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Lutte contre le mildiou de la pomme de terre avec des préparations à base de plantes

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Academic year: 2022

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Introduction

Le mildiou de la pomme de terre Phy- tophthora infestans (Mont.) de Bary est une maladie très importante qui peut entraîner de lourdes pertes de récolte.

Actuellement, en production biolo- gique, seuls les produits phytosanitaires à base de cuivre offrent une protection suffisante contre l’agent pathogène du mildiou. Or, le cuivre est un métal lourd qui ne se décompose pas dans le sol. A long terme, l’application répétée de ces produits conduit donc à une pol- lution du sol. C’est pourquoi, la pro- duction biologique s’est fixée comme objectif prioritaire de réduire l’utilisa- tion de ces produits à moyen terme, puis de la supprimer à long terme. Pour y parvenir, il faut donc trouver et tester de nouveaux moyens de lutte contre le mildiou.

Matériel et méthodes

Différents essais ont déjà mis en évidence l’action de certains extraits végétaux contre les agents pathogènes du mildiou de la pomme de terre (Blaeser 1999; Latten 1994;

Neuhoff 2002). D’autres études ont montré que dans les conditions de laboratoire et dans le cadre d’essais en pots, les extraits végétaux limitaient les attaques du mildiou de la vigne Plasmopara viticola (Kast et Buchenauer 2002). Les meilleurs résultats ont été obtenus avec des extraits de lierre (Hedera helix), de bourdaine (Frangula alnus), de rhubarbe médicinale (Rheum pal- matum), de primevère officinale (Primula veris) et de saule blanc (Salix alba). L’agent pathogène du mildiou de la vigne, tout comme celui du mildiou de la pomme de terre, fait partie des oomycètes. C’est pour- quoi, dans le présent essai, ces extraits, ainsi que quelques autres, ont été testés sur le mildiou de la pomme de terre. Les extra- its ont été appliqués sur les cultures sous

S c h w e i z e r i s c h e E i d g e n o s s e n s c h a f t C o n f é d é r a t i o n s u i s s e

C o n f e d e r a z i o n e S v i z z e r a C o n f e d e r a z i u n s v i z r a

Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART Directeur: Paul Steffen • www.art.admin.ch

Lutte contre le mildiou de la pomme de terre avec des préparations à base de plantes

H. KREBS, Brigitte DORN et H.-R. FORRER, Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, 8046 Zurich

E-mail: heinz.krebs@art.admin.ch

Tél. (+41) 44 37 77 234.

@

Résumé

En vue de remplacer les produits phytosanitaires contenant du cuivre uti- lisés dans l’agriculture biologique, différentes préparations à base de plantes ont été testées contre le mildiou de la pomme de terre (Phytoph- thora infestans). Les essais ont eu lieu en chambre humide puis en plein champ. Les plantes finement moulues ont été appliquées sur les plants de pommes de terre sous forme d’extraits éthanoliques ou de suspen- sions aqueuses. Par rapport aux extraits éthanoliques, les suspensions aqueuses permettent d’éviter les frais importants liés à la production des extraits ainsi que le risque de pollution causé par le solvant lors de l’ap- plication en plein champ. Les suspensions se sont montrées aussi effi- caces, voire davantage, que les extraits éthanoliques. En chambre humi- de, les suspensions à base de racine de rhubarbe médicinale (Rheum palmatum) et d’écorce de bourdaine (Frangula alnus) ont donné des résultats semblables à ceux du fongicide à base de cuivre Kocide DF.

Hélas, les suspensions et les extraits les plus performants en chambre humide ne se sont pas avérés aussi satisfaisants en plein champ.

Fig. 1. Essais en chambre humide pour étudier l’action de différentes préparations à base de plantes sur le mildiou de la pomme de terre (Phytophthora infestans).

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forme d’extraits éthanoliques et de suspen- sions aqueuses (tabl. 1). Les suspensions ont l’avantage d’éviter tout le processus d’ex- traction à l’éthanol ainsi que la pollution causée par ce solvant. Les différentes sub- stances ont été testées dans des conditions bien définies en chambre humide. Les plus efficaces d’entre elles ont ensuite été testées en plein champ sur de petites parcelles.

Essais en chambre humide

Des tubercules prégermés de pommes de terre Bintje, variété sensible au mildiou, ont été plantés dans des pots de 0,8 l. Pour limi- ter la croissance des plants en hauteur, les pommes de terre ont été traitées avec le ré- gulateur de croissance Alar©dès l’appari- tion des premières fanes. Cette mesure a amélioré la résistance des plants à la verse, ce qui a considérablement facilité les mani- pulations lors du traitement et de l’inocula- tion. Lorsque les plants de pommes de terre avaient formé au moins quatre folioles par pousse, les suspensions et les extraits ont été pulvérisés jusqu’au point de ruisselle- ment. Quatre plants de pommes de terre ont été traités pour chaque procédé. Une fois secs, ils ont été placés dans une chambre humide et répartis en quatre blocs randomi- sés. Un jour après le traitement, les plants ont été humidifiés puis inoculés avec une suspension de sporanges. L’agent pathogène Phytophthora infestans utilisé pour l’inocu- lation a été cultivé pendant cinq à sept jours sur des disques de pommes de terre, à une température de 18 °C, dans des récipients fermés et à l’obscurité. Quatre folioles par plant de pomme de terre ont été inoculées à l’aide d’un vaporisateur de chromatographie;

chaque foliole entièrement développée a reçu 60 à 70 microlitres d’une suspension contenant 100 000 sporanges par millilitre.

L’incubation s’est faite en chambre humide à 18 °C avec un taux d’humidité de 100%

et seize heures de lumière blanche par jour pendant dix jours. La fréquence des attaques a été évaluée cinq à sept jours plus tard (fig. 1). Les différences entre procédés ont été interprétées à l’aide d’analyses de va- riance et de tests de Duncan.

Fabrication des extraits et des suspensions

La suspension aqueuse à 4% a été obtenue en mélangeant 8 g de plantes finement mou- lues et 200 ml d’eau.

Les extraits éthanoliques ont été fabriqués en mélangeant 8 g de plantes moulues et sé-

chées et 100 ml d’éthanol (70%). Pour l’ex- traction, le mélange a été brassé en continu pendant trois heures à l’aide d’un agitateur magnétique, à température ambiante; le sub- strat végétal a ensuite été filtré et l’extrait refroidi à 5 °C. Il suffisait de diluer l’extrait dans 100 ml d’eau juste avant le traitement des pommes de terre pour obtenir un extrait à 4% avec une teneur en éthanol de 35%.

Une substance adhésive biologique a été ajoutée aux suspensions et aux extraits pour augmenter leur adhérence. A titre de réfé- rence, le fongicide Kocide DF© (40% de cuivre) et dans certains essais, la substance adhésive Siapton© ainsi que le produit à base de minéraux argileux Myco-Sin©ont été utilisés comme témoins. Le Myco-Sin© est autorisé pour lutter contre le mildiou de la vigne dans les cultures biologiques.

Efficacité en chambre humide Le tableau 2 indique les différents effets des suspensions appliquées avec divers additifs.

Les additifs employés sont répertoriés dans le tableau 3. Dans un premier essai, les pro- cédés sans cuivre les plus efficaces étaient

les suspensions à base de rhubarbe médici- nale et de noix de galle chinoise (Galla chi- nensis), suivis de la tormentille commune (Potentilla erecta). Par contre, l’effet inhi- biteur du noyer royal (Juglans regia) s’est montré très faible. Les additifs ajoutés aux suspensions végétales n’ont que légèrement amélioré l’efficacité des produits, sachant que Greemax© et Sprayfast© avaient ten- dance à donner de meilleurs résultats que Nu-Film 17©et ProFital©.

Tableau 1. Nom et désignation des plantes médicinales utilisées pour la lutte contre le mildiou de la pomme de terre.

*Galles formées après piqûre du puceron Aphis sinensis sur la pointe des branches et sur les pétioles du vinaigrier Rhus chinensis.

Nom commun Nom latin Substance Parties de la plante utilisées

Rhubarbe médicinale Rheum palmatum Rhei radix Rhizome et racine

Tormentille commune Potentilla erecta Tormentillae rhizoma Rhizome

Noyer royal Juglans regia Juglandis folium Feuille

Prunier cérasifère Terminalia chebula T. chebulae fructus Fruit

Bourdaine Frangula alnus Frangulae cortex Ecorce

Noix de galle chinoise Galla chinensis Gallae chinensis Galles*

Tableau 2. Essais en chambre humide: efficacité de différentes suspensions à base de plantes, avec et sans additif, comparées à Kocide DF contre le mildiou de la pomme de terre, Phytophthora infestans; variété Bintje.

Test de Duncan: les procédés suivis de la même lettre ne sont pas significativement différents.

Procédé Dosage Additif Dosage Efficacité P = 5%

Non traité 0,0% A

Kocide DF 0,2% 85,4% E F

Juglans regia 5,0% aucun – 8,3% A B

Nu-Film 17 0,20% 16,7% A B C ProFital 0,20% 29,2% A B C D

Greemax 0,01% 16,7% A B C

Sprayfast 0,05% 25,0% A B C D

Potentilla erecta 5,0% aucun – 39,6% B C D

Nu-Film 17 0,20% 47,9% C D

ProFital 0,20% 50,0% D

Greemax 0,01% 52,1% D

Sprayfast 0,05% 58,3% D E

Rheum palmatum 5,0% aucun – 83,3% E F

Nu-Film 17 0,20% 93,8% F

ProFital 0,20% 95,8% F

Greemax 0,01% 100,0% F

Sprayfast 0,05% 100,0% F

Galla chinensis 5,0% aucun – 85,4% E F

Nu-Film 17 0,20% 95,8% F

ProFital 0,20% 91,7% F

Tableau 3. Additifs utilisés comme substances adhésives dans les essais de lutte contre le mildiou.

Produits Principaux composants

Greemax Tensioactif non ionique, huiles végétales

Nu-Film 17 Résine de pin américaine ProFital Protéines du lait

Siapton Acides aminés Sprayfast Terpène polymère

(3)

La suspension à base de rhubarbe médici- nale s’est avérée efficace, toutefois la con- centration à 5% semblait mal tolérée par les plantes. C’est pourquoi, dans l’essai suivant, des concentrations à 2,5% et 1,25% ont été testées. En outre, l’effet des suspensions a été comparé à celui des extraits et l’influen- ce des additifs Greemax©et Siapton©a été étudiée. Cet essai a montré que l’effet du produit était lié à la dose utilisée et que la rhubarbe médicinale est tout aussi efficace, voire plus efficace, sous forme de suspension que sous forme d’extrait. Dans le cas de la suspension, l’addition de Siapton© a ten- dance à améliorer davantage l’efficacité du produit que l’addition de Greemax©(fig. 2).

C’est pourquoi le Siapton© a été utilisé comme substance adhésive dans les essais suivants.

Etant donné les résultats obtenus en labora- toire, nous avons également testé l’effet de la bourdaine et du prunier cérasifère (Ter- minalia chebula) dans le cadre d’un autre essai en chambre humide. La bourdaine s’est avérée plus efficace que la rhubarbe médicinale (fig. 3). Dans cet essai égale- ment, l’effet inhibiteur des suspensions aqueuses a été plus élevé que celui des ex- traits éthanoliques; en outre, il est intéres- sant de constater que l’action de la bour- daine a dépassé celle de Myco-sin©. Par contre, les suspensions et les extraits de noix de galle chinoise et de prunier cérasi- fère se sont révélés nettement moins satis- faisants que ceux de bourdaine.

Essais en plein champ

En 2004, les suspensions et les extraits les plus performants en chambre humide ont été testés sur le terrain, sur de petites par- celles du site de Reckenholz. Les parcelles de 5 m2 étaient cultivées avec la variété de pommes de terre Agria, moyennement sen- sible à la maladie. L’essai se présentait comme un dispositif en blocs randomisés.

Pour obtenir une pression d’infection élevée et homogène, des pommes de terre Bintje, variété très sensible à la maladie, ont été plantées entre les quatre répétitions. La rhu- barbe médicinale et la bourdaine ont été pulvérisées en suspensions aqueuses et sous forme d’extraits éthanoliques concentrés à 4% avec 0,5% de Siapton©. Le fongicide à base de cuivre Kocide DF©a servi de pro- cédé témoin à raison de 1 kg/ha, ainsi que le produit à base de minéraux argileux Myco-Sin©, concentré à 2%. Les traitements ont été effectués une fois par semaine à raison de 750 l/ha.

Dès le début de l’infection à la fin du mois du juin, l’évolution du mildiou a fait l’objet d’un relevé hebdomadaire. La pression d’in- fection était très élevée du fait des condi- tions météorologiques. Elle a d’ailleurs été renforcée par la présence des pommes de terre Bintje non traitées plantées entre les différentes répétitions. Aucune des suspen- sions ou extraits végétaux utilisés n’a atteint l’efficacité du procédé à base de cuivre. Les suspensions aqueuses de bourdaine et de rhubarbe médicinale ont toutefois eu un effet remarquable, significativement supérieur à celui des extraits éthanoliques et compa- rable à celui de Myco-Sin©(fig. 4). Aucun dégât de phytotoxicité n’a été observé.

Fig. 2. Essai en chambre humide: incidence relative des attaques de mildiou après applica- tion de différentes concentrations de rhubarbe médicinale (Rheum palmatum), avec ou sans additif, comparé à Kocide DF; variété de pommes de terre Bintje. Test de Duncan: les procédés suivis de la même lettre ne sont pas significativement différents.

0 20 40 60 80 100

attaque (en %)

Non tr

aité Kocide DF 0,2%Rheum 5,0%

Rheum

2,5% + Siapton 0,5%

Rheum

2,5% + Greemax 0,01%

Rheum 2,5%

Rheum 1,25%

Suspension Extrait Procédé-témoin

Fig. 3. Essai en chambre humide: attaques de mildiou de la pomme de terre sur la variété Bintje après traitement avec des suspensions et des extraits de prunier cérasifère (Termina- lia chebula), noix de galle chinoise (Galla chinensis), rhubarbe médicinale (Rheum pal- matum) et bourdaine (Frangula alnus) comparés à Myco-Sin, Kocide DF et un témoin non traité. Test de Duncan: les procédés suivis de la même lettre ne sont pas significative- ment différents.

0 20 40 60 80 100

attaque (en %)

Non tr aité

Siapton 0,5%Myco-Sin 2,0%Kocide DF 0,2%Frangula 5,0%

Rheum 5,0%

Galla

5,0% Terminalia 5,0%

Suspension Extrait Procédé-témoin

Fig. 4. Essai en plein champ, Reckenholz, 2004: incidence relative des attaques de mildiou sur la variété Agria après traitement avec des suspensions et des extraits de bourdaine (Fran- gula alnus) et de rhubarbe médicinale (Rheum palmatum) comparés à Myco-Sin et Kocide DF. AUDPC: aire sous la courbe de progression de la maladie. Test de Duncan: les procédés suivis de la même lettre ne sont pas significativement différents.

0 20 40 60 80 100

AUDPC

Non tr aité

Myco-Sin 2,0% Kocide 1,0 kg/ha Rheum 4,0%

Frangula 4,0%

Suspension Extrait Procédé-témoin A

DE

F

C CD

E E

(4)

En 2005, de nouveaux essais ont été mis en place sur de petites parcelles sur les sites de Reckenholz et d’Ellighausen. Il s’agissait cette fois de tester l’effet des préparations de rhubarbe médicinale, de bourdaine et de noix de galle chinoise contre le mildiou, chez les variétés Agria et Nicola. La taille des parcelles était de 10 m2à Reckenholz et de 15 m2 à Ellighausen. Les essais ont été répétés cinq fois sur les deux sites. Pour ob- tenir une pression d’infection élevée et ho- mogène sur l’ensemble des parcelles, deux lignes de pommes de terre Bintje, variété très sensible à la maladie, ont été plantées entre les parcelles d’essai. Une ligne de pommes de terre Naturella, variété peu sen- sible au mildiou, a servi à délimiter les ran- gées d’infection des parcelles d’essai. Le Kocide DF©et Myco-Sin©ont servi de pro- cédés témoin. Le Kocide DF©a été appliqué à deux dosages différents: 1,0 et 0,5 kg/ha, de façon à ne pas dépasser respectivement 4 kg Cu/ha et 2 kg/ha pour un maximum de dix traitements. Pour augmenter l’adhérence des produits, les deux additifs Siapton© (0,5%) et Nu-Film-17©(0,2%) ont été ajou- tés aux suspensions et aux extraits végé-

taux. Les traitements hebdomadaires ont été appliqués à un volume de 800 l/ha.

Dans tous les essais en plein champ, on a pu constater au départ un effet inhibiteur sur le mildiou (notamment dans le cas des suspensions) comparable à celui du Myco- Sin (fig. 5 et 6). Toutefois, l’effet protecteur de tous les produits exempts de cuivre s’est effondré dans le courant de l’essai. En 2005, la variété Nicola a mal toléré les pré- parations de rhubarbe médicinale.

Discussion

L’efficacité insuffisante des suspensions aqueuses et des extraits testés en plein champ est due en partie à la qualité va- riable de la couche protectrice sur les fanes de pommes de terre; dans une ca- bine de pulvérisation, il est en effet possible de déposer une couche de pro- duit homogène sur la face inférieure et la face supérieure des feuilles de chaque plante, ce qui n’est pas possible sur une parcelle où les fanes sont très denses.

L’application des suspensions exige quelques adaptations par rapport à la technique de pulvérisation tradition- nelle. Pour obtenir une couche protec- trice régulière, il est indispensable que les buses présentent des ouvertures ap- propriées sans filtre et que la suspen- sion soit brassée en continu dans le réservoir.

Les produits appliqués en plein champ sont soumis directement aux rayonne- ments UV et donc à la décomposition photolytique. Selon les essais de Neu- hoff et al. (2003), la baisse d’efficacité sur le terrain pourrait être due non seu- lement à la sensibilité aux UV, mais aussi à la décomposition des substances sous l’action des microorganismes pré- sents à la surface de la feuille (ou des microorganismes de la phyllosphère), ainsi qu’à une résistance insuffisante aux précipitations.

Avant de pouvoir exploiter le potentiel des meilleures plantes, d’autres études sont encore nécessaires sur le mode et la durée d’action des suspensions et des extraits ainsi que de leurs substances actives. Il reste également à déterminer le mélange le plus approprié pour obte- nir une efficacité durable suffisante, non seulement en laboratoire, mais égale- ment sur le terrain.

Conclusions

Les essais en chambre humide et en plein champ ont montré que les suspensions aqueuses étaient nettement plus efficaces que les extraits éthanoliques.

Les suspensions à base de racine de rhubarbe médicinale et d’écorce de bourdaine ont donné des résul- tats semblables à ceux du fongi- cide à base de cuivre Kocide DF en chambre humide. Toutefois, ces bons résultats ne se sont pas véri- fiés sur le terrain.

Les résultats insatisfaisants obte- nus en plein champ s’expliquent en partie par la qualité variable de la couche protectrice sur les fanes de pommes de terre.

D’autres facteurs expliquent la baisse d’efficacité des préparations sur le terrain: les rayonnements UV, la décomposition des subs- tances sous l’action des microor- ganismes et une résistance insuffi- sante aux précipitations.

D’autres études sont encore néces- saires avant de pouvoir exploiter le potentiel des plantes les plus prometteuses.

Fig. 5. Essai en plein champ, Reckenholz, 2005: degré relatif des attaques de mildiou après traitement avec des suspensions et des extraits de bourdaine (Frangula alnus) et de rhubarbe médicinale (Rheum palmatum) comparé à Myco-Sin, Kocide DF et à des parcelles non traitées. Moyennes des variétés Agria et Nicola. AUDPC: aire sous la courbe de pro- gression de la maladie. Test de Duncan: les procédés suivis de la même lettre ne sont pas significativement différents.

0 20 40 60 80 100

AUDPC

Non tr

aité Myco-Sin 2,0% Kocide 0,5 kg/haKocide 1,0 kg/haRheum 4,0%

Frangula 5,0 % Suspension Extrait Procédé-témoin

A BC

E

F

A AB

BC CD

Fig. 6. Essai en plein champ, Ellighausen, 2005: degré relatif des attaques de mildiou après traitement avec des suspensions et des extraits de noix de galle chinoise (Galla chinen- sis), bourdaine (Frangula alnus) et rhubarbe médicinale (Rheum palmatum) comparé à Myco-Sin, Kocide DF et à des parcelles non traitées. Moyennes des variétés Agria et Nicola.

AUDPC: aire sous la courbe de progression de la maladie. Test de Duncan: les procédés suivis de la même lettre ne sont pas significativement différents.

0 20 40 60 80 100

AUDPC

Non tr aité

Myco-Sin 2,0%Kocide 0,5 kg/haKocide 1,0 kg/haRheum 4,0%

Frangula 5,0%

Galla 5,0%

Suspension Extrait Procédé-témoin

A

B

D

E

C C

AB AB

C

AB

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Bibliographie

Blaeser P., 1999. Isolierung und Charakterisie- rung von Pflanzeninhaltsstoffen mit fungizi- der Wirkung. Shaker Verlag Aachen; Reihe:

Berichte aus der Agrarwissenschaft, 143 p.

Kast W. K. & Buchenauer H., 2002. Untersu- chungen zur Wirksamkeit von Pflanzenextrak- ten gegen den Erreger des Falschen Mehltaus der Weinrebe (Plasmopara viticola). Mittei- lungen aus der Biologischen Bundesanstalt für Land- und Forstwirtschaft. Cahier 390, 329-330.

Neuhoff D., Klinkenberg H. J. & Köpke U., 2002. Kartoffeln im Organischen Landbau:

Bekämpfung der Kraut- und Knollenfäule (Phytophthora infestans (Mont.) De Bary).

Landwirtschaftliche Fakultät der Universität Bonn, Forschungsbericht no89, 76 p.

Neuhoff D., Klinkenberg H. J. & Köpke U., 2003. Nutzung von Pflanzenextrakten zur Kontrolle der Krautfäule (P. infestans) im ökologischen Kartoffelbau. In: FREYER B.

(Hrsg.). Tagungsband no 7: Ökologischer Landbau der Zukunft. Universität für Boden- kultur, Wien, 559-560.

Latten J., 1994. Biologische Bekämpfung phyto- pathogener Pilze mit Hilfe von Pflanzenextrak- ten. Dissertation Universität Giessen, 121 p.

Zusammenfassung

Krautfäulebekämpfung der Kartoffel mit Heilpflanzenpräparaten

Für den Ersatz von kupferhaltigen Pflanzenschutzmitteln im Bio-Landbau unter- suchten wir die Wirkung von unterschiedlich aufbereiteten Heilpflanzen gegen die Kraut- und Knollenfäule (Phytophthora infestans) der Kartoffel. Fein gemahlenes Pflanzenmaterial wurde mit Ethanol extrahiert oder in Wasser suspendiert und in Feuchtkammer- oder Feldversuchen auf Kartoffelpflanzen appliziert. Dabei war die Wirkung der Suspensionen mit jener der Extrakte vergleichbar oder übertraf diese sogar. Die Suspensionen aus der Wurzel des Medizinalrhabarbers (Rheum palmatum) und der Rinde des Faulbaums (Frangula alnus) erzielten eine ähnliche Wirkung wie das Kupferfungizid Kocide DF. Ein grosser Vorteil der wässrigen Suspensionen ist, dass die aufwändige ethanolische Extraktion und das Risiko einer Umweltbelastung mit Lösungsmitteln bei der Feldapplikation entfallen. Leider war die Wirkung der besten Suspensionen und Extrakte unter Feldbedingungen nicht gleich gut wie in den Feuchtkammer-Versuchen.

Summary

Control of potato late blight with medicinal plant preparations

Suspensions and extracts of medicinal plants reduced foliar blight of potatoes (Phy- tophthora infestans) significantly in wet room experiments. The efficacy of finely ground plant material sprayed as aqueous suspensions was comparable or better than the ethanolic extracts. With aqueous suspensions the time consuming ethanolic extrac- tion is avoided and environmental pollution with solvents during the field application is reduced. Best results were obtained with the root of medicinal rhubarb (Rheum pal- matum) and the bark of buckthorn (Frangula alnus). However, the good results of the wet room experiments could not be confirmed in field trials. The protective effect of the best extracts and suspensions was insufficient in the field trial and did not reach the efficacy of copper treatments.

Key words: Phytophthora infestans, late blight, potato, medicinal plant, suspension.

Chronique

Egalité des chances pour l’agriculture et l’artisanat

Les exploitations agricoles se diversi- fient et cherchent à produire de la valeur ajoutée dans des domaines non agricoles. Disposent-elles de meil- leures chances dans la concurrence?

Non, les chances sont égales, selon une étude de la Haute école suisse d’agronomie (HESA). Sur mandat de l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG), la HESA a examiné, en se fondant sur la base légale et sur des cas pratiques, si et dans quels do- maines l’agriculture dispose d’avan- tages comparatifs vis-à-vis des entre- prises artisanales.

Les exploitations agricoles diversifient de plus en plus souvent leurs activités et cherchent à gagner de la valeur ajou- tée et des parts de marché dans des

branches non agricoles. Elles concur- rencent ainsi les entreprises artisanales actives en dehors de l’agriculture. Or, l’introduction en 2004 de la possibilité de soutenir la diversification dans l’agri- culture par des fonds fédéraux s’est ac- compagnée de l’adoption de disposi- tions concernant la neutralité en matière de concurrence vis-à-vis de l’artisanat.

Des critiques sont néanmoins exprimées quant à l’inégalité de traitement entre les offreurs agricoles et non agricoles de biens et de services. Selon elles, les prescriptions incombant aux offreurs agricoles seraient moins nombreuses et leur application moins stricte.

L’OFAG a donc commandé en automne 2005, en association avec l’Union suisse des arts et métiers, une étude portant sur la neutralité en matière de concur- rence vis-à-vis de l’artisanat (HESA, 2005: Konkurrenz mit ungleich langen Spiessen?). La HESA a examiné dans ce travail si l’égalité des chances est respectée dans la concurrence entre une activité accessoire non agricole ou para- agricole exercée par une exploitation agricole et une entreprise artisanale.

Cette étude arrive à la conclusion que les lois, ordonnances et instructions ne

présentent guère de différences qui fa- voriseraient une activité accessoire par rapport à l’artisanat. Des différences apparaissent seulement parce que la portée ou le mode d’activité (indépen- dante ou non) ne sont pas les mêmes.

Normalement, la portée des activités accessoires para-agricoles est plutôt res- treinte, car il ne s’agit que de complé- ter le revenu de l’exploitation agricole principale. Les conséquences pour les entreprises artisanales concurrencées sont donc limitées. De même, aucun avantage comparatif découlant des pres- criptions n’a été constaté dans les cas pratiques étudiés. Lorsque des aides à l’investissement ont été accordées, la neutralité requise en matière de concur- rence a été respectée.

L’étude est disponible en langue alle- mande sous www.blw.admin.ch (ru- brique Améliorations structurelles).

Renseignements:

Samuel Brunner, Office fédéral

de l’agriculture, responsable

de la section Constructions rurales,

aide initiale et aide aux exploitations,

tél. 031 322 26 64,

e-mail samuel.brunner@blw.admin.ch

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