• Keine Ergebnisse gefunden

du constat à la recherche de solutions

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Aktie "du constat à la recherche de solutions "

Copied!
5
0
0

Wird geladen.... (Jetzt Volltext ansehen)

Volltext

(1)

Tableau 1. Tableau pluriannuel des flux financiers et économiques.

T-2 T-1 To T+j T+2 T+3

Vie économique + Produits

Charges spécifiques

Achats de structure

= EBE

Modification des inventaires

= ESO

Couverture des besoins

Opérations d'investissements

Opérations financières

Opérations privées

= VTNG

000

Service romand de vulgarisation agricole

44e~_ Directeur: Henri Rouge

Défi Politique agricole 2002:

du constat à la recherche de solutions

A. GAVILLET et E. MAGNOLLAY, Service roniand de vulgarisation agricole, ai , des Jordils 1, CH-1000 Lausanne 6

0

E-mail: a.gavillet@srva.ch Tel. (+41) 21/61 94 400.

Introduction

Le Service romand de vulgarisation agricole dispose depuis 1988 d'un ré- seau d'exploitations pilotes en Suisse romande. Jusqu'en 1996, celui-ci a per- mis de répondre à des questions techni- ques, concernant principalement la fai- sabilité et le contrôle des règles de la production intégrée. Dès 1997, le ré- seau a pris une orientation plus écono- mique avec le projet «Défi PA 2002».

Ce projet a poursuivi un double objec- tif (MAGNOLLAY, 2000):

• chiffrer les effets économiques de PA 2002 pour chaque exploitation du réseau pilote en maintenant sa structure actuelle;

• rechercher des solutions potentiel- les adaptées à l'exploitation, visant à limiter la dégradation économique liée aux effets de la nouvelle politi- que agricole.

Cet article décrit dans un premier temps la méthodologie utilisée dans le cadre du projet. Ensuite, les résultats decou-

Méthodologie

Le projet «Défi PA 2002» repose principa- lement sur les deux méthodes suivantes:

• Dans le but de chiffrer les effets économi- ques de PA 2002 et des différentes varian- tes, l'approche par les flux financiers et économiques a été choisie.

• Un diagnostic stratégique de l'exploita- tion a permis de déterminer les solutions éventuelles, point de départ pour le cal- cul de différentes variantes.

Approche par les flux financiers et économiques

Cette méthode centrée sur les flux présente les caractéristiques suivantes (AUBERT, 1998;

Experts CER, 1986):

— la planification découle de la projection à moyen terme des résultats de l'entreprise selon une approche pluriannuelle des flux économiques et financiers (tabl. 1);

— la vie économique et la vie financière de l'entreprise agricole, ainsi que la vie de l'entreprise et la vie privée sont claire- ment séparées.

Résumé

Le projet «Défi PA 2002» a poursuivi un double objectif:

— chiffrer les effets économiques de la politique agricole (PA) 2002 sur trente exploitations de Suisse romande;

— rechercher des solutions permettant de limiter la dégradation écono- mique liée à la nouvelle politique agricole.

L'utilisation d'une approche par les flux financiers et économiques dans cette étude a permis de démontrer très précisément les conséquences négatives de PA 2002 au niveau du revenu et de la trésorerie de chaque exploitation. La recherche de solutions possibles a été réalisée sur la base d'un diagnostic stratégique de l'exploitation. Si les possibilités évo- quées étaient nombreuses, la majorité ne permet toutefois pas d'attein- dre des résultats économiques et financiers positifs en 2002. Une pro- portion importante des exploitations suisses seront ainsi confrontées a court terme à des problèmes croissants de viabilité.

lant de la projection des données finan- cières et économiques des exploitations jusqu'en 2002 sont présentés. Finale- ment, les différentes solutions envisa- geables et leurs conséquences économi- ques sont abordées.

(2)

L'approche de la vie économique de l'en- treprise se fait tout d'abord par le calcul de l'Excédent Brut d'Exploitation (EBE), soit le solde généré par l'activité courante pro- venant des seules opérations du cycle d'ex- ploitation de l'entreprise. L'avantage est de simplifier ainsi la planification des différen- tes branches de production. Une fois ce ré- sultat obtenu, les valeurs calculées (modi- fications des inventaires marchandises et animaux) sont soustraites pour obtenir l'Ex- cédent sur Opérations Courantes (ESO):

cette valeur purement financière exprime la ressource de trésorerie potentielle, solde des ventes et achats réalisés dans le cycle d'exploitation de l'entreprise.

L'ESO doit ensuite couvrir les différents be- soins de l'entreprise afin de maintenir une situation économique et financière saine.

Ces besoins concernent les opérations d'in- vestissements (achats, ventes d'immobilisa- tions), les opérations financières (intérêts, remboursements, nouveaux emprunts) et les opérations du privé (revenus annexes, con- sommation privée).

Le résultat final du tableau est la Variation de la Trésorerie Nette Globale (VTNG).

Elle correspond à la variation du disponi- ble, des débiteurs et des créanciers en fin d'exercice.

Parallèlement à cette approche livrant un résultat en termes monétaires, des indica- teurs économiques ont également été calcu- lés. I1 s'agit du revenu agricole, de la con- sommation familiale et de la modification des fonds propres.

Cette double approche offre donc des résul- tats aussi bien économiques que financiers.

Diagnostic stratIr égique

- l' identification des opportunités ou des risques liés à l'évolution du contexte et de la famille, par rapport aux buts du chef d'entreprise;

- l'analyse des flux financiers;

- l'échéancier des emprunts et des inves- tissements déjà prévus, des événements connus liés à la famille et au contexte;

- les marges de manœuvre.

Finalement, une fois passés en revue tous ces éléments, la synthèse du diagnostic évalue la situation actuelle. Cette étape est essen- tielle, car elle débouche sur l'identification d'ébauches de solution. Ces pistes peuvent aller de simples ajustements souhaitables à des projets impliquant des changements d'orientation stratégique.

Déroulement du projet

Le projet «Défi PA 2002» s'est déroulé en deux phases.

Dans la première étape, les conséquences économiques de PA 2002 ont été chiffrées dans un futur proche en maintenant les structures et l'organisation actuelles des ex- ploitations. Pour ce faire, la méthode des flux financiers et économiques a été appli- quée à l'aide d'un outil informatique (Fi- nautech, SRVA, 1999) qui permet une ap- proche pluriannuelle des résultats économi- ques et financiers de l'entreprise agricole (tabl. 2).

La seconde étape faisant appel au diagnostic stratégique de chaque exploitation a été ef- fectuée selon la démarche décrite dans le Stratagerme (SRVA, 1999). Concrètement, une visite d'exploitation suivie d'un entre- tien d'une demi-journée ont permis de rédi- ger un rapport de synthèse qui a contribué à discerner les solutions possibles pour l'en-

treprise. Cette synthèse du diagnostic a en- suite été validée par l'agriculteur et a servi de base pour le choix des variantes à étudier.

La procédure de calcul de ces variantes étant la même que dans la première étape.

Hypothèses d'évolution des prix

et des contributions

Des hypothèses concernant l'évolution des prix jusqu'en 2002 ont été établies. Elles sont basées sur les informations diffusées par l'OFAG (1998) et la FAT (MALITIUS, 1996), tout en étant adaptées à la réalité de chaque exploitation d' après les prix effectivement obtenus de 1996 à 1998. Le tableau 3 résume ces hypothèses pour les principaux produits.

Concernant le montant des contributions, un statu quo par rapport au système en vi- gueur en 1999 a été admis.

Les exploitations du projet

«Défi PA 2002»

Trente exploitations ont participé au projet

«Défi PA 2002». Comme on peut le constater (fig. 1), les exploitations de plaine axées sur les grandes cultures sont très fortement re- présentées. Le potentiel de production moyen de l'échantillon est relativement élevé, avec une SAU de 32 ha et des troupeaux laitiers de 20 vaches (32 UGB) pour les 18 exploita- tions laitières. De plus, huit agriculteurs sont en association partielle ou complète. Ainsi En particulier, le nouveau système régis- sant les contributions d'estivage n'a pas été pris en compte.

Le diagnostic stratégique est une étape parmi les cinq du cycle complet de la ges- tion stratégique (BARJOLLE et al., 1999;

GUICHARD et MICHAUD, 1994):

1. Le déclic (ou question initiale): phase où l'agriculteur est en état de questionne- ment sur l'avenir de son entreprise.

2. Le diagnostic stratégique: phase d' analy- se de la situation globale de l'exploitation.

3. Les pistes: phase d'étude sur des varian- tes possibles.

4. La prise de décisions: phase où le chef d'exploitation s'engage dans la réalisa- tion d'un projet.

5. Le pilotage: phase de la mise en oeuvre effective.

Les fonctions du diagnostic stratégique sont multiples. I1 consiste à analyser les points forts et les faiblesses des pôles de l'entre- prise agricole par rapport aux buts du chef d'entreprise. Trois pôles internes sont dis- tingués: les activités, les moyens à disposi- tion et l'organisation de l'entreprise. Le diagnostic prend également en compte des éléments externes à la vie de l'entreprise, soit la famille et le contexte, pour faire res- sortir les opportunités et les menaces à court, moyen et long termes.

Concrètement, le diagnostic stratégique se compose des éléments suivants:

- la formulation de la stratégie globale:

buts, objectifs, axes stratégiques et con- ditions assorties:

- l'analyse des forces et des faiblesses des pôles:

Tableau 2. Etapes de calcul.

1. Pour chaque exploitation, saisie des données comptables 1996 à 1998.

2. Planification technique tenant compte de l'organisation, des rendements et du niveau des prix et des contributions propres à chaque exploitation.

3. Estimation de l'évolution des achats de structure, des emprunts, des investis- sements et des opérations du privé au plus près des conditions réelles de l'entreprise.

4. Simulation des résultats économiques et financiers jusqu'en 2002.

Tableau 3. Hypothèses d'évolution des prix (fr./dt).

Culture 1998 1999 2000 2001 2002 1998-2002

Blé 76 73 67 59 58 -23%

Céréales fourragères 51 49 48 45 45 -11%

Maïs grain 54 52 50 48 48 -10%

Pois proteagineux 55 52 51 50 49 -11%

Colza* 152 149 77 77 77 -49%

Soja* 166 156 65 65 65 -61%

Tournesol* 158 159 84 84 84 -47%

Pdt plants 54.2 53.3 47.3 45.4 43.2 -20%

Pdt consommation 33.2 33.8 32.2 30.4 28.8 -13%

Betteraves sucrières 13.9 12.2 12.0 11.8 11.6 -17%

Lait industriel 86 79 76 73 69 -20%

Lait fromagerie 90 85 82 79 75 -17%

'Oléagineux: compensation partielle par une prime de 1500 fr./ha.

(3)

J

E]

revenu agricole revenus annexes ® modification de fortune 80000

60000- 40000- E0

U

20000

0 Jw

-20000-

-40000

96-98 1999 2000 2001 2002

Fig. 2. Projection des résultats économiques jusqu'en 2002 en maintenant les structures actuelles.

Tableau 4. Conséquences économiques liées à PA 2002 (en fr.).

1996-1998 2002

Moyennes de 29 exploitations

Structures actuelles Variante

Produits 328 723 280 877 316 245

Charges spécifiques 88 232 82 018 92 689

Marge brute 240 491 198 859 223 556

Achats de structure 100 958 94 880 97 723

ESO 139 533 103 979 125 833

Besoins totaux 122 854 126 565 130 516

VTNG 16 679 —22586 —4683

Revenu agricole 68 384 42 698 57 826

Revenus annexes 11 719 11 319 12 229

Modification de fortune 9 773 —22677 —6532

Surface fourragère OSAU •Association (UTF) AUGi3/SAU *Exploitation biologique

Fig. 1. Descriptif des

exploitations du projet 90 2,7

«Défi PA 2002».

80 2,4

70 2.1

60 1,8

Q ~ Q

N 50 0 0 1,5 tn

ce

N 40

Co 1.2 a

t ~

30 0,9

~

20 0,6

10 0.3

0 0,0

ZM2 ZGC ZGC ZGC ZM1 ZI ZGC ZI ZGC ZC ZGC ZC ZM2 ZGC ZGC ZM1 ZGC ZI ZGC ZGC ZM2 ZGC ZGC ZGC ZGC ZC ZI ZM1 ZGC 52 14 93 47 49 39 1 55 20 3 9 31 51 42 13 17 8 12 36 41 48 16 11 67 23 4 5 26 24

zone, numéro d'exploitation

l'échantillon ne doit pas être considéré comme représentatif de l'ensemble des ex- ploitations suisses ou de Suisse romande.

Résultats Conséquences

économiques de PA 2002

La projection jusqu'en 2002 des résultats économiques et financiers des exploita- tions en maintenant leurs structures et organisation actuelles a permis de mieux quantifier les effets de la nouvelle politique agricole (tabl. 4).

— Selon les hypothèses retenues, les produits de l'entreprise (y compris les contributions) en 2002 diminuent de 15% (-48 000 fr. par exploitation ou —1400 fr. par hectare) par rapport à la moyenne des années 1996 à 1998.

— Une diminution des charges spéci- fiques de 7% et des achats de structure de 6% est constatée.

— La trésorerie disponible pour faire face aux besoins de l'exploitation (ESO) diminue ainsi de 25% durant la période étudiée (-35 000 fr.).

— Les besoins (investissements, annui- tés, consommation privée) subissent une légère augmentation de 3%.

— Finalement, l'évolution du résultat de l'exploitation au niveau financier, à savoir la variation de trésorerie nette globale, est clairement négati- ve puisqu'elle diminue de 39 000 fr.

pour atteindre —23 000 fr. en 2002.

Une valeur négative de la VTNG si- gnifie que l'exploitation n'est pas en mesure de couvrir ses besoins par l'excédent financier résultant du cycle d'exploitation.

Au niveau économique, une dégrada- tion des résultats peut également étre relevée (fig. 2):

— Le revenu agricole moyen par ex- ploitant subit une diminution de 38%

pour atteindre 43 000 fr. en 2002.

— Les revenus annexes restent prati- quement constants, alors que la con- sommation familiale augmente de 7%.

— L'effet négatif sur la modification des fonds propres est ainsi accentué:

si une augmentation de fortune peut encore être constatée jusqu'en 1999, une diminution des fonds propres à hauteur de 23 000 fr. clôt l'exercice 2002. En regardant plus en détail les résultats de chaque exploitation, seule deux sur trente présentent une augmentation de fortune en 2002 en conservant leurs structures actuelles.

(4)

Tableau 5. Conséquences de PA 2002 sur certaines branches de production.

Production

Marge brute (fr./ha) Ecart

1996-1998 2002 Fr./ha %

Blé d'automne 3673 2514 —1159 —32

Orge d'automne 3446 2042 —1404 —41

Maïs grain 3246 2676 —574 —18

Oléagineux 4147 2918 —1209 —29

Betteraves sucrières 7813 5973 —1840 —24

Pommes de terre 10 052 7732 —2320 —23

Lait (par ha de SF) 5169 3873 —1296 —25

SF = surface fourragère.

L'effet de PA 2002 sur les différentes branches de production a également été mis en évidence par cette étude. Le ta- bleau 5 permet de résumer ces consé- quences au niveau de la marge brute comparable de différentes productions.

On peut relever que la diminution est plus marquée pour la plupart des cé- réales, alors que le maïs grain résiste le mieux. L'effet de PA 2002 sur la pro- duction laitière, par l'intermédiaire de la marge brute par hectare de surface fourragère, apparaît tout aussi négatif que pour les grandes cultures.

Recherche de solutions

Les résultats exposés précédemment montrent clairement qu'une recherche de solutions pour limiter la dégradation éco- nomique liée à PA 2002 s'impose au ni- veau de chaque exploitation agricole.

La synthèse du diagnostic stratégique effectué sur chaque exploitation a per- mis de mettre en évidence, conjointe- ment avec l' agriculteur, des pistes à exa- miner. Celles-ci ont ensuite été le point de départ pour la détermination et le cal- cul d'une à trois variantes potentielle- ment réalisables sur l'exploitation. Au total 41 variantes ont été calculées.

Les solutions envisagées sont bien sûr propres à chaque exploitation, toutefois six types principaux de variantes peu- vent être distingués:

• location de contingent laitier supplé- mentaire;

• location de terrain;

• «intensification» des cultures (légu- mes, tabac, pommes de terre, etc.);

• «extensification» (conversion à la culture biologique, arrêt de la pro- duction laitière, etc.);

• diversification (travaux pour tiers, vente directe, etc.);

• augmentation de la production ani- male (bovins à l'engrais, vaches al- laitantes, etc.).

Pour l'ensemble des exploitations, les résultats moyens découlant du calcul des variantes retenues sont les suivants (tabl. 4):

— la diminution au niveau des produits de l'exploitation est de 4% (-400 fr.

par hectare) entre les années 1996- 1998 et 2002, contre 15% en con- servant l'organisation actuelle,

— les charges spécifiques augmentent de 5%, alors que les achats de structure diminuent de 3%;

— l'ESO subit une baisse de 10% du- rant la période étudiée, soit tout de même 22 000 fr. de mieux qu'en maintenant les structures actuelles;

— les besoins augmentent de 6%, no- tamment à cause des intérêts sup- plémentaires à payer à la suite des divers investissements consentis;

— finalement, la VTNG présente une diminution de 21 000 fr. pour attein- dre la valeur négative de —5000 fr.

en 2002. Ce résultat financier est toutefois supérieur de 18 000 fr. à celui de la variante de base.

Au niveau économique, l'évolution est similaire (fig. 3):

— le revenu agricole moyen subit une baisse de 15% par rapport aux an- nées 1996-1998 et se monte à 58 000 francs en 2002;

— une modification négative des fonds propres apparaît dès 2001, toutefois dans une moindre mesure que précé- demment. Ces résultats montrent ainsi

que les variantes envisagées ne per- mettent pas de résoudre complète- ment le problème lié aux effets de PA 2002. En effet, la modification de fortune moyenne en 2002 est né- gative (-7000 fr.) et 59% des varian- tes calculées entraînent malgré tout une diminution des fonds propres.

Seules 41 % des variantes permettent à l'exploitation de conserver une mo- dification de fortune positive en 2002.

En raison du nombre restreint de cas par type de variante, il n'est pas pos- sible de tirer des enseignements signifi- catifs pour chaque type. Toutefois, les variantes avec augmentation de con- tingent laitier étant au nombre de qua- torze, quelques constatations intéres- santes peuvent être faites.

Tout d'abord les variantes retenues im- pliquent une augmentation moyenne de quota de 74 000 kg (par l'entremise d'une location à un prix de 9 centimes par kilo), pour atteindre 194 000 kg par exploitation. Cela nécessite une charge moyenne de 26 000 fr. pour l'acquisi- tion de vaches supplémentaires et, pour trois agriculteurs, un investissement important (supérieur à 100 000 fr.) s'impose au niveau de l'étable. Les conséquences en termes économiques sont semblables à la moyenne de l'en- semble des variantes. En effet, le reve- nu agricole moyen en 2002 est supé- rieur de 15 000 fr. par rapport à la si- tuation où les structures actuelles sont maintenues. Cette augmentation de re- venu représente 359 fr. par UGB ou Il

22 centimes par kilo de lait supplémen- taire ou encore 8 centimes sur l'en- semble du contingent total. Ainsi, un prix du lait en 2002 de 61 centimes pour le lait industriel (ou de 67 ct. pour le lait de fabrication) ramènerait le re- venu agricole de ces exploitations au même niveau qu' en conservant l'orga- nisation actuelle. Malgré ces supplé-

revenu agricole revenus annexes ® modification de fortune 100000

80000

60000

Co 40000 20000

0

-20000

96-98 1999 2000 2001 2002

Fig. 3. Projection des résultats économiques jusqu'en 2002 en appliquant les variantes retenues.

(5)

ments de revenu, la modification des fonds propres reste négative en 2002 pour 80% des exploitations ayant choisi la solution d'augmenter le quota laitier.

Discussion

❑ La politique agricole (PA) 2002 entraîne une dégradation de la situation éco- nomique (le revenu agricole moyen diminue de 38% entre les années 1996- 1998 et 2002) et financière des exploitations du réseau pilote étudié.

❑ En conservant leurs structures actuelles, seules deux exploitations sur trente présentent une augmentation des fonds propres en 2002 et une seule obtient une trésorerie annuelle positive.

❑ De nombreuses ébauches de solution pour limiter la dégradation des résultats au niveau de l'exploitation ont pu être proposées après la réalisation d'un dia- gnostic stratégique.

❑ La bonne solution est toutefois difficile à trouver, puisque malgré l'étude de plusieurs variantes, plus de la moitié des exploitations obtiennent des résultats économiques et financiers négatifs en 2002.

❑ La majorité des exploitations suisses seront confrontées à court terme à des problèmes de viabilité croissants. Dans certains cas, l'agriculteur aurait ainsi intérêt à anticiper aujourd'hui pour organiser et réussir sa sortie, plutôt que d'attendre pour se retrouver demain contraint à subir les événements, voire acculé à la faillite.

La projection des résultats des exploi- tations du réseau jusqu'en 2002 montre bien qu'il est nécessaire pour les agri- culteurs de réagir face à la dégradation de leur revenu. De nombreuses pistes à explorer ont été proposées, mais force est de constater que la solution miracle n'existe pas, puisque plus de la moitié des exploitations obtiennent des résul- tats économiques et financiers négatifs en 2002. En outre, la plupart des va- riantes calculées ne représentent qu'un potentiel de revenu supplémentaire, du moment que, par exemple, le contin- gent laitier ou la SAU supplémentaire ne sont pas encore acquis. Les résultats de cette étude permettent donc de pren- dre conscience des problèmes croissants de viabilité auxquels seront confrontées à court terme les exploitations du ré- seau pilote et par analogie, la majorité des exploitations suisses.

Au niveau de la méthodologie, l'utili- sation du diagnostic stratégique a été très positive. En effet, cette démarche a engagé les agriculteurs à entreprendre une réflexion de fond à propos de leur exploitation. Cela leur a permis de mieux prendre conscience des forces et des faiblesses de l'entreprise ainsi que des opportunités à saisir. Par ailleurs, le fait de déboucher à la fin de la discus- sion sur une première prospection de solutions pour l'avenir a certainement contribué à accélérer le processus de décision pour la mise en place de va- riantes. Plusieurs agriculteurs ont ainsi entrepris des changements importants sur leur exploitation durant la période du projet déjà.

Concernant la simulation des effets de la nouvelle politique agricole jusqu'en 2002, l'utilisation de l'approche par les flux économiques et financiers a permis d'effectuer une étude très précise. En effet, en travaillant avec des exploita- tions réelles sur la base de leurs don- nées comptables et de leurs résultats techniques, on obtient des résultats fia- bles et détaillés. Ce haut degré de préci- sion est donc très positif, et cela égale- ment pour la crédibilité des résultats.

En revanche, ce travail détaillé peut aussi présenter certains inconvénients:

en tenant compte des particularités de chaque exploitation, on s écarte relati- vement vite de résultats représentatifs d'exploitations types. Sur ce point, l'utilisation de modèles serait certaine- ment plus opportune.

Bibliographie

AUBERT S., 1998. Les flux économiques et finan- ciers de l'entreprise agricole. Service romand de vulgarisation agricole (SRVA).

BARJOLLE D., AUBERT S., BIAMONTE A., 1999. La gestion stratégique des entreprises agricoles.

Remue suisse Agi-ic. 31 (3), 163-167.

Experts CER, 1986. Défi Flux, le nouveau dia- gnostic économique et financier- des entrepri- ses agricoles. Conseil national des centres d'économie rurale, France.

GUICHARD M., MICHAUD R., 1994. La Stratégie â pas contés, ENESAD, CNERTA-SED.

MAGNOLLAY F., 1999. Céréales 2002: consequen-

ces économiques. hi: cours SRVA w 740, 9 juin 1999, Cartigny.

MAGNOLLAY F., 1999. Production laitière 2002:

conséquences économiques. In: cours SRVA n(' 756, 15-16 septembre 1999, Bulle.

MAGNOLLAY R. 2000. Défi PA MOI du constat à la recherche de solutions. Service romand de vulgarisation agricole (SRVA).

MALITTIUS O., 1996. Die Entwicklung landwirt- schaftlicher Betriebe im Talgebiet der- Schweiz.

Diss. Nr. 11877, Eidgenôssischen Techni- schen Hochschule Zürich.

SRVA, 1999. Le Stratagerme, comment faire ger- mer la stratégie. Rédaction: Bar folle D. Servi- ce romand de vulgarisation agricole et Keto.

Summary

«Défi PA 2002» project around agricultural reform in Switzerland: from the facts to the search of solutions

The project «Défi PA 2002» worked towards a two-faces goal:

— Calculate the economic effects of the new Swiss agricultural policy (PA 2002) on 30 farms located in the French speaking part of Switzerland.

— Find solutions in order to limit the economic deterioration due to the enforcement of PA 2002.

A method based on financial and economical flows was used and enabled to put in evi- dence very precisely the negative effects of the new policy on the farmers' income and finances. Solutions to avoid economical deterioration of income were searched with the help of strategic diagnosis for each farm situation. Even though many solutions were available, only very few could possibly lead to positive results by 2002. Based on these facts, most farms will clearly in the short term face growing viability problems.

Key words: agricultural politics, Switzerland, PA 2002, financial and economical flows, strategic diagnosis.

Zusammenfassung

«Défi PA 2002»: Von der Feststellung zur Lôsungssuche Das Projekt « Défi PA 2002» hat ein doppeltes Ziel verfolgt:

— Das Ausrechnen der bkonomischen Auswirkungen von AP 2002 auf 30 Betriebe aus der Westschweiz.

— Die Suche nach Lbsungen, um die Verschlechterung der bkonomischen Lage der Betriebe infolge der neuen Agrarpolitik zu begrenzen.

Die Anwendung einer auf die monetâren und bkonomischen Hisse basierenden Me- thode erlaubte es, die negativen Auswirkungen von AP 2002 auf das Einkommen und die Liquidit t der Betriebe sehr pr zis zu beschreiben. Die Suche nach Usungen wurde auf der Basis einer strategischen Diagnose des Betriebes gemacht. Die erwhn- ten L6sungsm6glichkeiten waren zahlreich, trotzdem die meisten erlauben nicht, posi- tive Ergebnisse im Jahr 2002 zu erreichen. Somit werden kurzfristig viele Schweizer Betriebe mit wachsenden Oberlebensproblemen konfrontiert sein.

Referenzen

ÄHNLICHE DOKUMENTE

Cette année nous souhaiterions à nouveau vous inviter de tout coeur à la jour- née nationale de la pompe à chaleur de l’office fédérale de l’énergie OFEN, qui aura

Im Projekt PROFIS wird an zwei schweizer und zwei deutschen Lehrpersonenausbildungsstandorten der Frage nachgegangen, welche Einstellungen, Haltungen und Kompetenzen von

Ainsi Stephan Gasser a-t-il montré, à partir de l'exemple de l'ouest de la Suisse précisément, que la réception de l'architecture innovante de la cathédrale de Lausanne, qui

Le mandat de la FAT a été défini comme suit: «La FAT traitera des questions dont la résolution pourrait amé- liorer la situation de l’agriculture dans le domaine de la

L’alimentation hydrique de la vigne est déterminante pour le fonctionnement physiologique de la plante (croissance végétative, développement des baies, photosynthèse des

20c de l’ordonnance du 26 mai 1999 sur les aliments pour animaux (Etat le 12 juillet 2005), a besoin d’un agrément ou d’un enregistrement, est autorisé à produire ou à mettre

Résumé et transparents de l’exposé du 9.12.2003 à Stock- holm (d’après le CD-ROM regroupant l’ensemble des contributions à la Conférence, traduction alle- mande de

En effet, nous pensons que nous ne sommes pas seulement face à un texte qui permet de «cerner la spécificité de sa démarche, véritable rencontre entre la philosophie et