Vendredi 3 avril 2015 Production végétale 23
CONSEIL DE SAISON
Il fait beau temps pour les limaces
Avec la météo, il faut surveiller l’apparition des limaces,
notamment dans les parcelles où les betteraves ont déjà levé.
Colzas
Stade: de début élongation de la tige à boutons floraux dépassant les plus jeunes feuilles.
Fumure: la plupart des deuxièmes apports ont été ef- fectués. Si ce n’est pas le cas, cet apport peut se faire dès que les conditions le permet- tent. L’apport devrait se faire en cours de montaison. Comme le colza a un besoin en soufre élevé, une fumure soufrée est conseillée.
Désherbage: un désher- bage de correction avec le pro- duit Effigo n’est possible que dans les parcelles où les bou- tons floraux sont encore proté- gés par des feuilles (jusqu’au stade 50). Ne pas traiter un colza affaibli.
Insectes ravageurs: la pres- sion du gros charançon de la tige du colza est relativement faible cette année. Dans les ré- gions précoces, le vol est ter- miné. Dans les zones les plus tardives, les piqûres sont en- core à surveiller. Un traite- ment ne peut se faire que si le seuil d’intervention est atteint (40 à 60% de plantes piquées si l’élongation se situe entre 5 et 20 cm). Si des méligèthes sont également bien présents dans les cuvettes, il faut utiliser une pyréthrinoïde du groupe B (Talstar, Blocker).
Il est temps de surveiller les méligèthes: si les tempéra- tures montent, leur vol s’inten- sifiera. La lutte contre ces ra- vageurs ne peut se faire que si le diamètre du bouton floral a atteint la taille de celui d’une
pièce de 2 francs. Il faut égale- ment que le seuil d’interven- tion soit atteint, soit: 3 méli- gèthes par plante en conven- tionnel ou sur des colzas chétifs et 5 méligèthes par plante pour sortir du pro- gramme extenso ou sur des colzas vigoureux (voir les fiches techniques 6.65 à 6.67).
Céréales
Stade: de 3 feuilles à un nœud, tant pour les orges que pour les blés.
Fumure: en général, le deuxième apport d’azote a été réalisé. La pluie de ces der- niers jours va permettre de va- loriser ces apports. Sur les parcelles plus tardives, il peut se faire une fois le stade de re- dressement atteint. Dans les exploitations sans bétail, sur les terrains légers ou grave- leux et dans les parcelles où des carences en soufre ont été observées les années précé- dentes, il est conseillé d’ap- porter de la fumure soufrée.
Désherbage: la situation varie suivant les régions. Dans certaines zones, peu de dés- herbages ont été effectués. Si besoin, il est encore possible de traiter avec des sulfonylu- rées ou des graminicides (voir les fiches techniques 2.34 et 2.35) à condition qu’il n’y ait pas de risque de gel dans les 2 à 3 nuits qui suivent le traite- ment.
Régulateurs:sur les blés au stade épi 1 cm, il est possible d’intervenir avec du CCC. Sur les céréales qui ont atteint le stade 1 nœud, on peut utiliser du Moddus ou du Medax (Top). Les régulateurs peu- vent être mélangés aux fongi- cides (voir la fiche technique 2.59). Contrairement au Mod- dus et au Medax (Top), le CCC est miscible avec des herbi- cides, parfois à dose réduite (voir la fiche technique 2.45).
Pour que le traitement avec un régulateur de croissance soit efficace, il faut que la météo soit poussante.
Maladies: cette année, la météo limite le risque lié au piétin-verse. Les blés semés très tôt sont les plus sensibles à cette maladie contre laquelle il est possible de traiter au stade 1 nœud. Toutefois, si la pression du piétin-verse était faible les années précédentes et s’il ne s’agit pas de blé sur du blé, il est souvent possible de s’abstenir de traiter. Il est possible d’évaluer le risque lié au piétin-verse à l’aide de la fiche technique 2.55. Cer- taines parcelles semblent être atteintes par le piétin-verse, alors qu’il peut s’agir de rhi- zoctone, contre lequel il n’y a pas de fongicides. Dans tous les cas, il est nécessaire de bien identifier la maladie et de vérifier que les seuils s’inter- vention tout comme le stade de la culture soient atteints avant d’envisager un traite- ment.
Si une parcelle remplit les conditions pour subir un trai- tement contre le piétin-verse, il faut également surveiller la présence de septoriose des feuilles. Le cas échéant, il convient d’utiliser un fongi- cide à large spectre qui lutte contre ces deux maladies.
De l’helminthosporiose a été observée sur certaines orges. Il est trop tôt pour trai- ter contre cette maladie.
Pois protéagineux
Les pois de printemps sont semés et commencent à lever.Certains pois d’automne at- teignent déjà 10 cm. Si besoin, un désherbage chimique de post-levée est possible. Dès le stade 4 à 5 étages foliaires, seul Bolero peut encore être utilisé (voir la fiche technique 10.31).
Betteraves
Pour les parcelles qui n’ont pas encore été semées, il sera impératif d’attendre un res- suyage suffisant du sol. Pour rappel, la date de semis a peu d’influence sur le taux de sucre.
La levée des betteraves est encore timide. Les récentes précipitations renforcent la pression des attaques de li- maces et de tipules. Il faut y être très attentif durant toute la période de la levée et du dé- veloppement juvénile. Avant d’épandre des anti-limaces sur toute la surface, posez plu- sieurs pièges sur la parcelle (voir les fiches techniques 20.61 à 20.64).
Chaque application d’her- bicides doit contenir du phen- médiphame, de l’éthofumé- sate et de la métamitrone. En fonction des mauvaises herbes à problèmes que l’on rencontre dans la rotation, on peut ajouter d’autres produits (Début, Dual, Frontier, Ven- zar). Pour une efficacité maxi- male des ces produits, obser- vez bien les conditions idéales d’utilisation: un temps pous- sant et une température supé- rieure à 15°C pour Début et un temps humide avec des préci- pitations pour Dual, Frontier et Venzar. Les mauvaises her-
bes contrôlées par ces pro- duits ainsi que d’autres infor- mations concernant le désher- bage se trouvent dans le Bette- ravier romandII/15, sur le site www.betterave.ch ou dans la fiche technique 3.31.
Tabac
Dans les bacs, des parasites peuvent se multiplier. Ce sont principalement les olpidiums et les pytiums qui apprécient particulièrement les modes de production flottants pour se développer. Par une ré-oxygé- nation régulière des solutions nutritives, il est possible de li- miter sensiblement leur multi- plication. Il faut donc réguliè- rement remettre de l’eau fraîche dans les bacs, en se souvenant que ces apports profitent aussi directement aux jeunes plantes qui ont éga- lement besoin d’oxygène pour assurer leur développement.
Pommes de terre
Pour rappel, toute interven- tion contre le ver fil de fer avec de l’Ephosin est soumise à au- torisation spéciale. Seuls les systèmes d’épandage recom- mandés par le fabricant du produit (Stähler) peuvent être utilisés (lire Agri du 13 mars, en page 21).
Tournesols
Les tout premiers tourne- sols ont été semés dans les zones les plus précoces. Il faut attendre que les sols soient
bien ressuyés avant de mettre en place ces cultures. Le dés- herbage chimique ne se pra- tique qu’en prélevée, sauf pour la variété PR64H42, tolé- rante à l’herbicide Express SX en post-levée (voir la fiche technique 8.31 et 8.32).
Prairies
Dans les régions précoces, les pissenlits ont commencé leur floraison. Le cas échéant, il n’est plus possible de traiter contre les rumex avec un pro- duit à base d’asulame. En trai- tement de surface, seul Har- mony serait possible, mais de préférence après la première coupe. Il est utile de rappeler que la meilleure période pour lutter, en traitement de sur- face, contre les rumex se situe à la fin de l’été.
Dans les zones les plus éle- vées où les campagnols mon- trent une activité, il est possi- ble de lutter par piégeage ou par gazage. Installer un per- choir pour les rapaces aide également à combattre ces ra- vageurs.
SERVICES PHYTOSANITAIRES ROMANDS, VULGARISATION TABACOLE, CBS ET AGRI
SUR LE WEB
Les conseils de saison sont publiés sur internet le mercredi avant la parution du journal sur www.agrihebdo.ch > Cette semaine > Conseil de saison.
L’accès est réservé aux abonnés.
PUBLICITÉ
Avec le démarrage de la croissance de l’herbe, les exploitations laitières pratiquant la pâture partielle doivent ajuster l’affouragement
à la crèche pour profiter du plein potentiel de la pâture et réduire ses coûts de production.
A
u 31 mars, les tempéra- tures cumulées depuis le début de l’année se situent dans les normes de saison et les prairies ont démarré leur croissance en douceur.Les mélanges à base de ray- grass d’Italie ont atteint un rendement d’environ 500 kilos de matière sèche par hectare (kg MS/ha) à la fin mars. L’an- née passée, ce seuil était fran- chi deux semaines plus tôt, cependant la vague de froid en avril avait fortement ra- lenti la végétation et atténué l’ampleur du pic de crois- sance de l’herbe jusqu’à fin mai.
Les pluies récentes et la hausse probable des tempéra- tures après Pâques devraient être des plus propices. On peut prévoir que l’herbe atteigne une croissance moyenne de
45 kg MS/ha par jour au cours de la semaine prochaine dans les zones les plus douces. Il ne faut donc pas relâcher l’atten- tion et allonger progressive- ment la durée de présence des animaux dans les pâturages.
Affouragement partiel à la crèche
La quantité de fourrage dis- tribuée à la crèche varie en fonction de la surface pâturée.
Par exemple, avec 10 ares de pâturage par vache (soit 10 animaux/ha), 21% des besoins en MS sont couverts par l’herbe pâturée en zone clima- tique douce et 17% en zone fraîche. Dans le premier cas, la complémentation à crèche s’élèvera à 18,8 kg MF de foin et regain en zone de non-ensi- lage ou 50 kg MF d’ensilage de maïs et d’herbe en lait de cen- trale. Le tableau ci-dessous présente les effets du charge- ment du pâturage sur le ni- veau de complémentation et le coût des fourrages pour les deux zones thermiques, avec et sans ensilage.
Impact sur les coûts de production
En augmentant la surface de 10 à 20 ares par vache (soit 5 vaches/ha), près de la moitié de la ration peut être
couverte par le pâturage.
L’herbe pâturée étant la meil- leur marché, cette opération permet de réduire les coûts de production du lait d’envi- ron 26% quel que soit le mode
de production, soit une éco- nomie de 5 ct par kilo de lait.
Pour mener cette réflexion dans sa propre exploitation, un programme de calcul sim- ple se trouve sur le site
MÉTÉO DES PRÉS (2)
Réduire l’affouragement à la crèche pour optimiser la pâture
www.progres-herbe.org. En quatre clics, la quantité affou- ragée à la crèche et le coût de la ration de base sont calculés en fonction de la surface pâtu- rée.
Evolution de la valeur nutritive
La valeur nutritive de la première pousse au prin- temps est relativement stable jusqu’à l’apparition des épis des graminées, puis elle se dé- grade rapidement. Par exem- ple, le dactyle a épié à la mi- avril en 2011 (année très pré- coce) et au début du mois de mai en 2013 (année très tar- dive) dans les zones ther- miques douces. Cette diffé- rence de 20 jours confirme l’intérêt d’observer les prés dès le début de la saison.
Pour assurer la qualité des fourrages conservés, cer- taines indications sont utiles.
Pâturer tôt sur sol portant est bénéfique au tallage et ralentit l’épiaison des graminées. La valeur nutritive des prairies lacunaires envahies par le pâ- turin commun baisse rapide- ment, il est superflu de leur fournir de l’azote et conseillé de les pâturer ou de les fau- cher au plus tôt. Les prairies temporaires âgées de moins de trois ans sont générale- ment les plus riches en légu- mineuses et leur qualité en première pousse se dégrade plus lentement que celle des prairies permanentes.
ÉRIC MOSIMANN, AGROSCOPE ET DIDIER PEGUIRON, PROCONSEIL
Les coûts des différentes rations de base pour une vache à 8000 kg de lait
Vache
Production Ø 26 kg lait/jour ou 8000 kg/lactation
Ingestion Ø 21 kg MS/jour
Pâturage
Zone thermique Douce (plaine) Fraîche (colline)
Croissance de l’herbe
45 kg MS/ha/j 35 kg MS/ha/j
Chargement du pâturage
10 vaches/ha 5 vaches/ha 10 vaches/ha 5 vaches/ha
Part de la pâture dans la ration
21% 43% 17% 33%
Crèche (kg MF par vache
et par jour)
Affouragement Ensilage Non- ensilage
Ensilage Non- ensilage
Ensilage Non- ensilage
Ensilage Non- ensilage Ensilage herbe
(35% MS)
30 kg – 18 kg – 33,5 kg – 24 kg –
Maïs ensilage (32% MS)
18 kg – 18 kg – 18 kg – 18 kg –
Foin/Regain – 18,8 kg – 13,6 kg – 19,8 kg – 16 kg
Coût
Coût de la ration de base par litre de lait*
18,8 ct/kg
19,5 ct/kg
13,8 ct/kg
14,2 ct/kg
19,8 ct/kg
20,7 ct/kg
16,0 ct/kg
16,6 ct/kg
* Hypothèse de prix: ensilage herbe et maïs à 10 fr./dt MF, foin et regain à 27 fr./dt MF selon le logiciel d’affourragement AGRIDEA-PAFF 2014. Herbe pâturée à 15 fr./dt MS selon Grufko HAFL.
Les limaces peuvent causer des dégâts conséquents dans les betteraves. ARCHIVES AGRI
<wm>10CFXKKw7EMBAE0RON1W67J3YGRmFRQLTcZLV474_yYQFPKlDbFkp4LOv-WY_IQG3WVB0IeklORu-JmR4gRWTNWRKLq79-uzQA434MNGpcoWplGlNX-n9_J9wj5ORyAAAA</wm>
<wm>10CAsNsjY0MDCx0LUwNTEzMAAAWnRKLw8AAAA=</wm>
www.staehler.ch
