• Keine Ergebnisse gefunden

La police dans les opérations de paix mondiales au 21e siècle : succès et défis

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Aktie "La police dans les opérations de paix mondiales au 21e siècle : succès et défis"

Copied!
4
0
0

Wird geladen.... (Jetzt Volltext ansehen)

Volltext

(1)

La police dans les opérations de paix mondiales au 21e siècle : succès et défis

Philipp Rotmann

PoLIcy BrIef OctOBeR 

a fourni davantage de preuves étayant ce postu- lat, dans le cadre de sa conclusion générale selon laquelle « le renforcement des institutions et de la gouvernance légitimes visant à garantir sécurité, justice et emplois aux citoyens est crucial pour briser les cycles de violence »2.

Nouveaux outils et capacité accrue

S’il n’est pas toujours capable de satisfaire les ambitions grandissantes du Conseil de sécurité aussi rapidement et complètement que nécessaire, le Secrétariat des Nations Unies est devenu plus à même de gérer et de soutenir de manière stra- tégique la police lors des opérations de paix au cours de la dernière décennie. Au moins a deux reprises, une première fois en 2001 à la suite du rapport Brahimi et une seconde fois en 2008 dans le cadre de la réforme inaugurale du Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) par le Secrétaire général Ban Ki-moon, des États membres ont investi dans une expansion signi- ficative de la capacité du Siège. Le DOMP a lancé, en étroite collaboration avec les gouver- nements soutenant cette initiative, une nouvelle petite Force de police permanente (comptant 27 membres à l’origine et 41 maintenant), et a entrepris un ambitieux effort de développement La présence de la police dans les opérations de

paix a connu un essor rapide : entre 2003 et 2010, la demande d’officiers de police de l’ONU a triplé, tandis que celle des soldats de la paix doublait.

Depuis, ce niveau historique de 13 000 à 15 000 officiers mandatés à tout moment s’est maintenu.

Cette augmentation en termes de chiffres s’est ac- compagnée de tâches nettement plus complexes et ambitieuses, telle que la formation et le conseil des forces de police locales, le maintien de l’ordre public par le biais du pouvoir exécutif, ainsi que l’apport d’un soutien à la réforme et à la recon- struction de services de police entiers. En termes de recrutement, de formation, de doctrine et de gestion des opérations, cette mutation qualitative des mandats du Conseil de sécurité représente un défi encore plus ardu que la seule augmentation quantitative1.

Cette tendance reflète une reconnaissance crois- sante parmi les décideurs du rôle essentiel que jouent les institutions d’ordre public, en par- ticulier la police, lorsqu’il s’agit de protéger les vies humaines, d’encourager la stabilité et de construire de nouvelles institutions politiques durables après une guerre. Le Rapport sur le dé- veloppement dans le monde de 2011, qui portait sur les conflits, la sécurité et le développement,

(2)

Global Public Policy Institute (GPPi) 2

en matière de doctrine au moyen de son Cadre d’orientation stratégique.

Grâce à d’autres investissements provenant d’États membres individuels et de groupes régionaux, et visant à améliorer la formation et le déploiement rapide, ces avancées ont renforcé les fondations du déploiement et de la gestion des opérations de police de l’ONU. Seuls ces succès ont permis à l’ONU, au cours des dernières années, d’atteindre ses cibles quantitatives de déploiement et d’appor- ter un soutien lorsqu’il était le plus urgemment nécessaire, par exemple lors de la réalisation de l’examen approfondi de la sélection, de la forma- tion et de la doctrine des unités de police déjà formées, qui a commencé en milieu d’année 2007.

Si la politique révisée destinée aux unités de po- lice déjà formées a été publiée en mars 2010, la mise en œuvre de ses conclusions, en particulier des programmes de formation, reste encore au- jourd’hui en chantier, en grande partie parce que

les besoins opérationnels quotidiens continuent de réquisitionner presque toutes les ressources disponibles du Siège.

Des défis constants

En dépit des progrès effectués, un écart persis- tant de 17 % entre le personnel mandaté et le personnel déployé suggère que la situation n’est pas idéale. Selon une récente étude réalisée par le Centre Henry L. Stimson, « la présence de la police onusienne est […] une entreprise ayant trop duré, ne disposant pas d’assez de ressources et à laquelle un soutien suffisant institutionnel fait défaut »3. Cette étude reflétant un large consensus au sein de la communauté d’experts souligne les déficits fondamentaux présents tant dans la pra- tique opérationnelle que dans la base institution- nelle de recrutement, de formation et de doctrine qui influence le travail sur le terrain. Même après une décennie d’investissements croissants dans

3,000 6,000 9,000 12,000 15,000

2012 2011

2010 2009

2008 2007

2006 2005

2004 2003

Number of Police Deployed in UN Peace Operations (2003-2012)

Nombre d’officiers de police servant dans les missions de paix de l’oNU (2003-2012)

(3)

3 La police dans les opérations de paix mondiales au 21e siècle : succès et défis

la réforme de la police menée par l’ONU, il est maintenant évident que l’impact des composantes policières sur la capacité et l’intégrité des services de police de l’État hôte a été bien moindre que ce que la communauté internationale avait espé- ré. La plupart des missions ont accordé trop peu d’attention à la promotion de l’intégrité tant indi- viduelle qu’institutionnelle, ainsi qu’à la capacité de gestion et d’administration. Sans ces efforts parallèles de construction de fondations institu- tionnelles, toute formation technique ou spéciali- sée s’avèrera probablement non viable4.

Ces lacunes opérationnelles résultent de faiblesses systémiques dans la manière dont laquelle les officiers de police et les dirigeants des missions de l’ONU sont sélectionnés, recrutés, formés, et pourvus d’une orientation doctrinaire et politique efficace. L’ONU a besoin d’agents de changement passionnés et expérimentés, d’officiers aux com- pétences linguistiques exceptionnelles, de spécia- listes en technique et en gestion (dont du person- nel non assermenté), mais la plupart des services de police des États membres sont peu disposés à affecter leurs membres les plus précieux aux dé- ploiements de l’ONU. Trop souvent, les mauvaises personnes sont recrutées pour atteindre les cibles quantitatives parce que les bonnes personnes ne sont pas disponibles. Dans la plupart des pays fournissant du personnel de police, ainsi qu’au cours de la formation préalable au déploiement organisée par l’ONU, il serait possible d’en faire bien plus pour préparer les officiers de l’UNPOL à leur première mission. La gestion et l’apprentis- sage des connaissances sont souvent déficients au sein des missions, et la capacité du Secrétariat à fournir une orientation stratégique aux missions a du mal à ne pas se laisser distancer par la com- plexité croissante des tâches mandatées5.

Briser le cycle

Du Kosovo à la Bosnie, en passant par le Timor oriental, la Sierra Leone et Haïti, l’expérience a démontré qu’assurer l’ordre public et établir les fondations d’un service de police efficace et redevable sont des éléments au timing critique, indispensables au maintien et à la consolidation de la paix. Cependant, l’institut de recherche cau- tionnant cette conclusion suggère également que l’impact de l’assistance policière demeure insuffi- sant par rapport aux besoins politiques en matière de stabilisation post-conflit.

Afin d’avoir un impact plus important, le gou- vernement des États-membres et le Secrétariat vont devoir briser le cycle qui préfère pourvoir aux besoins opérationnels quotidiens au lieu de relever les défis stratégiques. Aussi longtemps que les opérations de maintien de la paix connaîtront une demande aussi forte qu’au cours de la der- nière décennie, cela ne se fera pas sans de pro- fonds changements.

endnotes

1 L’exposé et l’analyse présentés par le présent document se basent en partie sur les recherches plus approfondies publiées par Thor- sten Benner, Stephan Mergenthaler et Philipp Rotmann, The New World of UN Peace Operations: Learning to Build Peace?, Oxford University Press, 2011; ainsi que par Philipp Rotmann, First steps toward a police doctrine for UN Peace Operations (2001-2006), Polic- ing & Society 21:1 (2011), pp. 84-95. Pour contacter l’auteur : protmann@gppi.net

2 Banque mondiale, Rapport sur le développement dans le monde 2011:

conflits, sécurité et développement, p. 2.

3 William J. Durch, Madeline L. England, Fiona B. Mangan, Mi- chelle Ker, Understanding Impact of Police, Justice and Corrections Components in UN Peace Operations, Washington, DC: The Henry L. Stimson Center 2012, p. 3.

(4)

Global Public Policy Institute (GPPi) Reinhardtstr. 

 Berlin

Phone: + •  •   -

Fax: + •  •   

gppi@gppi.net • www.gppi.net

4 Durch et al., Understanding Impact, p. 42; cf. Eric Scheye, Prag- matic Realism in Justice and Security Development: Supporting Im- provement in the Performance of Non-State/Local Justice and Security Networks. The Hague: Clingendael 2009; Robert Oakley, Mi- chael J. Dziedzic, Eliot M. Goldberg (eds.), Policing the New World Disorder: Peace Operations and Public Security. Washington, DC:

National Defense University 1998.

5 Benner, Rotmann, Mergenthaler, The New World, pp. 66-108;

William J. Durch, United Nations Police Evolution, Present Capacity and Future Tasks. Discussion Paper 10-03, Tokio: GRIPS Policy Research Center 2010.

Referenzen

ÄHNLICHE DOKUMENTE

Il a aussi «exhorté le Conseil de sécurité des Nations unies, l’Union européenne (UE), à travers la Facilité pour la paix en Afrique, et les partenaires bilatéraux à

C’est ainsi que dans son communiqué, il a «exhorté le Conseil de sécurité des Nations unies à accélérer le soutien financier et logistique apporté à la Mission

Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a condamné les morts rapportées de plus de 50 personnes lors d’une manifestation devant le siège de la Garde républicaine au

Lors de sa sixième réunion du 26 janvier 2013 à Addis Abéba, le groupe de travail conjoint UA-ONU sur la Paix et la Sécurité a discuté de la mise en place de la Force

Ils ont en outre souligné les développements positifs dans la région des Grands Lacs, avec la signature de l’Accord- cadre pour la paix, la sécurité et la coopération,

renforcement de la Mission, «qui requiert de la Mission qu’elle: (a) maintienne une posture robuste, avec les multiplicateurs de force nécessaires, en vue de faciliter la

Lors de sa 361 ème réunion du 22 mars 2013, le Conseil de paix et de sécurité de l’UA a discuté de la situation en Guinée-Bissau suite à la mission conjointe entreprise du

La Commission de l’UA (CUA) a salué le déroulement pacifique des élections du 7 juillet 2012 en Libye pour élire un Congrès général national, dans le cadre du processus