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Le facteur temps

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Academic year: 2022

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La recherche agronomique est un travail de longue haleine. Il faut vingt ans pour obtenir une nouvelle variété de pommes comme la Mairac, et encore une fois vingt ans pour la développer commercia- lement. Il a fallu quinze ans pour passer des pre- miers tâtonnements de la «lutte dirigée» contre les ravageurs à la «production intégrée» combinant l’ensemble des techniques culturales; quinze ans de plus ont été nécessaires pour que cette produc- tion intégrée sorte des milieux confidentiels de l’arboriculture pour se généraliser à l’ensemble de l’agriculture suisse.

Aussi n’est-il pas étonnant qu’un rapport annuel d’une station ne fourmille pas de résultats specta- culaires. Quand on travaille avec la nature, il faut savoir compter avec le rythme lent des saisons.

L’impact des recherches entreprises ne se mesure que dans la durée.

En arboriculture et en horticulture, branches dont j’ai eu la responsabilité durant une vingtaine d’années, je vais tenter d’esquisser les domaines où nos recherches ont contribué à résoudre cer- tains problèmes et à donner de nouvelles impul- sions aux entreprises du secteur.

Dans les productions d’abord: les nouvelles varié- tés des assortiments actuels de pommes, de poires, de tomates ou de fraises ont, auparavant, fait l’objet d’un examen approfondi dans nos stations avant d’être recommandées aux praticiens. La cul- ture de l’asperge, moribonde au début des années quatre-vingt, a pu être relancée grâce aux nou- velles variétés d’origine hollandaise, testées avec succès par Agroscope. Le verger d’abricotiers, traditionnellement composé de Luizet, est en pleine évolution, puisque désormais près de la moitié des surfaces sont plantées en variétés nouvelles, Orangered et autres Goldrich, fort appréciées des consommateurs. Du côté des nouvelles activités, le secteur des plantes médicinales et aromatiques, in- existant avant 1982, compte aujourd’hui en Suisse près de 300 producteurs; la recherche a joué un rôle fondamental dans la mise en place de cette branche.

Dans le domaine complexe de l’écologie, la contri- bution d’Agroscope RAC Changins a également été déterminante. Ainsi, au cours de ces dernières décennies, le développement des méthodes de lutte biologique a permis de diminuer les traitements insecticides, l’ajustement de la fumure a réduit les

apports d’azote de 30% et de 50% ceux de phos- phate et de potasse. La production hors-sol en serre a été rendue conforme aux règles écolo- giques grâce au recyclage des solutions nutritives et au développement de la lutte biologique, à tel point que le consommateur s’étonne aujourd’hui que les tomates hors-sol contiennent moins de pes- ticides que les tomates cultivées en pleine terre...

Pour mieux répondre aux attentes des consomma- teurs, la recherche s’est concentrée sur l’objectif de qualité. La participation de la RAC au pro- gramme européen COST 915 a permis de mieux définir les critères, les méthodes de mesure et les cheminements techniques qui y conduisent. Au- jourd’hui, la qualité est au rendez-vous: les fraises Mara des Bois et Cléry, les tomates Clotilde, les framboises Tulameen et les pommes Mairac en sont les savoureux résultats.

Contrairement à la légende, écologie, qualité et économie ne sont pas toujours des objectifs contradictoires. Ainsi, le «verger piéton», que nous avons développé, permet d’obtenir à la fois une qualité très élevée, de bons rendements et une réduction substantielle des coûts de travail.

Mais, pour avoir un impact dans la pratique, la re- cherche doit sortir de sa tour d’ivoire et communi- quer. Le contact avec les producteurs, avec tous les acteurs de la filière fruits et légumes et avec les consommateurs est primordial. Chaque année, plusieurs centaines de professionnels prennent part à nos journées thématiques: arboriculture, horticulture, baies et plantes médicinales. Nos pu- blications, en particulier la présente Revue, tien- nent tous les deux mois les utilisateurs au courant de nos progrès. Les connaissances acquises sont transmises également par des ouvrages comme le Manuel des légumes, le Guide des petits fruits et le livre d’arboriculture. L’organisation de «portes ouvertes» et la diffusion régulière de communiqués de presse renseignent le grand public sur les acti- vités de la recherche agronomique.

C’est cette tâche, riche en découvertes, en contacts humains et en collaborations de toutes sortes, qu’il m’a été donné d’accomplir durant ces vingt ans au Centre des Fougères.

Charly Darbellay

E-mail: charly.darbellay@rac.admin.ch

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Revue suisse Vitic. Arboric. Hortic. Vol. 37 (2): 85, 2005

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Le facteur temps

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