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Il est possible et ses variations comme équivalents de võima et saama

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2. Analyse des corpus

2.3 Il est possible et ses variations comme équivalents de võima et saama

Dans notre deux corpus, nous avons trouvé des phrases où la modalité des verbes võima et saama n’est pas transmis avec les verbes modaux français, mais avec les constructions comme il est possible de/il est possible que/il est impossible de/il est impossible que ou simplement avoir la possibilité.

Dans le corpus de võima, il y a 5 phrases utilisant la construction il est possible de (1 phrase dans la direction français-estonien et 4 phrases dans la direction estonien-français), 2 phrases utilisant la construction il est possible que (toutes les deux dans la direction estonien-français) et 1 phrase utilisant la construction avoir la possibilité (dans la direction estonien-français).

Dans le corpus de saama, il y a 2 phrases utilisant la construction il est possible de (toutes les deux dans la direction estonien-français), 4 phrases utilisant la construction il est impossible de (3 phrases dans la direction estonien-français et 1 phrase dans la direction français-estonien), 1 phrase utilisant la construction il est impossible que (dans la direction français-estonien) et 1 phrase utilisant la construction offrir la possibilité (dans la direction estonien-français). Comme dans le corpus de saama il y a beaucoup de négations, nous avons trouvé 3 phrases utilisant la construction il n’est pas possible de (toutes dans la direction estonien-français) et 1 phrase utilisant la construction il n’est pas possible que (également dans la direction estonien-français).

Selon Le Querler (2001 : 23), pour la modalité du possible, le marqueur il est possible que est syntaxiquement extra-prédicatif. Il ajoute que d’autres marqueurs sont parfois syntaxiquement intra-prédicatifs, parfois syntaxiquement extra-prédicatifs.

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Observons d’abord le corpus de võima. Nous avons deux exemples où l’équivalent de võima est il est possible de, un exemple où son équivalent est il est possible que et un exemple avec l’équivalent avoir la possibilité (au passé simple).

(29) a. Muidugi võib surra, surmale mõelda, ja vaadata inimlikele naudingutele range pilguga.

(Houellebecq 2008)

b. Naturellement il est possible de mourir, d’envisager la mort, et de porter un regard sévère sur les plaisirs humains. (Houellebecq 1998)

Dans l’exemple 29, nous pouvons attribuer deux sens modaux à võima et aussi à il est possible de : la possibilité matérielle et la sporadicité.

(30) a. Esialgsest linnade ja alevite võrgust võib rääkida alates 14. sajandi esimesest poolest. (Kala 2001)

b. Il est possible de parler d’un réseau embryonnaire de cités et de bourgs à partir de la première moitié du XIVe siècle. (Kala 2001)

Dans l’exemple 30, les deux phrases expriment la possibilité matérielle.

(31) a. Võib olla isegi tõenäoline mõnede keeleteadlaste arvamus, et meie keelelised esivanemad moodustasid algse elanikkonna valdavas osas Põhja- ja Kirde-Euroopast. (Kulmar 2001)

b. Il est même possible, selon l'opinion de certains linguistes, que nos ancêtres linguistiques constituaient la population primitive de la majeure partie de l’Europe du nord et du nord-est.

(Kulmar 2001)

Ici, l’élément qui joue un rôle important est tõenäoline dans la phrase estonienne. Le mot tõenäoline (‘probable’) donne le sens de la probabilité à cette phrase, la phrase française exprime la même chose : la modalité épistémique (comme l’a déjà dit Le Querler à propos de la construction il est possible que).

(32) a. Paljud kohalikud koorid ja näitetrupid on võinud ka laiemale publikule esineda. (Raag 2001)

b. De nombreuses troupes et chorales locales eurent la possibilité de se produire aussi devant un public plus large. (Raag 2001)

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Dans l’exemple 32, le sens modal de ces deux phrases est la possibilité matérielle.

Observons maintenant le corpus de saama. Ici, nous nous sommes principalement intéressées aux constructions il est impossible de/il est impossible que. Nous avons un exemple où l’équivalent de saama (à la forme négative) est offrir la possibilité (également à la forme négative).

(33) a. Nagunii ei saa ma seda kontrollida. (Kross 1984) b. Mais impossible de le vérifier. (Kross 1990)

Dans l’exemple 33, le sens modal de ces deux phrases est de nouveau la possibilité matérielle.

(34) a. Ma ei saa lõpetada sellest ajast jutustamist, heitmata sõbralikku pilku ühele teisele maailmale, millega kohtumise eest olen tänu võlgu Victor Margueritte’ile (kes tutvustas mind Brasiilia saatkonnas). Ta säilitas sõbraliku suhtumise minusse pärast lühikest ajavahemikku mu viimastel ülikooliaastatel, mil olin tema sekretäriks. (Lévi-Strauss 2001)

b. Il m’est impossible de passer sur cette période sans arrêter un regard amical sur un autre monde que je dois à Victor Margueritte (mon introducteur à l’ambassade du Brésil) de m’avoir fait entrevoir ; il m’avait conservé son amitié, après un bref passage à son service comme secrétaire durant mes dernières années d’étudiant. (Lévi-Strauss 1955)

Dans l’exemple 34, le sens modal de ces deux phrases est la capacité à cause de me dans la phrase française.

(35) a. Ei Stalini diktatuuriaja, ei Hruštšovi sulaaja ega Brežnevi stagnatsiooniaja kümnenditest ei saa täheldada mingeidki võimalusi iseseisvuse taastamiseks. (Arjakas 2001)

b. Ni la dictature de Staline, ni le dégel de Khrouchtchev ni l’ère de la stagnation de Brejnev n’offrirent la moindre possibilité pour envisager le rétablissement de l’indépendance. (Arjakas 2001)

(36) a. Liikus seal õigesti. Küllap oli veel võimalusi, aga kõike ei saa ju kohe ammendada. (Valton 1993)

b. Sans aller jusqu’au bout des possibilités, mais il n’est pas possible de tout épuiser d’un coup…

(Valton s.a.)

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Les exemples 35 et 36 expriment la possibilité matérielle.

(37) a. Tema on igatahes juba surnud, nii et tema ei saa see olla, keda nad hukata tahavad. (Kross 1987)

b. Lui, en tout cas, est déjà mort, il n’est donc pas possible que ce soit lui qu’on veuille exécuter.

(Kross 1997)

L’exemple 37 exprime de nouveau la probabilité.

En somme, nous pouvons affirmer que la possibilité matérielle est le sens modal le plus fréquent pour il est possible et ses variations, la construction il est possible que est une exception.

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