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Le contrôle des semences et plants: à, , ~~~~ ~ né°°

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De Mont-Calme (1898) à Changins (1998):

100 ans de recherches au service des grandes cultures et des herbages

Le contrôle des semences et plants: à, , ~~~~ ~ né°°

évolution et perspectives

MIAUTON P. A., Station fédérale de recherches en production végétale de Changins, CH-1260 Nyon 1

Introduction

Etablissement fédéral d'essais et de contrôle de semences

A LAUSANNE (Mont-Calme) Initialement, l'activité de contrôle exer-

cée par l'Etablissement fédéral d'es- sais de semences de Mont-Calme

était concentrée dans les analyses de laboratoire, comme la détermination de la faculté germinative, de la pureté,

ou de la provenance, basée sur l'iden- tification des «graines étrangères».

Cette activité s'est élargie, au fur et à

mesure que s'étoffait la législation que

l'Établissement était chargé d'appli-

quer en Suisse romande: contrôle de la production, dès 1913, par l'inspec- tion des cultures; puis de la commer- cialisation, tout d'abord sur la base

d'un contrat de contrôle volontaire et, dès 1955, selon les normes de qualité

minimales requises par le Livre des

Semences en application de la loi sur

l'agriculture de 1951.

Dans le prolongement du dirigisme des années de guerre et à cause de l'isolement relatif de la Suisse, sous la double égide des stations d'Oerlikon et de Lausanne, un système de con- trôle largement autonome s'est alors créé dans chaque région, tout em- preint de paternalisme et truffé d'hel-

vétismes. La collaboration étroite avec

les milieux professionnels (fig. 1) lui

conférait un solide pragmatisme et la

participation active des chercheurs

des stations aux organisations interna- tionales lui apportait déjà des métho-

des et quelques règles mondialement reconnues.

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Fig. 1. Au début du siècle, les multiplicateurs de semences étaient de véritables sélection-

neurs, réalisant des semis grain à grain et des observations plante par plante. Ils partici- paient activement au choix des variétés de l'assortiment officiel.

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De Mont-Calme (1898) à Changins (1998):

100 ans de recherches au service des grandes cultures et des herbages

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Aujourd'hui

Particulièrement concerné par le phé- nomène actuel de globalisation de l'économie, le monde des semences entraîne dans ce mouvement les acti- vités de contrôle officiel. Au moment où l'industrie suisse des semences s'ouvre à l'Europe, voire au monde, et que se généralisent les échanges, un organisme de contrôle officiel suisse unique s'impose, qui coordonne toutes les activités liées au catalogue variétal national et au contrôle de qualité des semences et plants, y compris sous l'aspect phytosanitaire.

Quel sera l'avenir du service des se- mences et plants de Changins?

Quels contrôles, pour quelles espèces?

Pour lever les barrières techniques qui font obstacle aux échanges, le champ d'application du contrôle officiel de la Suisse doit évoluer dans le sens défini par les organisations internationales qui harmonisent les règles des pays de ses exportations et importations de semences et plants. Longtemps res- treint aux espèces d'usage agricole, le contrôle devra englober d'autres espèces et d'autres utilisations; c'est le cas par exemple des semences pour gazon d'ornement, où une même espèce, voire une même variété, peut être adaptée à une utilisation fourra- gère ou ornementale. La qualité des productions arboricoles dépend de fa- çon déterminante de l'état sanitaire des greffons et porte-greffes utilisés; il en va de même pour la vigne: la Suisse

se propose de créer, à l'image des pays qui nous entourent, un système facultatif de certification permettant de tenir sous contrôle qualitatif strict toute la filiation entre un conservatoire cen- tral de matériel initial exempt de mala- die et la livraison de jeunes plants à l'utilisateur par chaque pépiniériste adhérent. Quant aux essences fores- tières et ornementales, soumises à moins de contrôles que les espèces vivrières, elles n'en sont pas moins porteuses potentielles d'organismes nuisibles dangereux également pour les productions agricoles; la maîtrise de leur bon état sanitaire est donc également essentielle.

Les critères du contrôle officiel con- cernent, d'une part, les caractéristi- ques de la variété et, d'autre part, la qualité des semences ou des plants définie par des normes de production et des résultats de tests en laboratoire.

Pour les céréales et les pommes de terre, la Suisse a pendant longtemps restreint obligatoirement la commer- cialisation aux semences et plants certifiés des seules variétés officielle- ment recommandées. Pour les espè- ces fourragères, sans être obligatoire, une approche facultative parvenait pratiquement au même but, grâce aux contacts très étroits entre stations et profession.

Pour être officiellement recommandée, une variété doit répondre à des critè- res sévères de valeur agronomique et technologique (VAT) dont les exi- gences sur le plan qualitatif sont d'un niveau extrêmement élevé, par rapport à beaucoup de pays voisins où le ren- dement compte plus que la qualité pour l'inscription au catalogue; en revanche, la Suisse n'accordait aucu- ne attention à ce qu'une variété soit distincte, homogène et stable (DHS), alors que ce critère, condition sine qua non pour l'inscription au catalogue d'autres pays, est jugé essentiel sur le plan international pour garantir que

sous la désignation d'une variété ne se commercialisent que des semen- ces ou plants conformes aux caracté- ristiques établies lors de son inscrip- tion et assurer l'ordre souhaitable entre propriétaires et utilisateurs des variétés.

Sans importance quand les variétés indigènes, seules en cause, ne sont destinées qu'à l'agriculture suisse, ces conceptions différentes posent de gros problèmes lorsque la sélection suisse réalise qu'elle ne peut survivre qu'en s'appuyant sur un marché inter- national et lorsque l'agriculture suisse cherche à mettre en valeur, pour ses besoins très spécifiques, des variétés étrangères si particulières qu'elles ne sont inscrites dans aucun catalogue.

C'est ainsi que telle variété suisse de céréale s'est vu refuser l'inscription à l'étranger parce qu'elle était assez hé- térogène pour que l'on puisse y sélec- tionner dix lignées différentes et que telle variété étrangère d'une espèce fourragère, dûment inscrite sur la liste officielle des variétés recommandées, a dû en être retirée, car il n'en existait nulle part une sélection conservatrice!

La Suisse vise aujourd'hui la recon- naissance internationale d'équivalence de son système et introduit progressi- vement dans tous les groupes d'es- pèces nécessaires un catalogue na- tional basé sur des épreuves DHS et VAT de sévérité comparable à celle des autres pays; il revient à la profes- sion de mandater des expérimenta- teurs qualifiés pour sélectionner par des essais complémentaires, dans le catalogue suisse ou européen, voire mondial, les variétés les plus recom- mandées pour chaque utilisation spé- cifique.

Pour certains groupes d'espèces, comme par exemple les plantes pota- gères, dont la valeur culturale et d'utili- sation est plus subjective, moins faci- lement codifiable, l'épreuve de VAT n'est pas une condition d'inscription au

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Harmonisation des règles et méthodes

Gérer les échanges de semences et plants, c'est en fait gérer les mouve- ments du patrimoine génétique mon- dial du régne végétal. Si cette échelle dépasse autant le champ de compé- tence d'un service des semences et plants que le propos de cet article, cela évoque bien la grande diversité des éléments à harmoniser, et à quel niveau, pour tenir compte, dans toutes

De Mont-Calme (1898) à Changins (1998):

100 ans de recherches au service des grandes cultures et des herbages

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Organisation mondiale du commerce

suppression des barrières techniques dans le commerce international des semences

FIS/ASSINSEL sélection des variétés et commercialisation

des semences ISHI

Etroite collaboration avec

ISTA ISTA, OCDE, UPOV

CIPV

analyses protection

des semences Amérique des plantes

USA: du Nord:

AOSA NAPPO

Europe: OEPP

Reste SEMENCES

du monde:

ISTA DE UE: directives

(QUALITÉ

USA: USA:

AOSCA

UPOV

+ brevet UE: directives UE: règlement

conformes à conforme à l'OCDE l'UPOV

OCDE UPOV

certification variétale protection du droit

des semences des obtenteurs

Fig. 2. Organigramme mondial du contrôle de qualité des semences:

catalogue, mais bien celle de la DHS, pour qu'à un nom corresponde tou- jours une seule et même variété et ré- ciproquement. L'introduction en Suisse d'un catalogue de variétés potagères empêchera la bonne vieille pratique du «rebapteme», consistant à diffuser sous un nom d'emprunt une bonne trouvaille faite à l'étranger, pour éviter d'en divulguer la véritable identité.

L'Europe a remplacé, pour le marché intérieur, le certificat phytosanitaire par un passeport phytosanitaire. L'idée consiste, puisque les frontières tom- bent, à déplacer le contrôle aux lieux de production: seules les entreprises respectant les normes requises de qualité phytosanitaire pourront mettre en circulation des lots de semences et plants. La Suisse souhaite être admise à participer à ce nouveau système eu- ropéen; elle en confiera les tâches de contrôle officiel au service déjà chargé de contrôler la production et la com- mercialisation des semences et plants;

ainsi, un seul document, délivré par un même organisme, servira à la fois d'étiquette de certification et de pas- seport phytosanitaire sur les emballa- ges de semences et plants.

Cercle des organisations internationales

FIS = Fédération internationale du commerce des semences ASSINSEL = Association inter- nationale des sélectionneurs ISTA = association internatio- nale d'essais de semences OCDE = Organisation de co- opération et de développement économiques

UPOV = Union pour la protec- tion des obtentions végétales CIPV = Convention internatio- nale pour la protection des vé- gétaux

ISHI = International seed health initiative

Cercle des organisa- tions régionales NAPPO = North American plant protection organisation OEPP = Organisation euro- péenne de protection des plantes

UE = Union européenne AOSCA = Association of seed certification agencies AOSA = Association of offi- cial seed analysts

Cercle des rubriques de qualité

FG = faculté germinative PT = pureté technique (absence de brisures, matière inerte) PS = pureté spécifique (absence d'autres espèces)

PV = pureté variétale (absence d'aberrants et d'autres variétés de la même espèce)

VAT = valeur agronomique et technologique

AV = authenticité variétale (con- formité à la dénomination, à la description, à l'échantillon de réfé- rence)

DHS = distinctibilité, homogénéité, stabilité.

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ses facettes, de la qualité du matériel vivant mis en circulation. Citons donc, sans les développer, quelques-uns des aspects qui touchent indirecte- ment un service des semences et plants et dont la solution est à un autre échelon. L'absence d'harmonisation dans ces domaines constitue un obs- tacle majeur aux échanges.

- Produits de traitement des se- mences et plants: comment har- moniser leur homologation pour permettre l'échange de semences et plants certifiés traités?

- Certification des semences et plants de variétés génétiquement modifiées: comment les distinguer de la variété non modifiée? Com- ment les repérer, les étiqueter, quand l'Amérique et l'Europe ne sont d'accord ni sur les définitions ni sur les désignations?

- Semences et plants pour l'agri- culture biologique et le maintien des ressources génétiques: qui les produit, les conditionne, les com- mercialise? Comment passent-ils les frontières? Comment nuancer les exigences entre une variété éco- logique et un écotype biologique?

Pour la très grande majorité des se- mences et plants d'espèces agricoles commercialisés en Suisse, il s'agit de matériel officiellement certifié. Le mo- deste bulletin de certification apposé sur l'emballage atteste d'une qualité correspondant à des critères bien pré- cis, que le matériel provienne de Suis- se, d'Europe ou d'une autre partie du vaste monde. C'est le résultat d'un long et patient travail d'harmonisation, illustré, dans le cas des semences, par le schéma de la figure 2.

Une nébuleuse d'organismes responsables

• Dès le début du siècle, les premiers laboratoires d'essais de semences ont comparé leurs méthodes d'ana- lyses et cherché à définir des règles uniformes, pour éviter que les différences entre résultats pro- viennent davantage des techniques d'analyse que de la qualité intrin- sèque des lots de semences. En 1924 fut créée l'ISTA, dans le but d'harmonisée sur le plan mondial les règles d'essais de semences.

• La même année naquit la FIS pour faciliter le commerce international des semences.

• Quand les nouvelles techniques de sélection (hybridation, pedigree) fi- rent progresser par bond la pro- duction végétale, il devint impor- tant de garantir l'authenticité et la pureté variétale des nouvelles ob- tentions: ce fut l'OCDE qui s'en chargea, en développant des règles et normes codifiées dans ses systèmes pour la certification variétale des semences destinées au commerce international.

• Etude des variétés pour le catalo- gue, certification et protection des obtentions partagent un intérêt com- mun pour l'identification variétale: à partir des années 60, WPOV a dé- veloppé, en trois versions succes- sives, une convention de propriété intellectuelle taillée sur mesure pour garantir les droits des sélec- tionneurs d'obtentions végétales.

Tenant mieux compte que le brevet de la nature vivante des variétés protégées, cette convention har- monise les techniques d'examen de leur DHS.

• Les plus grandes précautions sont de mise pour éviter que les semen-

ces et les plants ne soient les vec- teurs d'organismes nuisibles, sur- tout dans les régions qui sont épar- gnées. C'est donc à juste titre qu'ils sont dans le collimateur de l'OEPP et de la NAPPO. Ces deux organi- sations régionales sont coiffées par la CIPV qui règle au niveau mon- dial, sous l'égide de la FAO, les mesures phytosanitaires.

• A notre époque où les restrictions budgétaires deviennent la règle dans quasiment tous les services publics, la tendance à la privatisa- tion du contrôle et de la recherche se généralise. La FIS joue à cet égard un rôle extrêmement dyna- mique et positif, en soutenant très fortement le développement, tout en maintenant dans les rangs de l'industrie la cohésion nécessaire à toute solution harmonisée. C'est par exemple à la FIS que le monde des semences est redevable du déve- loppement des initiatives internatio- nales concernant les maladies transmises par les semences (ISHI).

Les documents de base pour le com- merce international d'un lot de semen- ces, indispensables pour l'industrie des semences et les douanes, sont le Bulletin international orange de l'ISTA (BIO), le certificat d'authenti- cité et de pureté variétale de l'OCDE et le certificat phytosanitaire. On imagine facilement à quel point les services officiels nationaux qui les dé- livrent profitent de l'immense tache d'harmonisation de l'ISTA, de la CIPV, de l'OCDE et de WPOV. Les organisa- tions gouvernementales dépendent très largement, à leur tour, du travail de recherche et développement réa- lisé par les instituts d'Etat des pays participants.

La situation de pénurie actuelle lance aux organisations gouvernementales le grand défi de réussir la délégation des taches de contrôle officiel à l'in-

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dustrie, sans mettre en péril le niveau remarquable, pour ne pas dire unique, d'harmonisation laborieusement ac- quis dans ce secteur au cours des dernières décennies. Une nouvelle étape est donc en chantier, qui consiste à définir des systèmes d'ac- créditation adaptés aux exigences spécifiques du contrôle des semences et compatibles avec le fonctionnement de chaque organisation concernée.

La Conférence mondiale des semen- ces, qui sera organisée à Cambridge du 5 au 8 septembre 1999 par PISTA et la FIS avec la collaboration de l'OCDE et de l'UPOV, offrira une occa- sion unique d'échange de vues dans ce domaine.

Dans le secteur des plants, qui n'inté- resse ni PISTA, ni la FIS, ni l'OCDE, l'harmonisation est moins poussée.

Des travaux sont toutefois en cours dans le cadre d'autres organisations mondiales, comme par exemple la Commission économique de l'ONU pour les plants de pommes de terre.

Intégration du service des semences et plants dans le monde

L'Etablissement fédéral d'essais et de contrôle des semences fête en 1998 son 100e anniversaire en fermant défi- nitivement son laboratoire d'analyses des semences à Changins. Cette me- sure s'intègre dans le processus de spécialisation des centres régionaux du nouveau service suisse des se- mences et plants. Pour tout le pays, les semences seront désormais analy- sées au laboratoire de la station de Zurich-Reckenholz, qui héberge en ses murs le secrétariat de l'ISTA. Réci- proquement, les plants viendront au laboratoire de la station de Changins, où se concentre la recherche en viro- logie, bactériologie, entomologie, ne- matologie et culture de tissus. La sta- tion développe une intense activité en techniques de production de plants: la collaboration entre le groupe des pommes de terre et les services de la protection des végétaux a permis la réalisation d'un projet de modélisation, TUBERPRO (fig. 3), permettant d'opti- miser la date de récolte par rapport à

un objectif déterminé de qualité des plants; ce modèle est en cours d'ap- plication systématique dans les Eta- blissements multiplicateurs (EM). Un autre projet, développé avec les spé- cialistes de la culture de tissus, vise la production de plants sains issus de microtubercules (fig. 4). Son introduc- tion auprès des EM implique de nou- velles règles de certification.

La direction du service des semences et plants coordonne les activités des trois centres régionaux chargés des tâ- ches techniques, à Changins, Recken- holz et Wàdenswil; présidé par son chef, le comité exécutif du service comprend les responsables des trois centres régionaux et du bureau de la protection des obtentions végétales.

La participation du service, même à son échelle forcément modeste, aux activités de PISTA, de l'OCDE et de l'UPOV est essentielle pour la Suisse puisque, en tant que pays tiers, les conditions pour la reconnaissance de l'équivalence de son système de con- trôle sont sa participation aux systè-

Fig. 3. Vue du piège girouette à fils englués dans un champ de pommes de terre à la levée de la culture. Ce piège a été utilisé pour estimer l'ampleur du vol des pucerons dans les différentes régions de production de plants (photo R. Schwrzel).

Fig. 4. Différents matériaux de protection contre les pucerons ont été étudiés pour protéger les boutures de pommes de terre des contaminations par les virus (photo R. Schwàrzel),

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100 ans de recherches au service des grandes cultures et des herbages

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Hymne aux chercheurs

mes de l'OCDE et l'accréditation de son laboratoire par l'ISTA. UUE va beaucoup plus loin que les organisa- tions au niveau mondial dans l'harmo- nisation de son marché intérieur. Elle a créé par exemple un catalogue com- mun, garantissant la libre commerciali- sation dans tout son territoire de toutes les variétés qui y figurent. Concernant la protection des obtentions, elle est membre en tant que telle de l'UPOV et a créé un règlement permettant à un obtenteur de faire protéger sa variété, par une seule démarche, dans toute l'Europe... sauf en Suisse. La Suisse tente de simplifier les échanges de matériel de multiplication avec VUE en négociant par voie bilatérale la recon- naissance d'équivalence de ses sys- tèmes. Le service des semences et plants profite énormément, dans ses contacts techniques avec les collè- gues des pays membres de VUE, de leur très riche expérience acquise au cours de plus de trente ans de pra- tique des directives européennes sur la commercialisation des semences et plants.

Le service des semences et plants a toujours cultivé une tradition d'étroite collaboration avec les milieux profes- sionnels de la production et du com- merce des semences et plants. Sou- vent très empirique, cette coopération devra sans doute être définie plus précisément pour satisfaire aux critè- res d'accréditation que l'on cherche actuellement à établir au niveau euro- péen et mondial. Alors que l'industrie suisse des semences est en phase très active de restructuration et s'en- gage de plus en plus, mais en ordre dispersé, dans des démarches d'as- surance-qualité de type très général (ISO), le nouveau service suisse des

semences et plants, lui-même restruc- turé, pourrait grandement servir l'inté- rêt général en coordonnant le proces- sus d'accréditation dans le cadre d'un système bien adapté à la matière trai- tée. Il faut bien sûr, pour cela, qu'il acquière préalablement l'expertise né- cessaire.

Conclusion

En cent ans d'existence en Suisse ro- mande (un peu davantage en Suisse alémanique), le service des semences et plants a connu l'évolution neces-

saire pour s'adapter au rôle qui lui est dévolu dans un secteur fortement marqué par la globalisation: faciliter les échanges de l'industrie des se- mences, tout en assurant, dans la maîtrise de la qualité, la fiabilité né- cessaire à tous les cercles concernés, de l'obtenteur au grand public. Sou- haitons que, dans le processus extrê- me de dérégulation en cours, les partenaires sachent préserver les bé- néfices d'une harmonisation remar- quable mais chèrement acquise et de l'irremplaçable expertise mise en commun par les services publics nationaux, les organisations gouver- nementales au niveau régional ou mondial et l'industrie des semences et plants.

Saturne prêchait l'art de cultiver la terre, De même que Cérès protégeait les moissons,

Et que Pomone avait la bonté légendaire D'aider les jardiniers par ses riches leçons.

Mais, ignorant l'Olympe et sa mythologie, Des cerveaux ont compris, depuis la nuit des temps,

Combien c'est la recherche, et jamais la magie, Qui dans chaque pays nourrit ses habitants.

Durant ce dernier siècle où tout change si vite, Vous avez su reprendre et garder le flambeau

Dont la noble clarté vous guide et vous invite Au bonheur de poursuivre un idéal très beau.

Vous pouvez être fiers de votre rôle utile Préparant, dans la lutte et la difficulté, Les moyens de parer les coups d'un sort hostile

Et de vouloir toujours servir l'humanité.

Claude Fornerod *

*Entré au service de la Confédération le 4 avril 1939, Claude Fornerod, agronome ana- lyste ... et poète, a été un très fidèle collaborateur de l'établissement de Mont-Calme. Il a pris sa retraite à Changins en 1978.

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