatu- rés est un critère qualitatif important pour le maïs-grain et l’orge. Une appréciation des va- riétés par rapport à ce facteur a été introduite dans les listes recommandées afin de permettre une utilisation ciblée selon la catégorie d’ani- maux considérée (l’IPM doit être faible pour les porcs).
Le développement de profils qualitatifs spécifi- ques ou de standards supérieurs de qualité dans certaines conditions pédoclimatiques («terroirs») devrait aussi jouer un rôle important à l’avenir.
Pour l’heure, cette option n’a encore été prise que dans le secteur des oléagineux, avec le tour- nesol HO et le colza HOLL. Une influence du milieu sur des critères qualitatifs des céréales a toutefois déjà été mise en évidence, notamment sur le complexe protéique du blé tendre ou l’in- dice IPM de l’orge, laissant entrevoir des possi- bilités intéressantes dans le secteur des céréales également. Pour y parvenir, le maintien d’une recherche agronomique performante en grandes cultures est primordial.
Didier Peter, swiss granum
E-mail: peter@swissgranum.ch
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Revue suisse Agric.39(4): 165, 2007
