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Nouvelles recommandations d’apport en phosphore chez le bovin laitier

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ALP actuel

Nouvelles recommandations d’apport en phosphore chez le bovin laitier

Fiche technique destinée à la pratique

nº 44 | 2012

Auteur Patrick Schlegel Agroscope

Liebefeld-Posieux ALP-Haras Tioleyre 4

CH-1725 Posieux

patrick.schlegel@alp.admin.ch

Le phosphore (P) est un élément essentiel, non seulement pour le ruminant, mais aussi pour ses hôtes, les microorganismes de la panse. Un apport insuffisant en P peut donc mener à des pertes de productivité, mais un excès représente un risque de pollution environnemental. L’apport nécessaire en P des rations bovines est en grande partie couvert par le fourrage et les protéagineux.

Le solde est apporté par le phosphate, res- source non renouvelable. Or, la Suisse est totalement dépendante des phosphates importés et les réserves minières de qualité sont limitant. Le prix du produit est donc voué à augmenter.

Le caractère essentiel, non renouvelable et progressivement coûteux (phosphates) du P, ainsi que son potentiel de pollution, favo- risent une utilisation alimentaire aussi effi- cace que possible. La révision des recom-

mandations d’apport en P des bovins laitiers a pour conséquence de réduire la marge de sécurité, et doit être compensée par une bonne connaissance des teneurs en P des fourrages et aliments utilisés sur l’exploita- tion.

Cette fiche technique rappelle les princi- pales connaissances en matière d’alimenta- tion du phosphore chez le bovin laitier:

• Rôles physiologiques et métabolisme du phosphore

• Révision des besoins nets en phosphore

• Interactions nutritionnelles et

absorbabilité du phosphore alimentaire

• Recommandations d’apport en phosphore révisées

• Seuils de carence et de tolérance et évaluation du statut en phosphore

Olivier Bloch, ALP

Impressum Editeur:

Agroscope

Liebefeld-Posieux ALP-Haras www.agroscope.ch Rédaction:

Gerhard Mangold, ALP Mise en page:

RMG Design, Fribourg Impression:

Tanner Druck AG, Langnau im Emmental Copyright:

Reproduction autorisée sous condition d’indication de la source et de l’envoi d’une épreuve à l’éditeur.

ISSN 1660-7627

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2 ALP actuel no 44 | 2012

Nouvelles recommandations d’apport en phosphore chez le bovin laitier

1. Rôles physiologiques et métabolisme du phosphore

Une vache adulte est constituée de ~5 kg de P dont le 80%

est localisé dans le tissu osseux. Le P est impliqué dans la minéralisation osseuse, dans le métabolisme énergétique, dans la synthèse de protéines et dans la structure des membranes cellulaires. Il est en outre le constituant de nombreux coenzymes.

Le besoin en P des microorganismes de la panse peut représenter le double de celui de l’animal. Pour couvrir ce besoin, le ruminant recycle, via la salive, une quantité importante de P (Figure 1). Le P salivaire, sous forme de phosphate solubilisé, est rapidement disponible pour les microorganismes. Son recyclage dépend principalement de la rumination, qui se traduit en unité pratique, par la matière sèche ingérée (MSI).

A travers la paroi intestinale, l’animal absorbe 70 à 80% du P ingéré et recyclé. Celui-ci est distribué, par voie sanguine, vers la glande salivaire et les autres tissus (ex. squelette, mamelle, utérus). Le P du squelette peut être mobilisé lorsque le besoin en P est supérieur au P absorbé, et stocké

2. Besoin net en phosphore

Le besoin net en P est basé sur la méthode factorielle qui consiste à additionner les fl ux en P sortants et retenus (Tableau 1). Le besoin d’entretien, décliné en fonction de la MSI, représente les quantités inévitables de P perdues par voie fécale (P microbien et salivaire non réabsorbés) et urinaire. Le besoin de production représente les quantités en P exportées via le lait (lactation), retenues par l’utérus et le fœtus (gestation) et lors de la croissance (croissance).

Selon les dernières données helvétiques, le lait contient 0.92 ± 0.04 g P/kg et défi nit le besoin en P pour la lacta- tion. Celui pour la croissance est fonction du gain moyen quotidien (GMQ) et se décline entre les animaux de petit ou gros gabarit à l’âge adulte (PVadulte). Pour la gestation, le besoin en P est négligeable jusqu’au ¾ de la période de

3. Interactions nutritionnelles et

absorbabilité du phosphore alimentaire

L’absorption et le métabolisme du P sont étroitement liés à ceux du Ca et de la vitamine D3. Le rapport Ca : P alimentaire a longtemps été considéré comme décisif. Chez le ruminant, le recyclage salivaire du P quantitativement si important induit un rapport Ca : P au niveau intestinal, plus du tout en relation avec celui de la ration. Par conséquent, le rapport Ca : P de la ration n’est pas important, pour autant que l’ap- port en Ca et en P couvre les besoins respectif. Néanmoins, le choix d’un aliment minéral complémentaire en fonction de son rapport Ca : P n’est pas remis en cause. D’autres compo- sants nutritionnels pouvant infl uencer l’absorption et/ou le métabolisme du P ne sont pas quantifi és et ne sont ainsi pas

Figure 1: Flux du phosphore chez la vache laitière (650 kg PV, 30 kg lait/j, 21 kg MSI/j)

Tableau 1. Besoin net en P chez le bovin [g P/j]

lorsque le besoin est inférieur. En début de lactation, le manque de calcium (Ca) est compensé par sa mobilisation depuis l’os , qui par conséquent, libère aussi le P (jusqu’à 25 g P/j). Tout excès en P est transféré, via la salive, dans le tube digestif, d’où il peut être sécrété. Ainsi, contraire- ment au monogastrique, la voie urinaire n’est pas utilisée pour réguler le surplus en P.

pris en compte dans les recommandations d’apport.

Idéalement, les recommandations d’apport en P se déclinent au niveau du P absorbable, pour autant que l’absorbabilité du P varie entre composantes de la ration. Il s’avère toutefois que l’absorbabilité du P ne se différencie pas suffi samment entre ces dernières et que celle des fourrages est fortement variable. Le coeffi cient du P absorbable de plusieurs types de rations affouragées en Suisse se situe entre 72 et 78% (calculé à l’aide des coeffi cients INRA d’absorbabilité du P). L’absorba- bilité du P des différentes sources de phosphates ne se diffé- rencie pas non plus. L’adoption d’une valeur unique pour l’absorbabilité du P chez le bovin semble donc le plus appro- prié. Il est à présent défi ni à 70%. Chez le veau allaité, le coeffi cient d’absorbabilité du P est 90%.

gestation. Elle augmente ensuite graduellement pour atteindre son maximum en toute fi n de gestation, période de croissance importante du fœtus.

Besoin Unité Coeff.

Entretien [g P/j] 0.9 MSI [kg/j]

Production laitière [g P/kg lait/j] 1.0

Croissance; <200 kg PV [g P/kg GMQ] 7.5

Croissance; >200 kg PV; <500 kg PVadulte [g P/kg GMQ] 6.0 Croissance; >200 kg PV; >500 kg PVadulte [g P/kg GMQ] 6.7 Gestation de 8 à 3 semaines avant vêlage [g P/j] 4.5 Gestation dès 3 semaines avant vêlage [g P/j] 5.2

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ALP actuel no 44 | 2012

Nouvelles recommandations d’apport en phosphore chez le bovin laitier

4. Nouvelles recommandations d’apport en phosphore

Les recommandations d’apport en P (Tableau 2 et 3) sont déclinées, sans marge de sécurité, du besoin en P brut. Le besoin en P brut se calcule par la somme des besoins en P net divisé par le coeffi cient d’absorption du P de la ration.

Tableau 2. Recommandations d’apport en P chez la vache laitière

Tableau 3. Recommandations d’apport en P chez le veau et la génisse d’élevage

L’apport en P recommandé durant les deux derniers mois de gestation d’une vache multipare correspond à celui d’une vache produisant 4 – 6 kg de lait par jour.

L’apport en P recommandé durant les deux derniers mois de gestation d’une génisse correspond à celui d’une vache produisant 9 – 12 kg de lait par jour.

La teneur en P des rations peut fortement varier selon celle de l’herbage et ses conserves, des aliments complé- mentaire et de l’utilisation de fourrages pauvres en P, tel que l’ensilage de maïs plante entière. La teneur en P de quelques composantes de rations est illustrée dans la fi gure 2. La différence entre l’apport en P recommandé et la teneur en P de la ration détermine le choix de l’aliment minéral (exempt ou non en P).

Figure 2. Teneur moyenne et variabilité du P dans quelques compo- santes d’une ration pour vaches laitières et zone d’apport en P recom- mandé (bande jaune).

Base de calcul pour 30 kg lait/j et 20 kg MSI/j (Selon Tableau 1):

((20 * 0.9) + (30 * 1.0)) / 0.7 = 69 g P/j

1) Coeffi cient d’absorption de P: 90%

Herbage (frais,conservé) Ensilage de maïs plante entièr

e

Betterave fourragèr e

Maïs grain Orge

Aliment complémentaire énergétiqueAliment complémentaire équilibr é

Aliment complémentaire protéique

GMQ [g/j] 500 600 700 800 900

PV [kg] MSI [kg/j] [g/j] [g/kg MS] [g/j] [g/kg MS] [g/j] [g/kg MS] [g/j] [g/kg MS] [g/j] [g/kg MS]

50 - 80 1) 1.0 - 2.0 6 7 8 9 10

80 - 125

2.5 9 3.4 10 3.9 11 4.3 12 4.7 13 5.1

3.0 9 3.1 10 3.4 11 3.8 12 4.1 14 4.5

125 - 200

3.5 10 2.8 11 3.1 12 3.4 13 3.7 14 4.0

4.0 11 2.6 12 2.9 13 3.2 14 3.4 15 3.7

4.5 11 2.5 12 2.7 13 3.0 14 3.2 15 3.4

200 - 300

4.5 11 2.3 12 2.6 12 2.8 13 3.0 14 3.2

5.0 11 2.2 12 2.4 13 2.6 14 2.8 15 3.0

6.0 13 2.1 13 2.2 14 2.4 15 2.6 16 2.7

300 - 500

6.5 13 2.0 14 2.2 15 2.3 16 2.5 17 2.6

7.5 14 1.9 15 2.1 16 2.2 17 2.3 18 2.4

8.5 16 1.8 17 2.0 18 2.1 19 2.2 20 2.3

500 - 600 (vêlage)

9.0 23 2.5 24 2.6 25 2.7 26 2.9 27 3.0

10.0 24 2.4 25 2.5 26 2.6 27 2.7 28 2.8

11.0 25 2.3 26 2.4 27 2.5 28 2.6 29 2.7

Stade MSI [kg/j] P [g/j] P [g/kg MS]

Lactation

10

12 30 2.5

13 31 2.5

14 32 2.3

20

15 48 3.2

16 49 3.1

17 50 3.0

30

19 67 3.5

20 69 3.4

21 70 3.3

40

23 87 3.8

24 88 3.7

25 89 3.6

50

25 104 4.1

26 105 4.0

27 106 3.9

Tarissement

début

10 19 1.9

11 21 1.9

12 22 1.8

fin

10 20 2.0

11 22 2.0

12 23 1.9

Production

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4 ALP actuel no 44 | 2012

Nouvelles recommandations d’apport en phosphore chez le bovin laitier

Commande Bibliothèque ALP-Haras Tioleyre 4, Case postale 64 CH-1725 Posieux

Téléphone: +41 (0)26 407 71 11 Fax: +41 (0)26 407 73 00 biblio@alp.admin.ch

A partir de 100 exemplaires par numéro, CHF 20.- pour 50 exemplaires supplémentaires.

Numéros précédents www.agroscope.ch –>

publications –> revues Une carence en P provoque une baisse de la MSI. Elle s’ex-

plique par le recyclage en P salivaire réduit qui provoque un apport insuffi sant en P à la fl ore de la panse nécessaire pour la dégradation des fi bres. Avec une part importante du P alimentaire sous forme de phosphates (ex. rations à base d’ensilage de maïs), il faut veiller au choix d’une source facilement soluble dans l’eau (donc dans la panse) pour apporter en premier lieu du P aux microorganismes.

Les récentes expériences menées sur plusieurs lactations dans des troupeaux de vache laitières (> 9000 kg lait/an) ont montré que les premiers signes de carences (principa- lement MSI réduite) peuvent apparaître sous 3 g P/kg MS/

an (lactation et tarissement). Malgré tout, le taux de cel- lules dans le lait et la fertilité ne semblent pas être affectés par un apport si bas.

Le seuil de tolérance est estimé à 10 g P/kg MS.

Lorsqu’il y a soupçon de carence en P dans un troupeau, il convient en premier lieu de vérifi er l’apport en P de la ration, calculé à l’aide de valeurs analysées. Le statut en P des animaux peut, dans un 2e temps, être évalué en préle- vant, sur plusieurs animaux sains et de stades de lactation proches, du sang ou de l’urine (Tableau 4). Le P urinaire refl ète le statut en P sanguin, mais est sujet à plus de fl uc- tuation selon la quantité d’eau consommée et le rythme des urines excrétées.

Rappel

• L’absorbabilité du P chez le bovin : 70% (veau : 90%).

• Apport en P recommandé:

Vache laitière (lactation) : 3 – 4 g P/kg MS Génisse : 2 – 4 g P/kg MS

Veau : 5 – 10 g P/j

• Analyse régulière de la teneur en P des fourrages conseillée.

• Affourager une ration favorable à la rumination et sans risque d’acidose ruminale.

• En cas d’utilisation importante de phosphates, veiller à leur solubilité aqueuse.

Patrick Schlegel, ALP

Tableau 4. Références de teneurs en P plasmatique et urinaire chez la vache laitière

Note : L’animal recherche l’équilibre minéral. La relation entre P san- guin/urinaire et P ingéré reste délicate dans les zones marginales.

L’analyse de la teneur en P sanguin et/ou urinaire permet de vérifi er le statut en P d’un troupeau.

5. Seuils de carence, de tolérance et évaluation du statut

Carence Marginal Normal P plasmatique [mmol/l] < 1.0 1.0 - 1.3 1.3 - 2.0

[mg/dl] < 3.1 P urinaire [mmol/l] < 0.8

3.1 - 4.0 4.0 - 6.2

[mg/dl] < 2.5

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