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Les leçons de la famine

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Academic year: 2022

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(1)Les leçons de la famine. Autor(en):. Köpfli, Christoph. Objekttyp:. Article. Zeitschrift:. Actio : un magazine pour l'aide à la vie. Band (Jahr): 94 (1985) Heft 10. PDF erstellt am:. 30.01.2022. Persistenter Link: http://doi.org/10.5169/seals-682296. Nutzungsbedingungen Die ETH-Bibliothek ist Anbieterin der digitalisierten Zeitschriften. Sie besitzt keine Urheberrechte an den Inhalten der Zeitschriften. Die Rechte liegen in der Regel bei den Herausgebern. Die auf der Plattform e-periodica veröffentlichten Dokumente stehen für nicht-kommerzielle Zwecke in Lehre und Forschung sowie für die private Nutzung frei zur Verfügung. Einzelne Dateien oder Ausdrucke aus diesem Angebot können zusammen mit diesen Nutzungsbedingungen und den korrekten Herkunftsbezeichnungen weitergegeben werden. Das Veröffentlichen von Bildern in Print- und Online-Publikationen ist nur mit vorheriger Genehmigung der Rechteinhaber erlaubt. Die systematische Speicherung von Teilen des elektronischen Angebots auf anderen Servern bedarf ebenfalls des schriftlichen Einverständnisses der Rechteinhaber. Haftungsausschluss Alle Angaben erfolgen ohne Gewähr für Vollständigkeit oder Richtigkeit. Es wird keine Haftung übernommen für Schäden durch die Verwendung von Informationen aus diesem Online-Angebot oder durch das Fehlen von Informationen. Dies gilt auch für Inhalte Dritter, die über dieses Angebot zugänglich sind.. Ein Dienst der ETH-Bibliothek ETH Zürich, Rämistrasse 101, 8092 Zürich, Schweiz, www.library.ethz.ch http://www.e-periodica.ch.

(2) Croix-Rouge suisse. ANALYSE. ANALYSE. Depuis déjà trois ans, la famine constitue à nouveau une menace directe pour l'existence de 150 millions d'Africains, sur les 450 millions que compte le continent. Malgré toute la rapidité d'intervention et la disponibilité des pays donateurs, on estime aujourd'hui à plusieurs centaines de milliers le nombre des victimes. Face à ce sombre bilan, se pose à nouveau le problème des causes du drame qui est en train de se jouer en Afrique. Quelle leçon devons-nous tirer de la catastrophe actuelle et de l'inefficacité de nos efforts pour combattre la pauvreté et la famine? Doit-on conclure à l'échec de la collaboration au développement?. les. Criris/opri /Cöpff/ famine qui frappe actuelLalement l'Afrique est le symptôme le plus évident et le plus spectaculaire de l'effondrement de la production agricole, phénomène que l'on constate dans de nombreuses régions du continent. La crise de l'approvisionnement alimentaire, qui s'est durablement installée, n'est pas uniquement due à des phénomènes climatiques, comme la sécheresse. Le sud du Sahara est la seule région du monde où la production alimentaire par habitant est en régression. On n'entrevoit aucune amélioration à la situation dans l'avenir. Pire, on constate que la famine s'est étendue à des régions de l'Afrique tropicale, dotées d'un potentiel agricole traditionnellement riche, comme le Kenya, la Zambie et la Tanzanie. La crise alimentaire va de pair avec une destruction des fondements mêmes de la production agricole, destruction dont la sécheresse n'est pas l'unique responsable mais qui a également pour cause des comportements humains erronés.. / e tionnelles de mise en valeur des terres ont été progressivement abandonnées pour faire place à des cultures plus rationnelles de produits destinés à l'exportation, comme le coton, le cacao, le thé, le café, les légumes, les cacahouètes, le sisal, etc. Il a été souvent démontré que la pratique de la monoculture entraînait des phénomènes d'usure des sols. De même, la plupart des très vastes zones forestières qui recouvraient autrefois l'Afrique ont été progressivement de éliminées, provoquant graves phénomènes d'érosion. Cette politique de déboisement est aujourd'hui encore intensément pratiquée. Propos/f/on: pour mettre un ferme à /a fam/ne, /'/ s'ag/f d'une part d'expfo/'fer, sans /es défru/'re, /es surfaces foresf/ères encore ex/sfanfes fout en s'engageant dans une po//f/gue de rebo/'semenf, d'autre part, d'encourager /es métriodes de cu/fure gu/ f/ennenf compte des données éco/og/gues et gu/ permettent d'atfe/ndre comme ori/ecf/'f prior/'fa/re /'accro/ssemenf de /a producf/on /nd/gène de denrées a//menfa/'res.. Erreurs éco/ofif/ques Les pays touchés par la famine sont pratiquement tous situés dans la ceinture tropicale, une région où régnent des conditions climatiques extrêmes, et caractérisée par son fragile équilibre écologique. Les populations locales ont développé des formes d'économie et de culture des sols adaptées à ce fragile environnement. Les solutions tradi-. 16. ACTIO. En éfaf de dépendance. économ/c/iye Quelles sont les raisons qui ont poussé l'Afrique à abandonner ses méthodes traditionnelles de production au profit de modes de production plus rationnels et plus rentables? La première réponse est à rechercher dans l'interpénétration des économies des pays avancés avec celles des. pays africains et des dépendances qui en résultent. L'intégration de ces derniers dans le système économique mondial est en effet désormais trop grande pour qu'ils puissent se passer des rentrées de devises que leur procurent précisèment les exportations de produits agricoles. L'exploitation souvent abusive des ressources agricoles a débuté pendant l'ère coloniale, lorsque l'économie africaine a été intégrée de force à l'économie mondiale. Pour répondre à la du demande croissante marché mondial, la culture de. o. #1. emplois, et vaincre la pauvreté des Etats africains. Personne ne voulait admettre à l'époque que le développement d'une exclusivement agriculture orientée vers l'exportation s'accompagnerait d'un abandon de la production indigène menaçant à terme la population paysanne qui constitue entre 80 et 90% de la populadans son existence tion même. Entretemps, on a constaté la diminution des entrées de devises provenant des exportations et l'absence d'effet de stimulation de l'économie comme espéré initiale-. cessité d'exporter s'oppose à celle de l'autosuffisance alimentaire. Pendant de nombreuses années, les experts économiques ont vu dans l'encouragement de la production orientée vers l'exportation le moyen de vaincre la famine. Les devises rapportées par la vente de produits exportés devaient stimu1er les économies, créer des. social et politique pouvait être modifié. C'est précisément dans ces trois domaines, comme nous l'avons montré, que résident les causes de la famine. Les effets positifs d'une aide ponctuelle peuvent être neutralisés par des mécanismes sur lesquels l'aide n'a aucune prise et qui reflètent souvent les faiblesses politiques des pays concernés. La collaboration au développe-. -. -. s. vreté latente et la famine ne pourront être surmontées sans s'attaquer aux racines du mal, c'est-à-dire en œuvrant pour le changement des conditions sociales, politiques et économiques et en contribuant à l'instauration de relations nouvelles entre les pays riches et les pays pauvres. C'est précisément en modifiant nos rapports avec le tiers monde que nous pouvons le mieux contribuer à faire évoluer la situation, tout en dépassant les limites de l'aide au développement et de l'aide en cas de catastrophe.. c/ e. Le fart de favoriser sysfémaf/guemenf /'agricurture d'exportaf/on /sur /a p/jofo, un c/iamp d'ananas/ a ru/né /a producf/on a//menfa/'re /oca/e.. produits tels que le cacao, le café, le thé, le coton, etc., dont les techniques de culture sont souvent nuisibles à l'environnement, a été encouragée au détriment des productions locales destinées à la consommation indigène, telles que le millet, le maïs ou le riz. Les nations africaines, malgré leur indépendance politique de fait, sont aujourd'hui plus que jamais prisonnières d'un dilemme économique où la né-. Sans une amé//oraf/'on rie /a conrirt/'on paysanne, on ne pourra mettre un ferme au déf/c/f a//menfa/re criron/gue.. ment. La famine, conséquence directe de l'abandon de la production alimentaire pour la consommation locale, a fait son apparition et a contraint les Etats à importer des produits alimentaires en quantités toujours plus importantes. Propos/f/'on: On ne pourra mettre un ferme au déf/'c/f a//'menfa/'re criron/gue dont souffre /'Afrigue gu'ê /a cond/f/'on de réorienter /a po//f/gue économ/gue des pays africa/ris vers un accro/ssemenf de /a producf/on a//menfa/re desf/'née à /a consommaf/on /oca/e et de remode/er /es re/af/ons entre économ/gues pays ricries et pays pauvres.. Facteurs po/rt/gues et soc/aux L'abandon et. la. marginalisa-. tion des populations paysannes en Afrique sont une des causes majeures de la famine qui sévit actuellement sur ce continent. La pauvreté qui touche les populations rurales est également le résultat d'un rapport des forces au niveau de la intérieure, politique qui s'exerce au détriment des poAu pulations paysannes. contraire des populations urbaines et de l'élite politique et économique, les paysans ne représentent pas une force politique proprement dite et ne sont que rarement en mesure de défendre leurs intérêts face à la bureaucratie. Les priorités fixées par le pouvoir politique ne visent pas tant à améliorer le sort de la paysannerie du monde rural qu'à satisfaire les élites urbaines. Des prix à la production maintenus à un niveau insuffisant par rapport aux besoins des paysans conjugés à une carence des investissements et à une absence de protection sociale en milieu rural constituent les obstacles majeurs à une augmentation de la production. Dans les villages, il manque de tout. Il est rare que les écoles soient en nombre suffisant et que la couverture sanitaire soit assurée. Les moyens financiers dont disposent les autorités sont investis en priorité dans le développement des zones urbaines. La campagne, considérée comme un ensemble politiquement et économiquement moins intéressant, ne bénéficie que rarement de la mâne gouvernementale. Peut-on raisonnable-. ment espérer une augmentation de la production dans des conditions aussi défavorables? Propos/f/o/r On ne pourra va/ncre /a fam/ne en Afrique gu'en criangeanf /e cours acfue/ ri'une po//'f/gue agr/co/e souvent cafasfropri/gue.. Dort-on conc/t/re à /'échec rie /a po/rt/gue d'a/rie au déve/oppemenf? rapidement Après avoir brossé le tableau des causes de la famine, on peut se dela si collaboration mander au développement peut apporter une solution au problème. Devant l'ampleur de la catastrophe de ces derniers mois et de ses causes, on est tenté de se résigner. Tous avons encore en mémoire la famine catastrophique des années 70, qui a fait des centaines de milliers de victimes en Ethiopie et au Sahel. Dix ans plus tard, une nouvelle catastrophe nous a surpris et le nombre des victimes est beaucoup plus élevé. Il a suffi d'une période de sécheresse prolongée pour que la pauvreté latente dégénère en une famine d'une ampleur inconnue jusqu'ici. La crise des années 70 a-t-elle donc été oubliée? Les efforts de l'aide au développement sont-ils restés vains? Dans de nombreux cas, les projets réalisés dans le cadre de l'aide au développement ont certes permis d'améliorer Ponctuellement les conditions de vie des populations. Ces efforts toutefois seraient beaucoup plus fructueux si I environnement économique,. ment peut également subir les conséquences des rapports actuels entre pays riches et pays pauvres, qui, loin de répondre aux critères de solidarité et de justice, révèlent plula volonté de sauvegarde des intérêts, le protectionnisme, voire l'exploitation pure et simple. Voici brièvement exposé les raisons pour lesquelles, malgré les énormes efforts consentis ces deux dernières années, les problèmes ont persisté sur le continent africain.. tôt. Les rac/nes riu ma/. Lorsque l'on considère les causes de la famine, il est évident que l'aide alimentaire seule ne constitue en aucune manière la solution au problême de la faim. Le plus souvent, cette aide permet de sauver de justesse des vies humaines mais engendre simultanément de nouveaux problèmes et cristallise les faiblesses politiques, sociales ou économiques existantes. De nombreux pays africains sont devenus ainsi des intoxiqués de I aide alimentaire internationale. En effet, l'aide urgente néglige un point capital: redonner aux agriculteurs les moyens de parvenir à l'autosuffisance alimentaire. Nous avons ainsi brièvement montré que les causes profondes de la famine en Afrique ne pourront être vaincues par de simples mesures dans le domaine de la collaboration au développement et encore moins dans celui de l'aide en cas de catastrophe. La pau-. Il s'agit par exemple d'accroître l'efficacité de notre collaboration en réexaminant nos relations économiques avec les pays du tiers monde, en particulier notre politique d'exportation ou notre politique agricole trop teintée de protectionnisme. La Suisse, qui appartient aux puissances économiquement fortes, a des intérêts à défendre qui ne coïncident pas toujours aux besoins des pays du tiers monde, ni à ceux des pays africains en particulier. Nous aussi profitons de produits importés à bas prix, qui concurrencent la production indigène. La famine qui sévit actuellement en Afrique doit donc nous amener à repenser l'ensemble de nos relations avec les pays du tiers monde. Nous devons également être en mesure d'établir des relations économiques avec les pays les plus pauvres sur de nouvelles bases. Des conditions qui offriraient aux pays africains une chance pour leur développement, soit directement, au sein même de leurs économies, soit par le biais de la collaboration au développement dans le cadre d'une politique d'échanges équilibrée. L'aide urgente et la collaboration au développement seules ne suffisent pas. Nous devons agir en responsables et nous engager dans des actions courageuses. Une telle volonté suppose chez chacun d'entre nous la conviction qu'il n'y a pas plus de «tiers monde» qu'il n'y a de «premier monde», mais un seul et unique monde: le nôtre.. ACTIO. 17.

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