£/anc/ze, embaumant /'a/côve etpaz/umant /a fab/e,
Se trans/orzne en ma
nuit... -
Viensvoir
gue//ormz'dab/e£panouissez?zent /
£//e
est znorte,-
etc'est
/à fa poignantepensée,-Azz zno/nent /ep/us douxd'une
nuit
insezzsée ;£/z bien, tu n 'esp/us sezz/,
£eprends-/a, ce
/if/roid
vaut bien ton/if/rivo/e
;£ntre
; ettoi
guiriais
de /a c/zeznise/o//e, Viensbraver
/e /inceui.On observe
l'opposition
entre une grâce printanière délicate etl'effroi
qu'inspirent
le néant et lafin
de toute chose. Le poète atteintici
l'émo-tion la plus purelorsqu'il
évoque la disparition del'être plein
de vie, promis jusque-là aux fêtes et délices de l'amour, et frappé en pleinevigueur.
Et
si le génie deVictor
Hugon'a
pas le ton douloureux, nous aurions envie dedire,/rate
rnei, qui confère à la poésie de Baudelaire sa résonanceinimitable, il
n'empêche, les images qui célèbrent la jeunesse et la beauté ont chezlui
un charme inégalable. La poésie éclate dans les comparaisons les plus simples : £7Zeétait
Ze printemps, ouvrant rie/rais
caiices
/
£7Ze étaiti'orient /
(le soleil levant dans toute sa force triom-phante). Pourrait-on être insensible à cetesgut/gui
entre dès Z'aube an go//e deMsyre
Pourquoi un esquif, pourquoi précisément le golfe deNisyre
C'estici
le mystère de la magie du verbe et del'inspiration.
Comme appartiennent aussi au mystère :
Liie avait
iepa//um
gue n'ont pas iesétoiies/L'éciair gui
mangue aux/Zeurs/. Mais, la destruction est proche : £7Ze est morte aumiiieu
d'unenuit
de déiices, etl'évocation
de la transformation qui s'opère instantanément dans l'organisme, jusque-là vivant, glace de terreur. On est fasciné par la force et la précision du trait, de même que parl'économie
des moyens utilisés.Victor
Hugo estvictime
de saprolixité.
Son verbe charrie trop de sco-ries.Il
a tant écrit que tout ne peut être de qualité supérieure etl'on
est tenté de nevoir
que les défauts. On découvre cependant sans cesse des perles entraînées par leflot
de ses paroles torrentueuses ; des diamants quibrillent
à travers les excès d'une réthorique surabondante. Dommagequ'il n'ait
pas mieux maîtrisé sa verve Mais, telle était la nature de son géniequ'il fallait qu'il
embrassât tout.LA SOBRIÉTÉ
On reproche au romantisme français un ton volontiers emphatique.
C'est assurément une
critique
quel'on
ne peut adresser à René Char.L'œuvre de ce dernier est exemplaire. La maîtrise du verbe
qu'il
ma-nifeste en toute circonstance est incomparable. Chaque mot, chaque image pèse son poids, très exactement. Ascète de
l'écriture,
c'est à tra-vers la sobriété que Char atteintl'intensité
et la densité la plus haute. La tension naît chezlui
de l'adéquation parfaite du fond et de la forme. Le texte quevoici,
dans son dépouillement,distille
une émotion dont une brève analyse va peut-être permettre depercer lepouvoir
de séduction : Roger était tow/ heureux ri'être rievenu tians Z'esfime rie say'eune/emme ie mari-gai-cac/zaà-rZie«./e
sais passé aayoare/'/ua aaborti
ci« champ rie roarnesois t/onf ia vaei'inspirait.
La sécheressecourbait
ia tête ries arinzirahies, ries insipiries /Zears. C'est à gaeigaes pas rie ià gae son sang a couié, aa pieriri'an
vieux
mûrier
sourririe foutei
'épaisseurrie son écorce.Le champ de tournesols forme le décor, la
toile
de fond de la scène.En quelques mots,
l'auteur
rend sensible la terre assoiffée, la végétation assoupie, quasiment prostrée sous l'ardente chaleur du jour.L'adjectif
mszp/r/e qui
qualifie ici
le jaune des fleurs acquiert dans ce contexte une force tellequ'on
n'envoit
aucun autre susceptible de le remplacer. Le vieux mûrier insensible, à la peau dure (l'épaisseur de l'écorce), on ledirait
dressé là de toute éternité, oppose sonimpassibilité
au tragique du sang répandu dans l'aveuglante lumière. Une image nue, vraieElle
frappe le lecteur de stupeur etlui
donne soudain la révélationd'un
équi-libre qu'il
ne soupçonnait pas.L'ESPAGNE
Pays voué à l'excès, à la succession régulière des chaleurs torrides de
l'été
et dufroid vif
qui mord le plateau de Castille à la saison hivernale, l'Espagne fascine. Une force irrépressible de vie émane del'âme
de ce peuple, en même tempsqu'un
puissant instinct de mort et de violence trouve son expression dans lesliturgies
tauromachiques où les foules ferventes communient avec passion dans la célébration de la bravoure, du sacrifice et du destin. Telle est l'Espagne de toujours La mort du to-rero dans l'arène, à cinq heures del'après-midi, fige
le pays entier dans la stupeur. Lorca, le poète andalou, saisit ce moment en des formules où s'exprime une douleur qui monte de toutes les poitrines, bouleversante, haletante :LespLzz'es Zzrâ/zzzenf comme z/es so/ez'/s à czzzzj» /zezzrcs z/e /Yzprès-mz'z/z,
efZzz/ozz/e Zmz'szzzY Zes/ezzêZres À cz'zzç Zzcz/rcs r/e /'zzprès-mz'z/z.
A cz/zz? /zezzres r/e /'après-zwz'z/z.
A/z
/
fem'L/es cz'/zz/ /zezzres r/e Z'zzprès-mz'z/z/ //
éZzzz'Zcm<7 /zezzres à ZozzZes /es /zo/'/oges/ //
e'tazïcz;z(7 /zezzres e/'omùre c/e Z'zzjorès-mz'z/z.A c/zze/ /zezzz-es r/'o/zz/me, ce n'est plus
l'éclat
sans partage du feu demidi.
Le crépuscule estloin
encore. C'est le moment où imperceptible-ment lejour
bascule dans une lumière jaune, où le soir approche et où déjà lejour
baisse.Le poète chante ensuite les vertus, la force et la beauté du matador vaincu. Des strophes qui ontla
simplicité
des litanies ://
71'y eZ/Zp/7/2Ce 2/22225 Se'v///ez/zze Z'o/z pzz/55e ZzzZ compare/;
/zz épee cozzzzzze .vo/z épe'e,
/27 ccez/r5/ ver/zaZz/e.
Com777e zzzz/Zezzve z/e Zzo/z5 .9a 77ze7-vez7/ezz5e/brce,
eZ CO/72772C 2272 ZOr5e z/e 77222/"Zzre 5aprz/zZe/zce z/e55z>2ee.
t/72 azrzZe /?omea/2zZa/ozz5e
ZzzZ zz/mZzazZ rZ'or /a ZêZe
eZ50/2
r/re
e'Za/ZzzzzrzZzZe 5c/eZ zZ'/zzZeZZ/gezzce.
Graziz/Zoz-ero 2/72225 /a pZaza
/
ßo/2 mo72Za^72a7r/ à /a mozzZag/ze / Si z/ozzjc avec Ze5 epz5
/
5/ zZzzravec /c5 epez-ozz.?
/
5/ ZezzzZ/'e avec /a ro5ee/
EZzZozzzTwazzZ à
/a/er/a /
5/ Zern/zZe avec /e5 zZerz7zere5 /za72rZe7"ZZZe5 z/e Ze7zèZzre5/
Ma25 VOZCZ 2/22'2'/ z/ozt 522725/272.
Mélange de dureté (si dur avec les éperons), de douceur (si tendre avec la rosée),
d'effroi
(si terrible avec les dernières banderilles de té-nèbres), de gloire pure et sans tache (éblouissant à la feria). Une phrase, une seule, mais elle a le tranchant de l'épée, saisitl'être
au plus profond de ses entrailles, le renvoyant sans détour à sa condition mortelle (maisvoici qu'il
dort sansfin).
La mort du toreros'inscrit
dans le destin del'Espagne.
Elle
participe doncd'un
phénomène plus vaste, en en souli-gnant avec force la fatalité :0/2, 722227-Zz/azzc zZe /'Espzzgzze /
O/z .' 72022ZZZZ/reZZZZ z/e zZoZ/ZeZ/r
/
L'absolu que suggère Ze 772227- Zz/azzc crie, hurle la douleur sans
fin
etmuette
d'un
pays voué par nature à la tragédie.La
fin
du poème baigne dans unclimat
de douceur, teintée de grâce et d'élégance :ZVzz/ 72e Ze C02272222ZpZz75. ZVo/7. Mz/25yC Ze c/zZZ/lZe.
/e
c/zazzZe pozz7-pZzz5 Zarz/ Za 5z7/zozzeZZe eZ Zagrâce.L'z'/z5z'g/2e maZzzr/Ze 2/e Za cozzzzazlwazzce.
7ot2 appézZz2/e 7?2orZ eZ Ze gozzZ 2/e 5a Zzozzc/ze.
La Zr/5Ze55e 2/22'ép/-ozzva Za vaZ/ZazzZe a/Zégre55e.
De /o/zgZe/zz/zs ne /zaz/rzz, sz fozzfe/oz's // zzzzzf,
D/z A/zzLz/ozz ,vz c/az'r sz rzc/ze e/'zzve/zZzzres,
/e
c/za/z/e so/z e/ega/zce e/z z/e.v zzzo/s z/z/z gernzsse/zZ, e/ me ra/?pe//e zz/ze//me
Zrz'sZe z/zz/z.v /e.s' o/z'vz'ers.Le fulgurant miracle de lumière et d'harmonie qui s'est exprimé pen-dant un temps dans l'arène survit maintenant dans les strophes inspirées du poète.
Cruelle
ironie
du destin Lorca, prince paré de toutes les grâces dela
beauté, du charme et du talent, qui avait
dit
la violence du combat et la solitude du torero face à la bête,allait
bientôtpérir
sous les coups aveugles de la soldatesque franquiste dans les premières semaines de la Guerrecivile.
Dans un poèmeintitulé
Le crz'/rze a ezz /z'ezz zz Gre/zzzz/e, An-tonio Machado évoque l'éblouissante silhouette de celui à qui sesquali-tés avaient valu le surnom de ro.wzg/zo/ a/zz/zz/ozz. On
lit
:D/z /e vzï, zzva/zpa/z/zzzz mz'/zezz z/esjftzsz/s,