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sur le hut des redierdies entreprises dans le bassin de la Baye de Montreux, les installations que ces essais ont necessitees et la methode de tra-vail adoptee. •)

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sur le hut des redierdies entreprises dans le bassin de la Baye de Montreux, les installations que ces essais ont necessitees et la methode de tra-vail adoptee. •)

Comm unication

de !'Institut d'hydrologie de l'Ecole polytedrnique föderale,

par 0. Lütschg.

L'influence des forcts sur le regime des enux d'une vnllee monta- gneuse et le chnrringe des torrents est une question deja. nncienne, mais qui est encorc loin d'uvoir trouvc sn solution complete. Mcme en tenant lnrgement comptc des pnrticulnritcs et de l'ctendue diverse des chnmps d'etudes cnvisnges, on doit constnter que les opinions cnoncees

a

ce sujet

pur de nombreux experimentuteurs presentent, de nos jours encore, de notables divergences, bien plus! qu'ellcs sont quelquefois dinmetrnle- ment opposces. Aujourd'hui plus que jnmnis, on reconnait l'imperieuse necessitc d'user des fonds puhlics -

u

qui incombe la majeure part du coiit cles trnvuux de reboisemcnt et de correction des torrents - dnns un esprit de stricte cconomie et de tirer des moycns clont on dispose le parti le plus eff'icace. Aussi est-ce notre devoir, du point de vue de l'cconomie public1uc, d'ctudier ce probleme

a

fond et de l'elucider.

II n'entre pas dnns le cadre de ce rapport cl'exposer ce qui a etc fnit par l'lnsfüut f edcrnl de recherches foresticres en vue de In solution experimentale de ce problcme - je me borne

a

rappeler le cnractere fondnmentul des travaux du professcur Dr. A. Engler2) et du directeur Dr. H. Burger') - , ni d'exuminer les trnvnux nnnlogues qui, it l'ctran-

1) Trudnit nvec grond soin pnr M. E. Badoux, ingcnieur forcsfü•r cle l'lnstitut rcdcrnl de rcd1erchcs forcsticrcs.

2) A. Engler: .,Untersnd111ngc11 iibcr den Einfluß des Wnldcs auf den Stand der Gl!wiisscr". Mitteilg. d. cidg. forstl. VersudlS8nst., XII. Bd. 1929.

a) Il. Burgcr: .,Physiknlisd1e Eigcnsdrnften der Wnlcl- und Freilundböden". Mitt.

d. eidg. forstl. Vcrsud1snnstnlt. XIII. Bd. 1922, XIV. Bd. 1927, XV. Bd. 1929 und XVII. Bd. 1932.

„Wuldklimufrugcn". l\fitt. d. cidg. forstl. Versud1sunstnlt, XVII. Bel. 1931 11nd XVIII. Bel. 1933 .

.,Der Wusserhuushalt im Sperbcl- und Rappengrnbcn von 19t5/16 bis 1926/27".

~litt. d. cidg. forstl. Versuchsanstalt, XVIII. Bd. 1934.

(2)

188

ger, out etc cffcctucs Oll sont en couts cl'exccution. Il me suffiru de constutcr quc, mulgrc de nombrcuscs tcntulivcs, lc but que l'on s'etaii propose n'n plls cncm·e etc uHciut. Aussi convient-il, duns ce domuine, de ne tirer des conclusions gcncrnles qu'nvec une extreme pruclence ou - ce qui vuut cncorc mfoux - de s'en abstcnir. Lu soluHon complcte de cctte question cssentiellement hydrologique ne sa.urait ctre fucile u truu, er. La rcpctition de rcchcrches l"nif.cs clans ce scns, si possible

a

diITci·c11ts c1ulroits

u

lu fois, upporuit cmincmment dcsiruble.

Nous ne discutcrons pns lcs diverses opinions cmises jusqu'ici et lcs cuntrovcrscs qu'cllcs unt soulevccs. 11 suffit d'indiquer brievement lcs lucuncs des rcchcrches antcrieurcs. Lc point foible de ces ctudes, c'cst sans contredit l'insuUisuntc prccision numcrique des donnees rela- tives 1111:x pn~cipilulions et nu churriagc des m11tcri1111x. Les difficultcs nuxqucllcs on sc heurte dnns l'ctablissemcnt du hilon qunnti- tutif de l'euu pcuvcnt cepenclunt ctre surmontces. Mais il rcssort tri.·s clnircment des rcchcrchcs l'uites jusqu'1't ce jour que de nouveaux essuis de c·c genre, cnlrcpris duns cl'uutres conditions, nc clonneront les resul- tuts cherchci, qu'it lu condition d'ctrc cxccutcs uvec les installntions lcs plus modernes et les plus purfaites poi,siblcs. En d'nutres termes, il fuut, ponr qu'ils ubouiisi,ent, que des clispositions soient prises pour climincr les insul"fisances des recherchcs nncienncs.

II

foudra consi- dercr, cn outrc, que, confruiremcnl i1 bcuucoup de brunchcs d'uctivitc scicntiliquc ou cconomique,

In

science des euux demande, pour In rcnli- sution de ses projets, des lnps de temps gcncrulement trcs considerubles, et que les cnpitnux engages duns ses cntreprises restent longtemps im- productifs. Il fuudra clone que l'cxpcrimentnteur dispose du temps et, non moins evidcmment, des crcdits nccei,saires. Ace propos, notons qu'on oublie frcquemmcnt quc le coiH de recherchcs foites en haute montagne n'nugmcntc pus regulicrement nvec l'nltitude, mais d'une mnniere fortc- mcnt progressive. II fout s'enicnclre sur lc sens du mot: cconomies, et considcrer nvnnt to11t l'nvunccmc11t de In question

a

laquclle on s'est

attnchc.

Lc chcrche11 r cloit faire corps u,·cc son sujct cl'ctude, et son trnvuil n'nbm,tiru quc s'il porte son cmprcintc. Je vcux clirc pnr lu qu'un cxpcrimcntutcm· cloil snvoir ce qu'il ,•eut et, lorsque c'cst le cus, nvoir lc couragc non seulcment de lc clirc, mttis encore d'urrh·cr i1 scs fins.

Le succi·s ne sourit qu'u ce11x c1ni sont persuadcs de leur vicloirc. Ln rcussite cst gcncrulcmcnt prccc<lec de penibles rcvers, il est nui. Le snv1mt ne sc lnisscrn pus de<;;11r(,'onner, cnr, pruliquemcnt, bicn des echccs cquivnlcnt i, des succes. Au se,•vjce de In science, il II lc droit intangihlc et hicn fonclc de rcclamcr pour eile une entierc indcpcndnncc.

(3)

Cependnnt, pour nboutir ... , iL faut encore plus que celn.

M. P. Mougin, inspecteur genernl des eaux et forets de France, l'a bien exprime dans son rccent et capitnl ouvrage1) sur la „Restauration des Alpes": ,,Pour l'ntteinclre, que leur fout-il? il leur fout de In persevc- rance, de l'energie, de l'nmour de In montagne et de la foi dans l'ceuvre entreprise; ce sont la des qunlites qui ne leur font pns dcfout !"

Un autre point sur lequel je voudrais attirer l'nttention est de nature mathemutique. Que cle formulcs n'n-t-on pas etablies, p. e. pour le calcul de l'evaporation ! Chaque annee ou presque, umcne avec elle une ingcnieuse creation nouvelle. Ces formules fourmillent naturellement de coefficients que, faute de buscs suffisuntes, il est encore impossible de determiner exactement. Que l'expcrimentnteur ne prenne pas trop au serieux - du moins pas au trngique - ces cleductions mnthcmati- ques ! 11 n'est point necessairc de s'aplatir devant toutes les formules, car lcs sciences exactes ne doivcnt servir qu'u prcciser quant.itn- tivement les rcsultats obteuus pnr l'observntion. Dans l'etudc des phcnomcncs nuturels, clles ne sauruient remplaccr et rendre superflues l'observation et In renexion objccli"\'e.

L'ctablissement methoclique du bilnn des enux de diffcrents bas- sins fluviaux est, dnns cette brunche trcs rarnifiee qu'est l'hydrologie, le point essentiel. La question de l'influence du reboisement sur l'ecoulernent des eaux ne peut etre resolue d'une rnuniere s a t i s f a i s a n t e q u e s ur c e tt e b u s e. P o u r c e l n, 1 es r e I n t i o n s q u i existent entre les precipitn ti ons, l'ecou lernen t et les p ertes par cvaporation doivent ctre. en toute premicre ligne, nette- ment dcterminces.

De ces trois grancleurs - prccipitntion, ccoulement et evu pora- ti on - , c'est In clernicre qui subit )es moindres varintions. On peut clone In considerer comme In clef des rupports complexes qui existent entre les prccipitutions et l'ccoulement et, pur la, du principnl problcme qui se pose

u

nous. Dans quelle mesure l'cvaporution varie, dans notre nouveau champ d'ctudcs de Montreux, en fonction de l'innuence com- binee des conclitions physico-mctcorologiques d' cvaporation et de In quuntite d'eau disponible et susceptible d'ctre evuporee, voiln la ques- tion qui est au centre meme de nos recherches. Les possibilites d'ecoule- ment et d'cvaporation ne dependent pus des precipitations; pour une meme lume moyennc, le rapport numcrique de ces deux phcnomenes peut vnrier dans une tres lnrgc mesure. Les

l) P • .llougi11: .,Ln Rcslnuration des Alpes", Ministere de l'Agriculture, Dircction

~cnernle des enux et forcts. Paris 1931.

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190

particularites <lu territuirc sonl,

u

cet cgur<l, <lctcrminantes, c.-a-

<l. <l'une purt la conl'igurution, lu nature, le rcvctement <lu sol, et autres clcmenls unulogues de lu slutiun, d'aulre purt les conditions climutiques:

(cmpcrnturc et humiditc de l'uir, cotnunts ucriens, sans oublier l'origine et lc cuructcre des prccipitutions.

L'ctablissement mclhodiquc du bilun des euux de bussins ßuviaux fnjt cmpictcr ussez lnrgcmenl clnns lc chump d'activitc de toute une scrie de disciplincs sreurs; je pensc pnrticulicrement

n

In geologie, lu mcicorologie, In physique, lu botunique, lu chimie et lu photogrummctrie.

Lu scicncc des euux doit de grunds progrcs aux upports <lc ces diffe- rentes Lranches cl'unc mcme tigc. En urrnchunt lcs burricres qui l'en scpnrnient, eile n fait reuvre f ccondc et fucilitc l'ucquisition de connais- sunccs nou vcllcs.

L'hydrologic moderne sc proposc de rechcrcher lu connuissunce du curnctc1·e global des cuux, clnns tuutcs scs connexions. Elle proccde surtout pm· vuie de synthcse et rcunit cn 1111 seul tubleuu lcs rcsultuts de differentes disciplines qui tmvuillent suivunt des points cle vue diffc- rcnls. C'esl pur ce moycn qu'clle cherchc

u

cn clcgogcr et cn reconnaitre l'uniic. El1e sc busc sur cles foits et des obscrvutions exuctes. L'expcri- menh1tcur doit eire unimc de la fermc volontc d'clucider, dans la limitc du possihlc. lcs prohlemcs qui sc poscnl it lui. C'est dons cet espril qu'il fuut jugcr et essnycr clc comprcndre lcs instnllutions hydro- mclcorologiques et lcs truvnux projclcs clans lc chump d'ch1cles de la Buyc de Monireux. L'ussnut nous vient de toute pnrt: il fout que nous soyons

u

mcmc de riposter i1 chuquc uttuquc.

Les dcgüts cuuscs it Montrcux pur su Buyc, cn pnrticnlicr pur lu cruc cutnstrophiqnc clu 2 uoiit 19271) , sont ii l'originc de ccttc nouvelle ctudc de In question de l'in"11encc des forcls sur l'ccoulcmcnt des enux et le clrnrringc de mutcriuux.

J

c nc puis, foule de placc, cntrer dnns lc dclail de cc dcsustrc. II suffira de ruppelcr quc, clnns cctte rcgion, il lomhc rarcmcnt clc trcs forlcs prccipitnlions provoquunt l'ccoulcmcnt clc puiss1111lcs musses cl'cnu et cuusunt de gruvcs degäts. Cctte crue cl'aoii I clcmonlrc clnircmcnt et

u

nouvenu quc, pour les torrents cle mon•

lugnc, lu clifl'icultc nc rcside pus duns l'ccoulcmcnt cle l'euu. mais dnns l'cvncualion des mulcriaux solides.

Pour ccnrtcr ou rcndre plus rare Je dungcr de cntastrophes uussi dcvnstnfriccs, pour muintcnir dnns des limitcs normu1cs ces coulees

1) Voir J. l,ugeo11: ,.Notkc snr In tro111hc et In crue de In Bnyc 11(• \fontrcux du :! noi1t 19!7". Bulletin de In soc. voud. des sc, nut., Vol. 56, n" 221, 1928.

Nii#eli II'.: ,.L'uunc commc moyen de prntcction contre l'crosion duns k-, torrcnts". Journ. for. suisse. 1921.

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d'enu et de pierres, les communes interessces de Montreux, soit Je Chatelurd et les Planches, conseillees et soutenues par le cunton de Vaud et In Confederation, com;urent Je projet d'un vuste rehoisement. Les plnntutions prcvues concernent la rcgion du pied de la Dent de

J

aman

et des Verraux, c'est-a-dire la. pa.rtie supcrieure du hnssin d'ulimentution de In Buye, In plus importunte, lu plus dnngereuse et In moins hoisce.

Notre chnmp d'etudes de Montreux est situc a.u sud-ouest et au pied des Rochers de Naye (2045 m) et se rnttache au groupe dit Sarine- Simme. Le trcs heterogene hassin de la Ba.ye occupe 13,S4 km 2 • 11 est horde

u

l'est par un cbainon alpin, dit des Verraux, qui, sur une lon- gueur de 2 km., depassc sensihlemcnt 1800 m. et culmine,

u

1944 m.,

a

lu Cape au Moine. Cette choine et sa proiongotion a.ujourd'hui scpnree d'elle, la. Dent de

J

amun, clominent 1a ,·allce de leurs pentes abruptes et lui imprimcnt un cuchet de rucle et puissnnte unitc. Sur l'nutre rive,

u

l'ouest, s'clcvent quelques sommitcs isolees, croupes hoisces qui nc depussent gucre 1600 m., cepenclont que l'ensemble de cette rcgion limitrophe a.tteint nu ma.ximum 1400- 1500 m. Le pcrimctre est expose au sucl-sud-ouest,

u

l'oltitude moyenne de 1219 m. ou-clcssus du niveau de la mer. Le point le plus bns,

u

la sortie des gorges du Chaudcron, est

u

1a cote 450 m., lc plus haut, In Cape uu Moine,

a

1944 m.

La configuration infiniment vnrice de In contree, su situution nu senil des pnys du Sud,

u

In fronticre de deux mondes diffcrents, tout contribue ii enrichir et ennohlir le spcctucle qui s'olfre

u

l'observnteur.

Lu-has, dnns I'omhre, In rh•e snvoynrcle, clont l'excessiYe humidite se truhit duns In purure somhre de ses bois; ici 1\fontrcux, cntierement protcgc contre les vents du nord, ou les Alpes vuudoiscs s'upprochent du Lemun et, dons une chute hnrdie, y vont bnigner lcur pied. Entre deux, le plus beuu des Iucs, qui semhle n'nvoir d'nutre raison d'ctre que de lier ces deux rives si differentes et d'en tcmpcrcr les contrustes.

Sous l'influencc des conclitions mctcorologiques gcncrules de l'Eu- rope centrule, In trnnsition du climnt occnnir1ue - egal et tempere - des pnys cötiers de l'ouest

u

celui, continentnl, qui cnractcrise l'Europe orientale a son piein cffet cluns notre chnmp d'etudes nussi. Abrite sur son flnnc nord, il ne subit que d'unc moniere attcnuee l'action des vents du nord et du nord-est purticuliers

u

In Suisse sud-occidentnie.

L'etendue du hussin d'nlimentntion jusqn'li In stntion de jnugenge des gorges du Chnuderon est de 13,84 km2 • 42% de cette surfnce - 5,9 km 2 - sont hoises, 58% - 8,0 km 2 - ne Je sont pns et consistent en pres, quelques päturnges, un peu de vignohle et des terres cultivees.

On vn crcer, pur pluntation, 1,28 km 2 de nouvclles forets nux Verraux, 0,53 km 2 au pied de la. Dent de

J

umun, soit au total 1,81 km!? de nou-

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192

veaux boiscs. Lu partie super1eu1·e du bussin de In Bnye, en amont du pont de ßcuucul, qu'on dcsignc sous le nom „des Pontets", n une etcndue de 2,12 km2 et reste provisoircment intacte, c'est-ii.-dire qu'on n'y fcru pus de rcboisements, au 01oii1s pcndnnt

In

premicrc dccennie.

Lc tublcuu ci-clessous indiquc l'ctcnduc, l'altitu<le moyenne et, exprime

cn % de In supcrlicic de l'cnsemblc et clc ses subdivisions, l'uugmcn- tution de rctcncluc boisce:

Lcs Poulets, nu tutul j or. saus lcs Pontcts

Pon t-ßriclcl, saus les Pontets Gorgcs du Chnudcron,

snns les Pontcts Po n t-ßridel, au total G o r g c s du C h u u <l er u n,

suns Pont-ßri<lcl Corgcs du Chnudcron,

uu total

Eteodue km'

2,t.:!

1,45 4,725

l t.72 6,85 6,99 13,84

Allitude moyenne

111. nu dessus du n. d. 1. m.

1525 1359

1399

1032 1219

Augmenlalion de l'elendue boisee en °/o

0 88 38

15

26

0

13 D'upres lu cnrtc gcologique ein prol'csscur Cngncbin,

o.

Lnusunne, tout lc versant ouest de lu Dent cle

J

umun jusqu'it In Cape nu Moine compren<l principulement du Dogger de <liffcrcnts fucies rccouvert cn 1>urtie d'cboulis et, pur plnccs, clc moraine,

u

l'excepHon <le l'arcte supcrieurc clcs Vcrrnux, qui nppurtient uu .Mulm. Le bus du vcrsant nord-ouest de lu Dent de

J

umun et de lu Dent de Merclnsson cst une vaste rcgion moruinique. L'nilc occidcntule du bussin d'nlimentation, depuis lc Molurd jusc1u'en

J

ol', pur les Mosscs, est situcc dnns le Lius, recouvcrt pur clcs clcpots gluciuircs peu importnnts.

II clnit tout indiquc d'cxnmincr si ce tcrritoirc, vu l'etcndue rela- tivcment consiclcrablc clu boiscment projctc, ne conviendruit pus

u

I'etuclc rcnotrvclcc clu problcmc imporlunt de l'action de la forct sur l'ecoulcmenl des cnux et Je churringc cles mnlcriuux.

Duns 1111c lcUrc dutce du 12 scptcmbrc 1929, M. E. Muret, lc distin- guc uncicn inspectcur cnntonnl des l'ort-ts ,uudois, m'invii.uit

u

me pro- nonccr sur ccUc question. 11 mc clemumlnit si. pour l'nvuncement de mcs rcchcrchcs, il ne me seruit pus cl'un grund prolit cl'uborder ce cas d'un uussi grund inlcrct scienliliquc qu'cconomiquc, cl'clndier et de tenler d'cluciclcr, pcndunt le com·s des rcboiscmcnts et cn 1·elution etroitc

(7)

aYec leur exccution, lu question des rupports qui existent entre les precipitntions, l'ecoulement des euux et l'cvaporution, ninsi que le pro- bleme du chnrringe des mnterinux. J'ncceptni nvec un enthousiasme que In reflexion n'n entnme en rien, car de feiles recherches, outre qu'elles figurent uu programme de travail de mon Institut d'hydrologie, fourniront un complcment prccieux aux etudes que j'ai faites et pour- suis encorc en haute montngne.

Apres avoir plusicurs fois visite ln region. et d'entente nvec les nutorites vaudoises, nous uvons ctabli un progrumme de travail et de construction. Les credits ncccssuircs ont cte consentis par le cnnton de Yaud et les communes directement intercssces de Montreux, soit le Chatelnrd et Jes Planches. L'Institut fcdcrnl de recherches foresticres, sur In proposition du prcsident de sa commission de survcillunce, M. le president du Conseil de l'E. P. F. A. Rohn, et Je Service fcdernl des l~nux, sur In recommundution de M. le conseiller fcdcral M. Pilet-Golaz, ont cgalement promis leur appui financier, cc clont nous leur savons infiniment gre .

.Lc 1? mars 1934, une convention ctuii conclue entre )'Institut federnl de recherchcs foresticres

u

l'E. P. F., l'lnstitut d'hydrologie de <.'ette ccolc, le Service fcdcrnl des Euux et le Cnnton de Vnucl, agissnnt en :;on nom et pour les communes du Chatelnrd et des Planches et Je Ser- vice des enux de Vevey-Montreux, et fixnit lcur mode de collaboration uux recherches hydrologiques

u

entrcprendre dans le bussin de In ßuyc de Montreux. Elle fut approuvce pur le Conseil fcdcrnl en dnte du 24 juillct 1934 et prcvoit que In direction ndministrniive des travuux est confice

a

l'Institut fcderal de recherches foresticres, la direction technique et scientifique de ceux-ci,

u

l'Insfüut d'hydrologie.

Notre champ d'ctudes est, sans aucun doute, tres privilegie. On ne trouve nulle pnrt plus qu'ici autnnt de choses reunies, des change- ments d'aspect nussi subits et, en mcme temps,

a

une cchelle nussi grande.

Ce territoire suffit, presque snns exception,

a

toutes ]es exigences que clicte In recherche scientifique et economique. Fait tres important, il sc produit dnns 1a rcgion de Montreux. non seulement des pluics pro- longces, mais nussi, ussez frequemment, de courtes nverses d'une grande intensitc. II y u des possibilites admirables de dcplacement, de ravi- inillement et de logement. L'cnergie clectrique, des laboratoires et sur- tout d'excellents observnteurs sont

u

disposition. Les moyens de trnns- port sont en service toute l'a.nnee; on peut donc embrasser toutes les phases du cycle annuel et ne pas se borner ii. des observntions se rap- portnnt

u

certaines saisons.

n

(8)

194

Le progrnmme de travuil dut ctre ctubli sm une bnse proportionnce

n

l'importuncc de lu tuche scientifiquc cnt.rcprisc. On u udoptc commc directive, des le dcbut, que Ja position, l'cxtcnsion et l'cquipemcnt des ouvrugcs ncccssnircs pour ces rechcrchcs scront tels quc lcs expcri- mcntntcurs, clnns lcurs etudcs variccs, trouveront les conditions de travnil inclispcnsublcs pour aboutir surcmcnt uu succcs visc. Pour apprenclre i1 connuitre, jusque cluns lcur csscncc, les phenomcnes pnrti- culiers qui s'oll rcnt

u

l'observation, il fnut pouvoir s'uppuyer, dnns son trnvnil, sur des stutions cle prcmicr ordre, sises dnns le peri- metre meme et scs cm·irons. Et, commc en mutiere d'hydrolobrie, uinsi qne dnns tout uufrc domnine scientifiquc, nucune question nc se posc isolemcnt, comme il y a toujours des points cle contact nvec d'nutres fractions de ce tout qu'cst lu science, il s'cst nvcrc necessaire, pour em- hrasser l'action cntiere du reboiscment, de faire uppel

u

In science des enux dans taute son ctenclue et ses moindres clctnils.

Mon intention de faire de Ia „Station scientifique de In Bayc de Montreux•• un luborntoire de vnieur internationale, c'est-a-dire de pro- voquer l'entrcprise de recherchcs unuiogues, purnllclcs uux nötres, dnns d'nutres pnys, n ete fort bien uccueillie

n

l'ctranger. L',,Associntion internationale d'hydrologie scientifique" de ,,l'Union geodesique et geo- physique internutionale0 n, sur mn proposition, ii. son nssemhlee de Lisbonne,

1c

13 septcmbre J933, incorporc l'etude du probleme suivnnt;

„lnflucnce des forets sur Ie dcbit liquide et solide des cours d'eau (recherches recentes et cn cours, mcihodes cmp1oyces)" a son pro- gramme d'uctivite.

Je mc rends plcinement compte de In rcsponsnbi1itc qui m'incombe.

]'ui eu cl'emblee In persnnsion que l'clucle qui nous occupe est fondn- mentnlc et de premiere importnnce. une reuvre d'i n tc ret nn tional.

Une uutre gcncrntion nchevern l'entreprise quc nous mettons en reuvre, clont nous posons Jcs premicrs julons. Pour cette rnison, nous uvons Ie devoir de fournir 1111 truvuil npprnfoncli, clc poser cles fondations qui, d'upres l'etut nclucl clc Ja science et de scs npplicui.ions prnfü1nes, pre- tent aussi peu quc possible le flaue

u

lu critiquc. Nous nc vouions pns, non plus, erigcr, pour les gencrutions fuhtrcs, un monument comme- morutif, mnis lcs inciter .'1 poursuine nnlrc clfort, !es cncournger

n

aller plus loin, cn un mot, les enthousiusmcl" pour de lcllcs recherches.

Animcs de ccs scntimcnts, nous dcvons mobiJiscr pour notrc gruncle reuvre toutes les forces disponibles.

Le premier problcmc qui se posc

u

nous dnns notre chnmp cl'ctudes de Montreux conccrne, commc nous l'uvons clcji't dit. lc rcgimc clcs enux du bussin forrenHc1. c.~n•d. l'elucidntion cles rclations qui y existent

(9)

entre les precipitations, l'ecoulement des eaux et les pertes par evapora tion.

Les resultats pluviometriques illustrent eloquemment l'in- finie vnriete des conditions climntiques en huute montugne. Ln connais- sance des precipitations fournit la clef de nomhre de problemes hydro- logiques. Les ßuctuations quantitatives constatees

a

de faibles ecarte- ments sont si importantes, Je caractcre particulier de chnque rcgion monfogneuse et de ses parties - leur position, leur configuration, la nature et le revetement de leur sol et nomhre d'autres elements con- nexes - varient dans une telle mesure que, dans des recherches comme celles-ci, il est indispensable de tendre un reseau serre,

n

mailles vrai- ment etroites, de stations de mesure des precipitations.

Comme les precipitations, le ruissellement - et pnr

In

le debit des torrents et des rivicres - est, considcre SOUS un angle general, fonction du climut. Les ecarts constntes dnns l'intensite de l'ecoulement, d'un endroit n l'nutre, sont principalement le foit de differences de relief, agissant tunt par elles-memes que pnr Jeur effet sur les precipitations.

11 y n generalement co'incidence entre un modele puissant, des precipi- tntions plus fortes et un abnissement de tempernture. Dans des regions clont les sommets ntteignent 1950 m. et clont la zone inferieure a une alti- tude moyenne qui -varie entre 1032 et 1525 m. - tel est Je cns de notre chnmp d'ctudes qui, considerc dans son ensemhle, est n une hnuteur moyenne de 1219 m. - , le cnractcre individuel est indicihle- men t prononce, et les conditions d'ecouJement sont tout-n-fait spe- ciales; l'etude de conditions si pnrticulicres, non encore entreprise en Suisse - ni nilleurs non plus,

n

ce que nous sachions - est difficile ii approfondir, mais, justement

n

cause de cela, des plus attachantes.

11 ne fout pns seulement determiner les conditions de precipitation et d'ecoulement, mais tenir cncore campte des phenomenes qui se pro- duisent dans In rcgion des neiges, en considernnt en particulier les ele- ments climatiques et orographiques, c.-n-d. Ja temperature, Je rayonne- ment solaire, l'humidite, Jes courants aeriens, l'influence de l'exposition, de l'nltiturle et du relief sur l'ablation, etc.

J

usqu

·u

nujourd'hui, les installations suivantes ont etc foites et mises en service dans Je bassin de Ja Bnye de Montreux et ses environs immediats:

1. Prceipitntions.

Pour etre parfnitement au clair au sujet des conditions de precipi- tntion de notre territoire, qui sont fort compliquees, nous disposons nujourd'hui d'un rcsenu trcs compJet de stntions pluYiomctriques. repre- sentunt un dispositif en plein air d'une rare perfection, soit:

l'I •

(10)

1%

46 totulisuteurs Mougin, uvec ec1·un, 10 petits totulisuteurs non munis de ce clispositif, 13 stutions normales (systcme Hellmunn), dont 4 sont equipces d'nppuruils eurcgistreurs et clc dispositirs de chuuffuge, 4 pluviomcires sphcriques du type Huus-Liitschg, cn vue de cliitcrminer l'inlluence clynumique du ,•ent sur

In

mesm·c des precipitutious.

Des instullutions ont cgulcmcnt etc fnites puur mesurcr lcs prccipi- taiions en forcl, en dessus de Bc\'iuux,

u) <laus une forct cl'cpiccu cle 60- 80 ans,

b) duns llll pcrchis de lu mcme esscnce,

ugc

d'cnviron 20 uns;

5 petits collectcurs ont etc poscs duns chucunc clc ccs purccllcs.

Le scrvice des lotulisutem·s cst mensuel. cclui des uutrcs stutions, journulicr.

Lu hnuieur et lu densite de lu neige sont detcrminces

u

15 points differents, U peu pres cgulcment 1·cpurtis S\11' to,dc lu rcgion.

2. Ecoulemcnt.

Lei- instullutions suivantes ont etc faites:

A. pur )es soins du Service f e<leral des eau:x,

3 stutions de juugeugc cle premie1· ordre, munies de limnigraphes, soit cclle du Pont-Bridel (bussin d'ulimentution de 6,85 km2 ) et celle des Gorges du Chuuderon (b.d'al. cle 13,84 km!!),

B. pur les soins du Sen·ice des euux de Vevey-Monlreux.

fout un systeme de stations de mesure de 1cr0 classe, munies de limnigruphes, pour Ia cleterminution du dcbit des sources.

C. pur 1'1nstitut d'hydrologie de l'E.P.F.,

une sfation de juugc cle premier ordre situcc pres du pont de Beaucul, lt l'issuc de lu purtie clu bussin qui ne scru pus boisee (2,12 km2 ). L'up- pureil limnigruphique a etc uclupte, pour lu p1·cmicre fois,

a

cliITcrcntes echcllcs de hu11tc111· et clonnc loute sntisfodion.

3. Evnporntion des surfoces liquides.

2 stulions de mcsure uux A\'ants et en Jor. Les uppurcils utili- scs sonf

1. un bnssin 11 cvnporntion

u

l'air librc, non profcgc contre l'inso- lation, In pluic et lc vent ;

2. 1111 bussin it cvaporation i, l'uir libre, nrnis abritc contre l'actiou du soleil et 111 pluic pm· un ioit ;

(11)

3. un evuporigrnphe Wild, sous ubri ungluis (boite fermee).

Le muieriel- chiffres obtenu sera complete plus tard par des essnis e n fo rc t, fnits avec les memes dispositifs.

J. Temperature, humiditc et vent.

On n instullc, en outre, puur lu clcterminution de Ja tempcruture, de l'humidite et des courants ncriens:

4 sta tions meteorologiques de 1cr ordre, nvec ombrographes, soit aux A vunts, en

J

or,

a

Caux et trnx Pontets,

2 stntions mctcorologiques de 211d ordre, uu Co) de Jamun et

u

Bcviuux, au pied occidental des Verruux,

un anemographe Spring-Fuess, qui mesure la force du vent pour 8 directions, dnns une stution exposee,

a

Sonzier sur Montreux, .'t l'entree de ln vullee,

un anemometre (moulinet anemometrique) uux Avants,

dnns In pepinicre de In station mcteorologique des Avnnts, un clispo- sitif pour determiner lu tempcruturc du sol, de l'air et de In neige.

Cette instnllation se compose d'unc station indicative nvec pont de Wentstone et commutateur annexe pour 10 points de lecture - ampli- tude de mcsuruge: -30° C

a +

40° C - , avec 10 thermometres de rcsistance (Platinwiderstandsthermometer), clont 7 plnces dans et su r Je sol et 3 pour In mesure de In tempcrnture de l'air et de la neige, et d'une boite de connexion pour tous les thermometres relics nvec l'indicateur plucc duns Je batiment d'ecole,

un dispositif de mesurage, en J or, pour In comparaison des con- ditions de tempcruture de In Bnye, nvunt et pendant 1e reboisemeni.

5. Rayonnement.

Une stntion photomctrique de gris grudue

a

longue duree (Eder-Hecht) u etc instullce pour le mesuruge de l'cnergie totale (in- tensitc) du ruyonnement clirect du solei1 et de ce1ui de In voute ccleste.

Le principe de ce photomctrc est busc sur le noircissement d'un papier sensible p1acc sous une p1uque de verre dcgrudce. La somme quoti- dienne de In c In r t c photo chi m i q u e est enregistrce sur une liehe de pnpier photographiquc en position horizontale. Cct uppnreil est pluc:c duns une cassette en verre opule.

U n uctinogruphe Fuess-Robitsch est cgn1ement en emploi.

Cet nppareil est destine

a

mesurer Je „ruyonnement visible", c.-u-d. lc rnyonnement direct du so1eil et le rnyonnement diffus de In vofttc

(12)

cclestc sur une surfoce pinne et horizontale. Le principe de l'uctino- grophe est Je suivnnt: on mesure l'expansion distinctc de deux pluqucs de töle bimctnllique diffcremment colorces. Ces deux pluc1ucs sont relices mccuniqucmcnt avcc un lcvicr reeepteur autogruphiquc, de teile municre que seulc lu clif fcrence clc leurs tcmpcrulurcs cst cnrcgislrce.

Ces deux uppureils sonl dcstincs ii. 1u>us facilHer grundcmcnt l'cva- luution numcriquc de l'ublulion pcnclunt lu pcrioclc des f'onlcs de neige.

L'etudc complctc des conditions gcologiqucs du bussin de la Bnyc (et de ses nffluents) et de lcurs consequcnccs mcrite unc uttcntion spcciule. Ces conscqucuces sc lnissent formulcr cu trois te1·111cs: crosion, trunspori et uccumulution.

En vue clc c>ulculer lcs musscs d'ullu, ions que lc torrcut clcvcrse dnns le Lemun, lc Service f'c<lcrul des cnux fil, uu printcmps 1931, sous In direciion de M. l'ingcnicur TJ'yss, un prcmicr relcvc fondumcntul du delta de lu ßuyc. On vcillu, cn purt.iculicr ll cc C(lll', l'ot.endue de ce premicr plun soit suflisumment grnn<lc, cn prcvision cl'extensions fu- tures; eile comprcnd 1 km2 • Pour cvnluer nvec une precision satis- foisunte les mnsses cl'alluvions, 2726 sondugcs l'urent exccutcs. Ce relevc scra renmn•clc LI des int.errnllcs de 5 Lt J O uns.

Des levcs spcciuux sonl ncccssaircs, <l'uutre purt, pour calculer les masses emportces ou upporlces le long des Banes de In montugne qui, dnns lcur relier, Soul "\'ur i ab I CS - il s'ugit lu, en genernl, de terrnins dccouverts, muis clifficilement. uccessibles - et les clepöt.s d'nlluvions dans lc lit du torrent, c.-u-d. pour dcterminer la somme des transporls et des mouvements, des clcbluis et des remblais

u

l'interieur du

pcri-

metrc et, pur la, la denudation qui s'y opcre.

II rcsulte des trnvuux topogruphiqucs clTectucs pour In curte 1 :25000 que seule lu mcthoclc 1>hoiogrnmm~lrique acrienne mcnc au hut cnvisugc. Lcs Yols et lu prisc des clichcs cloivent ctre eITeclucs selon Ull plnn soigneusemcnt cinbli. Pom· quc ce releve de detail uit une busc gcodcsiquc, il fuut munir uu nombre ussez grnnd de points trigonomctriques de signaux et cletcrminer leur ultitude par des clichcs pris de h-cs haut. A cet elf et, et pour lcs rc1evcs nussi, on n fixe, dans In rcgion de Montreux et ses cnvirons immcdiats, 150 tnblenux- repercs dans des cm plu ccmcn ts dccou verts c t h i cn Yis iblcs d'en-huut.

Les leves nccessnircs

u

In determinntion cles points fixes et des modificutions qui sc sont produiles

u

la surfacc du sol ont

cle

exccutcs,

ttux ultitudcs de l 200 et 3000 m., par le Sen·icc <l'nviution et de photo- graphie du Registre foncier f edcral. Que lc clirecteur de cet office,

M. ßaltensperger, et ses colluborntcurs, tous si p~cvennnts, vcuillent

(13)

bien trouver ici l'expression de notre reconnaissance. Il a ete pris en tout 12 cliches -doubles de l' altitude supcrieure, 24 de l' altitude infc- rieure. Les vols ont eu lieu le 30 avril et le 25 septembre 1931, un vol complementaire, le 29 septcmbre 1933.

Le depouillement de ce materiel photographique a etc confie

a

rinstitut photogrammeirique de l'E. P. F. Les directeurs de ce service, auxquels nous savons un gre infini de leur collaboration, sont MM. les professeurs Dr. F. Biisdilin et Dr. iU. Zeller. Les prises de cliclies se repe- teront, comme le relcve du delta, tous les 5- 10 ans. Le trnnsport et le depöt des alluvions sur les pcntes et dans le lit de la Baye seront deduits des diffcrcnces constatees, comme pour le delta. Ln faute moyennc des courbes de nivenu rcstituees

a

l'echelle 1: 2000 varie entre 10 et 20 cm. de hauteur.

Ces prises de vues photogrammetriques aeriennes ne permettcnt pas seulemcnt un contröle extremement desirable de l'exactitude de la mensuration du delta, mais aussi de determiner separement les ablations et les depöts de chaque secteur, voire meme de chaque terrain qui s'cboule, suivnnt leur position, leur nature, leur importance, etc., clone aussi l'effet du boisement sur les mouvements du sol. C'est la que rcside le principal interet des releves photogrammetriques ae- riens, employes pour la premiere fois

a.

cette intention dnns le hassin de In Ba yc de Montreux.

La photogrammetrie acriennc nous n egalement

etc

d'un grand secours dans l'etude du prohleme de l'enneigement. Le 28 mars 1935, les premieres prises de vues ont etc foites, pur les soins du pcr- sonnel du Registre foncier fcderal, dans In region de la Dent de

J

nman et des Verraux. Le premicr jalon de l'etude de l'enneigement par voie photogrammetrique ctnit posc ! A vec le temps, on en viendra

a

repro- duire photographiquement, d'une maniere systematique, l'etat du terrain nvant la premicre neige, aprcs des chutes nbondantes, npres des glissements, avalnnches, etc. Comme il ne s'ngirn, dans In plupart des cas, que de secteurs peu ctendus, il sera probahlement possible de surmonter les difficultcs techniques qui se presentent encore et ont prin- cipalement trnit

n

la fixntion photographique du modele neigeux.

En ce qui concerne notre chnmp d'ctudes, il importe de determiner l'efficacite des importants travnux de dcfense contre les nvalanches des Verraux et de 1n Dent de Jaman.

L'etude des conditions d'enneigement et de la formation des avn- lanches dans le bassin de 1a Baye entre dans Je cadre des travaux: de

In commission rccemment consfüuee pour l'elucidation de ces pro- blemes,

n

l'instigation de MM. le president du conseil de l'E. P. F.

(14)

200

professcur A. Uohn et l'inspccteur gcncrul clcs l'orcts ,l/. l'elitmermet.

Griice

u

son uppui linuncier, un thermohyclrogruphe u pu ctrc instullc au Col de

J

umun, uinsi que 15 murc1ueurs sur le \'crstu1t. ouest des Verruux.

La solution du probleme de l'influence des forcts sur lc rcgime, le dcbit et les particularitcs qualitatives des sour- ccs occupe une pluce importnnte duns notre progrummc <l'uctivitc.

Plus de 27 sources sourdcnt cluns le hussin de lu ßuyc. II faut y ujoutcr 12 sourccs cl'origine et ru ngcre

a

celui-ci, qui, surtout pendunt des ctiugcs plus Oll moins prononccs, peuvent pcut-circ inOucncer lc regime des euux de notre chmnp cl'ctucles et, pour ccttc ruison, ont etc com- prises dans les recherches. Pour ussurer l'u1imcntution en euu potable et industrielle des stuiions d'ctrungcrs voisines et des entreprises loca- les, la plus grunde purtie de cettc euu de source cst distrnite du bassin de In Buye pur un systcmc etcndu de canulisution. Le hesoin c1ue l'on a de ces eaux ne peut que s'nccroitre nvec l'augmcntntion de lu popu- lation et les exigences toujours plus grandes de l'industrie et du public.

Dans le bilnn de In nature, cepenclant, cette masse d'euu reste cons- iante. D'ici peu, on aura distrait clc ce bassin toutes ses sources, jus- qu'n leur dernicre goutte d'eau, muis on pourra aussi en mesurer le debit uvec In plus grande exactitucle, gracc u l'instnllation de reservoirs modernes.

Ces mesures permettent de f airc u n e determina tion impeccuble des rcgimes po.rticuliers des sources. Bien plus, en sc busunt sur les rcsultuts pluviometriques et en tenunt compte des conditions gcologiqucs du lieu, il sera probublcment possible, uvec le temps, de dclinir cluircment les rapports typiques qui existent entre In precipitution et lc clcbit duns un bon nombrc de rcgions de sourccs.

Les observations sont clirigces llVCC compctence pur M. l'ingenicur Charles fI erler, directeur du Service des caux de Vevey- Montreux.

En outrc, des clispositifs fixes de mcsurc out

etc

installcs en vuc de In dclcrmination prccise du dcbit minimum cle In ßuyc et de scs t1ffluents en hiver et en etc, II tous les points caractcristiqucs du bussin.

aux Verraux, uux Pontcts, en

J

or.

II est evident fJUC lc but de cette ctuclc n'cst pns seulcment d'ctublir le rcgime des sourccs scules et les moclilications pur clles subies uu cours du boisement, et cclui clc lu ßaye clctcrrninc aux stutions prcvucs.

muis encore cl'clucicler quelqucs points qui sont cn ctroite conncxion nvcc le reboisement, p. c. les relations qui existent entre In tcmpcrnture et 1a duretc cle l'cuu. en fonction des prccipitations, de lu tcmpcruturc

(15)

de l'uir et de lu nature des roches et des sols qui drainent 1es euux de source.

Ln mctcorologie foresticrc exige beuucoup de nous et d'etudes de C'C genre. Quelle est l'influence de In forct sur le climat? Quelle est l'uction des phcnomcnes mctcorologiques sur lu foret et, vice-versu, celle de lu forct sur ces phenomenes ? Comment se deroulent ces pheno- mcnes metcorologiques au sein et en dehors de lu forct? Dans quelle mesure le boisement plus ou moins complet d'une vnllce influe-t-il sur le climut local? Des recherches fouillces et prolongees, des observntions continues doivent ctre faites clons 1a rcgion rehoisee et duns le voisi- nuge restc intact, pour pouvoir constnter les differences uu cours du reboisement.

Comme l'influence de lu forct ne s'exerce,

a

hien des egurds, que faiblement, il s'est uvere nccessuire d'installer,

a

des points soigncuse- ment choisis de lu region, des stutions mctcorologiques de premier ordre et de prendre soin qu'elles soient impeccublemcnt desservies.

Ln flore d'une region reflete son climut. Mais comme In vegc- tution esi fonciion d'uutres fncteurs cncore, en purticulier du sol, il fnut, pour urriver

a

unc solution sutisfaisuntc des problcmes qui sc posent duns ce domuine, considcrer plus spcciulement les purticularitcs climutologiques qui importent surtout pour le developpement des boises et qui se prctent it In compuraison, foite au point de vuc c1imutiquc, de diffcrcnts secteurs. Les instnllntions nccessaires .it l'nccomplissement de Ce trovuil ont cgulement etc faites.

Du cote gcographique, il conviendru de pousser surtout les tru- vuux gcomorphologiques. Le rcseuu de vullees de notre champ d'ctudes, modele pur des mouvements gcologiques et surtout l'crosion, doit ctrc encore l'objet d'ctudes de dctail concernnnt uutunt In situution que le profil des differents secteurs, ou cncore le domuine insuffisumment connu des formutions glnciuires. M. Je prof esseur Dr. 0. Lehmann, de l'E. P. F., a. bien voulu se chorger de cette portie du progrumme gcneral.

En ce qui a. truit

u

In gco 1 ogi e, nous disposons des excellents et volumineux mntcriuux ussemblcs pur MM. les professeurs H. Schardf, M. Lugeon et E. Gngnebin. La curtc gcologique d'E. Gagnebin est lu buse indispensable de toutcs nos recherches hydrologiques. Ln dcter- mination des bassins d'ulimentution gcologiques - qui ne se confon- dent pus avec les bnssins d'nlimentntion topogrnphiques - de nos stutions de jnuge du pont de Beoucul. de Pont-Bridel et des Gorges du Chuuderon, l'etude des purticulnritcs gcologiques du systcme des sour- ces et, en porticulier, de lu delimitation exncte de leur bussin de reception, ne seront abordees que plus turd.

(16)

202

Au point de vue hydrologique, rclcvons quc, dans le choix des stutions de jnugeugc, on u dti tcnir comptc du systcmc des sources et plus purticulic1·eme1it des condilions gcologiqucs. On n pris soin de pouvoir mcsnrer avec prccision l'euu de sourcc distmile des divers bnssins qui ulimcnlcnt lcs posles de juui;e, cur, pendnnt I'ctinge, ce n'est qu'une fnihlc fraction des euux naturelles qui utilise le lit de In Bnye de Monireux. En outre, on n du prcndrc des disposiiions pour quc le rcsultnt des mesm·cs du clchit ue soit pns l'nussc pur ht conduite des cnnx du Pays d'Enhnui

u

Lnusunne; on n snppl'imc le dcvcrsement des trop-pleins

a

l'intcricur du pcrimctre, les remplac;ant pur d'autres siiucs en-clehors du hnssin.

Tl cst tcmps de sou ligncr quc, grucc uux stuiions de juugenge de prcmicr ordre instullccs et nclucllement cn obscrvution dans notre chump d'ciudes, il nous esi possiblc, pur l'utilisntion de leurs rcsultats compnrcs. de truvaillcr it lu fois non pus clans irois, mnis duns cinq sccteurs. Ccla u cl'uutunl plus d'imporlancc qu'il s'ugit de regions qui ditTerent fortement lcs uncs des uutres nu point de vuc de l'aHitude, de lu configuration du terruiu, clu reveiement du sol et des conditions geologiqucs.

Nous sommcs mnlheurcusemcnt enco1·e ires pnuvres en mesures prcciscs conccrnnnt l'cuu qui, provcnunt de l'ltumiditc du sol ou de hrumcs, se dcposc sous forme de roscc et cle givre cn forct ou nilleurs. l n littcruture indiquc, en ce qui a trnit

u

cette forme de pre- cipitation, des clonnccs extrcmement divergentes. Lu encore, il fnuclru serrer In question de plus pres et exuminer jusqu'i'1 qucl point on peut expliquer ccrtaines non -conc01·danccs dnns lc rupport des prccipi- tations U l'ecoulement par l'npport d'ean SOHS forme de hrume, rosee, givre, etc.

Lu vnleur clc l'cn,porniion esl uussi en relation uvec In durce de l'cxpositiun

a

l'air librc de l'cuu de plnie el de fontc. 11 s'ensuit qu'il cst nussi ncccssairc cl'examiner l'cffct qu'ont, sous ce rupport, Ja nature et la conliguration du terrain des clilTerents scctcurs. En outrc, l'influen- cc de In forct sur l'ccoulcmcni cloit eire clcicrmincc qunntitativement

11 tlSSI.

On cprouvera. nussi l'efficncitc de l'nction que lu forct exercc sur In lixntion cle la neige, dnns les pentes

ou

ellc s'est nmnssee. Les hoiscs retiennent plus ou moins In neige penclant sn chute et In protcgent en- snitc contre l'crosion, l'nclion clu soleil et du vent, en uHcnuant ainsi In fonte et l'<h•nporntion. On clucidern complctcmcnt In question de l'influence de ln forct sur la fonte des neigcs. L'exccntion, dnns drc; stations cl'altitudc et cl'exposition diverses et dans des conclitions

(17)

meteorologiques trcs differentes, de mesurnges concernnnt les vnriu- tions de l'enneigement ä l'intcrieur et

a

l'exterieur de la foret, les mouvements des neiges nmnssees, l'cvnporntion des surfaces enneigces et In condensntion de In vupeur d'enu ntmospherique qui y est liee, l'epaisseur et la densite de In couche neigeuse, l'nccroissement de celle- ci et In durce de l'enneigement, est indispensable pour In parfaite com- prchension des conditions d'ecoulement du chump d'etudes. L'influen- ce de l'exposition et du relief sur l'uhlntion de In neige devrn eire numcriquement determinee. Les vnriations de In limite inf erieure des neiges sont suivies depuis Je Bouveret. On n nborde le prohleme de la formation et du declanchement des uvalanches.

Pour dcterminer les conditions de clchit, on n instnlle trois stntions de jnugcage de premier ordre. L'une d'entre elles se rupporte

a

In region des Pontets, qui restern intncte (2,12 km2 ); une autre,

n

la

partie du bnssin sise en-dessus de Pont-Bridel (6,85 km2 ), qui renferme les terruins

u

boiser; une troisicme, enfin, l'ensemhle du hassin en-dessus des Gorges du Chnuderon, celle-ci comprises (13,84 km2 ). Ces trois stntions de premier ordre nous mettent en mcsure de serrer In rculitc de trcs prcs.

Des ctiages prolongcs, suivis cle crues excessives, d'ullure ircs rapide, sont les caractcristiqucs clu rcgime capricieux de lu Baye de Montreux. En raison du cnrnctcre orographique specinl de In rcgion, on n recours, pour l'cvaluution du dcbit muximum et moyen, ii In mcthode chimique, consistant ü laisser coulcr avec un debit rigou- reusement constnnt une solution de sei ou d'un colorant <luns le cours d'enu et

a

effectuer la titrntion d'cchnntillons d'enu preleves

n

une cerinine distnnce du lieu de mclunge. Pour la dctcrminntion du dcbit minimum, nous nous servons <l'installntions spcciules, qui per- mettent le culcul du rendement des sources

u

un litre-seconde pres.

La connaissnnce du regime des sources est d'importance, princi- pnlemcnt pour In dctermination de lu rctention et de l'nbsorption des terrnins, car eile nous permet d'evuluer l'evnporation des terres, mcme pour de courts Japs de temps, dans quelques sous-secteurs du chnmp d'ctudes.

II faudra nussi nccorder l'attention qu'elle merite

a

In composition chimique des dilTcrents cours d'euu. Le Service des enux de Vevey- Montreux u l'intention de prelever mensuellement des echuntillons de 15 sources, de l'eau de la Ba.ye

a

7 places differentes, de celle de ses affluents

a

5 plnces, et d'en exnminer l'nlcnlinitc, la teneur en sels cal- caires et mngnesiques, en chlore, neide carbonique, ucide silicique, soufre, limon, etc. Le luboratoire que nccessitent ces trnvaux sern ins-

(18)

204

tullc duns lc 11011,·cau rcservoir des sources des Avunts, dont lc projet

ll c(c ucJoptc.

En ce qui conccroe lu science du sol, l'ctublisscment d'une curte pcdologique complcte, indiquunt lcs <liffcrenfs typcs de sol reprcscntcs, cst envisugc. Les t)·pes et espcccs de sol qu'on rencontre duns lc bussin de lu ßuye seront, uu fur et

u

mesure des trnvuux, exumincs par les cxpcrimcntuteurs de rinstitut rederul de recherchcs foresticres. On cntreprcndru l'ctude de leurs reluticms avec le sous-sol geologique, lc rcgimc des CUU~, lcs clcmcnts climutiques loeuux et les diverses usso- ciutions vcgctulcs, des m0<lilicntio11s <111'y upportcront Je reboisemcnt et l'i11fü1cncc pur lui exerccc sur le rcgimc des cnux et des sources. Lu clctcrminntion de In cupucitc de rctention du sol et du sous-sol est d'im- porlunce cupitulc. II foudrn ctublir lu tcneur cn cuu et In cnpucite de rctcntion du sol ll des momcnts curncicristiques, CU purticulier uu debut cle l'unncc hydrologiquc (tn octobrc). Lc clispositif cmployc pour lu mesure de lu tempernture du so] et de lu neige ne nous renseignera pas uniquement sur les vuriutions clc cclle-ci 1.1 environ 1000 m. d'nltitude, muis nous fourniru, pur lu suite, un mutcriel-cbiffres prccieux pour l'exnmen de l'infü1ence de l'enneigement sur lu tempcruture du sol.

Au poin t de vue p h y tos o c i o 1 o g i q u c, on ctudiern les cli ffcrents types de vcgctution, l'ctcndue qu'ils occupent et leur clcpendunce de In nature et des purticularitcs du sol. On cxomineru dnns quelle me1rnre diverses ossociutions de pluntes prairiulcs fucilitent le reboisement, uinsi que l'influence exercce pur le boisement sur In composition de In couverture vivunte du snl, en purticulicr sur les ussociutions vcgctules de In rcgion des sources et des muruis. En veritc, une foule de pro- blcmes s'impose

a

nolre uttention.

Lu science des cuux, l'cconomic forcslicre, l'ugriculturc et tnutes

!es branchcs d'ucth·itc quc conccrne lu distribution de l'cuu nc sont pus sculcs intcrcssccs

u

lu solutiou scicntiliquc de ces problcmcs hydro- logi<111cs et ;t 1'11tilisution des rcsultuts ncquis duns ce domuinc d'unc portee cconomiquc gcncrulc. L'uboutisscment de nos rechcrchcs nc scru pus sans innucncc sur lu construction. nctucllement si pousscc, de truvuux d'art cluns lc lmssin clcs lorrcnts et des rivieres.

Je

nc suuruis clorc cet cxposc suns cxuminer de plus prt.•s unc qucstion essentielle po11r l'ct11de hyclrologiquc et clont In soluiion, clnns noirc ehnmp cl'c!udes uussi, donnc In clcr de phcnnmcnes complcxes:

In clctcrminntion clc l'cvnporntion totule.

Mon institut eff ectuc uciuellcmcnt des rcchcrches specinles dnns 7 pcrimcfres curnctcristiqucs, fort dilfcrcnts tcs 1tns des autres. Nous proccdons commc lcs gcologucs qui, pour l'ctublisscmcnt de lcurs cnrtes,

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examinent secteur aprt•s secteur, et etudions, cluns differentes regions particulicrement typiques, le rcseau hydrologique. Duns chuque terri- toire, nous a·vons, clans lu mesure du possible, ctubli le bilan de l'enu, ne considerant pas uniquement, clans leur qunntite et leur repartition entre les saisons, !es prccipitations et l'ecoulement, mais encore, pour de courts laps de temps, lu rctention et I'nbsorption de precipitations untcrieures.

La lame moyenne des precipitations n ete calculce

n

l'nide de cartcs pluviometriques; l'cvaporation totale du bassin, en tcnant compte de l'ccoulcment, de lu rctention et de l'absorption. Lu valeur de l'evaporation a etc, dans chaque cas, mise en rapport uvcc l'oltitude moyenne du pcrimctre. j'ai obtenu lc resultnt que l'cvnpora tion d i min u e a vec l'a I t i{ u de 1 ), conclusion qui concorde, du restc, nvec les resultnts cnrcgistrcs auparuvunt pour les lucs subulpins et nlpins 2 ),

bien que - j'insiste lii.-dessus - l'cvnporation des surfuces d'enu pre- sente,

a

d'uutres egards, de notables cliffcrences. La courbe que nous uvons tracce pour cettc relntion est conlirmce dans sa vnleur pur lcs chiffres obtenus dans le bassin de In Thur pur le Dr. Fischer-Reinau3). Le rcsultnt de nos rcchcrches, cl'origine rcccntc, il est vrui, clans la region du lnc de Davos et aux Verraux ne scmble pus devoir y chunger grund' chose. Pur contre, les chiffres qu'indique M. Je Dr. FI. Burger pour le Sperbel- et le Rnppengrnben (Emmental) 4 ), aprcs de longues unnces d'observntions, nc concorclent ubsolumeni pns uvcc nos clonnces. II n•est pns facile de saisir pourquoi l'experimentnteur n obtenu des rcsultats uussi elcvcs, du moins pus pour l'uuteur de ces lignes. M. le Dr. Tl. Burger voit lu ruison de cette non - concordunce dans des parti- culuritcs locales. D'une mnnicre gcncrnle, j'uclmets qu'on doit pouvoir, pnr l'egulisntion des variations observces dans la circulation des euux, pousser quelque peu les rcsultnts que j'ai obtenus dans mes differents chnmps d'etucles. II ne fait uucun cloute, en outre, que la dispersion des nouvenux resultnts autour de In courbe de relntion provisoire nug- mentera sensiblement au fur et ii rnesure que des ctucles spcciules nuront

1) 0. lütsd1g: ,,Znr Hydrologie des Hod1gebirges der Sd1weizer Alpen". Comp- tes renclus du Congrcs internntionnl de Geographie, Puris 1931.

2) ] . Maurer: ,.Uchcr die Vcrclunstung nnf einzelnen Set•n nm nordulpincn Fuss".

\fctcorologisd1e Zeitsd1rift, 1913.

]. Maurer u. 0. Lülsd1g: ,.Einige Ergebnisse über die Ycrdnnstuui;sgrüße freier Wnsserßüdwn im scl1weiz. Hod1gebirgc'. Annnlcn der Sd1wd1.. Metco1·ologisd1cn Zen- trnlnnslnlt, Jnhrg. 60, 1923.

1) L. Fisd1er-lleinau: ,,Flufikundc der Tlrnr und Glult". Ziirid,, 1917.

') II. Burger: ,.Der Wnsscrhnnshnlt im Sperbcl- und Ruppengrnbcn vou 1915/16

bis 1926{27". Mitteilung der Sd1wei1. Anstnlt f. cl. forstl. Ycrsmhsw., Bel. XVHI. 1934.

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ete mences

n

chef. Il est mcme probnble que lu courhe se deplacem lcgcrcmcnt. Mnis je suis cxtrcmement surpris qu'on puisse nrriver

u

des rcsultats qui, mcme cu tcnunt cumptc des conditions lucules, sont dans un dcsaccord uussi complet nvec les miens. Evidemment, ceUe relution n'ucc1uicrt unc pleine vulcur quc lorsqu'on dispose de moyennes, tunt pour lcs pt·ccipilations quc pour l'ccoulcment, qui garuntisscnt une cgnlisation surfisante des flucluations occusionnelles caracteristiques pour lc cyclc de l'eau. Je soulig11e quc cc n'est point encore cnticrement lc cus pom lcs rcgions dont je purlc. Ln pression ntmospherique, la tcmpcruturc, lc dclicit hygromctriquc, l'ctnt du sol, son revetement vcgctnl, l'exposition, l'nlfüudc, l'ctcmluc et In conl'iguration des glaciers, lcs cnnclilions gcologiqucs et. lo<'ulcs, peu vcnt. cxcrcer une nction deter•

minnnte, soit clnns un scns, soil clnns l'nulre. Plus In region cl'obser- vniion est richc en glaciers, plus l'cvaporntion semble diminuer, suns doute pur suiie de lu baisse de tcmpcrnturc cl, pnr lu, de In moindre cnpncite qu'n l'nir d'nbsorber In vupeur cl'cuu.

L'etude des relo.tions qui existent entre l'evnporntion totnle et dif- fercnts focteurs climatiques n'u pns encore rcvclc des rnpports gcne- ro.ux, definitivemcnt ncquis: cela vient du fait que l'influence de ces fncteurs ne s'excrcc, clnns Ja plupnrl des cus, que cl'une manicre nt- tenuee, voilce. Au point de vue physico-mctcnrologique et botanique nussi, Ies recherchcs clcj11 fnilcs s'nvi.·rcnt insuffisuntes.

Il vu de soi que le curacterc inclivicluel et l'etendue des cho.mps d'etudes choisis influent enormcmcnt sur les rcsultnts. Cette constotntion nous entrave considcrnblcment clnns nos conclusions et In gencrnliso.tion de ccllcs-ci. Pour pouvoir sc permelirc cle conclure dcfinitivement, il faut clisposcr du rcsultat de rccherches entreprises dnns toute une serie de territoires homogenes, mais cliffcrnnt nutnnt que possible les uns des nutrcs cluns lem etemluc et lcur caractcre. L'clucidntion progressive du problcme hyclrologiquc fonclarncntnl qui nous occupe revct une rare imporlnncc scicntifique et cconomique. No11s uvons le devoir sucre de truvaillcr II (.'C que cctfc cxpcricncc puissc cfre rcpctee nillcurs, i1 ce qu'on cluhlissc des fondntions solides, sur lesquencs Oll puisse cons- truirc uvcc conlinnce.

Quelle est la valcur de l'cHtpornlion clans le bnssin de la Haye de Montrcux? Dans un tcmps rclativcment prnche, nous pourrons dcter- miner, sur 1111c buse scientil'iquc impcccnble, quel cn cst le monlunl (et scs vurintions en fonction clc l'alliluclc) ponr In rcgion non clestinee ii eire boiscc, lc pcrimetrc clu rcboiscmcnt, lc lms clu bussin et l'en- semblc de celui-ci - lcs huuleurs moyennes vnricnt entre 1032 et

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1525 m. - A ce point de ·vue aussi, notre champ d'etudes est parti- culierement bien approprie

n

nos besoins.

A fin 1934, la „Station scientifique clc la Buye de Montreux" etait installee et assurait

n

nos travaux futurs une base solide et multiple.

Les conditions indispensables

n

un hcureux aboutissement sont, pour l'essentiel, realisees.

Ces recherches clu bassin de In Baye de Montreux creent des pos- sibilites nouvelles de collaboration scientilique dnns le domaine national et international.

Conclusion.

Pour mieux de/inir la si!Jni/ication de mon entreprise, je me suis ef/orce d'en exposer les motifs principnux. La solution des questions qui se posent

a

nous dnns le domnine d'etudes de Montreux n'est point aisee; cette t/iche exige de ceux qui l' ont abordee d' exceptionnelles capncites, in/iniment de serieux et d'esprit de suite. Le_ succes est conditionne pnr In collnborntion d'instituts scienti{iques specinux qui soient absolument independnnts dans leur activite. Mais le but poursuivi ne sera reellement atteint que si les experimentateurs n'ou- blient pas un instant qu'ils travaillent dans l'interet economique general. Dans un pnys aussi exigu que le notre, qui, plus que tout autre, est dans la necessite de lirer parti de toutes ses ressources, l'etude des pluinomenes naturels prend une importance speciale. Cela est parliculierement vrai en ce <Jui concerne le regime des eaux des bassins torrentiels, oi'i la c.:onnaissance complete dn mecanisme hydro- logique est indispensable n la realisation de progres f uturs. Si j'ai reussi

a

faire comprendre sous quel jour l'hydrologie et les disciplines conne."Ces envisagent ce probli!me, quelles sont leurs directives, je con- sidere que mon but est atteint.

M. le president du conseil de l'E. P. F. professeur Dr. A. Rohn a eu le grand merite de reconnaiire n ln science des eaux la place qui, du point de vue scienti-/ique et economique, lui revient naturellement.

Depuis le Jer janvier 19J5, l'E. P. F. campte, parmi ses annexes, un Institut hydrologique. Celle importante innovation garantit Ja pour- suite et Je parachevement de l'enfreprise decrite. Le nouvel in11titut dispose dejn d'un maieriel consid6rable d'observations et mesures, de resultats isoles, en un mot de materiau.«c qui serviront

a

la consfruction de l'edi-/ice projeie. Publier lllljourd'hui dejn les resultats obtemts

(22)

208

sernit u,w faule. Nous deom1s utiliser tous /es moye11s <1ui scmt

n

nutre dispusilion

a

affermir /es fondaliuns de nolre grunde awore. Toul ce

<1ui n'y a pa.o; truit passe au second pla11, provisoirement du moius.

] ' al. e11cure l'agreable der,oir d' e.vprime,· mu oioe reco111wissuuce iJ.

ceux <Jui 0111. colfobore iJ. 1a crealiou de 1a „Station sc:ie111ific111e de In Baye de .llonlreu.'\·". Mes remerciemenis 00111 d'nbord li ceu.'\· c1ui eu 011t permis 1a rcfolisation, MM. f'ancie11 inspecteur canional des fnrets E. JI urel, le conseiller d'Etat F. Porclwt, ehe/ du Departement vau- clois de l'.Agricullure, de l'lnduslrie el de Cmnmerce, W. Cochard et E. J{ arro11, sy,u/ics des communes c/u Cluileford et des Planches (Mon- treux), i1 fo commis.o;iou de suroeillm1cc de /'Institut federnl de recher- cl1es foreslic~res, e11 parliculier lt ses /Jl'esident et vice-president, MM. le

preside11I c/11 C,mseil cle /'E. P. F. A. No/111 c!/ /'i11specteur general des forels .II. /' e ti

t

111 er m C!

t.

Je dois ,, /'emiuenl direcleur du Laboraloire de reclierclws liydrauliques, Jl/. Je pro{esseur Dr. E. M eyer-Peler, dilJerses .o;uggeslions pour obi,ier 1,u clepo( de malerillu.v dans le canal d'ecoulemenl de rwlre .~folim1 de jnuge de Beaucul. Merci e11core

a

la direclion clu Semice fecleral cles Eml.\', :mit iJ. ill M. le Dr. K. Mut z- ner, l'ingenieur C. Ghezzi el l'inge11ieur R. w.lJSS, l1 M. le Dr. R.Zehn- der, directeur des cliemins de fer Monlreu.-i:-Oberland Bertwis etTerritel- Glion aux Rochen; de Nnye, et - lm;I, bul not least -

a

M. le Dr.

Tl. ßurger, direcleur de l'ins/Uu( federal de recl,erches forestii!res et

a

11w11 ami l'ingenieur Clrnrles flerler. /'e11ergic111e direcleur, si plei,1 d'nllnnl, du „Service des eau.-i: de Vcmey-Mm1lreux", loujours pret

n

se

depenser pour la „Station scienti/ique de la ßnye de Monlreu:c".

les personnes et instituts que je vie11s d'enumerer n'ont 1ms craint cl'e.-i:nminer ,i {011d, dnm; un espril de comprelwnsion, mnis nussi cle crili<Jue objec(ir>e, /'em;emble com1,fo.'\·l! de ,w.'! recl1ercl1es el c/'en -/inu11- cer I' e11 Ire pri.~e.

Que fo „Sfolio11 scientifi<Jue de fo /Juye de ,llonlreux" resle sou.~

/e :.ig11e c/'1me co11slellalio11 fmmrnble! Q11e /'m,enir ooie /'abo11lisse- me11l de nos lrnmwx ! Soulwifr,11.-i 1iurlo11I el 1w1111I loul <111e. da11s lo11tes le.'l di/fere11les br1mdws d'11clioile scie111i/1</1te mobilisees, /es problemes comple.\·es el dif fici/e.,; 11 resoudre s11r le.wJ1iels je viens de r11pporler p11isse11I eire complelemenl elucides.

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