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LE DERNIER MOT SUR LES ORIGINES LEVANTINES D'ANDRE CHENIER:

SA GRAND" MERE NEE MAMAKY DE LUSIGNAN

Par Livio Amedeo Missir, Bruxelles

Avec 1 Planche

Les Precedents

1. II y a 100 ans, un neveu de Chenier, Gabriel de Chenier, en publiant les

Oeuvres poetiques d'Andre de Chenier (Paris, 1874, tome 1, page XLIX),

disait que la mere du poete, Elisabeth Santi Lomaca, "descendait par sa mere,

de I'illustre Lusignan". Deux ans plus t6t, M. Becqnde Fouquieres, en publi¬

ant, pour la premiere fois, les Oeuvres en prose d'Andre Chenier (Paris,

1872, page IX), avait dejä affirme que Madame Chenier "appartenait ä la fa¬

mille Santi-1'Homaka, issue de I'illustre de Lusignan".

Le dernier biographe de Chenier, Gabriel d'Aubarede, dans son Andre

Chenier (Paris, Hachette, 1970, page 23), en synthetisant tout ce qui a

ete ecrit depuis sur 1' ascendance lusignane du poete, dit:

"Madame Chenier aurait eu pour lointaine aieule la "derniere

princesse de Lusignan qui avait regne sur I'fle de Chypre". Son

pere, Antoine Lhomaca, aurait epouse en premieres noces "une

Smyrniote, descendante des Cornaro de Lusignan".

2. Geraud Venzac, le biographe de "La jeunesse d'Andre Chenier" (Paris,

Gallimard, 1957), en publiant une etude sur le "Retour "a T'ascendance grecque

d'Andre Chenier" (in Revue d'Histoire Litteraire de la France, 57e. annee,

NO 2. avril-juin 1957, page 177), ecrivait sur ce point:

"Resterait l'aspect ici tres secondaire de la question: la descen¬

dance des Lusignans. Bien qu' au premier abord elie paraisse

elie aussi invraisemblable, il faut se rappeler que, de Chypre,

les descendants des Lusignans vinrent tres tot vivre ä Smyrne et

ä Constantinople. La parente avec les Lhomaca s'expliquerait sans

peine. Mais elie les relierait en ce cas ä des Lusignans tres de-

chus, et non pas aux prestigieux rois chretiens de Jerusalem et

de Chypre, ä I'illustre maison d'histoire et de legende des Me-

lisande et des Bohemond."

Du reste, pour Venzac ("La jeunesse" etc. op. cit., page 76), "on ne voit

vraiment pas ce que (1' ascendance lusignane du poete) expliquerait ni dans

le caractere ni dans l'art d'Andre Chenier".

3. Mais alors, nous demandons-nous, pourquoi cette polemique sur 1' ascen¬

dance "grecque" ou non-grecque d'Andre Chenier qui ne cesse d'alimentär

I'histoire de la litterature frangaise depuis que Regis Delboeuf, par sa "Con¬

ference sur les Origines d'Andre Chenier", faite ä la Societe Litteraire de

Constantinople le 26 novembre 1904, et publiee la mfeme annee ä Constantino¬

ple meme sous forme de petite brochure, a fait connaStre in extenso les actes

des registres paroissiaux ainsi que les pierres tombales conservees en I'e¬

glise St. Pierre de Galata ä Constantinople (Senpiyer Kilisesi, Kuledibi 44,

(2)

206

Tophane, Istanbul) prouvant qu'Elisabeth Santi Lomaca etait catholique ro¬

maine de Pera, done non pas "grecque"mais latine d'Orient?

Les etudes complementaires piibliees par Eugene Dalleggio d'Alessio (notam¬

ment "L' ascendance maternelle d' Andre Chenier ä Chio et ä Constanti¬

nople" ln~Echös~d'"^ÖrientVT7~XXVr,~i92^

{"La vie eti' oeuvre d'Andre Chenier Jusqu'ä la Revolution", Paris, Droz,

19361 auraient du suffir, si besoin en etait, pour clore la polemique.

II n'en a rien ete. Le pere Venzac, apres s' etre moque de la "Tribu le-

vantine" des Lhomaca ("La Jeunesse, etc. op. cit., page 47 ä 58), publie

une defense grandiloquente de 1' ascendance "grecque" d'Andre Chenier - ä

laquelle il prSche le "retour" - et s'efforce, en ayant recours a des hypo¬

theses fondees sur des calculs chronologiques ou sur la beaute de l'archipel

de l'Egee, de demontrer que non seulement la mere d'Andre Chenier est

grecque des Cyclades

"Enchantement des Cyclades!

En quel pays du monde trouverait-on cette feerie? la mer et le

ciel et les lies nulle part ne se marient avec cette gräce.

La brise marine adoucit en ces lieux 1' ardeur d'un soleil qui,

partout ailleurs en Grece, incendie l'interieur des terres ..."

(op. cit. p. 27),

mais que meme son ascendance lusignane n'est autre qu'une simple legende.

Du reste, ainsi que 1' aurait ecrit en 1886 un pritre carcassonnaiis depuis

longtemps fixe ä Smyrne, "ou' vivent les derniers Lusignans", les Lusignans de Smyrne ne constituent- ils pas "une veritable affiliation de bsindits et d'es-

crocs" "dont il n'y a pas gloire actuellement de se recommander"? (Ven¬

zac, op. cit., p. 75, note l)

4. En 1958 Jean-Marie Gerbault, dans son Andre Chenier paru dans la col¬

lection Ecrivains d'hier et d'_aujourd^hui chez Pierre Seghers, ignore, il est

vrai, 1' ascendance lusignane de Chenier. Par contre il est acquis, honnete-

ment, ä son ascendance latine. Voici ce qu'il dit d'Elisabeth Santi Lomaca:

"La voici tombee de son piedestal: pas grecque pour deux sous,

mais Levantine! Desordonnee, indolente, depensiere. N'aimant

qu'un seul de ses fils, et naturellement pas Andre, mais le tur¬

bulent et vaniteux - vaniteux comme eile! - Marie-Joseph.

Quant au salon, permettez! un petit logement bien modeste de la

rue Culture-Sainte-Catherine, au Marais. Un bric-ä-brac he-

rite du pere Lomaca, trafiquant chez Ies Turcs, quelques tableaux

mythologiques, signes Cazes - mais Cazes le fils, peintre sans

talent... Et dans cette ambiance mediocre une petite femme un

peu grasse qui s'habille ä I ' ottomane, turban blanc, aigrette noire,

pour danser devant ses invites les danses sensuelles de l'Orient."

(ib. page 59).

Ascendance latine? D* accord, mais levantine! On est loin de la sobriete

par laquelle le Grande Dizionario Enciclopedico italien, publie par l'UTET

de Turin la meme annee 1958, ätfirme ä 1' artiele Chenier (peut-etre pour

des raisons evidentes s'agissant d'un dictionnaire encyclopedique italien) que

"Elisabetta Santi-Lomacka (era) non greca d'origine, come il poeta

pretendeva, ma latina; dunque non sangue greco scorreva nelle sue vene,

ma soltanto una fede, una volontä di essere greco."

(3)

\\7\\'

FR. THOMAS MARIA MAlslAC lll

CUIEWIS

AN. 1701 , KL, A P I 0 VT ,

Le grand theologlen dominicain du XVIIIe. siecle

Fr. Thomas-Marie Mamachi

(1713-1792)

frere d'Arghiri Mamachi de Lusignan (Scio 1715- prob.

Scio peu apres 1729), prob, premiere epouse d'Antonio

Lomaca, grand-pere du poete Andre Chenier.

(portrait peint par Guglielmo Ewing, Rome, galerie

des maitres du Sacre Palais au couvent de

Sainte-Marie-sur-Minerve, 1897)

(4)
(5)

Les MAMACHIde LUSMAJJ de SCIO , de S.ffRNE et de COMSTAilTIN'JPIE Tableau recapitülatif n° I

III

cpt Louis ler de Savoie

LUSIGNAI^roi de JöruBalera, de Chypre et d'Armenie

etabli en aoQt 19 f4 et com¬

plete en aoüt l^J^ par Livio (1374-1432)

MiBBir -Reggio Mamachi de Lusignan

PHEBUS LUSIGNAN Sire de Sidon, Warechal d'Armenie et Ambassadeur,

öp. leabelle Babin en öirope, de son frere Joan II.

JACQUESII, roi de Lusignan

ep. Catherine CORNARD,''reinede Ohypre"

HUGUSSde Lusignan en 2) Äp. ... de Placoton

JACQUHTTEde LUSIGNAN ELEONOREde LUSIGNAN äp. Don Gil Mony Velasquoi

LUCRECEde LUSIGNAN 6p. Olivier FLATRE

NICOLASde LtKIGNANfvauf. il est noBBjÄ, avant l'oecupation ottomane de Chypra, f (Eveque de Pamagouste avec le nom de Mamachi ler")

n Don THOMASMAMACHIde CARDOUa

Maitre de la Chambre de Philippe IV d'Eapa^ne

VII

nil

J on NIHi^LAS CARDOMA laitre de la Chambre du Roi d'Sspa^e

ZACHARIEI JACOtlESMAMACHIfHamifleuB Zacharia) qui emigre ä Soio

6p ?

ISouB le nom de *'.ZacariaB de Cardona " il sert le roi d'Espa^e "en la batalla naval ceroa de la persona de don Juan de Cardona, general

I de laß galeras de Sicilia"

Ion NICOLASMAMACHIde CARIONä

Maitre de Ia Chambre de Philippe IV d'Espagne

ACHI IMagnifiouB Jacobus Magnifici Zacharias )

6p. Tomasina Tinoni, fille du Dr. Vincent Timoni, mädecin du aultan Mourat IV (1611-1640)

^p. an prem. noces Georgette Timoni

I '

liOMINI^lIF: fispectßur des Douanes

• Orietta "hibini 1

■MfcRIA ep. le Comte Raphael Baizarini

ZAGHARIEII JACQUESMAMACHI, Drogman de Ip. ea secondeB noceB Hollande ä Mar(juka Soffie tt i

Sn^yrne en I705 avec b^rat

MARU MAMACHI äp. Antonio Caatelli

1 MANOLAKIMAMACHI

APOLLONIA 6p. Michele

GiuBt iniani

DHESPINA1 äp. Giacomo Giustiniani

I --f 1 '

ELISABETH Doa NIQQUS Ghav. VINCENT TORACA

6p. Andrea prStre du dio- CommiBsair« dee ga- Qp.,Pantaleone

Giuetlniani cäsa d« Scio läres ^^gs^o

äp.Marie—Anne de

^•^* Boullay Vve Latil

1 1

FRANCOIS~XAVIER CATERINA religieux d.«

la Compaq ie de Jesus

iiJTONIO I FRAHCOIS en religion Pere THOMAS MARIEMAMACHI, dominicain

( ARQHIRI prob.

äp. Antoine Lomaca,d ' oü la mei-e d'Andre Ghänier

äp. Maria Guiducci äp. Gio.

Batt ista Cochino

I

ANDREA PAULINE

+ "aBTyjB äpJ.)Marie Vitalis

2)Harie Spilioti I

r

• ~i —

y^DHONI lOMEmcO 1 ANTONIO

>IAHOUERITE eh r.ligion Soeui LouIe dj. Gonzague, upBuJIine

■TRiN-BAPTTSTF.SERONIMA + on bae age

1 j>7ij;TpQj:

Drogman de

Q^-RDfiJMA äp. Vinoant Pr»no#, ep. MaTCOpoli

^iJieta Corpi eo 2) Feliciana de

Stefani NICOLAS

J—

MARIA I ( ~r

PAJgALHQNp MAROIHfA MARIA äp. Francesco

Corsi

+prob. +prob.

bas äge bae äge äp.Corep8ima +prob.

Oiocagioglu bas ige

Lieutenant + d'artillarie prob, tue en dual bas äge par le due de Montmorency

»lAHIA +prob.

bas ige +prob.

bas a^e

QRIETTA ou URSULA

JACQUESII äp. Marie Deorco

ELISABCTH

^p. Numa Nestor de la Plächelle,

«ärognian de Prance

NICOLAS

^ bas age

MARIS ROSE CATHERINE

■•TT) ,ep. I

Baldi Jean]

—1

AMTOIHE ANNA

(Matrina (Matrlna Elisabeth Catherine Petri Lomaca) Petri) äpt Anna Vitali 6p. Qerolano

Raggio a. B.

ANDREAMAMACHI

llADliLEINE DOMINIOOT:

[Patrini , : . . ^ (PatrinuB Antcnius et „ 4.- * Maria Lo,«c.) Baptist.

6p. Jean * Dapei

I I

HTGOLAR URSULE (Patrini Joannes Coohinc^

Maria Lonaca) 1

I '

PIETRO II äp, Antoinette

Bargigli

I '

CAI^XJÜ

*P-Jaoob de Manuel (»1-

^i«» aux msBir)

i

MARU CUIRi;

4- s.a.

2iusep- ntunOr

vich SYLVIE

+ ä 16 ans Sans alliance

JACQUESIV Dcogman de Toecane

äp. Marie-Albert ine Albart i

T f tJNONCIATION

p. Simon-Clämi JOSEPH

äp.Victoire- ^P«Simon-Cläment Cäsare BtiBsetii Roux

1—] r

■fEAN OAETAN. SILVIE

+prob. +4 29 ana +prob.

en baa ige aans alliance an baa ige

^ll

HARIS-ALEKANDRINE prob, en bas äge

AUGUSTE

dernier 4eB MAMACHI de LUSIG4AN äp.t*olixane Pauline loanou aree qui s'äteint Ä Bournabat (Smyrne) »n 1941 i !•

nom des «AMACHIde LUSIGNAN

CHARLES

+ I

bas äga

Lä^e»de ; a.s. avec auccBBSion Bans sucoaesion Bans alli*"°®

(6)

m

(7)

207

5. Qu'ä cela ne tienne. Le dernier biographe de Chenier, Gabriel d'Aubarede,

ecrit encore, en 1970, que "l'origine hellenique, au moins partielle (d'An¬

dre Chenier), ne nous parait plus pouvoir aujourd'hui etre contestee" (op.

cit., page 23).

L' escalade est ä son comble. L'origine "grecque" d'Andre' Chenier est finalement devenue, avec M. d'Aubarede, "hellenique. De la "grecite" otto¬

mane - sur laquelle nous pourrions marquer notre accord, Elisabeth Santi-

Lomaca etant certainement une latine d'Orient (levantine) grecisee dans la

lEingue et dans les moeurs ainsi que I'etaient tous les latins^' (Drient de Con¬

stantinople - dits "perotes" - , on est carrement passe ä 1' "hellenisme"!

6. Enfin, dernier hommage ä un proverbe levantin voulant que "tout Grec

soit orthodoxe" (ou "Tout orthodoxe, Grec"; "Pas orthodhoxos Ellin" ), malgre

les actes paroissiaux de I'eglise dominicaine et latine de St. Pierre de Ga¬

lata, il fallait, pour certains biographes, qu'Elisabeth Santi Lomaca soit non

seulement "grecque" ou "hellene", mais egalement orthodoxe.

C'est ainsi que Jean Fabre, dans son "Andre Chenier, L'homme et l'oeuvre"

(Paris, Hatier-Boivin, 1955, page 8), affirme que

"Elisabeth Chenier (etait) grecque au point d'exiger ä sa mort

une sepulture selon les rites orthodoxes, hors du cimetiere

commun d'Antony",

mais il lui fait gräce de son ascendance lusignane.

En effet, quelques lignes plus haut, il ecrit:

"Elisabeth avait perdu tres t6t sa mere, une catholique originaire

de Raguse, qui pretendait descendre des Cornaro de Lusignan, les

prestigieux dynastes de Chypre".

7. Mais laissons de cote les Lomaca, cette famille venue "de Chio au XVIIe

siecle, d'origine indecise, peut-Stre catalane, mais de religion catholique

- comme l'ecrit toujours, en se contredisant, M. Fabre (ib. ) - qui avaient

fonde ä Galata une dynastie d'antiquaires et de joailliers". Nous nous re-

servons d'etablir une genealogie de cette famille, d'origine non pas cata¬

lane mais probablement polonaise, qui a donne non seulement des antiquaires-

joailliers "trafiquants" au commerce internationEil des XVIIe. et XVIIIe. siec¬

les, mais aussi des drogmans ä la France, des procureurs de la Magnifica

Communitä di Pera, des drogmans ä la Cour du Sultan, au moins quatre je-

suites ä l'Eglise catholique romaine, un charge d'affaires de Pologne a Con¬

stantinople, etc.

Et venons-en aux Lusignans.

8. On trouvera a I'Annexe I le texte de la lettre que Gustave Amic, arriere

- petit-fils de la soeur de Mme de Chenier, adressa a Mme veuve Gabriel de

Chenier le 10 decembre 1883, teile qu'elle a ete publiee aux pages 300 et 301

du livre de M. d'Aubarede.

C'est a partir de cette lettre, que Venzac a definie "extravagante" (art.

cit. page 168), et qui est en tout cas posterieure aux premieres references

connues a 1' ascendance lusignane de Chenier (1872 et 1874), qu'ont ete pour-

suivies Ies etudes sur cette question. C'est cette lettre qui apporte quelques

lumieres sur la tradition lusignane qui aurait toujours existe, par Ies Lomaca,

chez les (demi-) cousins germains des Chenier, les Amic, dont est issu l'histo¬

rien et president de la Republique Franqaise Adolphe Thiers. A 1' Annexe II figure

le texte des reflexions faites par M. Dimoff (op. cit., pages 26 et 27)

sur cette tradition lusignane.

(8)

208

9. Les actes que, depuis, nous avons retrouves dans les registres paroissiaux

de St. Pierre de Galata, nous permettent de ne pas insister sur l'interpreta¬

tion des donnees genealogiques contenues dans cette lettre, lesquelles, nous

1' admettons bien volontiers puisque celui qui ecrit relate de memoire des faits

datant de 100 ä 150 ans, ne sont pas extremement precises.

Quoiqu'il en soit, il en resulte d'une maniere irrefutable qu'il existait, chez

les Lomaca, une tradition d'apres laquelle les Lomaca etaient non seulement

apparentes aux Lusignans de Chypre, mais qu'Elisabeth Chenier, nee Santi

Lomaca, en descendait. L'existence d'une teile tradition est vraie ä ce point

que:

1° Elisabeth Lomaca snobait sa demi-soeur Marie Amic, nee Lomzica,

grand'mere du futur president de la Republique Fran9aise puisqu'ei¬

le - Marie Amic - etait issue d'une autre mere (Elisabeth Petri,

seconde femme d'Antoine Lomaca, pere d'Elisabeth Chenier) (cf.

Venzac, op. cit. page 73 "orgueilleuse de son origine ... eile

traitait quelquefois sa soeur, Mme Amic ... avec un peu trop de

fierte");

2° Adolphe Thiers, "etant sous-secretaire d'Etat, voulut" (malgre

le fait que sa grand-'mere ne descendait pas d'une Lusignan)" faire

valoir la parente Lomaca-Lusignan pour changer de nom et prendre

celui des Lusignans. II en fut dissuade par son intime copain Mignet,

car celui de Thiers etait dejä celebre." (cf. lettre de Gustave Amic,

reproduite ä 1' Annexe I. )

10. Malgre nos recherches dans Ies registres paroissiaux des trois plus an¬

cienues paroisses de Constantinople (Ste. Marie Draperis, St. Pierre et St.

Antoine), nous n'avons pas pu retrouver l'acte de bapteme d'Elisabeth Santi

Lomaca. II n'est pas exciu qu'un tel acte se trouve, peut-etre, dans les re¬

gistres paroissiaux de Ia cathedrale latine de Scio (Chios, en Grece) si, comme

il est dit explicitement dans divers actes paroissiaux de Constantinople, publies

par Dimoff, les Lomaca sont originaires de cette Ile. Les echanges entre Scio,

Smyrne et Constantinople etaient en effet tres nombreux et beaucoup de sciottes

(comme les Reggio, Ies Giustiniani, les Lusignans, les Dapei, les Bavestrelli,

Ies de Portu, les Castelli, les d'Andria, Ies Corpi, les Timoni, Ies Tubini, Ies

Raffaelli, etc. ) se depla9aient constamment entre ces trois centres importants

de l'Empire Ottoman.

Les plus anciens registres paroissiaux latins de Smyrne ne datant par ailleurs

que de 1799 (ceux de I'eglise de Ste. Marie Rotonde de Bournabat, en turc Bor¬

nova), aucune recherche ne serait possible de ce cote au cas ou' les registres

de Scio ne permettraient pas de retrouver l'acte de bapteme d'Elisabeth Santi

Lomaca.

11. Pour nous la parente Lomaca-Lusignan etait certaine.

II existait en effet une donnee concrete prouvant que, dans la necessite, un

parent de Scio, vivant ä Paris, etait intervenu en faveur de son arriere-petit-

neveu - Andre Chenier - pour lui permettre d' acceder ä un poste de cadet-

gentilhomme, reserve aux jeunes nobles.

II s'agissait du chevalier Vincent Mamaky de Lusignan, ancien commissaire

des galeres du roi ä Marseille, ecuyer de main de Ia reine Marie Leszinska,

Chevalier commandeur de 1' Ordre de Saint-Lazare de Jerusalem, etc. dont

la noblesse avait ete reconnue par Lettres patentes de Louis XV en 1721 et

qui vivait alors ä Versailles. On trouvera ä 1' Annexe III Ie texte du

(9)

209

certificat de noblesse delivre le 25 juin 1781 ä Andre Chenier par son arriere-

grand-oncle Vincent Mamaky de Lusignan.

Vincent Mamaky de Lusignan n'etait pas, comme le dit d'Aubarede(op. cit.,

page 58) "un cousin Lusignan deniche fort a propos et qui voulut bien attester

que le postulant etait "noble d'ancienne extraction"". C'etait le propre grand-

oncle d'Elisabeth Santi Lomaca, ainsi >^'il resulte du tableau genealogique

i-ecapitulatif des Mamaky de Lusignan qui figure a 1' Annexe IV.

D'apres ce tableau, Elisabeth Santi Lomaca etait la petite- fille de Dominique

Mamaky de Lusignan, inspecteur de la douane fran9aise a Smyrne en 1749, demi-

frere (aine) du chevsdier Vincent Mamaky de Lusignan, et Ia fille d'Arghiri

Lomaca, nee Mamaky de Lusignan, fille dudit Dominique et niece du chevalier

Vincent, soeur du celebre theologlen dominicain du XVIIIe. siecle, le pere

Thomas-Marie Mamachi dont on trouvera la biographie, entre autres, dans la

derniere edition de I'Enciclopedia Cattolica (cf. Planche).

Les Preuves

12. Une preuve ecrite de la parente Lomaca-Lusignan existait depuis longtemps,

mais eile avait echappe ä I'attention des historiens.

II s'agit de la reference a "Mr. de Lusignan, mon grand oncle, qui m'a

assure avoir fait ses Etudes avec vous" faite par Marie-Joseph, le frere de

Andre Chenier, dans sa lettre de fevrier 1778, adressee a Voltaire (cf. Vol¬

taire, Correspondance, ed. by Theodore Besterman, Geneve, 1953 - 1965, t.

XCVIII, page 88 n° 19888), dont nous joignons Ie texte ä 1' Annexe V. (l)

N'insistons pas sur "grand oncle" au lieu de "arriere-grand-oncle". Marie-

Joseph Blaise de Chenier avait alors 13 ans et Andre 15. A cet äge il est dejä

difficile de faire une difference entre "oncle" et "grand-oncle" et si Marie- Joseph l'a faite c'est parce que, entre lui et son "grand-oncle" il y avait ex¬

actement 67 ans de difference, Ie chevalier Vincent Mamaky de Lusignan etant

ne ä Scio le 23 octobre 1697. II avait done quatre-vingts ans lorsque Marie-

Joseph de Chenier ecrivait ä Voltaire: un grand bei äge pour qu'il apparüt ä

son arriere-petit neveu au moins en tant que "grand-oncle".

Ensuite, Marie-Joseph dit ä Voltaire que son grand-oncle a fait ses etudes

avec lui. C'est evident: Voltaire a etudie, tout comme le jeune Vincent Ma¬

maky de Lusignan, de Scio, au college Louis-le-Grand ä Paris! Cf. a ce sujet

les doeuments publies par Charles Galassi in "La maison des Lusignans d'Outre-

Mer", Paris, Ed. Laumond, 65 rue Fb. St. Denis, 1974, page 206.

""ifest regrettable que I'editeur de Ia correspondance de Voltaire n'ait rien

dit, dans ses commentaires, au sujet du chevalier Vincent "because, ainsi que

me l'a ecrit Theodore Besterman Ie 31 Janvier 1975, a rapid search failed to

identify him".

13. Restait ä prouver la parente Lomaca-Mamachi (ou, d'apres une graphie

plus adaptee ä la phonetique francaise, "Mamaky") sur la base d'actes tires

des registres paroissiaux de St. Pierre de Galata ou d'autres paroisses la¬

tines de Constantinople.

Cuatre actes de bapteme figurant aux nOs 2, 4, 5 et 7 de 1' Annexe VI dont

l'original a ete etabli le 6 avril 1974 par le P. Carotenuto, vicaire-delegue du

Vicariat de Constantinople, prouvent la parente tres proche des Lomaca avec

(1) Nous tenons ä remercier ici M. Charles Wirz, conservateur de I'institut

et Musee Voltaire de Geneve qui a bien voulu nous faire connaitre cette refe¬

rence.

(10)

210

les Mamachi (de Lusignan) (sur l'identite Mamachi de Lusignan cf. notre

etude "Les Lusignans de Scio, de Sniyrne et de Constantinople, dits Mamaky

de Lusignan" presentee au 12e. Congres International des Sciences Genearo-

gique et Heraldique, Munich, septembre 1974).

En effet des membres de la famille Lomaca sont parrains äu bapteme des

quatre enfeints suivants d' Andre Mamachi, dont - suivant toute probabili te -

la soeur Arghiri a epouse en premieres noces Antoine Lomaca, pere d'Elisa¬

beth Chenier:

Antoine Mamachi dont la marraine est Elisabeth Petri Lomaca,

la seconde femme d'Antoine Lomaca (ou pretendue mere grecque

d'Andre Chenier);

- Madeleine Mamachi qui a comme parrains deux membres de la

famille Lomaca, Antoine (le pere d'Elisabeth) et Maria Lomaca

la future Madame Amic, ägee alors de 17 ans);

Dominique Mamachi qui a comme seul parrain ( Jean-)Baptiste

Lomaca (frere de Maria Lomaca Amic et demi-frere d'Elisabeth

Chenier), le futur drogman du general de Menou en Egypte (Ven¬

zac, "La jeunesse" etc., page 54);

Ursula Mamachi dont la marraine est, en 1762, encore Maria

Lomaca, la future Madame Amic. Son parrain est Jean-(Baptiste)

Cokino ou Cocchino.

Enfin, au bapteme d'un autre enfant d'Andre Mamachi, Anna Mamachi

(la future Madame Reggio, mere de notre trisaleule), assiste, en 1752, en

tant que marraine, Catherine Petri, probablement soeur ou proche parente

d'Elisabeth Petri, seconde femme d'Antoine Lomaca.

14. Quelle est la parente de ces Lomaca avec les Mamachi et pourquoi le

"choix" d'Arghiri Mamachi en tant que premiere femme d'Antoine Lomaca

et mere d'Elisabeth Lomaca? En effet, au stade actuel de nos recherches,

aucun document ne cite expressement le nom d'Arghiri (nom typiquement

grec et orthodoxe mais dont on sait que les Latins de Scio faisaient usage de

mSme qu'ils employaient le prenom de Pantaleon sous la forme courante

grecque-orthodoxe de "Pandeli" ou celui de Dhespina) en tant que femme

d'Antoine Lomaca et mere d'Elisabeth Chenier.

La seule preuve que nous ayons de l'existence d'Arghiri Lomaca est son

acte de bapteme, du 22. juin 1715, que nous avons retrouve dans le registre

des baptemes de la cathedrale latine de Scio.

Cependant il est d' usage que le role de parrain ou de marraine soit re¬

serve, au bapteme, ä des parents tres proches du baptise: soit les oncles

et tantes, soit les grands-parents.

Or, toujours au stade actuel de nos recherches ä Scio et ä Constantinople,

Andre Mamachi, negociant ä Constantinople au XVIIle. siecle, n'a que

deux soeurs: l'une - Marie Mamachi - dont on sait qu'elle est mariee ä

Jean-Baptiste Cokino (qu'elle a epouse en la cathedrale latine de Scio le

15 septembre 1753 suivant acte conserve dans les registres de cette cathe¬

drale, ce m§me Jean-Baptiste qui, avec Maria Lomaca, est parrain au bap¬

teme de sa niece par alliance Ursula Mamachi en 1762) et l'autre, Arghiri

Mamachi, dont on ne connait que l'acte de bapteme.

Des trois freres d Andre Mamachi, l'un est religieux dominicain (le

pere Thomas-Marie) et vit ä Rome, les deux autres (Antonio et Michel) vi¬

vent ä Scio. Pourquoi done des Lomaca aux baptemes Mamachi de Constanti¬

nople?

(11)

211

L' explication ne peut etre que celle que nous avons deja avancee: Arghiri

Mamachi, soeur d'Andre, a epouse Antoine Lomaca qui, au meme titre que

Jean-Baptiste Cokino, est parrain au baptSme d'une de ses nieces en tant

qu'oncle par alliance. En outre, deux enfants de sa seconde femme - Maria

et Jean-Baptiste Lomaca - sont parrains au bapteme de leurs cousins ger¬

mains Madeleine et Dominique Mamachi, beaucoup plus jeunes qu'eux. Et

si au bapteme d'Antoine et d'Anna Mamachi figurent comme marraines deux

Petri (Elisabeth Petri Lomaca, la seconde femme d'Antoine, et Catherine

Petri) cela ne peut etre interprete que comme un temoignage de solidarite

et d' affection de la nouvelle parente Petri envers les neveux de la premiere

femme disparue d'Antoine Lomaca.

15. Compte tenu de ce qui precede nous pensons devoir exclure un mariage

d' Antoine Lomaca avec une soeur du chevalier Vincent de Lusignan, ce qui

par contre paraitrait plus plausible si on donnait a l'expression "grand-

oncle", employee par Marie-Joseph de Chenier, sa signification propre. Dans

ce cas, en effet, Elisabeth Chenier serait la propre niece du chevalier Vin¬

cent et les enfants Chenier seraient les petits- neveux de ce dernier.

Toutefois ceci supposerait que l'une des six soeurs du chevalier Vincent de

Lusignan se soit remariee, ce qui serait plausible, mime si on n'en n'a pas

la preuve, mais difficile vu leur age. En effet les trois soeurs ainees du che¬

valier Vincent (ApoUonie, Dhespina et Elisabeth, mariees toutes les trois ä

des Giustiniani) etaient nees entre 1688 et 1692 et devaient froler la quaran-

taine lors de la naissance a'Elisabeth Lomaca en 1729; deux autres (Thoma-

sine et Catherine) ne se sont certainement pas remariees puisqu'on sait

qu'elles sont mortes en tant que veuves respectivement de Pantaleon Reggio

et de Vincent de Portu. La these d'un remariage de la derniere soeur du che¬

valier Vincent, Geronima Mamachi, nee a Scio le 19 novembre 1709, dont

le mari, Vincent Marcopoli, aurait dü mourir avant qu'elle n'ait 20 ans pour

qu'elle püt se remarier avec Antoine Lomaca et avoir de lui en 1729, la fu¬

ture Elisabeth Chenier, serait-elle plus vraisemblable?

Conclusion

16. En I'absence de l'acte de naissance d'Elisabeth Santi Lomaca, en I'ab¬

sence de son acte de mort (l'acte de mort que l'on retrouve a la Commune

d'Antony n'est qu'un acte de translation et d' inhumation qui doit avoir ete

precede par un acte de deces en bonne et due forme, mais qu'il n'a pas

ete possible de retrouver jusqu' ä present, de meme qu' il n' a pas ete pos¬

sible de retrouver son acte de deces religieux malgre des recherches ef-

fectuees en la paroisse St. Rock de Paris) et en l'absenoe de toute reference

nominale a Arghiri Mamachi en tant que premiere femme d'Antoine Lomaca,

nous reconnaissons qu'il n'est pas possible d'affirmer definitivement que

c'est precisement eile - et non pas une autre, soeur ou niece, du chevalier

Vincent Mamachi de Lusignan - qui a ete la mere d'Elisabeth Chenier.

Toutefois, r affirmation de Marie-Joseph Blaise de Chenier ä Voltaire,

corroboree par les actes de bapteme cites, delivres par la paroisse latine

de St. Pierre de Galata, prouvent, d'une maniere definitive, non seulement

la parente Lomaca-Mamachi (de Lusignan) - done le bien-fonde de la tradi¬

tion d' apres laquelle les Lomaca descendraient des Lusignans de Chypre - ,

mais aussi le fait qu'Andre Chenier etait, par sa mere, le petit-neveu ou

1' arriere-petit-neveu du chevalier Vincent Mamaky de Lusignan.

(12)

212

P. S.

1. Apres le Congres nous avons eu l'occasion de consulter a Athenes, chez

l'historien Dalleggio, le guide de 1' exposition Chenier organisee en 1963 en

la capitale grecque, par I'institut Fran9ais ä l'occasion du bicentenaire de

la naissance du poete. On ne sera pas etonne de constater que ce guide (inti¬

tule "Andre Chenier et la Grece"), par ailleurs fort interessant, a ete con¬

struit sur la presomption avouee de la grecite de la "grand-mere" d'Andre

Chenier, Elisabeth Lomaca, nee Petri qui, par contre, n'a ete que la seconde

femme d'Antonio Lomaca.

2. Toujours apres le Congres, nous avons pu nous rendre ä Scio du 10 au 12

octobre 1975 afin d'y consulter les registres paroissiaux de la cathedrale

latine de l'ile.

Malheureusement on n'y trouve ni I'acte de baptSme d'Elisabeth Lomaca

(mere de Chenier) qui, d'apres l'inscription tombale figurant au Pere-La-

chaise (concession nO 361 P 1821) serait nee en 1729, ni 1 'acte de baptSme

de son frere Jean- Baptiste, drogman de France, que nous supposons ega¬

lement issu du premier mariage d'Antonio Lomaca, ni I'acte de mariage Lo¬

maca-Mamachi. En effet, il n'existe pas de registre des baptemes pour la

periode 1728 a 1735 et le premier registre des mariages (Liber I Matrimo-

niorum ) allant de 1605 a 1770 comporte une lacune pour la periode allant du

24 avril 1719 au 16 mai 1741.

Tout espoir de retrouver I'acte de naissance d'Elisabeth Lomaca n'est

toutefois pas perdu si, comme il est dit sur la pierre tombale au Pere La-

chaise, elie est nee effectivement ä Constantinople. II faudra approfondir

les recherches ä Ste. Marie Draperis et a St. Antoine de Constantinople dont

les registres des baptÄmes existent respectivement depuis 1662 et 1721.

A moins que lä aussi il n'y ait des lacunes.

3. Nos recherches ä Scio ont toutefois prouve que les Lomaca ont reside dans

cette lie au moins depuis le debut du XVIIeme siecle.

Dans le Liber I Matr. (1605 - 1770) il existe un mariage Lomaca, celui

de Pantaleone Lomaca (dont on ne mentionne ni le pere ni la mere) avec

Lucrezia Alessi, fille d'Andre Alessi, que Pantaleone Lomaca epouse le

23 juin 1628. Comme temoins figurent Jacobus Garo et Nicolaus Cunela (acte

en latin comme tous les actes de mariage). Pantaleone Lomaca doit etre le

grand-pere ou 1' arriere grand-pere d'Antonio Lomaca.

Dans le meme Liber I Matr. figurent deux mariages Alessi:

1) Alexandre Alessi qui epouse le 17 janvier 1623 (page 37, n'^

447) Marie, fille de Pantaleone Vouriclä ("Testes in archivio"

dit le celebrant) et

2) Alexiu Alessi qui epouse ("in casaccia") le 17 septembre 1638

(page 66, n° 854) Despina, fille de feu Vincent Ottaviani ("Tes¬

tes in actis").

Dans les registres des baptemes on trouve des Lomaca dans le Liber I

Baptizatorum (1580 - 1652). II s'agit de deux fils et d'une fille issus du

mariage Lomaca-Alessi, a savoir:

1) Leonardo Lomaca (probablement.le futur jesuite), fils de

"Pandeli Lomaca", baptise le 28 septembre 1629. "Compare

Manoli Alessi e Comare Mariettu' moglie di Alessandro

Alessi" (page 150, n'= 3153);

(13)

213

2) Giovanni Lomaca, baptise le 8 fevrier 1632: "Fu compare

Stefano Glavano e Comare Fuludia, figliadi Andrea Alessi"

(nO 3399, page 162). II y avait done d'autres Alessi qui vivaient

ä Scio ä cette epoque;

3) Catterni Lomaca, baptisee le 7 juin 1636: "Fu compare Stamati

Casanova e Comare Caterni, moglie di Michele Barbiero Mal¬

tese" (page 186, n° 3883).

4. Enfin, en ce qui concerne la famille Santi, j'ai pu constater qu'il existait

des Santi a Scio. C est problement ä cette famille que se rattache (ou enten-

dait se rattacher Elisabeth "Santi" - Lomaca, meme si je n'ai pas pu de-

couvrir Ia raison de cette jonction de deux noms), les Santi figurant dans

les registres de Scio uniquement comme "Santi" et non pas comme "Santi- Lomaca".

Par exemple le 5 fevrier 1789 est baptise Pietro Mattia Santi fils du "Dr.

Costantino Santi qd. Petri e de Plumü seu Apolloniae qd. medico Ignazio

Timoni. Compare Nicolo' Timoni e Comare la signora Laura Santi."

De meme le 6 octobre 1794 a lieu le bapteme de Catherine Santi fille du

Dr. Costantino Santi et de Plumil Timoni.

Le 30 septembre 1794 a lieu le bapteme de Vincenzo Decampi fils d'Antonio

Decampi et de Maria Santi: "Compare Dr. Domenico Santi e Comare Zorzü

Santi".

ANNEXE I

Tire de G. d'Aubarede, "Andre Chenier", Paris, Hachette, 1970.

p. 25: III. - D'une lettre de Gust_ave_Amic, arriere-petit-fils de Ia soeur

de Mme de Chenier ^_S^e_veuvej2abijLe2 de Chenier, en date 10 decembre

1883:

"Voici quelques details que vous me demandez dans votre derniere lettre

au sujet du nom patronymique de notre famille d'Orient, de Lusignan. M. le

marquis de Chenier (sie) et M. Claude Amic, attaches ä l'ambassase de

France ä Constantinople (Claude Amic n'exer9a en aucun moment ces fonc¬

tions), epouserent en cette ville Ies deux soeurs, Ies demoiselles Santi-

L'Homaca, dont Ie pere, de Smyrne, avait epouse sa cousine en cette ville,

sa cousine Santi-L'Hommaca, dont la mere etait une de Lusignan, descen¬

dante de I'illustre maison des de Lusignan, rois de Chypre. Cette union valut

ä M. Santi-L'Homaca l'honneur d'etre attache a la cour du Sultan, a la Corne

de Pera. Ainsi done: lagrand-mere (pour la mere) de Mme de Chenier, nee

Elisabeth Santi-L'Homaca (?) et de Mme Claude Amic, nee Marie- Magdale¬

na (partout ailleurs, cette derniere est prenommee simplement Marie) Santi-

1' Homaca, descendait des de Lusignan. Ma bisaieule Amic, ainsi que sa fille

Claudine (Mme Thiers, qui s'appelait en realite Madeleine), parlent souvent

dans leurs lettres, qu'elles adressaient a mon grand-pere M. Jean-Antoine

Amic a I'lle de France, d'un de Lusignan qu'on surnommait le cousin de

Smyrne. Grand-pere Amic 1' avait beaucoup connu lors de son sejour en cette

ville ... II est venu en France en 1819 et y a perdu sa femme lors de son

passage ä Paris (II s'agit en realite d'un beau-frere de Mme Louis de Che¬

nier, Jean-Baptiste Lhomaca. II ne put venir en France en 1819 puisqu'il

mourut en 1814 et il etait celibataire. ) II est un fait des lettres que je pos-

sede que T. , dont je ne cite pas le nom et que vous connaissez tres bien (il

s'agit d'Adolphe Thiers), etant sous-secretaire d'Etat ... voulut changer

(14)

214

de nom et prendre celui de Lusignan, et en fut dissuade par son intime copain

Mignet, car celui de T. etait deja celebre. .."

Ne peut-on se demander avec Geraud Venzac, qui publia cette lettre alors

inedite dans la Revue litteraire de la France d'avril - Juin 1957, ou son au¬

teur Gustave Amic etait "alle chercher ces histoires"?.

ANNEXE II

La tradition lusignane conservee chez Ies Amic (tire de P. Dimoff, "La vie

et l'oeuvre d'Andre Chenier jusqu'ä la Revolution" Paris, Droz, 1936).

D'apres cette tradition, la premiere femme d'Antoine Lomaca aurait ete

une Smyrniote, sa cousine, descendante des Cornaro de Lusignan, auxquels

Ies Lomaca etaient allies depuis plusieurs generations dejä( 1 ).n n'y a malheu¬

reusement aucun moyen de controler d'une maniere indiscutable une teile tra¬

dition dont on est en droit de se demander si eile ne serait pas due simplement

au desir de se creer quelques attaches avec une maison illustre, qui avait

regne sur l'ile de Chypre. Les genealogies des diverses branches de la mai¬

son Cornaro de Lusignan sont trop incertaines pour qu'on puisse en tirer par¬

ti (2). Quant ä retrouver Ia trace des alliances des Lomaca avec les Cornaro

de Lusignan ä Chio, ä Smyrne ou ä Chypre, du XVP siecle au debut du XVIII©,

il n'y faut pas songer. Un seul fait, de peu d' importance sans doute, mais

curieux, pourrait dans une certaine mesure etre invoque ä l'appui de cette

tradition unverifiable. Lorsqu'en 1780 et 1781, Louis Chenier dut etablir, par-

devant notaire, que ses fils, Louis Sauveur, Marie-Joseph et Andre, rem-

plissaient les conditions exigees par les ordonnances du roi pour Stre admis

comme eleves officiers dans ses armees, l'un des repondants, dont le temoi¬

gnage ecrit fut invoque pour Ies trois freres, fut Vincent de Lusignan, Chevalier

commandeur de 16rdre de Saint-Lazare: (3 ) n'y a-t-il pas lä.une indication que

des descendants plus ou moins directs et authentiques des Lusignan etaient

encore ä la fin du XVIII® siecle en relations assez suivies avec les descen¬

dants des Lomaca, puisqu'ils ne refusaient pas ä l'occasion de priter ä leurs

pretentions nobiliaires l'appui de leur autorite, et, plutöt qu'un simple ha¬

sard, dans Ie choix d'un Lusignan, comme repondant de cette noblesse dou-

teuse, ne faut-il pas voir une presomption de parente possible, aussi loin¬

taine d'ailleurs qu'on voudra?

Quoi qu'il en soit, et se refusät-on ä considerer comme probable qu'An¬

toine Lomaca ait epouse en premieres noces une Cornaro de Lusignan, il reste

qu'Andre Chenier n'a pas ete le petit-fils d'Elisabeth Petri, et comme, de

ce que la seconde femme de son grand-pere etait une Grecque, on ne saurait

se permettre de conclure que la premiere en etait aussi une, la filiation grec¬

que du poete doit etre tenue, sinon pour sürement imaginaire, du moins pour

tres serieusement suspecte: Mais il avait une excellente excuse pour revendi-

quer et proclamer cette filiation comme il l'a fait; c'est que sa mere elle-

meme s'employa toute sa vie ä se faire passer pour grecque aux yeux de ses

enfants comme aux yeux des etrangers.

ANNEXE III

Tire de P. Dimoff, "La vie et 1' oeuvre d'Andre Chenier jusqu'ä Ia Revolution"

Paris Droz, 1936, p. 585.

Certificats de noblesse des fils de Louis Chenier deposes en l'etude de M®

J.B. Dupre, notaire ä Paris

Le 12 juin 1780, Louis Sauveur de Chenier ."chevalier", se presente lui-

(15)

215

mSme devant M® Dupre pour deposer entre ses mains: 1° son extrait baptist¬

aire, envoye de Constantinople et legalise par 1' ambassade de France; 2® un

certificat de noblesse signe par le Chevalier Vincent de Lusignan, Charles Bruno

Banal de Laban, le Baron de Haysne et le Comte de Violaine, et scelle des

sceaux de ces quatre personnages.

Le 30 septembre 1780, Marie Joseph de Chenier, "chevalier", se presente

lui-meme pour deposer dans les memes formes son extrait baptistaire. Le

24 octobre 1780, il depose un certificat de noblesse signe par le Comte de

Violaine, le Comte de Monet, le Comte de Laborie et le Chevalier de Lusi¬

gnan, et scelle de leur sceau.

Le 25 juin 1781, le sieur Nicolas Frangois Richer, bourgeois de Paris,

demeurant rue Saint-Louis, paroisse de Saint-Germain l'Auxerrois, se pre¬

sente pour deposer un extrait baptistaire d'Andre Chenier, et un certificat

de noblesse le concemant, dont voici le texte:

Je soussigne, Vincent de Lusignan, chevalier commandeur de l'ordre de

Saint-Lazare, certifie que raessire Andre Marie de Chenier est noble, d'an¬

cienne extraction, que ses ancetres ont servi dans les troupes de Sa Majeste

en qualite de Capitaine, et qu'il se trouve dans le cas des ordonnances du Roi

pour etre admis dans les troupes du Roi en qualite d'officier. En foi de quoi

j'ai signe le present certificat a Versailles, le onzieme juin mil sept cent

quatre-vingt-un, auquel j'ai appose le sceau de mes armes.

(Signature et sceau. )

Je certifie comme ci-dessus.

C*® de Violaine, commandant pour le Roi au fort de

Mardick. Le Ch^ Pelletier de Villemont, officier

d' artillerie.

(Sceaux)

ANNEXE V

Tire de "Voltaire's Correspondence" ed. by Th. Besterman, Geneve 1935 -

1965, T. XCVIII.

19888

Marie Joseph Blaise Chenier to Voltaire

(February 1778)

Epitre a Monsieur de Voltaire

par un jeune homme de 13 ans

Quoy verrai-je en effet, verrai-je dans ces lieux,

Celui qui fit la Henriade,

Ce grand homme de qui le pinceau vigoureux

Egala r antique Illiade!

Verrai-je cet auteur de qui mille rivaux

N'ont fait qu'illustrer la Carriere,

Cet auteur, qui du goGt aidant tous les travaux

Lui sgavait ouvrir la barriere!

Ce celebre Voltaire aime par Ia valeur.

Qui la chantait avec tant de genie.

Des Calas opprimes ce zele defenseur.

Qui voulut leur sauver la vie;

Des beaux arts gemissant ce digne Protecteur,

(16)

Dont l'eclat sgut vaincre l'Envie;

Ce Poete fecond toujours sör du succes,

Et fait a donner des merveilles.

Qui conserva le sang du Sophocle frangois.

Et le retraga dans ses veilles!

Je le verrai lui-meme, et je n'en doute pas:

Je verrai cet homme admirable.

Vers sa chere Patrie, il a porte ses pas.

Je verrai cet auteur aimable,

Cet auteur l'ornement de notre siecle heureux,

Cet auteur vrayment adorable.

Qui s^ut tout celebrer, les Combats et les jeux.

Et qu'une troupe meprisable

Jura dequis longtems de poursuivre en tous lieux.

Troupe il est vrai peu formidable,

Mais dont le Caractere ignoble et tenebreux

Est de trouver tout detestable

Excepte leurs Ecrits et tout ce qui vient d'eux.

Dans leur audace abominable,

L'objet qui leur paiait brillant et glorieux, Iis decident qu'il est blamable.

Et veulent faire croire un objet radieux

Ce qui leur parait condamnable.

Voltaire, il est done vrai, voicy les jours heureux

Qui le font revoir ä la Franee;

Tu reviens done enfin vaincre ces envieux,

Et punir leur impertinence.

Ah, pour fermer la bouche ä leurs troupeaux nombreux,

II ne leur faut que ta presence.

Ce n'est pas d'aujourd'huy qu'ils nous sont odieux

Que nous rions de leur constanee,

A donner contre toi leurs ecrits ennuyeux,

C'est pour ne pas faire abstinence,

Qu'ils te lancent toujours leurs traits audacieux.

Leur ligne pleine d' insolence, Voudrait aneantir tes chants harmonieux,

Mais vains efforts, leur impuissanee

Fait voir que leurs desseins sont trop ambitieux.

En vain par maint belle sentence.

Par maint raisonnement frivole ou captieux,

Leur satirique extravagance

Te portes mille coups sous un front specieux;

On punit leur perseverance.

Et comme a ces Titans adversaires des Dieux

On leur fait faire penitence.

Tu seras etonne si tu sais qu' ä treize ans

Et dans la faiblesse de l'äge.

Imprudent que je suis, je t'offre mon encens

Dans ce mechant petit ouvrage.

(17)

217

Mais excuse mes vers et vois les sentimens

Qui me dicterent cet hommage. (4)

Vous vous souviendrez peut itre Monsieui' que vous ecrivit (5) en sept. 1777

un certain M^ de Courmenay, ou il vous exhortait ä venir triompher ä Paris

en depit des ignorants, des Bigots, et des envieux; que je serais glorieux,

Monsieur, si j'avais servi tant soit peu ä donner ä ma patrie l'honneur de

voir son plus grand ornement! Je m'abandonnai pendant quelque tems ä cette

flatteuse idee, lors que j'appris votre arrivee en cette ville. Cette nouvelle

me fit me fit un plaisir incroyable, et me dicta ces vers que vous que vous

trouverez sans doute assez mauvais, mais qui n'en sont pas moins sinceres.

Ce n'est pas moy, cependant. Monsieur, qui avais congu le dessein de vous

ecrire, sachant combien j'avais besoin d'indulgence. Je me taiseii, et je vous

admiral tout bas; mais ä cette nouvelle de votre arrivee. Mad® de Ch6nior,(6)

ma mere, que je ne pourrais trop louer, si elie ne I'etoit pas, M^ de Lusi¬

gnan, mon grand oncle, qui m'a assure avoir fait ses Etudes avec vous, et

plusieurs autres personnes qui ont la bonte de s'interesser au tres-mediocre

talent que je fais paraitre pour la poesie m'en ont presse plusieurs fois, et

je me suis häte de faire pour vous cette Epitre; si eile vous dechire les oreil¬

les, commeunbon chretien vous me le pardonnerez. Je l'espere, Monsieur,

et puis d'ailleurs, si je fais mal des vers, je le reconnais, et je sgai admirer

les votres; mais ce n'est pas lä tout, Monsieur;

Si vous vouliez de votre main

M'Ecrire un mot, un seul mot, ah! peut etre

D'un tel honneur je serai vain

Mais aussi comment ne pas I'etre?

Voyez ce que vous avez ä faire ladessus: s'il vous prend envie dem'ecrire

quelque chose, voicy mon adresse, ä m'^ De Chenier de Courmenay, rüe Cul¬

ture S*® Catherine ä Paris. La lettre que vous aurez la bonte de m'ecrire

sera pour moy une Relique pretieuse, et me rappellera tant que je vivray le

plus grand homme qu'ait eu leDixhuitieme sifecle; mais quelque party que vous

preniez soyez persuade, Monsieur, des sentimens de respects avec les quels

Je suis.

Votre tres humble et tres obeissant serviteur, et plus sincere de vos ad-

mirateurs ■ ^ r-

Dechenier de Courmenay

ANNEXE VI

Actes tires du Livre I des Baptemes de St. Pierre de Galata, Istanbul.

Ex Libro 1° Baptizatorum SS.AA. Petri et Pauli, Galatae.

1) Anno Domini 1749, die 29 Junii, ego Fr. Petrus M. De Stefani o.p. Pa-

rochus SS.AA. Petri et Pauli, Galatae, baptizavi infantem natum eodem die,

ex D° Andrea Mama chi, Chio et Da Maria Vitali, leg. Con. ; Infant! imposi-

tum est nomen JACOBUS. Patrini fuerunt Andreas Justinianus Chius et Dudu

Vitali armena Constantin. (pag. II)

2) A.D. 1751, die 20. Januarii, ego fr. Hyacinthus Justinianus o.p., Paro-

chus baptizavi infantem natum die 17 Jan. ex Andrea Mamachio et

Maria Vitali, leg. Con, Infant! imposui nomen Antonius. Patrini Antonius

Vegetti et Elisabeth Petri Lomaca. (pag. 15)

3) A.D. 1752, die II februarii, ego P. Hyac. Justinianus. Parochus

(18)

218

baptizavi infantem natam die 9 eiusdem mensis, ex Andrea Mamachi et Ma¬

ria Vitali l.c. Infanti nomen ANNA. Patrini Franciscus Timone et Catharina

Petri, (pag. 17)

4) A.D. 1757, die 13 Febr., ego P. Marianus Timoni o.p. Parochus ecc.

baptizavi MAGDALENAM, filiam Andreae Mamachi Chü et Maria Vitali, leg.

Coniugibus. Patrini Antonius Lomaca et Maria Lomaca. (pag. 22)

5) A.D. 1759, die 16 Augusti, ego Fr. Angelus D.D'Andria, parochus ecc.

baptizavi DOMINICUM, filium Andreae Mamachi et Mariae Vitali, leg. con.,

Patrinus fuit Baptista Lomaca. (pag. 24)

6) A.D. 1760, die 3 octobris, ego P. Marianus Timoni o.p. Parochus ecc,

baptizavi N1COL.A.UM, filium Andreae Mamachi et Mariae Spilioti, leg. Con.,

Patrinus fuit Jacobus Mamachi. (pag. 25)

7) A.D. 1762, die 26 decembris, ego P.M. Timoni baptizavi URSULAM,

filiam Andreae Mamachi et Mariae Spilioti, leg. C; Patrini Joannes Cochino

et Maria Lomaca. (pag. 27)

8) A.D. 1783, die 17 septembis, ego P. Vincentius Calomati o.p. Parochus

ecc. Baptizavi in pago Candilli, ELISABETH, octo dierum puerula, filiam

Jacobi Mamachi et Mariae Deorcu, leg. Con., Patrini Angelus Mainard gallus

et Rosa Juglav. (pag. 31)

1. Je tire cette indication d'une genealogie des Chenier envoyee a Regis Del-

beuf par des representants de la famille Amic, et que J'ai trouvee dans

ses papiers.

2. Voir Mas-Latrie, Histoire de l'ile de Chypre sous des princes de la mai¬

son de Lusignan, Paris, 1855, t. III. pp. 814 - 822. L' incertitude meme

des genealogies officielles a permis a diverses personnes de revendiquer,

Jusqu' au XIX® siecle, des droits a porter le nom de Lusignan. (Voir Ant.

Padula, Marie de Lusignan et la maison royale de Chypre et d'Armenie, no¬

tiee historique. Genes, 1884, et Le pseudo-prince de Lusignan, recueil

de pieces relatives ä Mme Gui Calfa, soi-disant Marie de Nar, princesse

de Lusignan, in-f°, Bibliotheque nationale, Fol. L.n27 54.686).

3. Archives de M® Fl am and-Du val, notaire ä Paris, successeur mediat de

M® Dupre. Voir ci-apres, I. 1, ch. III, p. 74, notes, et Appendice IV.

Manuscripts : 1. Holograph (private collection; photocopy Th. B.).

Commentary : Chenier was born 11 February 1764.

4. The lines prefixed to this letter must not confused with Chenier* s famous

Epitre ä Voltaire (Paris 1806), which is in a different metre, and runs to

several hundred lines.

5. The letter has not come down to us. .

6. Elisabeth Santi Lomaca Chenier.

(19)

219

DIE ARABISCHEN MANUSKRIPTE DER KULTURHISTORISCHEN

SAMMLUNG ADAM-GOSLAR

Von Wolfgang Munkelt, Göttingen

Unter den ca. zweitausend ausgestellten Stücken der Sammlung Adam-Goslar

befinden sich acht Exemplare in arabischer Sprache. Im folgenden soll auf die¬

se eingegangen werden mit Ausnahme eines aus vier Blättern bestehenden sy¬

rischen Palimpsestes (Estranglä) mit darüberstehendem arabischen Text.

Dieses Bruchstück aus Ms. Sin. Ar. 514 behandelt Julius Assfalg ausführ¬

lich (s. J. Assfalg, Syrische Hss. , Verzeichnis d. orientalischen Hss. in

Deutschland 5, Wiesbaden 1963) unter Nr. 114.

Die übrigen sieben Manuskripte gliedern sich in zwei christlich-arabische

und fünf islamisch-arabische Texte.

A . christlich-arabisch:

S 6: Hellbraunes, fleckiges Papier. 72 Bl. ca. 18x13,6 cm. Durchschnitt¬

lich 12 Zeilen pro Seite in schwarzer Tinte. Schrift spätmittelalterlich.

Der Text ist von mindest. 10 bis 12 Schreibern abgefasst. Bis Folio 22a

einschließlich Aussprüche Jesu. Ab Folio 22b Geschichte Josephs und

Jacobs. Auf Folio 71a findet sich eine Ausgabenaufstellung für den Bau

einer Kirche in Edessa (ar-Ruha).

S8: Gewachstes, gelbliches Papier, an den Rändern teilweise beschädigt.

23 BI. ca. 17x11,5 cm.Pro Seite 14 bzw. 15 Zeilen. Deutliche, steile

Schrift in schwarzer Tinte. Uberschriften in roter Tinte in griechischer

und arabischer Sprache. Es handelt sich um ein Heft mit einem Verzeich¬

nis der Bischöfe, Priester, Diakone, Mönche und Pilger, die das Katha¬

rinenkloster im Tür Sinai besuchten. Beginn der bischofsliste etwa Ende

des 15. Jhdt. Das Heft schließt mit einem Gebet in griechischer Sprache

auf 13/4 Seiten.

Den Einband bildet eine mittelalterliche Evangelienhandschrift auf Per¬

gament in Griechisch (Markus 10, v. 25 - 35).

B. islamisch-arabisch:

Aus dem islamisch-arabischen Kulturkreis finden sich in der Sammlung

drei Quranexemplare:

N 113: Gewachstes, weisses Papier. 314 Bl. ca. 40x26 c. Qur'än, ca. Mitte

des 16. Jahrhunderts entstanden, möglicherweise im Iraq oder in Iran.

Dem Text vorangestellt: ein arabisches Gebet auf 1 Bl.; dem Text nach¬

gestellt: eine Abhandlung in persischer Sprache in Versform:

"fi-t-taf ~il min kaläm Alläh".

Schwarzer Holzeinband in Doppelschicht mit goldenen Intarsien.

N 394: Gewachstes, gelbliches Papier. 100 BI. ca. 18x11,3 cm. Qur'än,

um 1800 entstanden.

Surentitel in weisser Tinte auf goldenen Grund geschrieben. Zahlreiche

Ausschmückungen, die beiden ersten Seiten sind mit Blumenornamenten

reich verziert.

Referenzen

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