Production de viande en alpaûe
•Les
stationsde
recherches agrono-miques Agroscope mènent
depuis quelquesannéesdéjà
desessaissur
laproduction de viande en
montagne.L'enjeuest
de
déterminer d'unepart
siune telle production est rentable
etd'autre part si le produit
présente quelquetypicité du point de vue
dugoût
susceptibled'être
intégréedansune
démarche marketing.Pour
le
moment,ce
dernierpoint
n'est pasacquis.«Si cet
avantagefait
défaut,les
éleveursdevrontmiser surla
traça-bilité de la
viande, l'imaged'entretiendu
paysage,de
maintiend'une
activité ruraleen
montagneet tout
l'aspectso- cialqui y
estlié»,
expliqueAndré
Chas- sot,d'Agroscope Liebefeld-Posieux.Le chercheur ne
désespèrepas
depouvoir isoler des
marqueurs biolo- giques,comme les
terpènes,particu-liers à la
montagneafin
d'assurer unetraçabilité à toute épreuve. Une
or-donnance fédérale sur les
désigna-tions «Montagne» et «Alpage»
estd'ailleurs
en cours de
consultation et devraitentrer en
vigueurcette
année.Pour ce qui
est desaspectsproductionde viande et rentabilité, la partie
estplus facile.
L'engraissementen
mon- tagne estmeilleur marchéet tout à
fait fiable.Pour la plupart
des races,il
esttoutefois conseillé
de finir
l'engraisse-ment en plaine, là où le
fourrageestplus adapté, afin que les
bêtessoient suffisamment couvertesà
l'abattage.Mais cette
contraintene
péjorepas
larentabilité du
système.Elle
implique seulementune meilleure
collabora-tion entre plaine et
montagne.Durant la période
d'estivage,le
four-ragegrossiersuffit dans
le plupart
des cas.Une
complémentationà
l'alpageest toutefois possible
voire
conseilléepour les
productions intensives com-me le Natura Beef où
l'abattage inter-vient à 10 mois. «Mais cetype de
la-bel
n'impliquepas
obligatoirement le recoursà
desconcentrés.On
peuts'enpasser
si les animaux sont
suffisam-ment
précoces.Par
contre,si on
doity
recourir,il faut
absolumentque
cesconcentrés
soient
accessibles seule-ment aux veaux et pas aux
mères,enles séparant lors de
l'alimentation»,met en
gardeAndré
Chassot.L'ANGUS FAVORISÉ
Un
phénomène surlequelAndré
Chas-sot a
insistéet qui joue en faveur
de l'engraissementen
montagneest
celuide la
croissance compensatoire. Aprèsune
périodede
«vachesmaigres»,un bovina la
capacitéde
rattraper sonre-tard si on lui donne à
nouveau unebonne
alimentation.Si les
conditionsde
pâturene
sont pasoptimales durantune période, l'éleveur n'a rien
àcraindre et peut attendre
qu'elles s'améliorent. L'engraissementde la
bê-te
n'estdoncpas
compromis.Autresujetplussensible:celuidesraces.
Selon les études d'Agroscope, seule l'An- gusest
taillé pour
pouvoirêtre
fini sur l'alpage.Il
convientdonc
particulière-ment pour le Natura Beef. Les
autresraces
demandentà ce que les
bêtessoientdescendues enplaine.Leschiffres
sur
lesprimiparesmontrentégalementque les
Hérens s'en sortentmieux
du pointde vuede
l'accroissementen
hiver que les Limousinsdontles mèrespèsent pourtantle
doubleque leurslointaines cousinesvalaisannes.Surl'alpage,la
dif- férenceen
faveurdu
Limousinn'estpas énorme.Pour le
poidsvif à
l'abattage, l'avantage està'ia FI (Li x RH) et
pourla
chamureau
Limousin. 'Leschercheurs