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la reception de la litterature etrangere dans la Lituanie contemporaine

DAINIUS VAITIEKÜNAS

La notion du postm odem ite a ete repandue largement dans le discours critique lituanien tout recemment, vers les anees 90. La chute de R ideau de fer et l ’ouverture sur le monde a apporte pour la critique lituanienne le concept de postmodernisme. Selon une critique li- tuanienne Vanda Zaborskaite, „La Lituanie s’est trouve dans 1’espace postm oderne dans lequel le monde occidental habite depuis les annees 80. Une rencontre avec ce m onde a ete tentante et peureuse “ (Za­

borskaite 2002: 107). A 1’heure actuelle la post-modemite est la notion-cle de metalangage contemporain des sciences humaines et pannis eux de la critique dans cette espace post-totalitaire, post- sovietique et post-com m uniste (le prefixe „post” signifie un depasse- m ent de passe). Le philosophe lituanien Arünas Sverdiolas affirme m em e que le postm odernism e est plus radical dans les pays post- com m unistes que ä l’Occident (Sverdiolas 2004: 108). Le postmoder­

nism e en Lituanie devient associe aux notions du nouveaute (nou- veautё d ’une mode), du globalisation, d ’une imitation (imitation des litteratures etrangeres). Mais ce n ’empeche pas ä parier aussi de la m ode academ ique et de caprice theorique.

Les recherches serieux des traces de postm odem ite dans la littera­

ture lituanienne se comm encent encore, mais les recherches du post­

m odem ite dans la litterature etrangere sont importants depuis la chute de Rideau de fer. Ces dem iers ont influence les recherches dans la culture nationale. Done la reflexion de la litterature etrangere est toujours l ’im portante dim ension du critique litteraire. La postmoder- пкё devient ä la fois diabolise et sacralise. Le concept de

post-modemite souvent devient le pivot du raisonnem ent dans le discours critique contem poraine. Pour cem er les difficultes, il nous a semble utile d ’elaborer un description grosso-modo des diferents approches sur la postm odem ite nous perm ettant de faire le point sur les connais- sances de m etalangage lituanien.

Dans VEncyclopedie de la litterature lituanienne on peut lire que ,,le postm odernism e s ’est com m ence dans une architecture, une peinture, une m usique, un theatre, une litterature m arquant la fin de siecle des m ouvem ents de m odernism e, surtout de Г avangarde, ou, selon d ’autres, sa troisiem e phase. II trouve son com m encem ent dans

„la mort des ideologies”, dans l ’im possibilite expliquer le chaos du civilisation technique et du societe des consom ateurs. Apres la fin de

„progres de l’histoire” on a repandue la relativite absolue: chaque point de vue est juste, il n ’y a pas une hierarchie des valeurs, l ’oeuvre d’art est cree pour Г instant et non plus pour l ’etem ite. Le postm oder­

nisme refuse une synthese logique: la pluralite des choses et des etats de l’ame toujours en changem ent et m ineuse est Г objet du creation artistique. Le postm odernism e ne fait pas le style individuel, m ais un jeu demi-parodique avec les cliches repandus, avec les citations des textes anciens, une imitation des manieres d ’ecrire de passe, une jonction les motifs de passe et de present, une juxtaposition ce que est beau et ce que est laid, une pluralite des points de vues differents, une composition de collage, un hasard comm e le m otif de Taction font l’oeuvre eclectique” (Kubilius, Rakauskas, Vanagas 2001: 392). C ’est une synthese approxim ative des traits de postm odernism e selon la critique litteraire lituanienne. Ces traits jalonnent la recherche du postmodemite dans la litterature etrangere.

Les auteurs lituaniens circonscrivent le plus souvent la post­

modemite ä la litterature occidentale contem poraine (de 1960 ä nos jours), litterature ä l ’interieur de laquelle s ’effectuent d ’importantes transformations. D ’autre part on parle de la postm odem ite com m e de la tendance dans la philosophie m oderne et de la periode contem po­

raine: par exemple le sociologue lituanien Vytautas Kavolis note qu’une seule citadelle de m odernism e au coeur de la culture post­

moderne est la politique. A vrais dire cette dem iere fa?on apprehender du postmodem ite est plus repandue que d ’autre. La litterature etrangere est perdue en cette perspective tout d ’abord comme une exemple dans le raisonem ent sur la postm odem ite de la culture en general.

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Selon un philosophe Alvydas Jokubaitis, le postomodemisme philosophique differe des autres postmodernismes, par exemple, de postm odernism e en architecture, en art et en litterature parce que dans la philosophie ce terme ne designe pas l ’orientation ä la mode et aux choses tem poraires m ais il designe quelques tendances contempo- raines de la philosophie (Jukubaitis 1997: 7). Mais d ’autre philosophe Arvydas Šliogeris estime que le postmodernisme pour lui est une falsification laquelle vient du conscience ideologique, le simulacre de la realite et que le choix postm oderne peut detruire la philosophie. De toute fapon les philosophes et sociologes lituaniens sont pius ataches encore sur cette notion que la plupart des critiques litteraires. En langue lituanienne on ete traduit les importants auteurs des theories postm odernistes1. Parmi les ouvrages des auteurs lituaniens sur le postm odernism e dans la culture et dans la philosophie (parfois avec les exemples dans la litterature) on peut distinguer les livres de A udrone Zukauskaite (Zukauskaite 2001; 2005), de Vytautas Ruba- vicius (Rubavicius 1997; 2003), de Eugenijus Ališanka (Ališanka 2001), les articles de Alvydas Jokubaitis (Jokubaitis 1997: I—II), de Antanas A ndrijauskas (Andrijauskas 1996; 1997), ete.

La notion de postm odernism e est plus populaire dans le discours philosophique que dans le discours critique lituanien. C ’est la notion laquelle peut diviser parfois les generations differentes des critiques.

Elle passionne surtout les critiques de la generation nouvelle pertpue com m e l ’opposition ä la critique nom m ee „m oraliste” ou „tradi- tionnelle”.

La critique prefere citer les theories de postm odernism e etrangere a la construction du propre concept de postm odem ite litteraire. II n’y a pas les livres sur le postm odernism e en litterature, mais il existent plusieurs articles interessants destines а Г analyse des certaines oeuvres des auteurs etrangers contem porains avec la reflexion de fa9on direct ou indirect de postm odernisme. Parmis les travaux scientifiques des auteurs lituaniens sur le postmodernism e dans la

1 Jean-Fran?ois Loytard (traduction en 1993: La condition postmoderne)', Ernest Gellner (traduction en 1993: Postmodernism, Reason and Reli­

gion)', Michel Foucault (traduction en 1998: Surveiller e t pu nir et L ’ordre du discours', traduction en 1999: Histoire de la sexualite), Jean Baudrillard (traduction en 2002: Simulacres et simulation), Fredric Jameson (traduction en 2002: The Cultural Turn), W olfgang Welsch (traduction en 2004: Unsere postm oderne Moderne), Jacques Derrida (traduction quelques articles), etc.

litterature etrangere (souvent avec les exemples dans la culture et dans la philosophie) il sem ble necessaire de m entionner Eugenijus Ališanka qui dans son livre intitule Le retour de Dionysos: chtonique, post­

modemite, silence fait une description des tendances de la culture et de la litterature lituanienne d ’aujourd’hui (Ališanka 2001). II insiste sur l’existence de postm odernism e lituanien different de postm oder­

nisme fran9ais m ais il est d ’accord avec l ’oppinion repandue que le postmodernisme des ouvrages etrangers exercent une im mense in­

fluence sur le postm odernism e lituanien (on parle m em e que le post­

modernisme a ete im porte de l ’etranger com m e la m archandise de large consommation). A vrais dire le critique trouve beaucoup des traits essentiels de postm oderne com muns m em e si selon lui le post­

modernisme lituanien m anque de la purete.

Daina M iniotaite a soutenu sa these Conception postmoderne de l ’homme dans les oeuvres de John Barth (en 2002). Elle m em e dans Г etude sur le rom an „postm oderne” The Dead Father (1975) de l’auteur americain Donald Barthelm e declare sans detour l’objectif d’une analyse trouver les liens entre la m etaphore principale du personnage et les conceptions du m onde et de la litterature post­

modernes (M iniotaite 2003: 83).

Irina M elnikova dans ses deux articles fait Г analyse intertextuelle des oeuvres de „ l’ecrivain postm oderniste” John Fowles (les recits The Ebony Tower, The Enigma; 1974). Elle prouve une existence des plusieurs dimensions (une pluralite de sens) dans une m em e histoire simple raconte. Selon une chercheuse, с ’est prouve aussi une post­

modemite m em e si ces textes ont le contenu ä la surface de recit accessible ä chacun. Ainsi, Г interpretation de l ’intertextualite devient aussi une recherche des traces de postm odernism e (M elnikova 2003:

111-149).

L’oeuvre postm oderne selon M arija Aušrine Povilioniene est l’oeuvre de l ’intertextualite com m e une reecriture com plete des oeuvres connues. Par exemple elle lit un drame Iago (1979) de Г auteur americain C. B ernard Jackson et prouve la reecriture de drame Othello de W illiam Shakespeare ou le drame а Г inverse „en version postmoderne” : Yago est un vrai ami d ’Othello et un vrai heros positif (Povilioniene 2002).

Plusieurs critiques souligne de jeu des fragments sans le sens unique dans le rom an postm oderne. Ainsi le rom an Enduring Love (1997) de Ian Me Ewan on a ete presente com me „vraim ent etrange et

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hypnotisant dans son histoire raconte et dans son labyrinthe inter- textuel, auteur utilise la m atiere de l’histoire litteraire sur la vie des rom antiques britannique Keats et W ordsworth, les faits de la medecine (psyhopatologie), des sciences exactes, toujours en mouvement dans le champ des discours heterogenes introduits dans le recit. Done il s ’installe parfaitem ent dans le contexte de la theorie litteraire contem- poraine et pour cela il donne les grands possibilites pour l’inter- pretation” (Rudaityte 1999: 43).

On cherche le jeu des simulacres et des reflets, la mise en abyme infinie dans les romans, par exemple dans le roman d ’Angela Carter (Špelyte 2002). Meme dans l’article de Genovaite Druckute sur les chroniques de Georges Haidas, d ’un ecrivain de Suisse, on peut lire en conclusion que Г analyse effectuee nous permet de constater la possibilite de plusieurs niveaux de lecture du Livre des passions et des heures: com me chronique, comme autobiographie, comme memoires, com m e roman de nouvelles (Druckute 2002). Vytautas Bikulcius dans le roman de Desert (1980, traduction en lituanien le 1993) de Jean- M arie Le Clezio degage deux histoires paralleles qui ne s ’entrecroisent jam ais dans cette oeuvre et paraissent independantes.

Selon lui, le desert devient le protagoniste du roman dans lequel on peut entrevoir trois niveaux: concret, abstrait et universel. II estime que Г auteur cree son mythe qui montre q u ’un roman philosophique de nouveau type apparait devant le lecteur (Bikulcius 2001). Elina Naujokaitiene essaye decrire les trois romans contemporains: Le tunnel sous la Manche (1997) de Michel Cyprien, Ville de la peur (1997) de Rene Belletto et Le pas si lent de Г amour (1995) de Hector Bianciotti. Elle trouve que dans les romans choisis se melent la forme et le contenu, la creation et le regard critique et que les formes de la narration deviennent l ’objet d ’un jeu (Naujokaitiene 2001).

II est possible voir une tendance dans la critique de faire penser que tout la litterature etrangere contemporaine ä l’Occident est plus ou moins postm oderne. En plusieurs occasions la lecture des auteurs ёtrangers degagent, directem ent ou indirectement, les traits de postm odernism e. Parfois les difficultes du lecture ont associees avec le recit postm oderne et le sens de terme „postmoderne” devient plus en plus flou et contradictoire.

L ’experience des theories et des litteratures „postmodernes” pro- voque ä ouvrir les debats sur l ’avenir de la litterature et sur les projets de la critique litteraire en Lituanie. Les critiques et les chercheurs

parlent de la necessite de repondre ä le defi de la globalisation, de la multiculture, de la pluralite des verites et relativism e et de la culture populaire. On reclam e la rupture definitive des liens avec la tradition decrire la verite objective dans l ’histoire litteraire. La pratique de deconstruction reclam e ses droits dans l ’echelle des m ethodes et des pratiques du lecture etablie. On exprime la m efiance des grands recits sur l’histoire litteraire positiviste (voir une discussion: ViliQnas 2005).

II peut paraitre paradoxal de parier du postm odem ite et en m em e temps parier de m anque de l ’histoire „objective” de la litterature lituanienne sans les traces d ’une ideologie communiste. La critique se trouve entre positivism e et postpositivism e.

La critique construit toujours son objet mais l’objet peut construire la critique aussi. La critique lituanienne contem poraine tente se construire de nouveau par rapport ä la litterature etrangere contem ­ poraine. Definire cette litterature com m e postm oderne c ’est recon- naitre la nouveaute provocante de l ’objet et aussi la necessite des changements sur le plan m ethodologique. Telle est la tendance actuelle de la critique laquelle peut-etre est en train de devenir post­

moderne.

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