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A son tour, la tordeuse de la pelure devientrésistante aux insecticides

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Academic year: 2022

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L’apparition, dans le bassin lémanique, de deux foyers de résistance de la tordeuse de la pelure capua (Adoxophyes orana) à quelques insecti- cides lance aux arboriculteurs un nouveau défi qu’il s’agit de relever. Cet insecte indigène poly- phage n’a acquis le statut de ravageur en ver- gers de pommiers et poiriers que vers le milieu du siècle dernier. Auparavant, ses effectifs res- taient toujours très discrets dans les vergers d’arbres à haute-tige. Son essor a été favorisé par l’intensification des cultures fruitières, dans lesquelles la croissance des pousses se prolonge durant presque tout l’été. Ses chenilles, particu- lièrement friandes de jeunes feuilles tendres, y trouvent des conditions optimales à leur déve- loppement.

De 1960 à 1985, la présence de capua préoccu- pait en permanence les arboriculteurs. Les esters phosphoriques appliqués curativement contre les générations d’été et d’automne permettaient de protéger plus ou moins bien les fruits, sans toutefois réussir à briser la dynamique des po- pulations. Depuis ces vingt dernières années, l’homologation de produits modernes très effi- caces, tels que fénoxycarbe, lufénuron, tébuféno- zide, avait presque relégué capua aux oubliettes:

un seul traitement préventif appliqué au prin- temps mettait les populations au tapis.

L’apparition récente, dans deux vergers du can- ton de Vaud, de souches de capua résistantes à quelques insecticides annonce vraisemblable- ment la fin de cette période de succès facile (voir à ce sujet l’article de Charmillot et al., en p. 87). La lutte chimique, âgée d’un demi-siècle à peine, donne de sérieux signes d’essoufflement:

après les acariens, les pucerons, les psylles et le carpocapse, capua trouve à son tour le moyen de résister aux insecticides et il est certain que, prochainement, d’autres ravageurs acquerront cette même faculté. Ce n’est qu’une question de temps...

Dans l’immédiat, tout doit être mis en œuvre pour tenter d’éradiquer ces deux populations ré- sistantes avant qu’elles ne colonisent d’autres

vergers. Des solutions existent: une lutte soute- nue doit être engagée pendant les trois périodes d’activités larvaires avec les produits qui ont gardé leur efficacité, comme le virus de la gra- nulose, le spinosad, l’indoxacarbe et le chlorpy- rifos-méthyl, en y ajoutant éventuellement la technique de confusion au moyen du diffuseur Isomate-CLR, homologué contre le carpocapse, qui a une efficacité secondaire contre capua.

Cela permettra de gagner du temps, de mainte- nir une longueur d’avance sur le mutant. Des essais complémentaires seront réalisés pour dé- terminer si le fénoxycarbe conserve son efficacité sur les souches résistantes. Les techniques de détection de la résistance devront être affinées.

Pour prévenir son apparition dans les vergers encore non affectés, il faut alterner des insecti- cides à modes d’action différents tout en privilé- giant les moyens sélectifs afin de ne pas éliminer la faune auxiliaire.

A moyen terme toutefois, les arboriculteurs de- vront apprendre à vivre avec la tordeuse de la pelure résistante, car d’autres foyers se manifes- teront à plus ou moins brève échéance. La lutte contre les insectes est une partie d’échecs qui se joue entre l’homme et le ravageur. Chaque fois que l’homme avance un pion, il prend momenta- nément l’ascendant sur son adversaire et peut repousser l’échéance d’un nouveau défi. L’in- secte commence par s’affaiblir, puis s’adapte, évolue et relance la partie. L’histoire nous en- seigne qu’il n’est généralement pas possible de mettre le ravageur «échec et mat», et que des cas tels que l’éradication de la variole en méde- cine humaine restent des exceptions. Très sou- vent, l’homme se retrouve «mat» parce qu’il n’a pas engagé les moyens nécessaires pour pour- suivre la partie, pour continuer ses recherches, pour avancer de nouveaux pions, bref: pour an- ticiper. Le jeu ne se termine jamais car, comme disait le poète Aragon: «Rien n’est jamais acquis à l’homme...»

P.-J. Charmillot

E-mail: pierre-joseph.charmillot@rac.admin.ch

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85

Revue suisse Vitic. Arboric. Hortic. Vol. 38 (2): 85, 2006

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A son tour, la tordeuse de la pelure devient

résistante aux insecticides

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