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son fils qu'il devrait faire son possible pour se libérer du service militaire. S'il l'a réellement fait, c'était par amour pour son fils

Mais Charles-Philippe ne

voit

que deux chemins à suivre: servir ou déserter. Son choix est

fait:

uous savez que

je

suis soZdat maZgré moi, après cinq ans iZ scroif Znen tZouZereu.r a mon père si

je

Ze mettois cZans Ze cas fZ'acoir

des gens d'armes a Za porte en me mettant re/ractaire quoi que soZdat

je

me prend

pour

estre Zmureu.r et n'ai Zmsoing de rien j'e

voudrois Znen éstre auprès de mon pere pour Ze souZager Ze tems

ne Ze permet pas iZ

/auf

esperer que ceZa cZiangera que Za guerre

/i-nira et que

je

pourois

rentrer

cZiez nous.

Il

se peut aussi que Charles-Philippe

ait

écrit cette phrase de lui-même, en l'absence de toute allusion paternelle.

Il n'aurait fait

— 170

-alors que régler, pour soi-même, un cas de conscience qui s'est posé

à chaque soldat.

Il

termine sa

lettre

ainsi:

7e me vois bientôt seuZ de 7YameZan si ce n'est BegeZin qui est

caporaZ dan Za compagnie ou 7e suis CZiafeZain Ze fiZs du pereduZier

David Louis et 7eau Maire de TrameZare sont ceux qui reste au ré-gimeret. A'e vous metéz pas en aZarme pour moi, quoi que ye vou-drois bien êsfre Z107-S de cet état de soZdatesque qui m'enuye beau-coup étant Ze mieux

portant

et Ze pZfts

/ort

ayant a boire de Za bierre tant que

je

veux bevant peu d'eau. 7e

vottdroif

que

Henri

Louis vienne avec des montres ye Zui

/croit

avoir un Zogement, ye raco-mode des montres, ye

voudroit

des petites /ournitures, ye vous en-voye 2 bagues en crin.

De nouveau, à travers ces lettres si captivantes, nous voyons

ap-paraître le bon vivant, bevant peu d'eau

/

Charles-Philippe de la Reussille

fait

preuve d'un

équilibre intérieur

remarquable.

Il

sait

qu'il

est soldat par conscription, c'est-à-dire par nécessité, mais tout

en le constatant,

il

se déclare heureux de n'être pas plus mal

qu'il

n'est en réalité

Et

puis

il

est croyant: Dieu sait ce

qu'il fait,

le mieux est d'accepter son sort et de saisir, en toute circonstance, les belles choses que la vie peut dispenser.

C'est de Hambourg que, trois mois plus tard, Charles-Philippe

de la Reussille donne de ses nouvelles. H se porte toujours bien et

se

réjouit

du mariage de son frère Hen?-y Louis, qui,

mentionne-t-il,

s'est rendu à Worms et à

Francfort

en voyage d'affaires.

Il

re-grette

qu'il n'ait

pas poussé jusqu'à Hambourg afin de

voir

Zes

are-ciens qui ne sont pas au dépôt Z

Charles-Philippe vient d'être promu sergent.

II

possède le

sens de la dignité, de celle des héros des grandes batailles, qui con-naissent l'odeur de la poudre. Parlant de certains parvenus aux-quels a dû faire allusion son père,

il écrit:

Ceux qui youeret bière comme ceZui que vous me marque qui va/ esfre

/ait

sergeret

/ourier

et

o//ieier

ere peu de y'o/trs, iZ

/auf

au-paravaret avoir creteredu Ze canore toreer et Zes bouZets si//Zer aux

oreiZZes, après ye Z'écouferai...

Mais la dignité est aussi dans la propreté de

l'uniforme;

y'ai trouvez uree corereoisarece de cZiez nous qui m'a

/ait

des avances en

ärgeret,

écrit-il

puisqu'iZ

/auf

être distingué du soZdaf et êsfre propre et que ye re'avois pas grand /ored.

II

explique de quelle manière

il

a procédé:

/f

yaret trouvé Ze sieur François Louis du Commun de Za CZiaux de /ored qui m'a

/ait

une avance de 8Z

Livre

de France, en espece d'ecu de 6

Livre

Zui ayant

/ait

uree Zettre de cZiarege a cet e//et doret

-

171

-vous voudrez 7>ien remettre comme je Z'ai reçue « Za date du 72

/évrier

courant.

Heureux soldat de 1810, qui pouvait compter sur

l'appui

fi-nancier de ses parents

Il

ajoute en post scriptum la remarque suivante, aussi plaisante que

puérile:

TV. B. 77ue autre /ois

je

vous cuverai du papier qui s'écrit en

7e c7iau//anf sur 7a braise.

Le 22

juin

1811, nouvelle

lettre

de Hambourg, dans laquelle

Charles-Philippe se montre particulièrement prodigue de rensei-gnements. L'armée est toujours au repos,

il

a le temps d'écrire

Pour repondre a 7a o/ier vôtre qui m'est parvenue par 7e retour du sieur Monnier revenant de semestre et qui a

rejoint

7'armee,

Zequ'eZ a passé une

journé

avec Zes camerades de TrameZan et nous

portant un

jour

avant son départ, m'ayanî remis ce que vous Zui avez donné

pour

mes etrenes avec deux moucZioirs provenant de

ma maraine dont vous 7a remercirez

in/iniment pour

ses attan-tions en 7'assz/ranî de mes respects j'usqu'a ce que j'aye 7e pZaisir de 7a voir, ./'ai reçu une Zetîre du sieur JuiZZard a 7'adresse de

Mr

7e cartier maitre 7a Zui ayant remise, après

j'ai

été auprès de

Mr

nôtre coZoneZ, en Zui représentant que

eonnoissoit par/aitemenî mon pais ./uiZZard, Zequ'eZ

/ut

Zdessé d'un coup de /eu a 7a 7>afaiZ de Fagram et qu'iZ eut même un 7>ras emporté, iZ m'a répondu que son père pouvoi êstre tranquiZ et qu'iZ

metroit /in

a eeZa, vous Zui

en /erez part, vouZant m'y intéresser suivant 7e devoir de

Z'Z/uma-nité.

Nous ne savons pas très bien quelle

fut

la nature de sa dé-marche, relativement à son « pays » JuiZZard, mais

il pourrait

s'agir d'une question de pension pour cause

d'invalidité.

Charles-Philippe exprime l'espoir d'obtenir bientôt un congé de six mois, qui

lui

permettra de

revoir

les siens. La vie à Hambourg ne

lui

déplaît pas et

s'il n'était

pas

militaire, affirme-t-il, il

se

tirerait

d'embarras en exerçant sa profession de monteur de boîtes. H décrit enfin la

si-tuation de ce

port important,

victime du blocus continental,

tout

le

trafic

se trouve paralysé:

Le monde

ici

se pZaint extrêmement du commerce qui est tout

a

/ait détruit,

d'où iZ résuZte des banqueroutes qui ce

/ont

j'ourneZ-Zement, 7a pZus

part

du monde est sa/;s ouvrage, Zes 7>atimens mar-c/iand pourissent dans Zes port, et sans qu'on puisse s'en servir.

Il

se

réjouit

aussi de ce que les Allemands soient mobilisés et le raisonnement

qu'il tient

est particulièrement curieux:

L'on

/ait

de /ortes Zevees de conscrits dans ce pais ci pour en

/aire

des marins que Z'on

/ait partir

en avant en France, Zes

condui-— 172