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Défis d’une détention moderne des chevaux – partie 2

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N° 161 MAI 2015

Défis d’une détention moderne des chevaux – partie 2

Alors que la première partie portait sur les défis de la garde des chevaux en matière de gestion de l’alimentation, cette deuxième partie est consacrée à la détention de chevaux en groupe.

BUREAU DE CONSEILS CHEVAL

Détention de chevaux en groupe

La détention de chevaux en groupe est une tendance qui se maintient. Ce type de garde correspond tou- jours davantage au vœu de nombreux propriétaires de chevaux désireux d’offrir à leurs compagnons une vie plus en accord avec leurs besoins naturels. Par ailleurs, une étude publiée récemment par Agroscope sur divers types de détention souligne la plus grande rentabilité de cette forme de détention par rapport à celle en box.

Il faut toutefois mentionner que la détention de che- vaux en groupe n’est pas aussi simple qu’on pourrait l’imaginer. Des connaissances concrètes manquent, par exemple sur la conception idéale de l’aire de repos. Il est cependant certain que dans certaines écuries les chevaux de rang inférieur ne parviennent pas à se reposer s’ils ne se sentent pas en sécurité

ou si l’aire de repos est trop exiguë. La nécessité d’une litière est souvent remise en question par les détenteurs-trices et propriétaires de chevaux de races robustes. Pour faciliter le travail et pour des raisons financières, certains d’entre eux y renoncent même.

Or, selon l’Ordonnance sur la protection des animaux, une litière est obligatoire. Une étude réalisée par l’EPF de Zurich en collaboration avec le HNS a clairement démontré que les dimensions minimales appliquées en Suisse pour l’aire de repos avec litière dans la détention en groupe ne sont en aucun cas exagé- rées, vu qu’elles ne permettent même pas à tous les chevaux du groupe de se reposer plus de 30 minutes par 24 heures sans être dérangés. Actuellement, le HNS teste, dans le cadre d’une nouvelle étude, si un élément de structuration dans l’aire de repos ne pourrait pas représenter une solution à ce problème.

Il est également nécessaire de disposer de meilleures connaissances sur les formes d’intégration à faible risque d’un nouveau membre dans un groupe consti- tué et sur une composition adaptée des groupes de chevaux. On trouve dans la pratique différentes méthodes d’intégration de chevaux dans un groupe déjà constitué. Selon les résultats de recherche actuels, c’est en détenant pendant quelques jours, hors du groupe, le nouveau venu avec un membre très sociable du groupe que l’on rencontre le moins de conflits sociaux et donc le moins de risques de blessures. Une fois que les deux chevaux ont fait connaissance et sont devenus amis, on peut les relâ- cher ensemble dans le groupe.

Dans la détention en groupe, il faut aussi faire parti- culièrement attention à ce que chaque cheval couvre suffisamment ses besoins, ait assez de phases de récupération et ne soit exposé ni à un risque accru de blessures ni à un stress social chronique. Certaines conditions essentielles doivent donc être respectées, notamment disposer de suffisamment d’espace. Cet espace doit en plus être structuré. Un travail de HARAS

Il faut prêter attention à la composition d’un groupe et à l’intégration d’un nouveau cheval dans un groupe constitué

Die Integration neuer Pferde in die Gruppe hat vorsichtig zu erfolgen, der Gruppenzusammensetzung ist Beachtung zu schenken.

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harasnational.ch

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recherche effectué en Allemagne fait état d’une sur- face minimale de 330 m2 par cheval pour éviter toute confrontation conflictuelle. En Suisse, de telles exi- gences sont impossibles compte tenu notamment de l’exigüité du territoire et des prescriptions très strictes en matière d’aménagement du territoire. Autrement dit, en présence d’un espace limité, il est d’autant plus important de bien le structurer et d’accorder une grande importance à la conception de l’aire de sor- tie. Des parois de séparation et des subdivisions de l’espace permettent un semblant de distance et ainsi un certain nombre de conflits peuvent être évités.

Une division intelligente, c’est-à-dire une structuration cohérente de la surface à disposition en différents espaces fonctionnels (aire d’affouragement, de repos et d’activité) incite en outre au mouvement et permet d’éviter le stress dû aux contacts sociaux, de même que les blessures.

Les distributeurs automatiques de nourriture sont utilisés depuis longtemps dans la détention en groupe d’autres animaux de rente. Pour leur utili- sation dans la détention en groupe de chevaux, cer- taines questions doivent être clarifiées. Par exemple, comment éviter que les chevaux ne séjournent trop longtemps dans le box d’affouragement, appâtés par une ration supplémentaire de fourrage? Autre inconvénient, il n’offre pas aux chevaux un mode naturel d’affouragement ; dans la nature, les che- vaux mangent ensemble. En revanche, il permet de

nourrir chaque cheval individuellement, en fonction de ses besoins, et de répartir la prise de nourriture sur 24 heures. L’alimentation individualisée gagne en importance, car les groupes de chevaux sont des groupes disparates, constitués de chevaux de petite et de grande taille, de chevaux utilisés et non utilisés de même que de vieux et de jeunes chevaux.

Avec l’apparition ces dernières années des écuries

« actives » qui incitent les chevaux à davantage de mouvement et même à parcourir d’assez grandes distances tous les jours, la question du revêtement du sol dans les aires de sortie prend davantage d’importance qu’auparavant. Selon les premiers résultats issus de mesures GPS effectuées par un groupe de chercheurs-euses de l’EPF de Lausanne, en collaboration avec le HNS, les chevaux détenus dans une « stabulation libre classique » parcourent environ 5 km par jour (2 km au minimum, 8 km au maximum). Des mesures effectuées dans des écuries

« actives » de grande taille en Allemagne font état de distances allant jusqu’à 11 km en 24 heures, voire davantage. Un nombre toujours plus important de chevaux non ferrés sont détenus dans ce type d’écuries. Or l’on constate parfois une usure trop forte des sabots. Il peut s’ensuivre une sensibilité excessive des pieds, une démarche dite « sur des œufs » et même une inflammation du tissu podo- phylleux (ou tissu velouté) du sabot. Il est donc important de tester les différents types de sols et de formuler des recommandations pour la pratique afin que la tendance actuelle visant un accroissement de mouvement - principe vers lequel il faut tendre - ne déclenche pas de nouveaux problèmes.

Conclusion

Les défis à relever pour une garde de chevaux moderne résident principalement dans la gestion de l’affouragement, la conception des écuries et la gestion de la détention en groupe. Or, les pro- positions de solution n’auront d’avenir et un large impact que si les différents intérêts sont pris en compte dans un seul et même concept, applicable dans l’ensemble de la pratique et supportable finan- cièrement. Il s’agit de tenir compte des besoins des chevaux, mais aussi des exigences des propriétaires/

détenteurs-trices de chevaux. Telle est justement la mission de la recherche appliquée dans le domaine de la garde de chevaux : aborder les nouvelles pro- blématiques et élaborer des réponses à l’intention de la pratique.

Structurer l’aire de repos pourrait aider les chevaux de rang hiérarchique inférieur à se reposer sans être dérangés Eine Strukturierung des Liegebereichs könnte tiefrangigen Pferden helfen, sich sicherer zu fühlen

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