• Keine Ergebnisse gefunden

Aperçu: 1. Résistance à l’énergie nucléaire

2. Initiatives populaires concernant l’énergie nucléaire

1. Résistance à l’énergie nucléaire

L’énergie nucléaire n’a rencontré aucune résistance à ses débuts en Suisse. Au contraire, elle était porteuse d’espoir. Elle paraissait quasiment inépuisable, bon marché, et devait permettre de cesser toute production de courant d’origine fossile. A l’époque, même les organisations écologistes voyaient d’un bon œil l’entrée dans l’ère nucléaire.

Elles en attendaient, sinon un arrêt complet de la construction des barrages hydroélectriques, du moins un sérieux coup de frein à ce processus.

Le courant de résistance à l’énergie nucléaire est apparu à la fin des années 60. Des voix isolées tout d’abord, puis des organisations locales ou régionales se sont progressivement insurgées contre la construction des centrales. Un mouvement antinucléaire de portée nationale, fédérant les divers groupes régionaux, ne s’est toutefois jamais constitué.

Le ton est monté au cours de la lutte contre le projet de centrale de Kaiseraugst. En 1975, le site a même été occupé, et la situation ne s’est normalisée qu’au moment où le Conseil fédéral s’est engagé à mener des entretiens au plus haut niveau. Le projet de Kaiseraugst a d’ailleurs été contesté jusqu’à son abandon définitif en 1988. Globalement, l’opposition à l’énergie nucléaire a épuisé les moyens légaux existants (objections en masse, recours) pour intervenir dans les procédures d’autorisation. En outre, diverses initiatives populaires ont été lancées en parallèle (voir plus loin). A la fin des années 70, la centrale de Gösgen et le projet de Graben ont été à l’origine d’importantes manifestations. La résistance n’était pas toujours pacifique. En 1979, le feu a été bouté à des bâtiments et à des voitures appartenant à des personnalités en vue de la branche électrique et des autorités de surveillance, et des attentats à l’explosif ont été commis contre des centrales à l’état de projet, en construction ou en activité.

Diverses raisons expliquent la résistance rencontrée par l’énergie nucléaire. Si la population résidant dans les alentours des installations projetées redoutait principalement la radioactivité, les tours de refroidissement ont également été critiquées. Dans la seconde moitié des années 70, les objections étaient de nature avant tout politique et sociale. La parution du rapport du Club de Rome (Halte à la croissance) ayant étayé le principe du

«small is beautiful», on craignait que de nouvelles centrales ne poussent au gaspillage du courant. En outre, le problème de la gestion des déchets radioactifs restait entier. Par ailleurs, la résistance au nucléaire des riverains a nettement diminué depuis la mise en

Page 2

service des centrales. En effet, les régions concernées ont généralement balayé les initiatives antinucléaires.

La résistance à l’énergie nucléaire explique en bonne partie l’abandon des projets de Kaiseraugst et de Graben, auxquels la catastrophe de Tchernobyl a donné le coup de grâce en 1986. La question des risques est dès lors devenue centrale, et il est devenu politiquement impossible de construire de nouvelles centrales, alors même qu’à Kaiseraugst le Conseil fédéral avait délivré une autorisation générale et que le Parlement avait avalisé le projet. La Confédération a indemnisé la centrale de Kaiseraugst (AG) à hauteur de 350 millions de francs, tandis que celle de Graben (AG) recevait 227 millions de francs, à la suite de motions déposées aux Chambres et d’un arrêt du Tribunal fédéral.

La loi sur l’énergie nucléaire a fourni matière à plusieurs initiatives populaires. Hormis celle de 1990 sur un moratoire, toutes ont échoué en votation, quoique de justesse la plupart du temps. Diverses initiatives déposées dans le domaine de l’énergie étaient censées favoriser la sortie du nucléaire, et même les initiatives antinucléaires signalaient des objectifs de politique énergétique. La liste ci-dessous donne un aperçu des initiatives déposées contre l’énergie nucléaire.

2. Initiatives populaires portant sur l’énergie nucléaire Cantons

18.5.2003 Sortir du nucléaire Mise hors service des centrales

de Beznau I, II et de Mühleberg au plus tard 2 ans après la votation populaire, de Gösgen et Leibstadt après max. 30 ans d’exploitation, fin de toute exportation de combustibles aux fins de retraitement et reprise des combustibles pas encore retraités, interdiction de la substitution du courant atomique par du courant tiré d’installations utilisant l’énergie fossile sans récupération de chaleur, stockage durable et sûr des déchets, prise en charge par les propriétaires des frais dus à la mise hors service anticipée

Page 3

18.5.2003 Moratoire-plus Arrêté fédéral soumis au

référendum pour l’exploitation des centrales actuelles au-delà de 40 ans, prolongation pour des périodes ne dépassant pas 10 ans, moratoire de 10 ans pour toute nouvelle centrale, augmentation de la puissance ou réacteur de recherche, déclaration pour le type et la provenance du courant visant à ce que l’énergie soit mieux utilisée, encouragement des installations de production de courant décentralisées, res-pectueuses de l’environnement 23.9.1990 Halte à la construction de

centrales nucléaires

Gel pendant dix ans des autori-sations de nouvelles centrales et de réacteurs servant à la

production de chaleur 23.9.1984 Pour un avenir sans

nouvelles centrales légales sur la mise hors service, interdiction des installations de traitement du combustible, référendum facultatif pour tout dépôt de déchets atomiques

Page 4

Cantons Date de la

votation

populaire Initiative populaire Oui

(%) Oui Non Revendication

18.2.1979 Pour la sauvegarde des droits populaires et de la sécurité lors de la construction et de l’exploitation

d’installations atomiques

48,8 8 + 2 demi-cantons

12 + 4 demi-cantons

Concession accordée par l’Assemblée fédérale, avec approbation au niveau régional électeurs de la commune d’accueil, communes voisines et cantons distants de moins de 30 kilomètres de l’installation

Office fédéral de l’énergie OFEN

Worblentalstrasse 32, CH-3063 Ittigen · Adresse postale: CH-3003 Berne

Tél. 031 322 56 11, Fax 031 323 25 00 · Média/Documentation: Tél. 031 323 22 44, Fax 031 323 25 10 office@bfe.admin.ch · www.admin.ch/ofen

Fiches d’information sur les initiatives atomiques 30 janvier 2003