PRODUCTION ANIMALE V ie des filières
Agri Agri
Vendredi 7 novembre 201415
SOINS AUX ANIMAUX
Une formation pour parer les onglons
Sarah Deillon
L’Ordonnance sur la protection des animaux imposera à partir de 2017 une formation pour le parage des onglons à titre professionnel.
A
partir du 1erjanvier 2017, toute personne prati- quant le parage des onglons de bovins à titre professionnel devra avoir suivi une forma- tion spécifique indépendante d’une formation profession- nelle (FSIP) pour pouvoir exer- cer. Cette exigence est impo- sée par l’Ordonnance sur la protection des animaux. La nouvelle formation doit par ailleurs être reconnue par l’Of- fice fédéral de la sécurité ali- mentaire et des affaires vétéri- naires (OSAV).Formation pour tous
«L’objectif de la formation visée à l’art. 102, al.5, OPAn (lire l’encadré) est que la per-
sonne qui se charge du parage des onglons de bovins ou de sabots de chevaux traite les animaux avec ménagement et veille à leur prise en charge adéquate.» Le professionnel devient ainsi un spécialiste avec une formation reconnue.
La nouvelle formation doit être reconnue par l’Office fédéral des affaires
vétérinaires
De par ses connaissances, il contribue à la santé ani- male, favorise le bien-être et la productivité des animaux pour permettre au final d’améliorer la rentabilité des exploitations. La formation concerne tous les pareurs, in- dépendamment de leur âge, de leur expérience et de leur activité. Les cantons peuvent se prononcer sur des cas par-
ticuliers, notamment pour les pareurs ayant passé l’examen professionnel ou pour les ins- tructeurs de l’Association suisse des pareurs d’onglons (aspo).
Stage pratique
Cette nouvelle formation doit répondre à des directives légales minimales. Par exem- ple, au minimum quarante heures entre les parties théo- riques et pratiques mais ré- parties comme suit:
– partie théorique (au mini- mum 20 h);
– partie pratique (au mini- mum 10 h);
La formation se solde par un stage d’une durée minimale de trois mois. Il se compose de deux parties. Partie 1 chez des
«maîtres d’apprentissage»: pa- rage, documentation, descrip- tion de cas, plan de soins. Par- tie 2 sous la propre responsa- bilité de l’apprenant (avec une autorisation préalable du can- ton): parage, documentation, rapport de travail.
Structure en modules L’aspo a mis sur pied une telle formation et demandé à ce qu’elle ait une structure modulaire: cours de base + module + supplément FSIP + stage = FSIP. Ainsi les cours de base et les modules déjà exis- tants continuent à être propo- sés. La durée du supplément FSIP est d’environ trois jours (moitié théorie, moitié pra- tique). Pendant le délai tran- sitoire (jusqu’au 1er janvier 2017), les personnes intéres- sées peuvent faire valoir les cours déjà suivis pour l’ob- tention de la FSIP. Cela dé- bouche sur plusieurs scéna- rios.
– Pas encore suivi de cours aspo: cours de base + mo- dule + supplément FSIP + stage.
– Suivi le cours de base: mo- dule + supplément FSIP + stage réduit.
– Suivi le module: cours de base + supplément FSIP + stage réduit.
– Suivi le cours de base et le
module: supplément FSIP + stage fortement réduit.
En principe, à partir du 1er janvier 2017, il faudra suivre l’entier de la formation et il n’y aura plus de possibilité de ré- duction de la durée du stage.
Concrètement, les per- sonnes concernées doivent ef- fectuer les parties man- quantes ou l’entier de la for- mation, dès que la formation spécifique indépendante d’une formation profession- nelle aura définitivement été reconnue par l’OSAV. Puis, après obtention du certificat FSIP de l’aspo, il faudra de- mander l’autorisation de prati- quer le parage des onglons de bovins à titre professionnel auprès du canton. Cette auto- risation est valable dix ans et permet de pratiquer dans toute la Suisse.
SUR LE WEB
www.onglons.ch pour trouver de plus amples informations sur cette nouvelle formation.
CE QUE DIT L’ORDONNANCE
La nouvelle Ordonnance sur la protection des ani- maux définit à l’article 102, alinéa 5 que:
«Quiconque se charge à titre professionnel du parage des onglons des bovins ou des sabots des chevaux doit avoir suivi une formation visée à l’art. 192, al. 1, let. a ou b».
L’article 192, alinéa 1 pré- cise:
«a. une formation spéci- fique dans une école professionnelle ou dans une haute école ou une formation dans une telle école, complétée par une formation qualifiante spécifique;
b. une formation spéci- fique reconnue par l’OSAV, indépendante d’une for- mation professionnelle.»
SD
En Suisse, 10 à 15% des vaches sont réfor- mées suite à des problèmes de boiterie. Les vaches boiteuses ne coûtent pas seulement plus à cause des frais vétérinaires et des mé- dicaments, mais surtout aussi car elles pro- duisent moins.
Le parage fonctionnel des onglons a donc un rôle très important à jouer mais il doit être pratiqué dans les règles de l’art, sinon il aura un effet contraire! Les onglons de vaches doivent être contrôlés et parés deux fois par année. Au printemps, 4 à 6 semaines avant la mise à l’herbe et à l’automne. La fréquence doit être adaptée aux conditions de détention et spécifique- ment à chaque exploitation.
La stabulation
libre et la pâture favorisent l’usure de la corne. La détention en stabulation entravée, les tapis caoutchouc dans les couloirs et la paille profonde réduisent par contre l’usure et nécessitent des parages plus fréquents.
Le premier contrôle avec parage éventuel doit être effectué au plus tard à l’âge de six
mois, car des mauvais aplombs dus à un manque de parage deviennent définitifs à l’âge adulte et ne peuvent plus être corrigés!
Les onglons des génisses et des vaches en première lactation doivent être contrôlés et éventuellement parés au plus tard lors de l’insémination.
Un pareur d’onglons doit travailler d’après les principes du parage fonctionnel. La lon- gueur et l’épaisseur de l’onglon sont rac- courcies de manière compétente et le talon est maintenu aussi haut que possible.
Le but du parage est de restaurer la biomé- canique des onglons et ainsi la répartition naturelle du poids sur ces derniers. Un bon pareur laisse le plus de corne possible sur les onglons!
Les prochains cours de parage organisés par l’Association suisse des pareurs d’onglons auront lieu à Grangeneuve (Posieux FR) du 16 au 18 décembre 2014 et à Courtemelon (JU) du 20 au 22 janvier 2015.
Informations pour l’inscription dans la page
Agenda. ASPO-SD
LE PARAGE FONCTIONNEL SUR SA PROPRE EXPLOITATION
La formation contribue à assurer le bien-être des animaux.
P.-A. CORDONIER
Que vaut mon fourrage ou mon aliment?
Echantillonné et expédié au laboratoire,
il doit aussi être décrit de façon complète pour obtenir
des résultats réalistes.
P
our déterminer la valeur nutritive d’un fourrage ou aliment, le laboratoire va le sé- cher et le moudre pour en dé- terminer les constituants: ma- tière sèche, cendres, matière azotée, cellulose brute, ligno- cellulose, parois, éventuelle- ment d’autres paramètres re- quis pour des besoins spéci- fiques (minéraux, etc.). Les déterminations peuvent se faire par analyses chimiques ou par estimation à l’aide de la spectrométrie dans le proche infrarouge (NIRS: méthode ra- pide et économique). Cette première étape ne semble£pas poser de problème, si ce n’est le fait que pour l’analyse par NIRS, la description de l’échantillon revêt une impor- tance capitale pour le choix du modèle d’interprétation.
Plus la calibration du modèle sera proche du matériel à ana-
lyser et plus les résultats se- ront réalistes. Il en va de même pour la détermination des va- leurs nutritives énergétiques (NEL et NEV) et azotées (PAIE et PAIN) car ces valeurs ne sont pas analysées mais calcu- lées à partir des nutriments
analysés et de la digestibilité de la matière organique pré- dite par des équations spéci- fiques.
Pour faire le bon choix des modèles d’interprétation ana- lytique et utiliser les bonnes équations de prédiction de la
digestibilité, le laboratoire ne peut les deviner, il doit être renseigné. Il a besoin de connaître le type de fourrage (en vert, ensilé, séché, déshy- draté), la composition bota- nique (riche en graminées, lé- gumineuses, équilibrée), le cycle et le stade. En cas de mélange, la composition de celui-ci est indispensable, no- tamment s’il s’agit de mé- langes céréales immatures- protéagineux. Sans quoi les résultats sont aléatoires et ne reflètent pas les valeurs du fourrage à distribuer aux ani- maux.
Dans le cas d’une ration mé- langée totale, il est préférable de faire analyser les fourrages et aliments individuellement puis d’en pondérer les valeurs en fonction des taux d’incor- poration dans le mélange (dans le futur ces valeurs se- ront encore corrigées en fonc- tion de la ration pour tenir compte des interactions entre les aliments (voir Agri du 18 juillet 2014 en page 17). Au- delà d’une estimation plus réa- liste, les valeurs restent à dis- position pour calculer d’au- tres mélanges.
YVES ARRIGO, AGROSCOPE
ALIMENTS POUR ANIMAUX
La valeur nutritive ne se devine pas
Le fourrage ou l’aliment à analyser doit être décrit.
ARCHIVES AGRI
Suite à sa rénovation et mise en conformité, l’Abattoir régional des Ponts-de- Martel a reçu de la part du Conseil d’Etat une autorisation d’exploitation illimitée.
R
éouverts après agrandissement etce printemps mise en conformité, les ser- vices compétents ont délivré le sésame définitif pour l’ex- ploitation de l’Abattoir régio- nal des Ponts-de-Martel. Devocation régionale, ces abat- toirs garantissent une courte chaîne des producteurs aux consommateurs.
L’investissement consenti pour les travaux qui avaient débuté en 2013 s’élève à 4 mil- lions de francs. Initialement prévu pour des abattages de 600 tonnes, il devrait atteindre voire dépasser rapidement le cap des 1000 tonnes. Répon- dant à l’attente de chacun, cet abattoir est un outil moderne et performant à disposition des agriculteurs et des bou-
chers. JAC
PONTS-DE-MARTEL
Autorisation d’exploitation définitive pour les abattoirs
Complexes mais performantes, les installations ont été examinées par les services compétents.
J.-A. CHOFFET