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L’artérite virale équine, une épidémie sournoise

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No 111 mars 2010 / Nr . 111 März 2011 Har as

L’artérite virale équine (AVE) est une maladie infectieuse qui touche les équidés. Dans la plupart des cas, elle se manifeste par des symp- tômes légers non spécifiques. Dans les régions d’élevage, l’artérite vi- rale est un des agents pathogènes responsable des avortements. Des étalons de toutes races peuvent être infectés et porteurs sains du virus pendant des années, ou même à vie. Cette maladie, aussi appelée maladie du carré du che- val, Pferdestaupe ou „pink eye di- sease“, est due à un agent pathogène spécifique aux équidés de l’ordre des arteriviridae. Le virus s’attaque aux vaisseaux sanguins et, selon sa souche, occasionne des lésions plus ou moins grandes. Il

survit même à basse température, c’est pourquoi même la semence congelée peut rester infectieuse pendant des années.

Aucune race et aucun pays ne sont épargnés

L’artérite équine est présente sur toute la surface du globe. Le nom- bre de chevaux qui ont été en contact avec la maladie varie de 2 à 70 %, d’un pays et d’une race à l’autre. En Suisse, environ 5% des chevaux sont concernés. La der- nière épidémie remonte à 1995.

Depuis, chaque année, entre 0 et 6 cas sont diagnostiqués en Suisse.

Comme les récents foyers infec- tieux en Amérique (2006) et en France (2007) le montrent, aucune

race n’est épargnée. La race quar- ter horse, jusque-ici épargnée, a été massivement touchée par la maladie. En France, plusieurs races, qu’elles soient de sang - demi- sang, pur-sang - ou de trait - per- cherons - ont été concernées.

Signes cliniques variables

Les signes cliniques sont multiples.

Le plus souvent, on constate une évolution douce ou aucun symp- tôme. Mais les cas graves présen- tent une forte fièvre accompagnée d’un mauvais état général, d’une ir- ritation des conjonctives (pink eye), d’une démarche ankylosée, d’une faiblesse générale, d’écoulement nasal et, plus tard, de pétéchies (petites taches rouges) sur les mu- queuses, d’œdèmes (accumulation de liquide dans les tissus) sur les extrémités et les organes internes, ainsi que d’urticaire. Chez les éta- lons touchés, on constate fréquem- ment un œdème du scrotum. La maladie est rarement mortelle pour les chevaux adultes, mais les ju- ments entre le 3e et le 10e mois de gestation peuvent avorter quelques jours après avoir été infectées. Les jeunes poulains peuvent mourir de graves pneumonies ou inflamma- tions des intestins. La thérapie des cas aigus se fait sur un plan symp-

tomatique : mettre les chevaux au repos et en quarantaine, avec éven- tuellement des anti-inflammatoires et des antibiotiques.

Les étalons - réservoirs de virus

Le virus se propage par contacts di- rects (contagion aérienne), par la monte naturelle ou par l’insémina- tion de semences infectées. Les animaux infectés excrètent rapide- ment le virus par diverses secré- tions corporelles (écoulement nasal, salive, urine, sels, semence).

Chez les étalons infectés, le virus peut s’implanter dans les glandes génitales (par ex. la prostate). Après une infection, l’étalon peut alors rester excréteur. Un étalon excré- teur joue un rôle capital comme ré- servoir du virus. On différencie les excréteurs à court (2-5 semaines), moyen (3-7 mois) et à long terme (des années durant ou toute la vie).

C’est l’hormone masculine testos- térone qui permet l’implantation du virus dans les glandes génitales.

Lors d’une infection aigue, il est possible de diagnostiquer la pré- sence du virus grâce à un prélève- ment nasal. Sinon, la présence d’anticorps contre l’AVE devra être diagnostiquée dans un échantillon de sang (sérologie). Dans le cas où

L’artérite virale équine, une épidémie sournoise

Des poulains morts dans l’écurie et des animaux malades dans l’exploitation… Telle fut la surprenante réalité à laquelle des éleveurs normands de chevaux de toutes races ont été confrontés. Le diagnostic est tombé, cette épidémie sournoise s’appelle AVE - artérite virale équine.

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ce test se révélait positif (ce qui dé- montre un contact avec le virus) chez un étalon, il est indispensable de tester sa semence à la présence du virus. Les excréteurs du virus ne sont pas autorisés à la reproduc- tion.

Le combat contre la maladie et la prévention des

épidémies

Pendant longtemps, la seule solu- tion pour les étalons excréteurs était la castration chirurgicale. Au- jourd’hui, il existe une solution plus satisfaisante : la castration immu- nologique avec un vaccin GnRH. Il en résulte une castration tempo- raire, c’est-à-dire que l’étalon ne va plus produire de testostérone pen- dant quelques mois. Dans le cadre d’un projet international dirigé par le Haras national suisse, 51 étalons sur 52 ont pu être traités efficace- ment de cette manière. Dans la ma- jorité des cas, l’excrétion du virus à pu être arrêtée dans un laps de temps de 4 à 8 mois. Le risque reste cependant présent qu’environ 20 à 30% des étalons vaccinés ne produisent plus de testostérone à long terme et ne puissent plus être utilisés pour la reproduction.

L’artérite virale équine est déclarée en Suisse comme maladie à sur-

veiller. Selon l’Ordonnance sur les épizooties, elle doit être signalée aux autorités compétentes. La pré- vention est très importante et se concentre particulièrement sur la surveillance des étalons. Des me- sures rigoureuses sont prises dans l’Union européenne UE afin de se protéger contre le virus. Ainsi, dans les stations de monte UE, les éta- lons doivent être testés tous les 30 jours; en France, par exemple, tous les étalons - même ceux utilisés uniquement pour la monte naturelle - doivent être testés. Actuellement, la situation en Suisse est calme, dans la mesure où, parmi les éta- lons testés, aucun excréteur n’est connu. La menace que la maladie se déclare ou soit importée reste présente, en particulier dans un contexte de forte circulation de chevaux - concours de sport et d’élevage, commerce de chevaux, de semence, reproduction (incl. af- fûtage). Une bonne surveillance est nécessaire afin d’éviter la propaga- tion ainsi que les dégâts (maladie, avortements, pertes de poulain, nouveaux excréteurs, l’annulation de concours etc.) dus à l’AVE.

Méd-vét Bettina Wespi et méd-vét Garance Christen

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