• Keine Ergebnisse gefunden

… Une telle curiosité d’esprit, une telle ouverture au monde

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Aktie "… Une telle curiosité d’esprit, une telle ouverture au monde"

Copied!
3
0
0

Wird geladen.... (Jetzt Volltext ansehen)

Volltext

(1)… Une telle curiosité d’esprit, une telle ouverture au monde. Autor(en):. Baud-Bovy, Samuel. Objekttyp:. Article. Zeitschrift:. Actes de la Société jurassienne d'émulation. Band (Jahr): 81 (1978). PDF erstellt am:. 29.01.2022. Persistenter Link: http://doi.org/10.5169/seals-684461. Nutzungsbedingungen Die ETH-Bibliothek ist Anbieterin der digitalisierten Zeitschriften. Sie besitzt keine Urheberrechte an den Inhalten der Zeitschriften. Die Rechte liegen in der Regel bei den Herausgebern. Die auf der Plattform e-periodica veröffentlichten Dokumente stehen für nicht-kommerzielle Zwecke in Lehre und Forschung sowie für die private Nutzung frei zur Verfügung. Einzelne Dateien oder Ausdrucke aus diesem Angebot können zusammen mit diesen Nutzungsbedingungen und den korrekten Herkunftsbezeichnungen weitergegeben werden. Das Veröffentlichen von Bildern in Print- und Online-Publikationen ist nur mit vorheriger Genehmigung der Rechteinhaber erlaubt. Die systematische Speicherung von Teilen des elektronischen Angebots auf anderen Servern bedarf ebenfalls des schriftlichen Einverständnisses der Rechteinhaber. Haftungsausschluss Alle Angaben erfolgen ohne Gewähr für Vollständigkeit oder Richtigkeit. Es wird keine Haftung übernommen für Schäden durch die Verwendung von Informationen aus diesem Online-Angebot oder durch das Fehlen von Informationen. Dies gilt auch für Inhalte Dritter, die über dieses Angebot zugänglich sind.. Ein Dienst der ETH-Bibliothek ETH Zürich, Rämistrasse 101, 8092 Zürich, Schweiz, www.library.ethz.ch http://www.e-periodica.ch.

(2) ...Une telle curiosité d'esprit, une telle ouverture au monde. Lors de ma dernière visite à Henri Gagnebin, dans cette maison du cours des Bastions devant laquelle je ne puis passer sans éprouver un sentiment de vide, nous parlions de ses œuvres. Il me parut partager la prédilection que je lui exprimai pour son iW/// Gr<s«fo/.r. Si j'essaie d'en préciser les motifs, j'en trouve de deux ordres. C'est d'abord que ce premier oratorio évoque pour moi les deux êtres Antoiauxquels il devait le plus et auxquels il a le plus donné: le de leur souvenir lumineux nette Gagnebin, avec qui il partageait à pèlerinage franciscain et qui l'unissait une admiration réciproque, et celui de leur enfant auquel ils avaient donné le nom du petit pauvre d'Assise.. Gagnebin raconte dans ses souvenirs avec quelle peine il avait mais aussi arraché à son ami Paul Budry le texte de ce .LzA/ combien il lui savait gré de ce «poème magnifique, coloré, imagé, propre à susciter la musique ». De fait, ce langage naturel, de primesaut, l'a mieux inspiré que le lyrisme souvent grandiloquent de Jules Baillods, le librettiste du AfoW« et* du CAz«/ ^>o//r /e A/or/x £/ /a Tcwxxaz«/.. Gagnebin, cet infatigable, pouvait s'identifier à ce jeune François, qui «court et vole, semant l'amour, gagnant les âmes», à ces petits frères «tous affamés de Dieu... qui trottent par les chemins, chantant à tue-tête». Pour avoir repris la direction du Conservatoire de musique en un temps de vaches maigres, pour avoir dédaigné les biens matériels, il méritait d'écrire la meilleure peut-être de ses pages: «Bienheureuses les mains vides pour adorer... Daignez, Seigneur, nous trouver dignes d'être les amoureux parfaits de votre fille Pauvreté. » Il devait reprendre souvent par la suite cette forme de l'air avec un instrument obligé, mais, lorsqu'il y recourt ici pour la première fois, il est véritablement 41.

(3) inspiré par le récit de Thomas de Celano qui nous montre François promenant sur un morceau de bois une baguette qu'un fil retenait courbée, et «qui semblait s'accompagner lui-même sur une viole, pendant qu'il chantait les louanges de Dieu». On comprend que Gagnebin ait apprécié dans le texte de Budry qu'il soit «imagé». Il avait un faible pour la musique imitative, illustrant les «splendeurs de la création» du psaume 104, les «horreurs de <-/// il/oWtf et du C/m/ la guerre » du y>o//r /? /o//r «ta Afor/r, ou s'essayant à transcrire en musique trois tableaux de Hodler. Et, dans ce dernier cas, Gagnebin, qui savait porter sur ses œuvres un regard critique, avait raison de douter d'être «parvenu à un équivalent musical de ces chefs-d'œuvre». Combien il est plus éloquent lorsqu'il suggère le pépiement des oiseaux qui s'assemblent pour écouter la prédication de saint François idv lorsqu'il évoque notre frère le soleil, ou, dans le notre sœur la lune, le vent, l'eau, le feu. Si le contrepoint de Gagnebin est souvent arbitraire et si le recours à l'écriture en canon pallie parfois chez lui un fléchissement de l'inspiration, il lui doit aussi de parfaites réussites. Telle la mélodie pure et nue du basson anticipant sur la mélodie — comme l'ombre d'un homme le précède, qui marche avec le soleil dans le dos — pour évoquer le petit pauvre qui va «sans linge et sans bagage, sans chaussure et sans bâton, plus dépourvu que les petites bêtes». En m'invitant à participer à l'hommage mérité qu'elle rend à Henri Gagnebin, la Société jurassienne d'Emulation pensait peut-être s'adresser à un admirateur inconditionnel de son œuvre. Pendant bien des années, j'ai été en effet le seul à Genève à «oser» jouer sa musique, qu'il était de bon ton de mépriser dans les milieux dirigeants. L'ostracisme dont était victime le compositeur, en qui on ne voulait voir qu'un administrateur avisé, aux initiatives heureuses, me paraissait immérité et propre à abattre un homme qui n'aurait pas eu son équilibre et sa foi. Nous pensions différemment sur bien des sujets, nous portions sur les hommes des jugements souvent opposés. Mais j'admirais profondément qu'il ait su garder, malgré les années, une telle curiosité d'esprit, une telle ouverture au monde. Et ma dernière visite me laisse le souvenir d'un homme qui avait surmonté ses rancœurs, ses ressentiments, prêt désormais à accueillir sereinement notre sœur la mort, qu'il avait si bien chantée dans la dernière page de son ff«/«/ /vw/fo/r.. 42.

(4)

Referenzen

ÄHNLICHE DOKUMENTE

Commander et communiquer Dans un temps pas si lointain, il sera alors possible de commander à distance l'ouverture des portes et fenêtres, de programmer les multiples fonctions

Ainsi, lorsqu'en 1977 le peuple fit échouer l'initiative dite «des délais», en matière d'avortements, l'analyse effectuée à cette époque avait fait apparaître que les hommes

permis à ceux qui, comme l'homme d'Etat qu'est Janos Kadar, ont maîtrisé la révolution il y a 30 ans, de faire couler l'ensemble du pays dans le moule d'une Hongrie différente de

avec des enfants, mais pas forcément les nôtres au sens génétique du terme.» C'est l'époque où Terre des Hommes cherche des familles d'accueil, définitives ou temporaires, pour

Et l'on devine tout de suite que l'on ne pourra mettre cette erreur sur le même pied selon qu'elle a été commise en raison d'une trop forte dose d'alcool absorbée, du fait

A plusieurs reprises au cours de ce dernier quart de siècle nous avons eu la joie de le rencontrer dans son Zoo ou chez lui, dans cet appartement tout proche où s'entendent les cris

» De ce passé plus que modeste, de sa jeunesse courageuse elle fut ouvrière d'usine, sténo dactylo, mannequin, figurante, avant de devenir et de demeurer, un demi-siècle

Il est vrai qu'elle s'est spécialisée, d'une part, et que, d'autre part, le coût de la vie a fait des bonds en 30 ans Elle gagne un peu plus de 1700 francs par mois.. AVS et caisse