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Musiciens sur la sellette : la force de Frank Martin

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(1)Musiciens sur la sellette : la force de Frank Martin. Objekttyp:. Group. Zeitschrift:. Aînés : mensuel pour une retraite plus heureuse. Band (Jahr): 13 (1983) Heft 12. PDF erstellt am:. 31.01.2022. Nutzungsbedingungen Die ETH-Bibliothek ist Anbieterin der digitalisierten Zeitschriften. Sie besitzt keine Urheberrechte an den Inhalten der Zeitschriften. Die Rechte liegen in der Regel bei den Herausgebern. Die auf der Plattform e-periodica veröffentlichten Dokumente stehen für nicht-kommerzielle Zwecke in Lehre und Forschung sowie für die private Nutzung frei zur Verfügung. Einzelne Dateien oder Ausdrucke aus diesem Angebot können zusammen mit diesen Nutzungsbedingungen und den korrekten Herkunftsbezeichnungen weitergegeben werden. Das Veröffentlichen von Bildern in Print- und Online-Publikationen ist nur mit vorheriger Genehmigung der Rechteinhaber erlaubt. Die systematische Speicherung von Teilen des elektronischen Angebots auf anderen Servern bedarf ebenfalls des schriftlichen Einverständnisses der Rechteinhaber. Haftungsausschluss Alle Angaben erfolgen ohne Gewähr für Vollständigkeit oder Richtigkeit. Es wird keine Haftung übernommen für Schäden durch die Verwendung von Informationen aus diesem Online-Angebot oder durch das Fehlen von Informationen. Dies gilt auch für Inhalte Dritter, die über dieses Angebot zugänglich sind.. Ein Dienst der ETH-Bibliothek ETH Zürich, Rämistrasse 101, 8092 Zürich, Schweiz, www.library.ethz.ch http://www.e-periodica.ch.

(2) Musiciens sup la. sellette Pierre-Philippe Collet. La force de Frank Martin. J'ai rencontré Frank Martin dans les années soixante: il entrait avec une sorte de magnificence dans la vieillesse. Un regard bienveillant et amusé, comme de quelqu'un qui aurait traversé la vie et la jaugerait pour ce qu'elle vaut, secrètement complice. Très droit, à l'aise dans ce nouvel âge qui lui venait, il donnait l'impression de disposer de tout son temps. Il devait être né pour cet âge. Comme Victor. porta». Ce requiem, il en avait l'idée depuis longtemps. Avez-vous remarqué qu'à de rares exceptions près, les compositeurs n'ont écrit qu'un requiem C'est l'œuvre où l'on ne triche pas, où l'on est seul face à Dieu, ou à soi-même. Les motivations, bien sûr, sont très différentes les unes des autres. Quand ils écrivirent leur requiem, Brahms avait perdu sa mère, Berlioz un général qu'il ne connaissait pas. Mozart perdait la vie. Cherubini en écrivit deux : l'un en mémoire de Louis XVI — une commande — et l'autre à son intention. Mais l'on ne multiplie pas les requiems comme les opéras. Là, on ne joue pas. On tremble un peu devant ce laissez-passer pour un au-delà plus ou moins probable, pour une gloire plus ou moins assurée. Frank Martin s'est expliqué patiemment au sujet de ses œuvres. Car aujourd'hui, on ne demande plus, comme il y a cent ans: «Qui vous a inspiré cette sonate?» ou «Que voulez-vous raconter dans cette symphonie?», mais plutôt: «Comment cela est-il fait?» Au risque d'être perçu comme un mathématicien égaré dans les beaux arts, Frank Martin ouvre ses cahiers. Dans la composition, il y a des dons du ciel et des choses durement conquises, note à note, en y employant toute son intelligence. Et l'on perçoit, dans le compositeur, le censeur, ce personnage du contrôleur qui traverse le théâtre de Giraudoux, allégorie, peut-être, d'une certaine pudeur parmi les créateurs contemporains. Cette probité, qu'on rencontre chez les plus grands, n'évacue pas le souffle, la vie, l'audace. Comme par exemple, après Wagner, et à l'opposé, de récrire Tristan! Mais cela dans un langage nouveau. Au lieu de se tracer une peti¬. il eût cheminé en paraphrasant lui-même, il a abordé le problème du langage musical dans son ensemble, adoptant ici, rejetant là. Sans se laisser troubler non plus par la musique classique, donc classée, indiscutable, à laquelle on compare maladroitement les œuvres modernes. L'œuvre classique satisfait, l'œuvre moderne choque, aussi bien écrite soit-elle: elle nous oblige à créer de nouvelles catégories dans notre esprit. Avant son Requiem, pendant la guerre, Frank Martin n'en avait-il pas composé une esquisse, avec les Six Monologues de Jedermann? C'est le dit de l'homme riche face à la mort. Cela commence dans une sorte de paralysie infernale, qui rappelle le Commandeur de pierre dans le Don Juan de Mozart : cela procède de la marche des statues. Il va ainsi parmi les salles illuminées de sa vie en détresse vers sa grande peur de mourir. Des voix l'attirent, qu'il est seul à percevoir, jusqu'à ces eaux calmes du désespoir. L'Enfer, c'est la solitude absolue, cette froide lucidité où l'on cesse de s'aimer soi-même. Et là, Jedermann, pour la première fois, appelle au secours! Quelle différence de ton entre l'orgueilleux qui s'exclamait, serrant contre lui son trésor, qu'il aurait grand besoin d'argent, autant que pour mener longtemps, loin du pays, un train de guerre, entre ce Jedermann en armure marchant à sa condamnation et l'autre, le Jedermann de la dernière minute et des doigts qui s'ouvrent. Bouleversante musique qui force les âmes Frank Martin rêvait d'apporter aux hommes l'œuvre nouvelle et classique à la fois, cette chose merveilleuse et impossible. Impossible? te voie bien à lui, où se. P.-Ph. C.. Hugo. Cette idée me fut confirmée quand, une dizaine d'années plus tard, je lus dans une interview: C'est assez curieux, comme vous dites, j'ai en ce moment une espèce de vitalité assez étonnante, presque plus que normale, disons... Et je compose plus que je n'ai jamais composé, et plus vite aussi... Combien de temps cela durera-t-il, je n'en sais rien! Il avait quatre-vingttrois ans! Ses dernières œuvres furent un requiem et une cantate: «Et la Vie l'em¬ 11.

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