Les souvenirs d'André Chabloz : 1914-1918 trains de réfugiés et grands blessés...
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(2) Les souvenirs d'André Chabloz. 1914-1918 Trains de réfugiés et grands blessés.... Les premières années de guerre ne me parurent pas troubler très profondément la manière de vivre dans notre début d'août 1914, pourtant, Au pays. alors que la France et l'Allemagne mobilisaient leurs armées, des bruits alarmants couraient, disant que des espions étrangers se cachaient dans nos forêts et nos campagnes, préparant une invasion subite de notre territoire. Une certaine inquiétude régnait dans nos villages. Aussi les communes rurales organisèrent-elles une garde locale exercée par les jeunes gens et les hommes non astreints au service militaire. Pendant deux semaines, je participai à des rondes nocturnes qui se faisaient l'une avant minuit, l'autre vers trois heures du matin ; nous formions un trio qui parcourait les rues du village, le fusil à l'épaule, mais... sans cartouche, car nous n'avions pas appris à les utiliser. Pourtant, quand les armées allemandes envahirent la Belgique, le. danger parut s'éloigner de notre pays et la rentrée des classes se fit au début de septembre comme d'habitude. A Lausanne, la librairie Payot avait placé dans sa vitrine une grande carte de l'Europe sur laquelle étaient piqués de petits drapeaux aux différentes couleurs des belligérants et qui indiquaient jour après jour la situation des armées combattantes. Dès la fin d'octobre commencèrent les passages en gare des trains de réfugiés français chassés de leurs domiciles par l'invasion allemande. La foule lausannoise se pressait sur le quai pour saluer ces convois bondés de femmes, de vieillards, d'enfants arrachés à leur vie paisible. Quelques-uns avaient emporté un canari dans sa cage ou un chat dans un panier. Penchés à la portière, ces gens parlaient tous à la fois, disant leur épouvante, leurs nuits blanches, leurs fatigues, oubliant seulement de maudire quiconque. Nous leur ten¬. dions du chocolat, des boîtes de biscuits, des fruits qu'ils entassaient entre leurs sacs et leurs valises gonflées de vêtements. Quelques mois plus tard, ce furent des trains de grands blessés qui, la nuit, traversèrent notre pays. Lors de mon séjour en Allemagne, en 1923, un de ces invalides devenu fonctionnaire et auquel je présentais mon passeport me dit : « Sie sind ein Welscher... also schlimmer als die Franzosen » (pire que les Français) et comme je protestais, il me raconta son passage en gare de Lausanne dans un de ces trains organisés par la Croix-Rouge. Ayant réussi péniblement à mettre sa tête à la portière, il avait vu déambuler sur le quai désert un seul et unique personnage qui, à la vue de cet Allemand, s'était arrêté et avait crié : « Les Boches » et passant sa main droite rapidement sous le menton, il faisait comprendre qu'il faudrait les décapiter A. C. tous.. /FI i/sansLe.. P*r nr.l/'nn. 1003 Lausanne Rue Centrale 1 Tél. 20 33 41. Notre programme vous renseignera sur nos. MAGNIFIQUES EXCURSIONS organisées toute l'année.. Pharmacies Populaires. Ristourne 10%. 8. Beaux voyages en Suisse et à l'étranger. Cars modernes très confortables. Officines : 1. Rue de l'Aie 30 22 38 61. n. Av. Fraisse 3. o. Av. d'Echallens 81. 26 38 62. (Art. régi, exceptés). °. Timbres PHAR-POP. Livraisons rapides à domicile. Conducteurs consciencieux et prudents.. Conditions spéciales aux « Aînés ». 24 08 54. Tous renseignements. à. notre bureau..
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