Faudrait-il
qu'elle ne s'attachât pas à procurer et à encourager le développement des, germes ou des dons d'intelligence en matière d'économieCela serait en complète opposition avec les principes actuels de la pédagogie, puisqu'elle poursuit le
but d'ins-truire
tous les hommes en général et deleur
former un bon caractère ; puisqu'elle s'impose la tâche de donner àl'instruction
populaire une directionutile
pour la vie pra-tique, autant que cela est compatible avec la vie del'école.
IV. C'est pour cela
qu'il
est facile de repousser l'objec-tion consistant à dire : <p«'ZZ '«e/cmijjar
Zes caisses«Z'éparpwe scolaires, fZonner Zieu era cZéveZoppemewZ (Zes ZcZéespar Zrop maZéneZZcs cZe woZre époque.
Notre population a besoin d'ententeet d'intelligence du côté matériel de la vie, mais une entente et une
intelli-gence bien raisonnées. Or, c'est précisément la caisse d'épargne scolaire qui détruira, par son influence mora-lisante, les idées absurdes et les manières d'agir souvent immorales,
qui
ne se produisent qu'entrop
grand nombre sur leterrain
matériel.V. On nousobjectera encore : <pte Z'insZZZuZion «cras ocrape
—
ZowZ ère apprewanZ awa: en/anZs Zes rèpZes cZeZ'écowoMîie, — crara
pour
ejfeZ cZecZéueZopper en ewa;Z'ara-nce
eZ «Zes icZées <Ze cwpwZZZé.Il
n'est pas impossible quel'esprit
d'économie puissese changer en avarice et en cupidité, ainsi
qu'il
peutarri-ver à toute bonne chose de se dénaturer.
Le
but
de la caisse d'épargne scolaire est simplementde développer un sage esprit d'économie.
Il
ne s'agit nul-lement que les enfants rassemblent de gros capitaux, maisqu'un
esprit sain d'économie se développe parmi eux ;qu'ils
prennentplutôt plaisir
à mettre leurs petites res-sources en réserve qu'à les dépenser légèrement.Ainsi, on ne les
instruit
nullement pourqu'ils
devien-— 68 —
nent de sordides avares ; tout comme en enseignant aux enfants les règles des convenances et de la politesse so-ciales, on ne vise pas à faire des garçons des singes de parade, et des filles, de petites demoiselles adonnées à la
coquetterie.
A
l'occasion des grandes inondations survenues assezrécemment dans le
midi
de la France, les enfants d'un seul département, en puisant dans les caisses d'épargne scolaires,firent
aux inondés un don de 10,000 francs.Ces enfants n'étaient pas encore devenus de sordides avares ; en revanche, par la pratique de sages idées eco-nomiques,
ils
s'étaient mis en position de pouvoir faire un bel acte de charité.VI.
Une objection, par contre, qui semble avoir plus d'importance, c'est celle qui consiste à prétendre gîteZa caisse d'épargne scolaire est àe «atare à éveiZZer (te
Za jaZousie eZ cZe Za /(aine entre Zes écoZiers à mesure gue
Zes en/ants cZes pauvres
jetteraient
un regarà enrieuas sur Zes pran(Zes mises (Zes en/ants (Ze /amiZZes (Zans Z'ai-sance, et gue ceux-ci témoigneraient (Zu méprisris-à-vis
(Zes
petits
versements (Zespremiers.Cependant cette objection, dans son acception générale, n'est en tout cas pas plus fondée que les précédentes.
Un enfant,
tant
soit peu doué d'intelligence, aura bientôt remarquéqu'il
existe des différences de fortune ;qu'il y
a des riches et des pauvres.
Il voit
que ses condisciples ont de plus beaux habits, des_ objets d'école plus soi-gnés, etc., ou bienil
remarque le contraire.Il arrive
très-rarementque de cette observation résulte sur le champ, parmi les enfants,la
jalousie, la haine, le mépris, etc., et que ces mauvais penchants prennent de l'extension.S'il
en était autrement,il
faudrait par des motifspéda-gogiques, condamner sans retard
l'école populaire
commune, dans laquelle le riche et le pauvre se
trouvent
placés indistinctement, et recommander l'établissement
d'écoles
decastes.
-Ne remarque-t-on pas que des enfants riches etpauvres
vivent
entr'eux enpaix et
dansla concorde
; ce qui estbien réjouissant.
On
fait
même l'expérience, fréquemment répétée, qu'entre enfants riches et pauvres,il
se forme àl'école
commune, des ZmZsows amZcaZes d'tme dwrée déjpassanZ de freawcowp Ze fernes de Z'écoZe.
Lorsqu'au sein de la famille on ne répand pas la mau-vaise semence, produisant la discorde,
la
jalousie et la haine ; lorsque la maison paternelle n'inculque pas le mépris envers le pauvre,l'humble,
etc., on n'arien
oufort
peu à craindre en ce qui touchel'objection
en ques-tion.Ze eonZraire
arrive,
si de mattvaises in/Zaences sejjrodwisewZ da sei?i de. Za /amiZZe,
l'école,
même sanscaisse d'épargne scoZaire,
n'jr ^oarra rien
c/jan^er oit/orZ
2?ea de c/iose.
Parmi les
huit
instituteurs qui, àFlawyl,
remplissent les fonctions de receveur, aucun n'afait
l'expérience gweZa jaZoasie eZ Ze mépris se soient inZrodttiZs jparmi- Zes
éZèves. Cependant parmi ces maîtres, plusieurs, au début, étaient hostiles à
l'institution
et neprirent
l'affaire en mains qu'àvec une certaine répugnance. Ces mêmes mal-très ont au contraire déclaré que leurs appréhensions sous ce rapport ne s'étaient réalisées en aucune manière.Nous nous permettons, touchant
l'objection
que nous discutons, de vous citer en passant comment une insti-tutrice autrichienne, Schrœter, s'est exprimée à ce sujet. Elleécrit
:Il n'y
a pas bien longtemps que j'étais une des plus actives opposantes àl'introduction
descaisses d'épargne scolaires ;
je
saisissais chaque occasion pourleur faire
opposition. Tous les motifs quel'on
invo-quait enleur
faveur,je
savais ou j'essayais de lesrenver-ser ou de les contredire.
Lorsque,
pourtant,
les autorités en ordonnèrentTin-traduction je
m'en occupai avec zèle et même avec d'autant plus de zèle, queje
ne me fiais pas à moi,crai-— 70 —
gnant que mon antipathie pour cette création ne put avoir pour effet de me pousser à moins bien
remplir
monde-voir.
Mais voyez ce quiarriva
: — Ce qu'au commence-mentje
ne faisais que par devoir, je le fis bientôt, dejour
en