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Betteraves à sucre: management et coûts dela récolte Rapports

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Academic year: 2022

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Jours disponibles 1

pour les travaux dans les grandes cultures

Organisation du travail 3 Considérations économiques 6

Conclusions 8

Bibliographie 8

A partir de la dernière semaine de septembre, les terres assolées ne sont généralement plus aussi desséchées qu’en été et posent plus de problè- mes pour le passage des machines. La récolte de betteraves à sucre qui dé- bute à cette période requiert non seulement l’emploi de machines agri- coles extrêmement lourdes, mais a également lieu à une époque où les conditions extérieures se font de plus en plus difficiles. Du point de vue de la protection des sols, les betteraviers ne disposent donc chaque année que d’un nombre limité de jours favora- bles à la récolte. Ces jours dépendent largement des conditions météorolo- giques et du ressuyage des sols. Pour les questions de technique de récolte

et de protection des sols, se référer au rapport FAT n° 567.

Pour pouvoir rentabiliser les machi- nes très onéreuses, en l’espace des 20 à 30 jours disponibles pour les tra- vaux aux champs, il est indispensable de gérer la récolte de manière professionnelle. Pour ce faire, les opérations doivent être planifiées suffisamment à l’avance, les conduc- teurs des machines doivent bénéfi- cier d’un soutien logistique pendant la campagne de récolte et enfin, les producteurs de betteraves doivent être prêts à coopérer les uns avec les autres. Le présent rapport apporte des supports décisionnels du point de vue de la gestion du travail et de l’économie d’entreprise.

Jours disponibles pour les travaux dans les grandes cultures

Calcul à partir de données météorologiques relevées sur plusieurs années

Sur sols plats, la teneur en eau corres- pond au bilan quotidien des précipita- tions, de l’infiltration et de l’évaporation.

A l’aide des données usuelles fournies par MétéoSuisse, un programme spécial permet de calculer ce bilan chaque jour et de le comparer avec les valeurs théori- ques définies (par exemple seuils d’humi- dité pour le passage des machines ou le travail du sol). La comparaison a été ef- fectuée à la FAT sur la base de données météorologiques relevées durant plu- sieurs années sur des sites sélectionnés. A partir de là, les chercheurs ont déterminé les jours disponibles pour les travaux des champs (JD) pour la récolte de betteraves à sucre (tab. 1). Le risque météorologique de 20 %, pris comme hypothèse, signifie

Rapports

Station fédérale de recherches en économie et technologie agricoles (FAT), CH-8356 Tänikon TG, Tél. 052/368 31 31, Fax 052/365 11 90

Betteraves à sucre: management et coûts de la récolte

Rentabiliser les lourdes machines de récolte sans compacter les sols

Werner Luder, Ruedi Stark et Helmut Ammann, Station fédérale de recherches en économie et technologie agricoles (FAT), Tänikon, CH-8356 Ettenhausen

Fig. 1: Les machines de récolte de 30–60 t ne devraient pas être utilisées sur des sols détrempés. Hélas, ce principe ne peut pas être appliqué de manière conséquente tou- tes les années, étant donné les conditions météorologiques.

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qu’en moyenne, deux ans sur dix, on n’a pas atteint le nombre de JD indiqué et que dans ces cas défavorables, le com- pactage du sol peut s’avérer critique. Les mêmes simulations ont également été ef- fectuées en prenant l’hypothèse d’un ris- que météorologique plus faible, soit 10 %. Les valeurs indicatives obtenues pour les JD sont si faibles, notamment pour les sites dans lesquels les conditions climatiques sont moins favorables, qu’il devient quasiment impossible de réaliser correctement les travaux de récolte. C’est pourquoi le présent rapport s’est basé sur un risque météorologique de 20 %.

Mise en évidence de différences régionales significatives

Pour sélectionner les stations météorolo- giques, les chercheurs se sont appuyés sur une carte établie par le Centre bet- teravier suisse (CBS) d’Aarberg portant sur l’ensemble de la surface de culture.

Les zones climatiques correspondantes ont été associées aux 18 stations météorologiques sélectionnées, puis ré- pertoriées dans le tableau 1 et transcrites sur une carte représentant la fréquence des précipitations (fig. 2).

Pour comparer conditions favorables et conditions défavorables, les JD de Täni- kon et Hallau au Nord-Est de la Suisse et ceux de Fribourg-Posieux et Bochuz/Orbe en Romandie, répertoriés dans le tableau 1, ont été additionnés par semaine de- puis la fin de la période de récolte et pré-

sentés sous forme de graphiques (fig. 3).

Les courbes supplémentaires pour sols lourds ou légers mettent en évidence la plage de fluctuation des JD en fonction du type de sol. Toutes les courbes pré- sentées à la figure 3 indiquent un rapide déclin des JD lorsque la récolte débute

tardivement. En outre, on constate que dans les sites plus humides comme Fri- bourg-Posieux et notamment Tänikon, le fait de repousser la récolte après la mi-oc- tobre (à partir de la semaine 42) entraîne presque obligatoirement des goulets d’étranglement. Il faut savoir en effet que le même nombre de JD doit également suffire à effectuer le semis ultérieur des céréales d’automne.

Le début tardif de la récolte est en revan- che moins problématique dans les ré- gions plus sèches, c’est-à-dire dans les principales zones de culture des bettera- ves à sucre. Dans ces zones, sur sols mi- lourds, il reste encore neuf à dix JD à par- tir de la semaine 42 pendant lesquels il est possible d’effectuer les travaux dans des conditions favorables.

La perméabilité des sols atténue les désavantages climatiques

Selon la figure 3, à Tänikon et à Fribourg- Posieux, les JD sont nettement plus nom- breux sur sols légers que sur sols moyens ou même sur sols lourds. Ceci atténuerait considérablement les désavantages cli- matiques de ces sites. Hélas, les sols sa- blonneux ne sont pas suffisamment répandus dans les zones humides au pied Tab. 1: Récolte de betteraves à sucre: Jours disponibles pour les travaux des champs (JD) dans les zones de culture en Suisse, valable pour les sols mi-lourds, aisément praticables avec un risque météorologique de 20 % (Source: MétéoSuisse)

Semaine Région/Zone Station

météorologique

39 40 41 42 43 44 45

Total JD

1 Bad Ragaz 6 6 6 5 5 4 3 35

2 Vaduz 6 5 5 4 2 2 1 25

3 Güttingen 6 4 3 2 1 0 0 16

4 Haidenhaus 5 5 3 2 1 1 0 17

5 Schaffhouse 7 6 5 3 2 2 1 26

6 Hallau 7 6 6 4 3 2 2 30

Nord-Est de la Suisse (Rhin/Thur,

lac de Constance)

7 Rheinfelden 7 6 6 5 4 3 2 33

8 Tänikon 6 5 3 2 1 0 0 17

9 Buchs-Suhr 6 5 3 2 1 0 0 17

10 Oeschberg 6 5 4 2 1 1 1 20

11 Berne-Liebefeld 6 4 3 2 1 1 1 18

12 Bienne 7 6 5 4 2 1 1 26

Plateau (Aare/Limmat) + Jura

13 Delémont 7 6 5 4 3 3 2 30

14 Payerne 6 5 4 3 2 1 0 21

15 Orbe-Bochuz 7 6 5 4 3 2 0 27

16 Changins 7 5 4 2 1 1 1 21

17 Genève-Cointrin 7 6 5 3 2 1 0 24

Suisse romande (Lac de Neuchâtel, lac Léman)

18 Aigle 7 4 4 4 4 3 2 28

1 2 3 5 4

8 6

9 7

13

10 13

12

14 11

15

16

18 17

Fig. 2: La surface de culture des betteraves à sucre en Suisse se divise en 18 zones cli- matiques, qui peuvent chacune être associées à une station météorologique (cf. tab. 1).

(3)

des Alpes du Nord, pour permettre la ro- tation nécessaire des betteraves à sucre dans l’assolement sur les différentes ex- ploitations. Il est donc en général pra- tiquement impossible de renoncer à cul- tiver les sols mi-lourds.

Toutefois, les sols légers peuvent avoir une importance décisive lorsqu’ils sont si- tués sur des sites à proximité des cours d’eaux, dans lesquels les brouillards fré- quents en automne freinent le ressuyage et réduisent le nombre des JD. Dans de telles situations, il faut compter un sup- plément de 20–40 % par rapport aux chiffres indiqués pour les sols mi-lourds dans le tableau 1 (pourcentage plus élevé pour les régions à fortes précipitations).

Organisation du travail

Le temps de travail nécessaire à la récolte de betteraves à sucre est influencé par le jeu de différents facteurs. D’un côté, il existe des différences très importantes entre les procédés de récolte. D’un autre côté, la taille des parcelles, leur éloigne-

Total des jours disponibles pour les travaux des champs (JD) à partir de dates de récolte et de types de sol différents

39 40 41 42 43 44

Début de récolte

Sept. Octobre Nov.

Climat favorable

Semaine 39 40 41 42 43 44

Sept. Octobre Nov.

Somme des JD jusqu’à la fin de la récolte

Sols lourds Sols mi-lourds Sols légers

0 5 10 15 20 25 30 35

Région Hallau

0 5 10 15 20 25 30 35

Région Tänikon 0 5 10 15 20 25 30 35

Région Orbe-Bochuz

0 5 10 15 20 25 30 35

Région Fribourg-Posieux Climat défavorable

Fig. 3: Quel que soit le site et le type de sol, le nombre de jours disponibles pour les travaux des champs diminue rapidement au fil de la récolte. Sur les sites défavorables, il reste encore dix JD à partir de la semaine 40, sur les sites favorables par contre, ces dix JD sont encore disponibles à partir de la semaine 42.

Tab. 2: Principaux facteurs d’influence qui agissent sur le temps de travail né- cessaire à la récolte des betteraves à sucre (à partir de l’exemple de DAT-AM 6)

Facteur d’influence Dimension Zone

(Min. – Max.)

Par défaut

Eloignement de parcelles m 20-10 000 2000

Taille des parcelles ha 0,5-5 2

Forme des parcelles rectangulaire, carrée,

triangulaire, polygonale

rectangulaire

Etat du sol léger, mi-lourd, lourd mi-lourd

Rendement dt 400-800 670

Vitesse sur route km/h 10-30 15

Vitesse d’arrachage km/h 4-6,5 5,5

Vitesse sur champ km/h 4-10 5,5

Pourcentage de terre sur les betteraves % 2-20 8

Distance entre les lignes cm 45/50 50

Nombre de rangs à l’arrachage n 1-9 6

Volume de la trémie sur l’arracheuse dt 26-280 180

Fréquence de vidange de la trémie n à chaque passage, tous les 2 passages, automatique, lorsque

la trémie est pleine

tous les 2 passages

Mode de vidange remorque immobile, meules,

pendant le trajet sur la remorque

meules

Nombre des postes de vidange n 1-2 1

Temps de travail quotidien (y compris tps de préparation sur la parcelle et temps de trajet)

h 10-20 15

(4)

ment, le temps nécessaire à la vidange des trémies et de nombreux autres pa- ramètres (cf. tab. 2) exercent également une influence non négligeable.

Pour mettre les différents procédés d’ar- rachage en parallèle, il est nécessaire de pouvoir comparer les principaux pa- ramètres pour distinguer quelles sont les différences entre les procédés de récolte du point de vue de l’organisation du tra- vail. C’est la raison pour laquelle les si- mulations suivantes ont été effectuées à partir de valeurs prédéfinies (par défaut), également répertoriées au tableau 2.

Modèle de calcul PROOF

A partir du temps de travail mesuré pour les différentes opérations et des facteurs d’influence correspondants, des simula- tions ont été établies pour l’ensemble des travaux. Ces simulations élaborées sur la base de valeurs par défaut permettent de procéder à d’autres simulations plus poussées, en modifiant tel ou tel facteur d’influence et observant les conséquen- ces sur le temps de travail nécessaire.

Comme ces calculs sont beaucoup trop longs à effectuer à la main, ils sont effec- tués à la FAT à l’aide du système PROOF (cf. rapport FAT n° 544), qui peut fournir le temps de travail nécessaire et les ren- dements des procédés de récolte les plus divers. Dans ce cadre, il est possible de sélectionner librement tous les facteurs d’influence connus dans la limite des critères de validité. Lorsqu’un facteur d’influence est modifié, cela se répercute immédiatement sur le temps de travail nécessaire. Ce système peut contribuer à optimiser l’organisation du procédé sélectionné, à l’échelle d’une ou plusieurs exploitations.

Ainsi, l’entreprise de travaux agricoles équipée d’une grosse machine automo-

trice à six rangs peut non seulement con- naître le temps de travail nécessaire pour une parcelle de dimension donnée, mais également obtenir des informations sur le volume potentiel de remplissage des trémies pour un rendement potentiel donné. Le programme peut aussi calculer très vite combien de temps de travail sup- plémentaire représente le fait de vider la trémie à chaque extrémité de la parcelle, ou de la vider après chaque aller-retour dans la remorque ou sous forme de meu- les.

L’agriculteur qui possède ses propres ma- chines et qui est équipé, lui, d’une petite récolteuse totale tractée obtient égale- ment des informations sur le temps de travail nécessaire et le rendement du procédé qu’il adopte pour l’arrachage compte tenu de la taille de ses parcelles.

Il peut ainsi adapter sa stratégie de récol- te en fonction.

Par ailleurs, s’il dispose des informations sur la durée de l’arrachage et le rende- ment des procédés, le centre de collecte des betteraves à sucre peut également

optimiser les capacités de transport né- cessaires et réduire ainsi les délais d’at- tente pour tous les intervenants.

Temps de travail nécessaire et potentiel de travail

Le tableau 4 indique d’une part le temps de travail nécessaire par hectare (MOh/ha) et d’autre part, la capacité de travail (ha/MOh) des différents procédés avec récolteuses totales (cf. tab. 3). On constate, que la tendance aux largeurs de travail supérieures sur les décolteuses- arracheuses à trémie (DAT) présente des avantages considérables sur le plan de l’organisation du travail et accroît nette- ment le potentiel de travail.

Pour des parcelles d’une taille moyenne de 2 ha, une machine automotrice à 6 rangs (DAT 6 AM) a besoin de 1,5 MOh, une arracheuse tractée à 2 rangs (DAT 2) exige, elle, 3,4 MOh pour arracher 1 ha de betteraves. Ces calculs comprennent tous les temps de préparation et les temps de trajet. Dans les conditions

Tab. 4: Temps de travail nécessaire et rendement des différentes décolteuses-arracheuses à trémie en fonction de la taille moyenne des parcelles

(Description des procédés cf. tab. 3) Taille des parcelles

Travail nécessaire Moh/ha Moh/ha Moh/ha Moh/ha Moh/ha Moh/ha

Rendement ha/Moh ha/Moh ha/Moh ha/Moh ha/Moh ha/Moh

DAT 1 (moyenne) 8,1 0,12 6,9 0,14 6,4 0,16 6,1 0,16 6,0 0,17 5,9 0,17

DAT 2 4,7 0,21 3,8 0,26 3,4 0,29 3,3 0,30 3,2 0,31 3,1 0,32

DAT 3 3,5 0,29 2,8 0,35 2,5 0,41 2,3 0,43 2,3 0,44 2,2 0,45

DAT 2 AM 4,4 0,23 3,6 0,28 3,3 0,30 3,2 0,32 3,1 0,32 3,0 0,33

DAT 3 AM 3,3 0,30 2,7 0,37 2,4 0,42 2,3 0,44 2,2 0,46 2,1 0,47

DAT 5 AM (grosse) 2,5 0,40 1,9 0,53 1,6 0,62 1,5 0,66 1,5 0,68 1,4 0,70

DAT 6 AM (grosse) 2,3 0,44 1,7 0,58 1,5 0,69 1,3 0,74 1,3 0,78 1,3 0,80

DAT 7 AM (grosse) 2,2 0,46 1,6 0,63 1,3 0,76 1,2 0,82 1,2 0,86 1,1 0,88

4 5

0,5 1 2 3

Tab. 3: Description des procédés de récolte mentionnés (cf. rapport FAT n. 567) DAT 1/2/3

Décolteuse-arracheuse à trémie tractée

1 à 3 rangs DAT-AM 2/3

Décolteuse-arracheuse à trémie automotrice

2 à 3 rangs DAT-AM 5/6/7

Décolteuse-arracheuse à trémie automotrice

5 à 7 rangs DA+CT 6

Décolteuse-arracheuse et chargeuse à trémie 6 rangs (2 MO) DAC-AM+Tr 6

Décolteuse-arracheuse-char- geuse automotrice et trans-

porteur 6 rangs (2 MO) DA+C+Tr 6

Décolteuse-arracheuse chargeuse et transporteur

6 rangs (3 MO)

(5)

données, une machine à six rangs arra- che donc deux à deux fois et demi plus qu’une machine à deux rangs. Toutefois, la capacité de travail n’augmente pas dans la même proportion que la largeur de travail de la machine. Il faut cependant noter que cette comparaison ne com- prend pas encore le temps de travail né- cessaire à l’ouverture du champ.

Par rapport aux avantages techniques que présentent les procédés à plusieurs phases (cf. rapport FAT n° 567), ces mê- mes procédés restent toujours désavan- tagés sur le plan de l’organisation du tra- vail par rapport aux procédés à une seule phase (fig. 4). Pour une largeur de travail identique, le rendement du procédé est

certes légèrement supérieur, car les opérations de vidange de la trémie dispa- raissent. Les procédés à plusieurs phases nécessitent toutefois l’utilisation de plu- sieurs machines de récolte et unités de transport (2 à 3 MO), ce qui multiplie le temps de travail total.

Les betteraves les plus exi- geantes se situent en bout de champ

Avec les procédés de 1 à 3 rangs, il est in- dispensable d’effectuer un premier pas- sage d’arrachage, pour éviter d’écraser les betteraves sur pied. Cette opération n’est pas nécessaire avec les procédés de

5 à 7 rangs, car les agrégats de récolte sont placés à l’avant de la machine et qu’un seul passage permet de travailler sur toute la largeur de la machine.

Lorsque le champ n’est ouvert qu’aux angles de la parcelle, le surcroît de travail reste limité et s’élève environ à 1,5 MOh par parcelle. Pour ce faire, il faut néan- moins que les machines aient suffisam- ment de place pour manœuvrer autour de la parcelle. Par contre, lorsqu’il faut ouvrir la parcelle sur toutes ses extré- mités, le temps de travail s’élève environ à 10–12 MOh/ha.

La protection des sols exige peu de temps

Du point de vue de la protection des sols, il s’agit de savoir combien de fois vidan- ger la trémie lorsque la machine est équipée de cet accessoire (DAT-AM 5/6/7). Lorsque la trémie n’est remplie qu’à moitié, le poids total du gros véhi- cule automoteur se trouve réduit d’envi- ron 25 %. Pour ménager les sols, notam- ment lorsque les conditions de récolte ne sont pas optimales, il est donc recom- mandé de ne pas toujours remplir com- plètement la trémie (cf. rapport FAT n°

567). Cette méthode n’a que peu de ré- percussions sur le temps de travail néces- saire. Lorsqu’une récolteuse totale à 6 rangs (DAT-AM 6) (fig. 6) vide sa trémie après chaque aller-retour (tous les deux trajets), il faut compter 1,46 MOh/ha pour une parcelle de 2 ha. Si elle ne vide la trémie que lorsqu’il n’y a plus assez de place pour y stocker un aller-retour com- plet, le temps de travail nécessaire est de 1,40 MOh/ha. Pour la parcelle de 2 ha, le betteravier n’économise donc que sept minutes environ. Lorsque le volume de la

0,0 1,0 2,0 3,0 4,0 5,0 6,0 7,0 8,0

0,5 2 5

Taille de parcelles (ha)

Temps de travail nécessaire (MOh/ha)

DAT-AM 6 (grosse) DA+CT 6 DAC-AM+Tr 6 DA+C+Tr 6 Procédé d’arrachage

Fig. 4: Les procédés en plusieurs phases exigent plus de temps de travail, car plusieurs machines et plusieurs personnes agissent simultanément.

Fig. 5: Pour les procédés de 1 à 3 rangs, la parcelle doit être ouverte au préalable.

Fig. 6: Vidanger la trémie à chaque aller-retour nécessite uni- quement 7 minutes de plus pour une parcelle de 2 ha, par rapport au taux d’utilisation optimal de la trémie.

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trémie est utilisé à 100 % et qu’il faut in- terrompre le travail en cours de parcelle pour la vider, il faut compter 1,51 MOh/ha. Cela représente six minutes de plus par rapport au procédé qui consiste à vider la trémie à chaque aller-retour.

Pour une parcelle de 5 ha, ces différences représentent 0,05 MOh/ha, soit 15 minu- tes pour la variante «vidange à chaque al- ler-retour» et 0,1 MOh/ha, soit 30 minu- tes pour la variante «vidange lorsque la trémie est pleine». Ces réflexions doivent notamment permettre au betteravier de prévoir à temps un lieu approprié pour vidanger la trémie (en tête de la parcelle, sol le plus portant possible).

Optimisation du rendement de récolte

En 25 jours de récolte, à raison de 12 heures de travail quotidien et d’une dis- tance moyenne de 5 km entre les parcel- les, une machine automotrice à six rangs (DAT-AM 6) atteint un rendement à la surface de 190 ha par an (fig. 7). Lorsque les distances sont plus importantes (10 km entre les parcelles) et que la machine n’est utilisée que 9 heures par jour, le ren- dement n’est que de 120 ha par an. En revanche, si le temps de travail quotidien est poussé à 15 heures et que la distance entre les parcelles est optimisée (2 km), il est possible de récolter jusqu’à 260 ha durant la même période de 25 jours.

Avec 30 jours de récolte, il est même pos- sible d’atteindre un rendement de plus de 300 ha par an.

Dans des conditions pratiquement équi- valentes, la récolteuse totale tractée à deux rangs (DAT 2) récolte environ 85 ha par an. Avec ce type de procédé, la mar- ge de fluctuation est comprise entre 60 et 110 ha.

Ces exemples montrent que le rende- ment de récolte ne dépend pas unique- ment du nombre de jours disponibles pour les travaux des champs, mais dé- pend largement du déroulement du tra- vail lors de la récolte.

Considérations économiques

Avantages de l’utilisation des machines en commun

Le très grand nombre de machines offer- tes sur le marché permet de récolter les betteraves à sucre selon différents procédés. Etant donné les importantes

capacités de travail des machines de ré- colte, très onéreuses, leur utilisation en commun par plusieurs exploitations se conçoit tout à fait. Le recours à une en- treprise de travaux agricoles est la solu- tion la plus courante. Viennent ensuite

les communautés de machines ou d’aut- res communautés organisées de manière similaire.

L’agriculteur qui produit des betteraves souhaite récolter son produit de manière irréprochable sur le plan de la qualité, en 0

20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 220 240 260 280 300 320 340

0 5 10 15 20 25 30 35 40

Rendement de la récolte (ha/an)

DAT-AM 6

Taille de parcelle: 2 ha

Eloign. des parcelles (km): 5 (2-10) Durée d’utilisation

quotidienne (h): 12 (9-15)

DAT 2

Taille de la parcelle: 2 ha

Eloignement des parcelles (km): 4 (2-8) Durée d’utilisation quotidienne (h): 12 (9-15)

Jours disponibles pour les travaux des champs (JD)

Fig. 7: Le rendement de la récolte est largement influencé par l’organisation de cette dernière.

Tab. 5: Comparaison des coûts de deux procédés de récolte des betteraves à sucre, taille des parcelles 2 ha

Machines sélectionnées

Récolteuse totale de betteraves à sucre, 2 rangs, tractée Tracteur, 4 roues motrices, 70 kW (95 CV)

Récolteuse totale de betteraves à sucre, 6 rangs, automotrice

Moteur, 265 kW (360 CV) Entraînement

Valeur à neuf de la

récolteuse totale Fr. 103 000 Fr. 530 000

Coûts fixes par an Amortissements Intérêts moyens Bâtiments Assurance incendie Prime responsabilité civile

Taxes Total

Total, 10% compris1) 12 ans

60 % de la valeur a neuf x 5 102 m à Fr. 7.503 0,2 % de la valeur a neuf

Directive cantonale

Fr. 8 583 Fr. 3 090 Fr. 765 Fr. 206

Fr. 72 Fr. 12 716 Fr. 13 988

10 ans

60 % de la val. a neuf x 5 216 m3 à Fr. 7.50 0,2 % de la valeur à neuf Couverture 3 millions Directive cantonale

Fr. 53 000 Fr. 15 900 Fr. 1 620 Fr. 1 060 Fr. 329 Fr. 72 Fr. 71 981 Fr. 79 179 Coûts variable par ha

Réparations Entretien Carburant Total par ha Total, 10 % compris1)

selon FAT 1 h/ha

Fr. 206 Fr. 24 Fr. 230 Fr. 253

selon FAT

1/2 h/ha 62 l/ha à Fr. 1.40

Fr. 85 Fr. 12 Fr. 87 Fr. 184 Fr. 202 Coûts du tracteur

Total par ha 3,4 Th à Fr. 43 2) Fr. 146 Coût de la conduite

des machines

Montant brut/h Fr. 37 Montant brut/h Fr. 37

1) Le supplément de 10 % s’applique aux travaux effectués pour des tiers. Il couvre le risque plus élevé en cas de travaux effectués sur des parcelles étrangères, ainsi que les frais administratifs liés à la planification, au contrôle des interventions ainsi qu’à leur facturation.

2) Le tarif de 43 francs de l’heure pour le tracteur est tiré du rapport FAT n° 554, «Frais de machines 2001».

(7)

minimisant le temps de travail pour la préparation, la récolte proprement dite et les travaux ultérieurs, et en bénéficiant d’un travail en régie à prix avantageux au bon moment. Pour ce faire, il faut que le mandataire et le mandant puissent trou- ver un terrain d’entente solide sur le plan technique, organisationnel et économi- que.

Coûts du travail et des machines

Les coûts de la récolte de betteraves à sucre dépendent essentiellement des ma- chines utilisées. Ils varient considérable- ment d’un cas à l’autre. D’un côté, le nombre de fabricants et de types de ma- chines est grand, d’un autre côté, les con- ditions d’utilisation sont très diverses. Le temps de travail nécessaire et les coûts de main-d’œuvre qui en découlent dépen- dent directement du potentiel de travail du procédé choisi et du salaire de la main- d’œuvre.

Dans le cadre d’un exemple, la récolteu- se totale tractée à 2 rangs a été comparée à la récolteuse totale automotrice à 6 rangs. Le tableau 3 contient les informa- tions qui ont servi de base à la comparai- son.

Les procédés se distinguent sur plusieurs points. La récolteuse totale à 2 rangs né- cessite un tracteur pour l’entraîner et la tracter. En dehors de la période de récol- te, ce dernier est certainement utilisé à d’autres fins sur l’exploitation, de sorte que ses coûts fixes ne doivent pas uni- quement être impartis à la récolte de bet- teraves à sucre. Les deux machines doi- vent être conduites par du personnel

qualifié qui doit être formé et rémunéré en conséquence.

Le tableau 5 donne une vue d’ensemble des coûts calculés pour les machines et des bases de calcul pour les procédés in- tervenant dans la comparaison.

Du point de vue de la valeur à neuf des machines, le prix des récolteuses totales va du simple au quintuple, soit de 103 à 530 000 francs. Les coûts fixes annuels varient dans les mêmes proportions. Ils sont indépendants de l’utilisation des machines et s’élèvent à 12 700 ou 72 000 francs. En revanche, les coûts variables dépendent, eux, de l’utilisation des ma- chines. Or, pour les récolteuses totales, il est difficile de calculer le coût des répara- tions et les provisions constituées à cet ef- fet. Pour la récolteuse totale à 2 rangs, les valeurs indiquées reposent sur un relevé de coûts effectué par la FAT, pour la ré- colteuse totale à 6 rangs, les valeurs sont tirées des dernières expériences réalisées dans les milieux d’entrepreneurs.

Le salaire horaire brut du conducteur est fixé à 37 francs. Ce montant comprend les coûts administratifs, annexes et les coûts des prestations sociales de l’entre- preneur. Les salaires des conducteurs de machines varient considérablement d’u- ne région à l’autre et dépendent des con- ditions locales, ainsi que des conditions de l’exploitation.

Taille des parcelles, influence sur le temps de travail

nécessaire

L’exemple porte sur des parcelles de deux et de cinq hectares (cf. tab. 5). Le temps de travail inférieur sur la parcelle de cinq

hectares dépend notamment du temps de préparation et du temps de trajet, leur pourcentage étant plus faible par hectare.

Ces valeurs portent sur le temps de travail et le temps d’utilisation des machines fournis par l’entreprise de travaux agrico- les. Ils doivent être entièrement indem- nisés. Les travaux annexes effectués par l’agriculteur lui-même, comme l’ouvertu- re du champ pour la récolteuse totale tractée, la préparation de l’aire de stock- age, le marquage des drains et des bor- nes, le nettoyage de l’extrémité du champ et des portions de routes souillées ne sont pas pris en compte.

Coûts des procédés

Les coûts de récolte par hectare dépen- dent des coûts fixes et variables du procédé utilisé. A ce niveau, le taux d’u- tilisation annuel de la machine de récolte joue un rôle prépondérant. En effet, sui- vant le taux d’utilisation de la machine, les coûts fixes peuvent être répartis sur un nombre d’heures de travail plus ou moins élevé. Seul un taux d’utilisation annuel élevé permet d’obtenir des coûts avanta- geux. Parmi tous les postes de coûts, ce sont les coûts du capital (amortissements et intérêts) qui sont les plus importants, suivis par le coût des réparations et du carburant.

La figure 8 indique l’évolution des coûts de la récolteuse totale tractée à 2 rangs et de la récolteuse totale automotrice à 6 rangs sur une parcelle de 2 hectares.

La représentation indique le coût des tra- vaux effectués pour des tiers. Le supplé- ment de dix pour cent pour les risques et l’administration est inclus dans les cal- culs.

Tandis que le procédé à deux rangs est avantagé sur le plan des coûts fixes, ses coûts variables sont plus élevés que ceux de la grosse machine. Pour une parcelle de deux hectares, les coûts variables s’élèvent à 525 francs contre 258 francs pour le procédé à 6 rangs. Les coûts va- riables supérieurs de 267 francs pour le procédé à deux rangs sont dus aux coûts du tracteur nécessaire pour tracter la ré- colteuse et aux coûts supplémentaires entraînés par le temps de travail plus long.

Pour une parcelle de deux hectares et une utilisation annuelle sur 40 hectares, le procédé à deux rangs coûte 877 francs par hectare, le procédé à 6 rangs 2234 francs. Pour 60 hectares, les coûts bais- sent à 760, resp. 1575 francs. Pour arri- ver à des coûts de 800 francs par hecta- re, il faudrait compter une surface de

Coûts de la récolte des betteraves à sucre

0 500 1000 1500 2000 2500

40 80 120 160 200 240 280 320

6 rangs 2 rangs

Fr./ha

Taux d’utilisation par an en ha

Valeur à neuf: Fr. 103 000.–

Valeur à neuf: Fr. 530 000.–

Fig. 8. Comparaison de deux procédés: récolteuse totale tractée à 2 rangs et récolteuse totale automotrice à 6 rangs.

(8)

Bibliographie

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récolte de l’ordre de 50 hectares pour le procédé à 2 rangs et de l’ordre de 145 hectares pour le procédé à 6 rangs.

Lorsque les parcelles sont plus importan- tes, les coûts à l’hectare diminuent, car les coûts liés à la mise à disposition de la machine et aux temps de trajet se répar- tissent sur une plus grande surface de ré- colte. Le fait de passer de deux à cinq hectares permet de réduire les coûts de la récolteuse totale à 2 rangs de 24 francs par hectare et ceux de la récolteuse au- tomotrice de 12 francs.

D’un point de vue économique, il n’est intéressant d’acheter des machines, que si leur utilisation potentielle permet de couvrir les coûts qu’elles engendrent. S’il est impossible de couvrir les coûts pour des raisons de compétitivité et/ou de pos- sibilités d’utilisation, il est bon de réétu- dier le projet avant toute acquisition. Les deux procédés présentés supposent en effet des investissements très lourds.

Conclusions

La gestion de la récolte de betteraves à sucre implique aussi bien la planification des opérations à long terme que la prise de décisions opérationnelles au jour le jour. La planification repose essentielle- ment sur des données indépendantes de l’entrepreneur de travaux agricoles ou du betteravier: conditions climatiques et pé- dologiques, situation de l’exploitation et disposition des parcelles. Pour prendre en compte ces critères, il est indispensable de connaître les informations relatives aux JD par semaine, d’avoir une vue d’en- semble de la zone d’intervention et sur- tout, de se mettre d’accord à l’avance avec l’entreprise de travaux agricoles.

Certains facteurs, qui ont un impact es- sentiel sur le rendement de la récolte et donc, sur les coûts des machines, peu- vent toutefois être influencés par les dif- férents acteurs. Il s’agit de la durée d’uti- lisation quotidienne des machines et de la distance moyenne entre les parcelles, soit du temps de trajet d’une parcelle à l’autre.

Les coûts de récolte par hectare sont di- rectement liés au taux d’utilisation an- nuel de la récolteuse. Lorsque la surface de récolte est grande, les coûts fixes, comme les amortissements et les intérêts, peuvent être répartis sur plusieurs hecta- res. Pour atteindre des coûts de récolte de 800 francs par hectare, il faut comp- ter une surface de récolte d’environ 50 hectares pour le procédé à 2 rangs et d’environ 145 hectares pour la récolteu- se automotrice à 6 rangs.

Pour pouvoir utiliser les récolteuses de betteraves, machines très onéreuses et extrêmement lourdes, le plus efficace- ment possible et de la manière la plus rentable malgré le nombre réduit de JD, tout en ménageant les sols, il est recom- mandé de respecter les sept points sui- vants:

• Débuter la campagne de récolte semaine 39 (év. avec bonus sur les tarifs)

• Prendre en compte des zones les plus humides en premier lieu (zones périphériques)

• A partir de la semaine 41, récolter dans les principales zones de culture

• Minimiser les temps d’arrêt et de trajet des machines (planifier l’itinéraire)

• Lorsque les conditions sont favorables, utiliser les machines 24 heures sur 24 (organiser la relève des conducteurs et leur approvisionnement)

• Vider la trémie fréquemment pour protéger les sols (après chaque aller- retour)

• Ne pas récolter sur sols détrempés (prévoir un programme alternatif en cas de mauvais temps)

Referenzen

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