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Profi-Lait
Profi-Lait est une offensi- ve en faveur des pro- ducteurs de lait. Elle a pour but de mettre en réseau toutes les forces existantes des acteurs de la production laitière afin de proposer des so- lutions performantes pour une production de lait professionnelle.
Dans le cadre de ce projet, différents articles sont publiés dans la Re-
vue UFA.
Contact:
Martin Lobsiger Profi-Lait / ADCF Postfach 412 8046 Zürich- Reckenholz Switzerland
✆ 044 377 74 01
martin.lobsiger@art.admin.ch
Frigga Dohme et Andreas Münger, Station de recherche Agroscope Liebefeld- Posieux ALP, 1725 Posieux
D
ans les régions favorables, le fait de faire pâturer les vaches lai- tières pendant l’été contribue à réduire avantageusement les coûts et fa- vorise une détention respectueuse des animaux. On observe cependant sou- vent, au cours de cette période, que la te- neur en matière grasse du lait diminue et que les vaches présentent des bouses très liquides. Ces deux éléments pourraient signaler une présence insuffisante d’ali- ments fibreux dans la ration. Afin de cou- vrir les besoins en nutriments nécessaires à leurs performances élevées, les vaches disposent fréquemment, au pâturage, d’herbe jeune très digestible qui réduit la durée de mastication et de rumination. Il en résulte une diminution de la produc- tion de salive et de son effet tampon sur les produits issus de la fermentation dans la panse, provoquant ainsi une diminu- tion du pH sur une longue durée et à un niveau défavorable pour l’animal. Afin d’examiner ces problèmes plus en détail,ALP Liebefeld-Posieux a réalisé deux essais (V1, V2) avec des vaches fistulées au niveau de la panse et un essai (V3) avec un troupeau de vaches laitières.
Structure des essais Dans le cadre des essais V1 et V2, trois variantes de
fourrage ont été à chaque fois compa- rées. A cette occasion, les données de six animaux ont été recueillies. Dans le cadre de l’essai V1, les vaches ont soit pâturé jour et nuit, soit sont restées dans l’étable pour la nuit où elles ont reçu 6 kg de foin ou 6 kg d’ensilage de maïs.
FAIBLES TENEURS DU LAIT et bouses trop liquides sont des phénomènes connus chez les vaches pâturant beaucoup. La complémentation de foin ne semble cependant pas vraiment aider à pallier ces problèmes selon des essais effectués par l’Agroscope Liebefeld-Posieux.
Apport de fourrage lors de la pâture intégrale
48 Revue UFA 10/06
Tableau 1: Distribution d’aliments concentrés lors de l’essai V3 Performance, kg/jour 24 26 28 30 32 34 36 38 40 42+
1re Lactation
Mélange de céréales 0.5 1.1 1.8 2.5 3.3 Concentré protéique – – 0.2 0.6 1.0 Lactations suivantes
Mélange de céréales – – – 0.8 1.5 2.1 2.8 3.5 4.1 4.5
Concentré protéique – – – – – – 0.4 0.8 1.2 1.4
Tableau 2: Production laitière lors des essais V1 et V2 V1
Pâture Pâture de jour Pâture de jour + 6 kg intégrale + 6 kg de foin d’ensilage de maïs
Quantité de lait, kg / jour 17.6 18.4 18.9
Matière grasse, % 3.8 3.7 3.7
Protéines, % 3.1 3.1 3.1
V2
Herbe Herbe Herbe uniquement + 1x 6 kg de foin + 3 x 2 kg de foin
Quantité de lait, kg / jour 24.6 24.7 24.2
Matière grasse, % 3.8 3.5 3.8
Protéines, % 3.0 3.0 3.0
La complémentation de foin implique un surcoît de travail mais apporte peu à la vache.
Lors de l’essai V2, toutes les bêtes se trouvaient à l’étable, où elles ont reçu uniquement de l’herbe, de l’herbe et 6 kg de foin par jour en une seule fois ou de l’herbe et trois fois 2 kg de foin par jour.
Dans ces deux essais, les vaches ont re- çu un mélange d’aliments minéraux mais pas d’aliments concentrés. Alors que les essais V1 et V2 se sont étendus sur trois mois, l’essai V3 s’est déroulé sur toute une saison de pâture. Il a été réalisé avec 24 vaches, qui avaient vêlé entre janvier et mi-avril. Après la période d’affoura- gement d’hiver ou le vêlage, les animaux ont été répartis en deux groupes égaux en fonction de leur numéro de lactation, de leur production laitière et de la teneur en matière grasse du lait. Alors que les bêtes du groupe 1 ont reçu quotidiennement 4 kg de foin après la traite, celles du grou- pe 2 n’ont plus reçu de foin après une pé- riode de transition. Comme aliments complémentaires, les animaux ont reçu, outre un mélange de sels minéraux, un mélange de céréales (maïs/orge/blé 1:1:1) ainsi qu’un concentré protéique, en fonction de la production ou des be- soins estimés (tab. 1). A chaque fois, on a utilisé une pâture tournante de 2 à 3 jours par parcelle.
Ingestion de fourrage En raison de la diminution de la production laitiè- re, la distribution d’aliments concentrés aux vaches de l’essai V3 a été réduite, au cours de la lactation. L’affouragement en foin n’a pas eu d’impact sur la consom- mation d’aliments concentrés (gra- phique 1). Il est intéressant de constater qu’au printemps et en été, les vaches du groupe auquel on distribuait du foin ne
consommaient pas complètement les 4 kg de foin mis à leur disposition. En ce qui concerne les essais effectués avec les vaches fistulées, la consommation totale de fourrage n’a pas été influencée par l’apport de foin. Bien que dans l’essai V1, une partie des vaches restaient à l’étable la nuit et y recevaient 6 kg de foin ou d’ensilage de maïs, qu’elles in- géraient rapidement après la traite, on n’a pas enregistré de différences par rapport à la consommation de fourrage des vaches qui pâturaient jour et nuit. Cela s’explique par le fait que les vaches qui pâturent la nuit étaient également moins actives et que la période d’alimentation diminuait nettement au profit de la pé- riode de rumination.
Quantité et composition du lait Dans aucun des essais, la quantité de lait produite n’a été influencée par l’affoura- gement en foin (tab. 2, graphique 2). Cu- rieusement, l’essai V3 sans affourage- ment de foin a plutôt indiqué une teneur en matière grasse du lait plus élevée que lors de l’affouragement avec du foin, alors qu’aucune différence entre les groupes n’a été constatée en ce qui concerne la teneur en protéines (gra- phique 3). Lors des essais V1 et V2, ni la teneur en matière grasse ni celle en pro- téines n’ont été modifiées de manière no- table par la distribution de foin(tab. 2).
Acitivité de mastication Les vaches fistulées qui, dans le cadre des es- sais V1 et V2, ont reçu uniquement de l’herbe, ont passé davantage de temps à ingérer leur ration, car elles avaient be- soin de davantage de temps pour ingérer
la même quantité de matière sèche. L’ap- port en foin n’a eu que peu d’impact sur la durée de rumination et l’étude n’a pas permis d’enregistrer de différences ma- jeures par rapport à la durée de mastica- tion totale quotidienne (ingestion + ru- mination) (graphique 4).
PRODUCTION ANIMALE
P R O F I - L A I T
Revue UFA 10/06 49
Graphique 1: Ingestion de foin et d’aliments concentrés lors de l’essai V3
14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 42 Semaine
14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 42 Semaine
avec foin sans foin
kg TS kg TS
12 10 8 6 4 2 0
12 10 8 6 4 2 0
Mélange de céréales Concentré de protéines Mélange de sels minéraux Foin
Graphique 2: Quantité de lait lors de l’essai V3
14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 42 Semaine
kg Lait 45 40 35 30 25 20 15
avec foin sans foin
Graphique 3: Composants du lait lors de l’essai V3
14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 42 Semaine
% 5.5 5.0 4.5 4.0 3.5 3.0 2.5
Matière grasse, avec foin Matière grasse, sans foin
Protéines, avec foin Protéines, sans foin Suite en page 52
