M A G A Z I N E D U W S L D I A G O N A L E N ° 1 2 0 15 Les scientifiques s’attendent à ce que
le changement climatique se traduise en Suisse par des périodes de séche- resse plus fréquentes et plus longues, et par des fluctuations climatiques annuelles plus importantes. Cette évolution devrait avoir des répercus- sions sur la croissance des arbres, d’où l’intérêt de rechercher s’il existe, parmi les résineux, des alternatives à l’épicéa sensible au stress hydrique.
À cet effet, les chercheurs du WSL ont examiné de près l’évolution des cernes des épicéas, des pins sylvestres et des mélèzes, et l’ont comparée à celle des pins noirs et des douglas. Ils ont alors mis en relation la croissance des troncs avec celle observée lors de périodes de sécheresse antérieures caractérisées par une pénurie d’eau dans le sol.
Les 770 arbres étudiés prove- naient des Préalpes, du Plateau suisse, du Jura et des Alpes centrales. Alors qu’épicéas, pins sylvestres et mélèzes ont presque partout réagi de façon sensible à la sécheresse, indépendam- ment du régime hydrique du sol, la sécheresse et la pénurie d’eau ont bien moins perturbé pins noirs et douglas.
Ces deux essences originaires d’Eu- rope du Sud et d’Amérique du Nord résistent manifestement mieux aux périodes de sécheresse que les trois résineux indigènes.
Sur la base de cette étude, les deux essences qui prospèrent déjà en Suisse, pourraient en principe rem- placer l’épicéa et le pin sylvestre là où ces derniers seront confrontés à une trop grande sécheresse du fait du changement climatique. Il importe alors de bien peser les avantages et les inconvénients du pin noir et du
douglas par rapport aux arbres in- digènes. Ils pourraient en effet être vulnérables aux ravageurs et offrir à d’autres espèces un habitat moins approprié. Il est dès lors recomman- dé de continuer à les utiliser avec réserve, et de toujours les mélanger avec des essences indigènes. (rlä)
www.wsl.ch/more/nadelbaueme-trockenheit
Photo: Reinhard Lässig, WSL
Le pin noir et le douglas souffrent moins de stress hydrique que le pin sylvestre, l’épicéa et le mélèze
Frank Hagedorn misst mit einem Master- studenten die Bodentemperaturen.
Les douglas croissent très vite et peuvent atteindre jusqu’à 60 mètres de hauteur en Europe.