Département fédéral de l'économie DFE
Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW Extension
Trois mesures pour lutter contre le mildiou de la tomate
(Extrait de l’information Cultures Maraîchères No. 21/2008, 06.08.2008) Werner Heller, Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW
En 2008, le mildiou des solanacées (Phytophtora infestans) est déjà appa- ru durant la deuxième décade de mai sur les pommes de terre. Selon les informations dont nous disposons, les cultures de tomates ont été forte- ment attaquées à partir du 20 juin environ. Quelles sont les possibilités de gestion s'offrant à un exploitant confronté au problème d’infection par le mildiou sur tomate?
Rôle prépondérant du climat de serre
La première mesure est une modification du climat des serres. Le Phytophthora comme les autres mildious a besoin, pour une infection, d’eau sous forme de gouttelettes. Pour éviter une infection, il est absolument nécessaire de laisser au sec la partie supérieure de la plante. Il faut également renoncer à un arrosa- ge par le haut. Le chauffage et l’aération sont à régler de sorte qu’il n’y ait pas de formation de rosée.
Éliminer les sources d’infection
La deuxième mesure est d’enlever le matériel malade afin de réduire l’inoculum, tout en prenantsoin d’emballer sur place, dans des sacs en plastique, les feuil- les coupées, afin d’éviter une recontamination. Les plantes présentant des symptômes sur les tiges doivent être raccourcies ou enlevées si nécessaire. En conditions sèches et en fonction de la faculté de résistance de la variété et de la virulence du pathogène, une modification de l’endroit infecté va se manifester.
Les taches typiques sporulantes vert–grisâtre se transforment en lésions atypi- ques, brun clair, dans lesquelles le pathogène ne sporule plus et meurt rapide- ment. Cette modification dans les zones de lésions foliaires exige environ 10 à 14 jours.
Utiliser le système d’autodéfense des plantes
Ce procédé active le système immunitaire de la plante dans le sens d’une résistance induite. Cette induction a pour conséquence une résistance accrue contre la pénétration du champignon au sein des tissus, et également contre le développement du pathogène à l'intérieur de la plante. Ces plantes s'avèrent alors non seulement de moins en moins sensibles au mildiou (Photo 1), mais également aux autres maladies.
Cela ne veut pas dire qu’il ne faut plus agir sur les conditions climatiques une fois la résistance induite activée. En effet, d’autres pathogènes, comme Cla- dosporium, Botrytis et Alternaria, sont également moins virulents en conditions sèches; mais une gestion optimale des insectes et acariens ravageurs est alors indispensable, leurs dommages étant favorisés par un taux d'hygrométrie faible.
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Appliquer un fongicide
Comme troisième mesure, on pourra utiliser un produit phytosanitaire autorisé, mais en conditions climatiques optimales, une telle mesure n’est pas forcément nécessaire.
Dr. Werner E. Heller
Extension Cultures maraîchères,
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Photo 1: Symptômes d’attaque de mildiou sur jeunes plants de tomates. Dans la plante de gauche, les mécanismes de défense ont été activés, alors que la plante de droite n’a pas subi d’induction (photo: W.E. Heller, ACW)
