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Irrationalite´ de la somme des inverses de la suite de Fibonacci

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Elem. Math. 52 (1997) 31 – 36

0013-6018/97/010031-6 $ 1.50+0.20/0 Elemente der Mathematik

Irrationalite´ de la somme des inverses de la suite de Fibonacci

Daniel Duverney

Daniel Duverney est ne´ en 1955 a` Montpellier (France). Il est entre´ a` l’Ecole Normale Supe´rieure de Cachan en 1974 et a obtenu l’Agre´gation de Mathe´matiques en 1977.

Apre`s avoir enseigne´ en France dans diffe´rents lyce´es (Lille, Bourges), il a obtenu son Doctorat de Mathe´matiques en 1993 et son Habilitation a` diriger des recherches en 1996. Ses recherches portent sur la the´orie des nombres, plus pre´cise´ment sur les proble`mes d’irrationalite´ et de transcendance. Actuellement, il est Professeur de Mathe´matiques Spe´ciales au Lyce´e Technique Baggio a` Lille.

Soit(Fn)la suite de Fibonacci, de´finie parF0=0, F1=1 et la relation de re´currence Fn+1=Fn+Fn−1. (1) On sait que

Fnn−Ψn

Φ−Ψ , (2)

ou`Φ = (1+√

5)/2 est le nombre d’or (voir par exemple [4]), etΨ =−1.

Le but de cet article est de donner une de´monstration simple de l’irrationalite´ de la somme

S =

+

X

n=1

1 Fn

. (3)

L’irrationalite´ de S a e´te´ de´montre´e pour la premie`re fois par R. Andre´-Jeannin en 1989 [1]. La de´monstration propose´e ici s’inspire, en la simplifiant, de celle donne´e par P. Bundschuh et K. V˝a˝an˝anen dans un article paru en 1994 [3]. Elle est fonde´e

.

Die Folge der Fibonacci-Zahlen du¨rfte eine der bestuntersuchten der ganzen mathe- matischen Welt sein. Trotzdem gibt sie immer wieder Anlass zu neuen U¨ berlegungen und U¨ berraschungen. Dabei kommen oft — wie zum Beispiel im vorliegenden Bei- trag von Daniel Duverney — neuartige Methoden zum Tragen, die an ganz anderen Fragestellungen entwickelt worden sind. ust

(2)

sur certaines proprie´te´s des fonctionsq-exponentielle etq-logarithme, qui se de´finissent comme suit; on pose, pour|q|>1:

Expqx=1+

+

X

n=1

xn

(q−1)(q2−1). . .(qn−1) (x∈C) (4)

Logqx=

+

X

n=1

xn

qn−1 (|x|<|q|). (5) Les fonctions Expq et Logq sont conside´re´es comme desq-analogues [5] des fonctions exponentielles et logarithmes ordinaires, car on peut ve´rifier que lim

q→1Expq[(q−1)x] =ex et lim

q→1(q−1)Logqx=−ln(1−x).

Nous aurons besoin des trois lemmes suivants:

Lemme 1. Expqx=

+Q n=1

1+qxn

,∀x∈C.

De´monstration. On ve´rifie facilement, a` partir de (4), que la fonction q-exponentielle ve´rifie

Expqx=

1+x q

Expq

x q

. (6)

Par re´currence, il vient facilement∀n∈N Expqx=

1+x

q 1+ x q2

. . .

1+ x

qn

Expq x

qn

. (7)

Lorsquen→+∞, Expq

x qn

→1, et le lemme 1 en re´sulte.

Lemme 2. Logqx=P

n=1 x

qn−x,|x|<1.

De´monstration. On peut ve´rifier, a` partir de (5), que Logqx=Logq

x q

+ x

qx. (8)

On en de´duit∀n∈N

Logqx=Logq x

qn

+ Xn

k=1

x

qkx. (9)

On fait tendren vers+∞, et le lemme 2 s’en de´duit.

(3)

Lemme 3. On suppose quexetqsont re´els, avec|q|>1 et |x|<|q|. Alors Logqx=x(Expq)0(−x)

Expq(−x) . De´monstration. On prend le logarithme (ordinaire) de (7)

ln Expq(−x)

= Xn

k=1

1− x

qk

+ln

Expq

x qn

.

On de´rive

−(Expq)0(−x) Expq(−x) =−

Xn k=1

1 qkx+

(Expq)0qxn

Expq

qxn

· −1 qn . On a lim

n→+(Expq)0

qxn

= q−11, lim

n→+Expq

qxn

=1.

D’ou`

(Expq)0(−x) Expq(−x) =

+

X

k=1

1 qkx. Le lemme 3 re´sulte donc du lemme 2.

De´montrons maintenant l’irrationalite´ de la sommeS=P+ n=1 1

Fn. Dans l’expression (5) duq-logarithme, nous prenonsq=−Φ2 etx=−Φ. Il vient

LogΦ2(−Φ) =

+

X

n=1

(−Φ)n (−Φ2)n−1=

+

X

n=1

1 Φn−Ψn, d’ou`

S=

+

X

n=1

1

Fn = (Φ−Ψ)LogΦ2(−Φ). (10) Supposons queS =A/B,(A,B)∈Z×(Z− {0}).

On a alors−B(Φ−Ψ)LogΦ2(−Φ) +A=0, et on de´duit du lemme 3 que

B(Φ−Ψ)Φ(ExpΦ2)0(Φ) +A·ExpΦ2(Φ) =0. (11) Si on remplace lesq-exponentielles par leur expression sous forme de se´ries de´duites de (4), il vient

A+

+

X

n=1

A+Bn(Φ−Ψ)

(1+ Φ2)(1−Φ4). . .(1−(−Φ2)n)(−Φ)n=0. (12)

(4)

SoitN∈N− {0}; dans (12) nous se´parons la somme en deux:

A+ XN n=1

[A+Bn(Φ−Ψ)](−Φ)n

(1+ Φ2)(1−Φ4). . .(1−(−Φ2)n) =

+

X

n=N+1

[A+Bn(Φ−Ψ)](−Φ)n (1+ Φ2)(1−Φ4). . .(1−(−Φ2)n).

(13)

On multiplie le tout par (1+ Φ2)(1−Φ4). . .(1−(−Φ2)N), et on majore en valeur absolue:

A(1+Φ2)(1−Φ4). . .(1−(−Φ2)N) +

XN

n=1

[A+Bn(Φ−Ψ)](−Φ)n(1−(−Φ2)n+1). . .(1−(−Φ2)N)

+

X

n=N+1

|A+Bn(Φ−Ψ)| Φn

2N+2−1). . .2n−1).

(14)

NotonsRN la somme qui figure dans la partie droite de (14). On a pourN assez grand RN

+

X

n=N+1

N2(n−N) Φn

212)N+1. . .212)n RNN2

+

X

n=N+1

(n−N)

2Φ +1 n

RNN2

2Φ +1

N X+ n=N+1

(n−N)

2Φ +1 n−N

,

d’ou`

RNN2

2Φ +1 NX+

m=1

m

2Φ +1 m

. (15)

SoitXN le nombre dont la valeur absolue figure dans la partie gauche de (14). Posons XfN=A(1+ Ψ2)(1−Ψ4). . .(1−(−Ψ2)N)

+ XN

n=1

[A+Bn(Ψ−Φ)](−Ψ)n(1−(−Ψ2)n+1). . .(1−(−Ψ2)N).

(16)

Le nombreXfNa e´te´ obtenu a` partir deXNen e´changeant les nombresΦ = (1+√ 5)/2 et Ψ = (1−√

5)/2. Il en re´sulte queXNest de la formeαNN

5, avec(αN, βN)∈Q2,

(5)

tandis que XfN est de la forme αNβN

5. Par ailleurs, l’expression XNXfN est un polynoˆme a` coefficients entiers, syme´trique en Φ et Ψ. Elle s’exprime donc comme un polynoˆme a` coefficients entiers des variables Φ + Ψ = 1 etΦΨ = −1 ([2], pages 161–163). Donc

XNXfN∈Z. (17)

De plus,|XfN|se majore facilement. On a en effet fXN≤ |A|

YN

k=1

(1+|Ψ2|k) + XN

n=1

(|A|+|B|n(Φ−Ψ)) YN

k=n+1

(1+|Ψ2|k). (18)

Or on sait (lemme 1) que le produit infini

+Q k=1

(1+|Ψ2|k)converge vers Exp|Ψ−2|(1). Il re´sulte donc de (18) qu’il existe une constante positiveC telle que, pourNassez grand, fXNC N2. (19) Maintenant, nous multiplions l’ine´galite´ (14) par|XfN|.

En tenant compte de (15) et (19), on voit qu’il existe une constante positiveDtelle que, pourN assez grand,

XNXfNDN4

2Φ +1 N

. (20)

D’ou` lim

N→+|XNXfN| =0. Mais XNXfN ∈ Z. Donc, pourN assez grand, XNXfN = 0.

Or on a vu queXN =αN+βN

5 et XfN =αNβN

5; pourN assez grand, l’un au moins des deux nombresXN ouXfN est nul, donc αN =βN =0 car√

5 est irrationnel.

AinsiXN =0 pourNassez grand. DoncYN =XN/(1+ Φ2)(1−Φ4). . .(1−(−Φ2)N) est nul pourN assez grand. Or

YN =A+ XN

n=1

[A+Bn(Φ−Ψ)](−Φ)n (1+ Φ2)(1−Φ4). . .(1−(−Φ2)n) (voir le passage de (13) a` (14)). Donc

YNYN−1 = [A+BN(Φ−Ψ)](−Φ)N

(1+ Φ2)(1−Φ4). . .(1−(−Φ2)N) =0

pourN assez grand. Ceci est impossible carB6=0. L’irrationalite´ deS est de´montre´e.

Remarque 1. Le lecteur familier avec la the´orie e´le´mentaire des nombres alge´briques aura remarque´ que le calcul de XNXfN est le calcul de la norme de XN dans Q(√

5);

voir [7] ou [8].

(6)

Remarque 2. Par le meˆme raisonnement, il est facile de de´montrer l’irrationalite´ de P+

n=1 εn

un, avecε=±1, et ou`un est une suite de Lucas ([6], page 41) ve´rifiant

un+1=aun+bun−1 (21) avecu0=0,u1=1,b=±1,a6=0, |a| ≥3 si b=−1.

Remarque 3. Le lemme 1 est un cas particulier de la formule duq-binoˆme de Cauchy ([5], page 7).

Remerciements: L’auteur remercie le referee pour lui avoir signale´ une erreur dans le premie`re version de cet article.

Bibliographie

[1] R. Andre´-Jeannin, Irrationalite´ de la somme des inverses de certaines se´ries re´currentes, C.R. Acad.

Sci. Paris, t. 308, Se´r. I, 539–541.

[2] J.M. Arnaudie`s et J. Lelong-Ferrand, Cours de Mathe´matiques (Tome 1 : Alge`bre), Dunod (3e e´dition) (1978).

[3] P. Bundschuh and K. V˝a˝an˝anen, Arithmetical investigations of a certain infinite product, Compositio Math. 91 (1994), 175–201.

[4] M. Clayet-Michaud, Le nombre d’or, P.U.F. (Que sais-je ?) (5e e´dition) (1985).

[5] G. Gasper and M. Rahman, Basic hypergeometric series, Cambridge University Press (1990).

[6] P. Ribenboim, The book of prime numbers records, Springer-Verlag (1984).

[7] P. Samuel, The´orie alge´brique des nombres, Hermann (1967).

[8] I.N. Stewart and D.O. Tall, Algebraic number theory, Chapman and Hall (2nd Edition) (1987).

Daniel Duverney 24 Place du Concert F-59800 Lille

Referenzen

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