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Antibiotiques utilisés en production laitière en 2003-2004

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Introduction

Au cours des deux dernières décennies, les agents pathogènes résistants aux an- tibiotiques sont devenus un sérieux pro- blème de santé publique (Davies, 1997;

Koordinationsgruppe antibiotikaresis- tente Mikroorganismen 1999; Threfall et al., 2000). Une des raisons de l’aug- mentation de cette résistance pourrait résider dans l’utilisation préventive et thérapeutique d’antibiotiques en pro- duction animale (Aarestrup, 1999; Teu- ber, 2001; Wagner et Hahn, 1999; Wege- ner et al., 1999). En outre, l’utilisation d’antibiotiques pour soigner les vaches laitières pose également le problème de la mise en valeur du lait contaminé. La plupart du temps, ce lait est distribué aux veaux et aux porcs (OMédV, 2004).

La distribution de lait contenant des an-

tibiotiques engendre une grande pres- sion sélective favorable aux germes ré- sistants, et peut-être même un échange de gènes résistants (Würgler-Aebi, 2004). Ainsi, le risque s’accroît de voir de plus en plus de bactéries résistantes parvenir dans le lait également. C’est pourquoi il est essentiel que l’utilisa- tion des antibiotiques dans la produc- tion primaire de denrées alimentaires diminue encore.

Pour que l’impact des mesures prises puisse être évalué, le genre et la quan- tité des antibiotiques utilisés doivent être mieux connus. Pour l’instant, seules des estimations sommaires sont disponibles sur l’utilisation de telles substances en production laitière. Jus- qu’à présent, rien que pour le traite- ment des mammites des vaches lai- tières, on estime que près de quatre

tonnes d’antibiotiques sont utilisées par année (Schällibaum, 1990).

L’enquête présentée ici avait pour objec- tif d’obtenir des informations sur l’utili- sation moyenne, le but (traitement, pro- phylaxie) et le genre d’antibiotiques utilisés en analysant les enregistrements prescrits concernant l’utilisation d’anti- biotiques en 2003 et 2004.

Collecte des données

Les collaborateurs du Service d’inspec- tion et de consultation en économie lai- tière (SICL) ont copié les journaux des traitements de 2003 et 2004 au cours d’une enquête représentative (taille des exploitations, régions, systèmes d’ex- ploitation) et les ont envoyés à la station de recherche Agroscope Liebefeld-Po- sieux ALP. L’attribution des exploita- tions aux différentes régions et cantons s’est faite sur la base des données structurelles agricoles 2002 de l’Office fédéral de la statistique (OFS). Les ex- ploitations retenues devaient répondre aux exigences suivantes: l’hygiène de la mamelle devait être moyenne (soit, en 2003, 200 000 cellules au maximum par millilitre de lait dans les analyses du contrôle de qualité du lait); l’exploi- tation devait compter au moins quinze vaches et un seul vétérinaire, puisque l’utilisation d’antibiotiques est suppo- sée dépendre beaucoup du vétérinaire du troupeau; le rapport entre exploitations bio et exploitations conventionnelles devait être conforme aux statistiques;

l’exploitation ne devait pas participer à l’essai Orbeseal (en 2003, la prépara- tion n’était pas encore officiellement autorisée); les responsables d’exploita- tion devaient donner leur accord par écrit pour la collecte de données.

S c h w e i z e r i s c h e E i d g e n o s s e n s c h a f t C o n f é d é r a t i o n s u i s s e

C o n f e d e r a z i o n e S v i z z e r a C o n f e d e r a z i u n s v i z r a

Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP Directeur: Michael Gysi • www.alp.admin.ch

Antibiotiques utilisés en production laitière en 2003-2004

W. SCHAEREN, Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, Schwarzenburgstrasse 161, 3003 Berne E-mail: walter.schaeren@alp.admin.ch

Tél. (+41) 31 32 38 418.

@

Résumé

Jusqu’à présent, l’utilisation d’antibiotiques en production laitière n’a fait l’objet que de vagues estimations. L’objectif de cette étude était d’obtenir des informations fiables sur la quantité moyenne d’antibiotiques et le type de produits utilisés. Cette évaluation, à partir d’enregistrements ef- fectués dans un choix représentatif d’exploitations de production laitière en 2003 et 2004, indique que l’utilisation d’antibiotiques en production laitière semble avoir nettement diminué au cours des 10-15 dernières années. En moyenne, on a enregistré 83 traitements antibiotiques pour 100 vaches par année. Près d’un tiers des vaches ont été taries avec des antibiotiques et, pour un quart des vaches, 1,2 quartiers ont été trai- tés par année, en moyenne. Cependant, de très grandes différences ont été observées entre les exploitations quant au genre et au nombre de traitements. Le choix des substances utilisées devrait dépendre avant tout du vétérinaire. Les enquêtes et monitorings actuels ou à venir de- vraient permettre de fournir des données plus précises au sujet de l’utili- sation d’antibiotiques en médecine vétérinaire. En production laitière, la quantité d’antibiotiques utilisés pour la protection du pis devrait pouvoir encore être diminuée.

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A ALP, les données ont été saisies par un spécialiste (responsable d’essai) dans un tableau Excel. Ensuite, les données ont été rendues plausibles (traitements, désignation des médicaments) et com- plétées dans la mesure du possible. Le nombre de relevés non utilisables a pu ainsi être ramené au-dessous de 2%. La plupart du temps, les données sont ins- crites dans les journaux de traitements par les responsables d’exploitation et non par les vétérinaires, les indications concernant la quantité utilisée et la fré- quence des traitements étant le plus souvent lacunaires. C’est pourquoi les traitements concernant les veaux n’ont pas été inclus dans les évaluations.

L’approbation des chefs des SICL con- cernés a été générale, mais tous n’ont pas participé à l’évaluation. Au lieu des 130 exploitations prévues, seules 76 ex- ploitations ont pu être examinées. Le nombre d’exploitations participantes prévues pour chaque canton est indiqué dans la figure 1.

Résultats

Nombre de traitements très différent

selon l’exploitation

Des données relatives aux 76 exploita- tions qui ont pris part à l’évaluation fi- gurent dans le tableau 1. Pour diffé- rentes raisons, les exploitations ne correspondaient pas exactement à la

Fig. 1. Origine régionale des exploitations, types de production et comparaison du nombre d’exploitations évaluées par rapport au nombre d’exploitations représentatif sur le plan statistique.

0 5 10 15 20 25 30

conventionelle bio inconnue prévue

Nombre d’expoitations par canton

BE LU SG FR ZH VD AG TG GR SZ VS SO OW BL NE JU AR UR BS TI

NW AI GL ZG SH AI GE FL

Tableau 1. Données des exploitations participant à l’enquête.

nd = non déterminé.

Nombre de vaches Performance laitière/vache Contingent

en lactation (kg/lactation) (kg/exploitation)

Etable à stabulation entravée (n = 55) 18,1 ± 5,2 6662 ± 837 103 000 ± 42 400

Etable en stabulation libre (n = 20) 26,4 ± 11,0 7119 ± 1266 170 000 ± 84 800

Inconnu (n = 1) 30 nd 6300 nd 169 000 nd

Total (n = 76) 20,4 ± 8,1 6777 ± 977 121 000 ± 63 500

Type de production bio classique pas d’indication

9 41 26

Installation de traite machine à traite installation de traite salle de traite avec pot trayeur en lactoduc

24 33 19

Transformation fromagerie consommation les deux pas d’indication

27 47 1 1

Trempage des trayons régulier intermittent jamais pas d’indication

52 8 13 3

Matériel utilisé pour le trempage des trayons laine de bois papier laine de bois + papier pas d’indication

19 53 1 3

Type de nettoyage des trayons humide douche pas d’indication

18 1 57

Tableau 2. Nombre de traitements enregistrés.

Année Traitement

2003 2004 Total

Avec antibiotiques 1228 89,9% 1298 87,9% 2526 88,8%

Sans antibiotiques 129 9,44% 167 11,3% 296 10,4%

Homéopathique 4 0,29% 6 0,41% 10 0,35%

Pas d’indication/pas clair 5 0,37% 6 0,41% 11 0,39%

Total 1366 100% 1477 100% 2843 100%

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moyenne nationale. D’une part, les exi- gences de l’enquête ont plutôt fait choi- sir des exploitations d’une taille supé- rieure à la moyenne et, d’autre part, on a constaté dans la pratique qu’à beaucoup d’endroits, les traitements n’étaient pas toujours consignés complètement ou valablement pour notre évaluation ou encore que certains responsables d’ex- ploitation s’opposaient à la transmission des données.

En tout, les données de 2843 traitements ont été analysées (tabl. 2), avec une uti- lisation d’antibiotiques dans 88,8% des cas. La faible utilisation de médica- ments homéopathiques relevée (0,35%

des cas) traduit surtout le fait que les traitements homéopathiques ne sont souvent pas consignés dans le journal des traitements. Le nombre de traite- ments en 2003 et 2004 étant à peu près identique, pour les autres paramètres, les données des deux années ont été réunies.

Pour un effectif total de 1554 vaches, en moyenne 0,95 ± 0,53 (total) respec- tivement 0,83 ± 0,51 traitement antibio- tique est effectué par vache et par année (tabl. 3).

De très grandes différences sont appa- rues entre les exploitations concernant le nombre de traitements: de 0,13 à 2,71 pour l’ensemble des traitements et de 0,10 à 2,54 pour les traitements anti- biotiques par vache et par année. 36%

(0-97%) des vaches ont été taries avec des antibiotiques pour éviter les mam- mites. Ce motif est aussi le plus fré- quemment invoqué pour l’utilisation d’antibiotiques. Lorsqu’on l’exclut, le nombre moyen de traitements passe à 0,46 par vache et par année. Près de 25% (0-106%) des vaches ont été soi- gnées pour une mammite et ceci sur au moins un des quartiers (1,21 quartier en moyenne).

Comme il fallait s’y attendre, les exploi- tations biologiques ont enregistré moins de traitements antibiotiques que les ex- ploitations conventionnelles (fig. 2). La différence était particulièrement mar- quée pour la protection du pis: 1% de vaches traitées aux antibiotiques dans les exploitations bio par rapport à 40%

dans les exploitations conventionnelles.

De manière générale, les traitements curatifs contre les mammites enregistrés étaient moins nombreux que les pré- ventifs. Toutefois, la différence n’était pas significative du point de vue statis- tique, vraisemblablement en raison du nombre peu élevé d’exploitations éva- luées (p = 0,143).

Outre les problèmes de pis, les maladies liées au vêlage (absence d’expulsion ou

expulsion incomplète du placenta, en- dométrite) et à l’appareil locomoteur tels que panaris, inflammations des jarrets et péritarsites constituaient les principales raisons d’utilisation d’anti- biotiques (fig. 3).

Les préparations les plus utilisées étaient des dérivés de la pénicilline et des aminoglycosides, en combinaison la plupart du temps, aussi bien pour prévenir que pour soigner les mammites (fig. 4). Les autres antibiotiques utilisés

Tableau 3. Diagnostics et motifs les plus fréquents pour les traitements antibio- tiques.

1945 quartiers traités avec des antibiotiques.

229 quartiers traités avec des antibiotiques.

Nombre de traitements avec antibiotiques

Diagnostics Par vache

Ecart- Valeur Valeur

Total % et par type la moins la plus

année élevée élevée

Tarissement/protection du pis 1117 44,2 0,36 0,29 0,00 0,97

Mammite 7681 30,4 0,25 0,24 0,00 1,06

Mammite pendant 282 1,11 0,01 0,02 0,00 0,10

le tarissement

Blessure aux trayons 32 1,27 0,01 0,03 0,00 0,17

Comportement postnatal 151 5,98 0,05 0,06 0,00 0,38

Endométrite 84 3,33 0,03 0,05 0,00 0,29

Panaris 85 3,37 0,03 0,05 0,00 0,29

Gonflement des articulations 17 0,67 0,01 0,01 0,00 0,06

Problèmes d’onglons 17 0,67 0,01 0,01 0,00 0,07

Péritarsite 10 0,40 0,00 0,01 0,00 0,08

Tarsite 5 0,20 0,00 0,01 0,00 0,04

Corps étrangers 33 1,31 0,01 0,02 0,00 0,13

Pneumonie 28 1,11 0,01 0,02 0,00 0,11

Fièvre 19 0,75 0,01 0,02 0,00 0,13

Autres 132 5,23 0,05 0,09 0,00 0,60

Total 2526 100 0,83 0,51 0,10 2,54

Fig. 2. Fréquence d’utilisation des antibiotiques dans les exploitations de production conven- tionnelle ou biologique.

0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2

Bio (n = 9) Conv. (n = 41) Pas d'indic. (n = 26) Produits de tarissement Mammites Tous les traitements

Traitements par vache et par année

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étaient la céfalosporine, la polymyxine, des macrolides et des chinolones.

L’éventail assez large des substances employées laisse supposer que les vété- rinaires ont plutôt agi au cas par cas lors du traitement des infections.

Discussion

L’augmentation du nombre de germes résistants, des multirésistants en parti-

culier, liée au développement limité de nouveaux antibiotiques, est devenu un sérieux problème médical au cours des dernières années. Les médicaments vé- térinaires contenant en partie les mêmes matières actives qu’en médecine hu- maine, l’utilisation thérapeutique et pro- phylactique des antibiotiques pour les animaux de rente est susceptible d’avoir un impact sur la résistance en médecine humaine. Différentes études ont en effet montré que la résistance aux antibio- tiques en médecine humaine représente

le principal facteur de risque pour le développement de résistances (Gaynes et Monnet, 1997; Koordinationsgruppe antibiotikaresistente Mikroorganismen, 1999; Standing Medical Advisory Committee. Sub-Group on Antimicro- bial Resistance, 1998; Voss et al., 1994).

Ainsi, dans les pays industrialisés par exemple – qui possèdent en général un meilleur suivi médical et thérapeutique (compliance) –, les souches résistantes sont plus rares que dans les pays moins développés (Harrison et Lederberg, 1998).

Pour développer et évaluer des straté- gies ainsi que pour lutter contre l’aug- mentation de la résistance, en dehors de la surveillance de cette dernière, il est indispensable de posséder des don- nées sur l’utilisation des antibiotiques.

En médecine humaine comme en mé- decine vétérinaire, les programmes de surveillance des résistances existent ou sont en cours d’élaboration (Lederger- ber et al., 2005), tandis que les données sur l’utilisation des antibiotiques font actuellement défaut.

Pour interpréter correctement les résul- tats de cette enquête, il faut considérer que l’évaluation se base d’une part sur la déclaration volontaire des produc- teurs de lait (les traitements sont sou- vent consignés par les exploitants et non seulement par les vétérinaires; en outre, la participation au sondage n’est pas obligatoire) et d’autre part sur un petit échantillon d’exploitations, qui de plus n’est pas totalement représentatif sur le plan statistique (taille des exploi- tations, disposition à transmettre des données, répartition régionale). Il faut donc partir du principe que les résultats sont relativement imprécis, sachant que, au début de l’enquête, il n’était pas pos- sible d’obtenir des données d’une autre façon. Malgré ces réserves, les chiffres semblent assez plausibles, par exemple les données relatives à l’incidence des mammites et de leurs traitements ou à la fréquence des autres diagnostics concordent avec celles de précédentes enquêtes (Stärk et al., 1997).

Sur la moyenne des deux années, 36%

de vaches ont été taries en utilisant un produit pour la protection de la mamelle et 25% des vaches ont été traitées sur un quartier au moins en raison d’une mammite. Ces deux problèmes ont été les principales applications pour les an- tibiotiques. Une partie au moins des antibactériens utilisés pour protéger le pis pourraient être remplacés à l’avenir par un tarissement sans produits de protection de la mamelle ou sans taris- seurs internes (Berry et Hillerton, 2002;

Schaeren et Maurer, 2005).

Fig. 3. Répartition des antibiotiques utilisés. Selon les causes de maladie et selon le vétéri- naire, les antibiotiques utilisés diffèrent grandement.

0 10 20 30 40 50 60 70

Produits de tarissement (n = 1123) Mammites (n = 960) Autres traitements (n = 641)

Pourcentage par rapport aux traitements

Pénicilline

CloxacillineAmpicillineAmoxycilline Nafcilline

CéfalsporinesPolymyxine Aminoglycosides

GentamycineNéomycine

SreptomycineKanamycineMacrolides LincomycineChinolones

SulfonamidesTrim éthropines

TétracyclinesRifamycines ClioclinolInconnu

Fig. 4. Les raisons les plus souvent invoquées pour l’utilisation des antibiotiques sont le tarissement et le traitement contre les mammites et les métrites.

Appareil

locomoteur 5,5%

Appareil digestif 2,1%

Poumon 1,3%

Mise bas 1,3%

Produits de tarissement

44,2%

Utérus 10,0%

Trayons 1,5%

Mammites 30,4%

Autres 3,1%

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Un projet dirigé par l’Institut de re- cherche de l’agriculture biologique (FiBL) examine dans quelle mesure l’utilisation d’antibiotiques peut être réduite pour le traitement d’une mam- mite, par exemple en conseillant et en assistant en permanence les produc- teurs de lait. Dans les exploitations, on utilise aujourd’hui déjà nettement moins de préparations antibiotiques pour la protection de la mamelle (1% des vaches contre 40% précédemment).

Comme souvent aucune indication n’était fournie sur le dosage, la fré- quence des traitements et le genre d’ap- plication, l’estimation n’a pu se faire que sur les quantités utilisées. Si l’on admet que, sans indication contraire, un seul quartier a été traité à chaque fois, la moyenne s’établit à 1,21 quar- tier par mammite soignée. En suppo- sant d’autre part que, par quartier trai- té, trois traitements ont été appliqués, le total atteint environ 3000 doses pour près de 1550 vaches des 76 exploita- tions. Extrapolé à l’ensemble du chep- tel suisse de vaches laitières (2002:

716 027 vaches), ce chiffre s’élève à 673 151 doses par année pour soigner des mammites. Une évaluation de l’uti- lisation d’antibiotiques réalisée en 1990, tirée d’une étude de marché sur le flux de marchandises des médicaments vété- rinaires, indiquait un total de 1 960 000 doses pour le traitement du pis; le recul du nombre de traitements contre les mammites est ainsi net. Selon une en- quête effectuée par Swissmedic en 2004, le poids total des préparations antimicrobiennes destinées aux traite- ments intra-mammaires s’élevait encore à 2830 kg (Swissmedic, 2006), mon- trant que la quantité d’antibiotiques uti- lisée en production laitière a également nettement diminué. La comparaison avec la fréquence des traitements à l’étranger s’avère difficile, les données en la matière étant indisponibles pour la plupart des pays, ou récoltées selon d’autres critères. A titre d’exemple, le pourcentage de vaches taries à l’aide d’un produit antibiotique était d’envi- ron 77% en 2004 aux Pays-Bas et de 20% en Finlande en 2002 (FINRES- Vet, 2002-2003; MARAN, 2004). Dans quelques pays, des produits contenant des antibiotiques continuent d’être re- commandés pour toutes les vaches comme prophylaxie contre les infections de la mamelle.

Dans environ 60% des cas, les médica- ments utilisés étaient à base de péni- cilline combinée à un animoglycoside.

Les autres antibiotiques les plus fré- quents étaient les suivants: la cloxa- cilline, la céphalosporine et l’ampicil-

line. Cette récolte de données étant la première de cette ampleur, il n’est pas possible de déceler une évolution éventuelle dans le spectre des matières actives.

L’entrée en vigueur de l’Ordonnance sur les médicaments vétérinaires (OMédV) en 2004 a permis de réaliser pour la première fois une enquête détaillée concernant l’utilisation d’antibiotiques en médecine vétérinaire. Les premiers projets déjà en cours permettront d’en- registrer aussi bien les quantités d’anti- biotiques distribuées par les fabricants de médicaments vétérinaires que celles qui sont utilisées dans la pratique, par des sondages ciblés auprès des agricul- teurs et des vétérinaires. Les résultats vont permettre d’une part de faire une estimation grossière de la quantité d’an- tibiotiques et d’autres substances actives distribuée et également de la répartition des différentes classes d’antibiotiques selon les types d’application (injections, application pérorale, application intra- mammaire, etc.) et enfin de valider ainsi la fiabilité de différentes méthodes d’en- quête. Ces chiffres devraient également permettre de déterminer plus précisé- ment la part des antibiotiques dans les produits antibactériens utilisés chaque année en application intra-mammaire.

Remerciement

Nous tenons à remercier infiniment tous les responsables d’exploitation qui ont accepté de nous transmettre et d’analyser leur journal de traitements.

Nous remercions également les ser- vices d’inspection et de consultation en économie laitière sans lesquels cette enquête n’aurait pas été possible.

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Zusammenfassung

Antibiotikumverbrauch 2003 und 2004 in der Milchpro- duktion

Zum Verbrauch von Antibiotika in der Milchproduktion sind bisher nur grobe Schätzungen vorhanden. Unser Ziel war es deshalb, mit einer Auswertung der in den Milchproduktions- betrieben vorgeschriebenen Aufzeichnungen zum Antibiotik- umeinsatz aussagekräftige Informationen zum durchschnitt- lichen Verbrauch und der Art der eingesetzten Antibiotika zu erhalten. Die Auswertung der Aufzeichnungen in einer repräsentativen Auswahl von Milchproduktionsbetrieben der Jahre 2003 und 2004 hat ergeben, dass der Verbrauch von Antibiotika in der Milchproduktion in den letzten 10 bis 15 Jahren deutlich zurückgegangen ist. Im Durchschnitt wur- den 83 Behandlungen mit Antibiotika pro 100 Kühe und Jahr durchgeführt. Gut ein Drittel der Kühe wurde mit Antibiotika trockengestellt und bei einem Viertel der Kühe wurden 1,2 Euterviertel pro Jahr behandelt. Damit waren diese An- wendungen mit Abstand die häufigsten Gründe für einen An- tibiotikumeinsatz. Bei der Art und Anzahl von Behandlungen gab es allerdings sehr grosse Unterschiede von Betrieb zu Be- trieb. Die Auswahl der eingesetzten Wirkstoffe dürfte vor allem auch tierarztabhängig sein. Bereits laufende oder ge- plante Erhebungen und Monitorings sollen in Zukunft ge- nauere und zuverlässigere Daten zum Verbrauch von Antibio- tika in der Tiermedizin liefern. Eine weitere Abnahme der eingesetzten Mengen an Antibiotika bei der Milchproduktion ist am ehesten bei der Anwendung als Euterschutz möglich.

Summary

Antibiotic use in 2003 and 2004 on dairy farms

Until now only rough estimations concerning the amounts of antibiotics used in milk production were available. The aim of this study was to get more reliable information on the average quantity and type of antibiotic used on dairy farms by evaluating the stipulated treatment records for milk production farms. The evaluation of the recordings from a sample of 76 farms for the years 2003 and 2004 showed that the amount of antibiotics used in milk production was clearly lower than in the last 10-15 years. On average, 83 antibiotics treatments per 100 cows per year were encountered. About one third of the cows were dried off with antibiotics and in 25% of the cows 1.2 quarters were treated per year, these two indications being by far the main reasons for antibiotics use. However, large differences concerning the kind and number of treatments were observed from farm to farm. The choice of the used antibiotics in a given situation seems to be largely dependent on the veterinarian.

Current or planned evaluation and monitoring should yield more exact and reliable data about the usage of antibiotics in veterinary medicine in the future. Reducing the appli- cation of antibiotics at drying off is the easiest way to decrease the antibiotics amount used in milk production in the future.

Key words: antibiotic usage, animal health, monitoring, cows, milk production.

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