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Quelques bonnes raisons de ne pas désespérer

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Academic year: 2022

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En Suisse, la situation de l’agriculture n’est pas réjouissante. Remise en cause dans ses struc- tures, ses orientations de production, son statut social et même son utilité, elle se débat pour son existence présente et pour assurer son avenir. Il en va de même pour la recherche agronomique qui est à son service: elle est la cible de beau- coup de reproches, souvent contradictoires, et certaines voix ne sont pas loin de dire qu’on pourrait s’en passer.

Au cours de presque quatre décennies d’activité au sein de la Station fédérale de Changins, le soussigné en aura passé deux magnifiques à chercher et développer et deux autres plus parti- culièrement à justifier, défendre, réorganiser, couper, sans apercevoir vraiment le bout du tun- nel. Durant ces dix dernières années, la Station a perdu un tiers de ses effectifs et elle laissera encore quelques plumes dans la restructuration en cours. Pour faire face à cette cure d’amai- grissement, il a fallu supprimer la recherche dans le domaine des sols et de la fertilisation, abandonner ou affaiblir plusieurs secteurs de la protection des végétaux, amputer divers pro- grammes de sélection de variétés, réduire des secteurs de service, fragiliser la logistique et, très prochainement, cesser la recherche dans la création de plantes transgéniques et par là aussi perdre définitivement une capacité d’expertise crédible et reconnue.

Alors, faut-il courber l’échine, se révolter, s’en- fermer dans sa tour d’ivoire ou courir campa- gnes et parlements pour quémander un appui?

Ces interrogations circulent dans les couloirs d’une recherche secouée sans fin par des ré- formes, des remises en cause, des restructura- tions, des diminutions de crédits et des aban- dons de tâches. Eh bien, malgré tout, je conserve presque intacts mon enthousiasme du début, ma foi en la recherche et ma conviction que l’avenir est encore digne de passions. Ce qui conforte cet optimisme est le constat que, même durant ces temps de disette et d’amaigrissement, des pro- grès scientifiques considérables ont été réalisés

et des résultats longtemps espérés ont été acquis.

Ainsi, de nouveaux cépages conçus en nos murs conquièrent des parts intéressantes dans un marché du vin plutôt traditionnel. Des concepts de pâture, imaginés dans une ambiance de fort scepticisme, trouvent aujourd’hui leur voie dans la gestion moderne des surfaces herbagères extensives. Le travail, d’une patience presque obstinée, de plusieurs générations d’ingénieurs et de techniciens chargés de l’étude des variétés est aujourd’hui si bien intégré dans l’organisa- tion du marché des semences et des plants qu’on pourrait oublier qu’il existe. La lutte par confu- sion dans les vignes et les vergers, l’acquisition de matériel végétal certifié et sans virus, des systèmes performants de prévision et d’avertis- sement dans la lutte contre les maladies sont autant d’acquis d’une recherche efficace menée sans relâche depuis plusieurs années par des gens passionnés et que la pratique s’est appro- priés pleinement. Il faut encore citer la sélection des plantes médicinales, la qualité de nos obten- tions de blé et bien d’autres progrès.

Voilà des raisons d’espérer malgré la dureté des circonstances actuelles. Reste évidemment à souhaiter que ceux qui se penchent doctement sur le présent et l’avenir de cette recherche agronomique partagent eux aussi la conviction profonde qu’elle est indispensable, qu’elle porte ses meilleurs fruits dans la durée et qu’elle a donc besoin d’un minimum de stabilité. Reste aussi à souhaiter que les bénéficiaires des ef- forts de tous ces chercheurs manifestent plus fortement leur soutien, qu’ils soient praticiens, responsables d’organisations agricoles ou actifs en politique. Je les mets du reste tous au défi de passer une seule journée, de travail ou de repos, sans bénéficier personnellement de l’apport di- rect ou indirect des fruits de la recherche agro- nomique de leur pays.

Jean-Paul Charles, retraité RAC Changins

Revue suisse Agric. 37 (2): 91, 2005

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Quelques bonnes raisons de ne pas désespérer

p 091 à 092 10.5.2005 12:43 Page 91

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