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Le nivellement des pistes de ski et les corrections de terrain

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Eidgenôssische Anstalt

für das forstliche Versuchswesen CH 8903 Birmensdorf

Institut fédéral

de recherches forestières CH 8903 Birmensdorf lstituto federale di ricerche forestali CH 8903 Birmensdorf Swiss Federal lnstitute of Forestry Research CH 8903 Birmensdorf

Octobre1984 No237

Berichte Rapports Rapporti

237

Reports

Le nivellement des pistes de ski et les corrections de terrain

(2)

Die Eidg. Anstalt für das forstliche Versuchswesen hat den Zweck, durch wissenschaftliche Versuche, Untersuchungen und Beobachtungen der schweizerischen Forstwirtschaft in ihrem vollen Umfange eine sichere Grundlage zu verschaffen (Bundesbeschlul5 betreffend die Gründung der EAFV).

Die Anstalt stellt die Ergebnisse ihrer Arbeiten vorwiegend in der Form von Publikationen zur Verfügung von Praxis und Wissen- schaft. ln den MITTEILUNGEN erscheinen meist umfangreichere Arbeiten von liingerfristigem lnteresse. Die BERICHTE enthalten in der Regel kürzere Texte.die sich an einen engeren Leserkreis wenden.

Die Publikationen der EAFV, die den lnhabern schweizeri- scher Forstbeamtungen kostenlos abgegeben werden, sind ais Amts- exemplare zu betrachten.

L'Institut fédéral de recherches forestières a pour but de four- nir, en procédant à des essais scientifiques, à des recherches et à des observations, une base solide à l'économie forestière suisse dans son emsemble (Arrêté fédéral concernant la création de l'IFRF).

L'Institut met les résultats de ses travaux à la disposition de la science, principalement sous forme de publications. La plupart des travaux importants et d'intérêt durable paraissent dans les MEMOIRES. Les RAPPORTS contiennent en règle générale des textes plus courts, qui s'adressent à un cercle plus restreint de lecteurs.

Les publications de l'IFRF remises gratuitement aux fonc- tionnaires forestiers doivent être considérées comme des exemplaires de service.

L'lstituto federale di ricerche forestali ha per scopo di fornire mediante esperimenti, ricerche e osservazioni scientifiche, una base sicura per l'economia forestale in tutta la sua estensione (Decreto federale sull'istituzione dell'IFRF).

L'lstituto mette i risultati delle sue ricerche a disposizione della pratica e della scienza, priQcipalmente sotto forma di pubbli- cazioni. Nelle MEMORIE comp~iono per lo più lavori importanti d'interesse durevole. 1 RAPPORT! contengono di regola testi più brevi indirizzati ad una cerchia di lettori più ristretta.

Le pubblicazioni dell'IFRF, rimesse gratuitamente ai funzio- nari dei servizi forestali, sono da considerare quali esemplari d'ufficio.

The purpose of the Swiss Federal lnstitute of Forestry Re- search is to furnish sound principles for ail aspects of forestry in Switzerland, through scientific research, investigation and observa- tion (Governmental decree on the founding of the SF IF R).

lts findings are, mainly through publishing, made available for application in practice and research. Texts of limited application are generally presented in the "Reports" (Berichte), while those of wider and more lasting interest appear in the "Communications"

(Mitteilu ngen).

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Eidgenossische Anstalt

für das forstliche Versuchswesen CH 8903 Birmensdorf

Institut fédéral

de recherches forestières CH 8903 Birmensdorf lstituto federale di ricerche forestali CH 8903 Birmensdorf Swiss Federal lnstitute of Forestry Research CH 8903 Birmensdorf

Octobre 1984 No237

Berichte Rapports Rapporti Reports

Oxf.: 907.19:424.1 :383.3: (494)

Dieter Hünerwadel Roland Rudin Willy Rüsch

Fritz Hans Schwarzenbach Hans-Kaspar Stiffler

Bruno Wallimann Hans Weiss

Le nivellement des pistes de ski et les corrections de terrain

Traduction:

Jean-Bernard Chappuis

Editeur:

Dr W. Bosshard, directeur

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Les collaborateurs suivants ont participé à l'élaboration de cet ouvrage:

Sylvia Crapp Beni La Roche Kurt Rauber Pau I Scherrer Mirek Sebek Otto Wildi

Laboratoire photographique Conception

Composition et maquette Laboratoire photographique Couverture

Rapport final concernant les études sur le terrain de Hünerwadel et Rüsch

Sources des illustrations:

Nos 1-32,38-58: D. Hünerwadel et W. Rüsch;

Nos 33-37: R. Rudin Citation:

Eidg. Anst. forstl. Versuchswes., Ber.

Titre original:

"Skipistenplanierungen und Geliindekorrekturen - Erfahrungen und Empfehlungen" - 1982

En vente chez:

F. Flück-Wirth, Internat. Buchhandlung für Botanik und Naturwissenschaften, CH-9053 Teufen

12.84 600 A28338

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Table des matières

Liste des auteurs Préface de l'éditeur

Interventions dans le paysage: définitions Paysage

1 nterventions dans le paysage

Dieter Hünerwadel

Exemples de corrections de terrain

Dieter Hünerwadel et Willy Rüsch - Conséquences des interventions sur le sol et la couverture végétale

Remarques préliminaires Genre des interventions Conséquences des interventions

Prévention des dégâts et reconstitution du terrain Dégâts dus aux corrections de terrain

Mesures préventives et reconstitution du terrain

Roland Rudin

Corrections de terrain et nivellement des pistes de ski 4 5

7 7 7

8

12 12 12 12 13 14 17

du point de vue touristique 21

Justification des corrections de terrain et des nivelle-

ments 21

Suppression des dangers 21

Création de liaisons dans un terrain compartimenté 21 Prolongation de la saison de ski 21

Organisation de courses 22

Création de larges pistes dégagées et sans obstacles

pour le public 22

Expériences concernant les corrections de terrain

et les nivellements 23

Suppression de dangers 23

Création de chemins skiables 23

Tranchées en forêt 24

Ponts 24

Passages inférieurs pour pistes 24

Pistes de concours 25

Nivellements 26

Expériences concernant le tracé des téléskis et la

construction des autres installations de transport 26 Aménagement des voies d'accès pour les machines de terrassement et pour les engins d'entretien des pistes 26 Importance de l'entretien des pistes 26

Entretenir les pistes en ménageant et en conservant

le terrain 26

Recommandations pratiques 27

Dieter Hünerwadel et Willy Rüsch

Agriculture, économie pastorale et sylviculture Recommandations pratiques

28 31 Le traitement des corrections de terrain dans les concep- tions de développement et les planifications sectorielles 32 Fritz Hans Schwarzenbach

Les nivellements de pistes de ski du point de vue de la protection de la nature

Modifications du milieu vital de la flore et de la faune Conséquences de la préparation mécanique des pistes Conséquences du passage des skieurs

Conséquences de l'engazonnement Exigences de la protection de la nature

Réalisation pratique de la politique de la protection de la nature

Recommandations pratiques Hans Weiss

Pistes de ski et protection du paysage Recommandations pratiques

Hans-Kaspar Stiffler ·

Aménagement et construction des descentes de ski

34 34 34 34 34 34

35 36

37 41

du point de vue de l'obligation d'assurer la sécurité 42 Descentes de ski: pistes et itinéraires 42 Aménagement et construction des descentes de ski 42 L'obligation d'assurer la sécurité des skieurs 42 Contenu et étendue de l'obligation d'assurer la sécurité

des skieurs 43

Conséquences pour l'aménagement

et la construction des descentes de ski 44 Bruno Wallimann·

Le droit public fédéral et cantonal concernant la con- struction et l'exploitation de pistes de ski 46

Législations importantes influençant la construction et l'exploitation des pistes de ski 46

Aménagement du territoire 46

Protection de la nature et du paysage 47

Protection des eaux 48

Conservation des forêts 48

Aménagement et conservation des chemins

pour piétons et des chemins de randonnée pédestre 48

Conservation de l'aire agricole 49

La concession fédérale pour les téléphériques 49

Conclusions 49

Bibliographie 50

Agrafé au milieu de la brochure:

Directives concernant les atteintes portées au paysage dans l'intérêt du ski

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4

Liste des auteurs

Bosshard Walter, Dr ès se. techn.

Directeur de l'Institut fédéral de recherches forestières, Birmensdorf

Hünerwadel Dieter, lng. forestier dipl. EPFZ Aménagiste EPFZ/NDS, Winterthur Rudin Roland

Directeur émérite des Bergbahnen Grindelwald-First AG, Berne

Rüsch Willy, Dr ès se. techn.

Kolliken

Schwarzenbach Fritz Hans, Dr phil.

Vice-directeur de l'Institut fédéral de recherches forestières, Birmensdorf

Stiffler Hans-Kaspar, Dr en droit Stiffler& Nater, avocats, Zurich Wallimann Bruno, avocat Office fédéral des forêts, Berne Weiss Hans, lng. rural dipl. EPFZ

Directeur de la Fondation suisse pour la protection et l'aménagement du paysage, Berne

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Préface de l'éditeur

L'aménagement des pistes de ski pour les Jeux olympiques de 1964 à Innsbruck marque le début d'une nouvelle ère dans les régions de sports d'hiver des pays alpins.

La piste de ski se transforme en un équipe- ment défini par des critères techniques. Elle devient une voie de trafic, dont la pente, la largeur, la visi- bilité et la sécurité doivent correspondre aux con- ventions fondées sur les normes sportives et sur les performances des engins de préparation des pistes.

Depuis, dans tous les domaines skiables alpins, un très grand nombre de pistes existantes ont été corrigées, aplanies et élargies par des terrassements.

Dans les régions nouvellement ouvertes à ce sport, on a directement projeté les pistes en fonction des normes et on les a aménagées au besoin en nivelant de grandes surfaces avec des machines.

Initialement les promoteurs ont sûrement mé- connu la portée juridique et politique de leurs interventions dans le terrain. Aujourd'hui encore, les prescriptions légales fédérales, cantonales et communales concernant la construction des pistes de ski et les nivellements à grande échelle sont in- suffisantes. Aussi n'est-il pas étonnant que des cercles étendus du public suisse dénoncent les cor- rections incontrôlées et les nivellements de terrain dans les régions touristiques alpestres comme un abus grossier d'une lacune juridique et réclament une réglementation claire.

Mais ces interventions dans le paysage sou- lèvent encore d'autres graves objections. La destruc- tion de la couverture végétale au-dessus de la limite des forêts, les modifications de la structure, du régime hydrique et de la stabilité du sol perturbent l'équilibre du milieu naturel alpin. Les nivellements et les corrections de terrain favorisent l'érosion et

Préface

augmentent le risque de glissements de terrain, de coulées de boue et de dégâts dus aux inonda- tions. Du point de vue de la protection de la nature et du paysage, ces atteintes aux sites alpins sus- citent de l'inquiétude.

C'est pourquoi l'Institut fédéral de recherches forestières à Birmensdorf a chargé les deux ingé- nieurs forestiers D. Hünerwadel et W. Rüsch d'étu- dier la nature, l'ampleur et les conséquences des nivellements et des corrections de terra in dans huit domaines skiables choisis. Ces deux auteurs ont reçu un appui réjouissant de larges milieux. En par- ticulier les renseignements fournis volontiers par les entreprises de transport questionnées ont per- mis d'obtenir en peu de temps de nombreuses don- nées et illustrations. Cette documentation de valeur nous a incités à éditer une brochure destinée aux praticiens, récapitulant brièvement les résultats des expériences faites en corrigeant le terrain et en ni- velant des pistes de ski. Cette idée a trouvé un large écho si bien que des experts réputés en ces matières se sont déclarés prêts à collaborer:

Roland Rudin

Fritz Hans Schwarzenbach Hans-Kaspar Stiffler Bruno Wallimann Hans Weiss

Nous remercions cordialement tous les auteurs de leurs contributions.

Walter Bosshard

5

(8)

Interventions dans le paysage

Interventions dans le paysage: définitions

Paysage

En français, le terme allemand de "Landschaft" uti- lisé dans le présent travail, se traduit suivant le contexte par paysage, site ou terrain. 11 désigne les surfaces agricoles, forestières et sylvo-pastorales mais aussi les friches et les terrains improductifs tels que les rochers, les pentes couvertes de blocs et de pierraille, les névés et les glaciers.

1 nterventions dans le paysage

Ces interventions se classent en trois groupes:

- défrichements et reboisements - corrections de terrain

- ouvrages d'art

Cette subdivision s'impose, chaque groupe étant soumis à des normes différentes de droit, de plani- fication et de technique.

Par défrichement, on entend l'élimination du- rable ou temporaire des arbres et des buissons, qu'ils soient soumis ou non à la législation fores- tière.

Les reboisements servent à créer de nouvelles forêts au moyen d'interventions forestières.

Les corrections de terrain comprennent les inter- ventions suivantes:

- élimination d'obstacles

- construction de chemins skiables - égalisation du tracé des téléskis

- pistes d'accès pour les machines de construc- tion et de préparation des pistes

- nivellements

Font partie des ouvrages d'art - les murs, les ponts, les galeries

- les barrières permanentes sur les ouvrages d'art ou dans les endroits exposés du terrain - les tremplins de saut à ski

Les mâts, les pylônes, les renvois de câbles des re- montées ainsi que les travaux paravalanches sont comptés avec les bâtiments et ne sont pas traités dans cette étude.

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(9)

Corrections de terrain

Exemples de corrections de terrain

Dieter Hünerwadel

Les corrections de terrain prennent des formes nombreuses. Elles remplissent des missions variées, s'attaquent plus ou moins profondément au terrain primitif et ont des conséquences diverses.

Les plus douces sont celles où on ne déblaie et ne remblaie pas, ou que par endroits, le sol en place et en particulier la couche de terre végétale.

On enlève les blocs et les grosses pierres; on aplanit une ou deux bosses avec les buissons dont elles sont souvent garnies. Ces interventions superfi- cielles sont destinées surtout à améliorer la sécurité des skieurs, à ménager les engins de damage, à faci- 1 iter les mesures de sécurité en hiver, et dans une mesure limitée, à prolonger la saison skiable (fi- gures 1 à 3).

Figures 2 et 3

Figure 1

L'aménagement de la piste s'est borné à l'élimination des blocs et grosses pierres en surface (Felskinn, Saas-Fee VS).

Correction de terrain superficielle. Les lieux sont vite revenus à leur état naturel (figure 2: avant le nivellement; figure 3:

8 sept ans après la fin des travaux; Berneuse, Leysin VD).

(10)

Corrections de terrain

Figures 4 et 5

La suppression de l'obstacle a requis une intervention localisée assez profonde (figure 4: état primitif; figure 5: sept ans plus tard; Berneuse, Leysin VD).

Les interventions à petite échelle entament en général le terrain plus profondément pour suppri- mer de gros obstacles. On déblaie entièrement la structure primitive ou on la remblaie souvent sous plusieurs mètres de matériaux. On bouleverse le régime hydrique. L'égalisation de la surface et la modification du relief changent le microclimat. Par des mesures appropriées de reconstitution, épan- dage de terre végétale, fumure, drainage, etc., on doit créer des conditions favorables à la croissance des plantes sur la nouvelle station.

Ces travaux servent surtout à prolonger la saison, à uniformiser le degré de difficulté, à facili- ter le damage des pistes et les mesures de sécurité et de barrage (figures 4 et 5).

Les interventions à grande échelle entament plus ou moins profondément le terrain primitif. On mélange la terre végétale avec le sous-sol pierreux ou rocheux, si bien que les chances de réussite du réengazonnement varient beaucoup.

Les interventions à grande échelle sont néces- saires dans des terrains convenant mal au ski - sur des pâturages bosselés, sur les pentes parsemées de blocs ou de buissons, dans les régions de moraines et dans la forêt. On recherche presque toujours à prolonger la saison, à faciliter la circulation des en- gins de damage ou tout simplement à construire des pistes. Les nivellements combinés avec l'élimi- nation d'obstacles localisés constituent la forme la plus fréquente des corrections de terrain en faveur du ski (figures 6 à 8).

Les terrassements à flanc de coteau, les bermes et les terrasses constituent des interventions im- portantes et ouvrent en général profondément les versants. On enlève le terrain en place. On change le régime hydrique, l'exposition et le microclimat d'une manière draconienne. Parfois la création de pistes d'accès, de liaison ou de descente en forêt permet de combiner les besoins du ski avec ceux des économies alpestre et forestière (figures 9 et 10).

9

(11)

Corrections de terrain

Figure 6

Nivellement à grande échelle d'un pâturage bosselé (Crap Sogn Gion, Laax GR).

Figure 7

Nivellement à grande échelle dans un champ de blocs (Ja- kobshorn, Davos GR).

Figure 8

On a défriché la forêt d'arole et de mélèze et nivelé le ter-

10 rain pour aménager une piste (Biirgji, Grachen VS).

(12)

Figure 9

Diverses pistes de liaison et de descente sil/onent les pentes.

La construction et l'exploitation des installa- tions de transport exigent souvent des modifica- tions considérables des lieux sur l'emplacement des pylônes et des stations aval et amont ou sur le tracé des téléskis. On recherche toujours à garantir la sécurité de l'exploitation et à prolonger la saison

(figures 11 et 12).

Corrections de terrain

Figure 10

Dans une zone primitivement légèrement boisée, on a amé- nagé de nombreuses bermes et passages transversaux qui servent en partie de chemins en été.

Figure 11

Cette station supérieure de téléski a exigé de gros terrasse- ments.

Figure 12

Le tracé bien nivelé du téléski devient l'élément marquant

du paysage. 11

(13)

12

Dégâts au sol et à la végétation

Conséquences des interventions sur le sol et la couverture végétale

Dieter Hünerwadel et Willy Rüsch

Remarques préliminaires

Le présent exposé très condensé se fonde sur l'étude de huit domaines skiables choisis plus ou moins au hasard à cause de la documentation favo- rable disponible sur eux (vues aériennes récentes).

Nous évoquons d'abord dans les alinéas suivants les conclusions plutôt théoriques et scientifiques tirées de nos études et du dépouillement de l'abon- dante littérature sur le sujet. Puis nous récapitule- rons les principales expériences pratiques dans les chapitres:

•- Dégâts dus aux corrections de terrains - Mesures préventives et reconstitution du ter-

rain

Genre des interventions

(cf. les figures du chapitre "Exemples de correc- tions de terrain")

Les corrections de terrain, les nivellements et les ouvrages d'art constituant des ouvrages au sens de l'article 58 du Code suisse des obligations, leur pro- priétaire répond des dommages causés par des vices de construction ou par le défaut d'entretien.

Aussi vaut-il la peine de décrire les répercussions sur le terrain des travaux ci-dessous:

- interventions superficielles pour ôter des blocs, de grosses pierres et des monticules isolés

- interventions à petite échelle pour supprimer de gros obstacles

- corrections de terra in à grande échelle avec élimination des monticules, remblayage des creux et mise en décharge des déblais

- terrassements à flanc de coteau, bermes pour des chemins skiables, des pistes d'accès, des tracés de téléski, des descentes en forêt - aménagement de pistes en terrain rocheux,

dans des éboulis plus ou moins grossier ou des régions de moraines

Conséquences des interventions

(cf. figures du chapitre "Dégâts dus aux corrections de terrain")

Toutes ces interventions modifient directement le microrelief et la structure du sol recouvrant la roche. Elles influencent considérablement le régime hydrique et la résistance du terrain. L'élimination de la couverture végétale l'expose au dessèchement et au ruissellement. L'érosion par le vent ou par les eaux de fonte et de pluie emporte les matériaux fins en surface. Celle-ci se ravine, le microclimat change complètement.

Une fois en route, l'érosion ronge inexorable- ment les couches entamées et bouleversées et accroît les risques dans les terrains mouillants:

- affouillement par l'eau de fonte - affouillement par les fortes averses

- déclenchement de glissements de terrain et de coulées de boue dans les régions peu stables L'enlèvement continu de l'humus et des matériaux fins par l'eau et le vent rend plus difficile et plus long l'engazonnement naturel ou artificiel. Dans les endroits les plus exposés, le sol disparaît en entier en peu de temps, interdisant le retour de toute vé- gétation.

En plus de l'action érosive bien connue du vent et de l'eau, le gel exerce une action très des- tructive en altitude. En gelant, l'eau d'infiltration augmente de volume, gonfle les couches superfi- cielles, les brise et parfois même les détache (chan- gements de structure). L'alternance du gel et de dégel ameublit le sol et le prédispose à l'érosion.

Les études faites confirment très clairement les vieux principes fondamentaux de la construc- tion en montagne: les risques naturels d'érosion imposent une conception et une exécution très soignées des ouvrages, leur surveillance constante et leur entretien régulier, si l'on veut éviter les dégâts.

Pour combattre les dommages menaçants d'une manière appropriée, il importe de déceler à temps les phénomènes d'altération du sol et les premiers signes d'érosion.

(14)

Prévention des dégats et reconstitution du terrain (cf. les figures du chapitre

"Mesures préventives et reconstitution du terrain") Depuis des décennies on connaît par expérience les mesures de génie civil, rural et forestier pour éviter ou diminuer les effets ruineux des corrections de terrain ou pour stabiliser les pentes risquant de s'ébouler. La première consiste toujours à drainer les pentes marécageuses et à évacuer sûrement les eaux superficielles de pluie ou.de fonte.

Certains responsables des premiers aménage- ments de pistes ont déjà tenté d'engazonner les talus, les tranchées, les pistes et les surfaces déca- pées et n ivel lées au moyen de semis appropriés.

Les tentatives d'engazonnement pour recons- tituer une couverture végétale complète et stabili- ser les surfaces remuées ont eu des résultats contra- dictoires. Comme le montrent les études faites, leur réussite dépend surtout des conditions locales.

Au-dessus de la limite climatique des forêts l'engazonnement rencontre des difficultés extra- ordinaires:

- Le nombre de plantes prospérant en haute al- titude diminue vite au-dessus de la limite des forêts.

- La brièveté de la saison de végétation et les basses températures ralentissent beaucoup la croissance. L'évolution naturelle d'une asso- ciation végétale compacte et conforme à la station sur un sol intact prend des décennies ou même des siècles dans les conditions alpines.

- Si l'humus a été enlevé ou recouvert, seules les rares espèces d'éboulis ou de sol brut entrent en ligne de compte pour recoloniser le terrain.

- A même altitude, la neige compactée forte- ment par le damage mécanique fond souvent plusieurs semaines plus tard qu'en-dehors des pistes; ce retard raccourcit encore la saison de végétation, si bien qu'une série d'espèces dis- paraissent parce que leurs graines n'arrivent plus à mûrir.

Dégâts au sol et à la végétation

Sommairement dit, l'engazonnement a quelques chances de réussir sur les surfaces avec assez de terre végétale, en-dessous de la limite des forêts, en cas d'exécution correcte et d'entretien suffisant des semis. En revanche, en haute altitude, il a enregistré jusqu'ici des résultats peu encourageants. Il n'est pas encore possible actuellement de pronostiquer l'évolution à long terme des terrains engazonnés.

Le succès de l'opération dépend dans une large mesure des soins apportés aux travaux de décapage, de nivellement et d'ensemencement ainsi qu'à l'entretien des semis.

Les problèmes de l'engazonnement des ter- rains nivellés en altitude et en stations extrêmes n'ont pas encore été traités exhaustivement par la science. Il est à craindre que des surfaces étendues dans divers domaines skiables élevés en Suisse ne puissent plus être engazonnées avec succès et que les sols dénudés soient totalement emportés par l'érosion en peu de temps.

Aussi, au-dessus de la limite climatique des forêts, faut-il exiger la plus grande retenue dans les corrections de terrain impliquant une destruction de la couverture végétale existante.

Pour prévenir autant que possible tout risque ultérieur d'érosion, tous les travaux comportant le décapage de la végétation, l'aplanissement des monticules et des creux et le nivellement de vastes surfaces doivent être projetés soigneusement, et surveillés consciencieusement par un chef de chan- tier expérimenté pendant leur exécution.

13

(15)

14

Dégâts d'érosion

Dégâts dus aux corrections de terrain

Dieter Hünerwadel et Willy Rüsch

L'eau ruisselant vite, le gel et le vent peuvent pro- voquer une érosion plus ou moins violente des terrains nivelés. L'apparition des dégâts dépend des conditions naturelles (consistance, pente, exposi- tion et régime hydrique du terrain, quantité et répartition des précipitations, altitude), des fac- teurs influencés par l'homme (tracé, aménagement superficiel de la piste, structure des remblais, déri- vation des eaux, engazonnement, soins dans l'exé- cution des travaux) et de l'interaction entre les conditions naturelles et les interventions humaines.

Les causes les plus fréquentes du ravinement des pistes de ski nivelées sont les suivantes:

• mauvaise évacuation de l'eau

• engazonnement absent ou raté

• pente du terrain

• instabilité du sol

• exécution défectueuse des travaux

Figure 13

Malgré la pente modérée et la bonne réussite de l'engazon- nement, l'instabilité du sous-sol provoque sur la piste des traces d'érosion et d'éboulement.

Les dégâts s'échelonnent de lad isparition des maté- riaux fins dans le sous-sol jusqu'au ravinement de toute la surface à plusieurs mètres de profondeur.

En général, on observe des dégâts d'érosion sur 10

à 50 pour cent des surfaces nivelées (figures 13 à

20).

En plus des dégâts par les eaux de ruisselle- ment, on constate des coulées de boues et des éboulements quand on a entamé et déséquilibré des couches de terrain aquifères. Les glissements se déclenchent parfois sur de faibles pentes quand le sous-sol est instable (figures 21 et 22).

Le gel et la disparition de la terre fine, qui n'est plus maintenue en surface par les plantes, entraînent à bref délai la formation de pentes pierreuses. Il est difficile de les rendre à l'agri- culture; d'autre part elles ne remplissent plus leur but aussi bien car elles aggravent l'usure des engins de damage et occasionnent des dommages aux skis.

Dans des circonstances défavorables, les terrasse- ments créent de nouveaux foyers de danger (fi- gure 23).

Figure 14

Rigoles et fossés creusés malgré l'engazonnement par de l'eau qu'on aurait dO évacuer en-dehors de la piste.

(16)

Figure 15

L'eau de ruissellement a raviné la piste raide et non enga- zonnée.

Figure 17

La structure instable du sol et sa forte pente ont provoqué des affouillements profonds.

Figure 19

Dégâts d'érosion sur une terrasse traversée par un engin de chantier peu après son engazonnement.

Dégâts d'érosion

Figure 16

On a négligé Je problème de l'évacuation de l'eau. Elle s'écoule par ce fossé qui a rongé Je sol jusqu'au rocher.

Figure 18

L'eau n'ayant pas été évacuée latéralement, elle s'est creu- sée un lit en forte érosion.

Figure 20

Risque d'érosion accru par les traces d'un excavateur sur un tracé de téléski fraÎchement engazonné.

15

(17)

Dégâts d'érosion

Figure 21

Malgré l'engazonnement, la poussée du terrain provoque un éboulement.

Figure 23

Figure 22

En nivelant, on a entamé des couches aquifères instables; le terrain commence à glisser.

16 L'érosion et le gel amènent en surface toujours plus de pierres; il se forme une pente caillouteuse défavorable au ski.

(18)

Consolidation du terrain et engazonnement

Mesures préventives et reconstitution du terrain

Dieter Hünerwadel et Willy Rüsch

Diverses mesures permettent d'éviter ou de réduire l'érosion et les éboulements. Les recommandations suivantes découlent de nos observations sur le ter- rain et de l'étude de la littérature spécialisée.

On prévient l'érosion des pentes dénudées en les engazonnant en entier directement après la fin des travaux, et au plus tard à la mi-août. Cette re- mise en culture immédiate:

- ralentit l'écoulement de l'eau,

- facilite la recolonisation par les plantes natu- rellement présentes,

- intègre l'ouvrage dans le paysage,

- améliore la qualité de la neige sur la piste.

Voici les principales méthodes d'engazonnement:

Semis de fleur de foin

On sème les graines contenues dans les débris ré- coltés au fond des tas de foin dans les granges. Les résultats sont décevants en haute altitude.

Semis hydraulique

Les semences, l'engrais, l'adhésif et un amende- ment de sol sont mélangés dans de l'eau et giclés sur la surface nue.

Semis à sec (ou à la volée)

11 consiste à repandre à la volée la semence qu'on a mélangée ou non avec de l'engrais, un adhésif et un amendement de sol. 11 ne réussit que dans les zones basses.

Semis avec paillis

Après un semis hydraulique ou à la volée, on pro- jette par air comprimé en guise de protection contre les intempéries et l'érosion un mélange de paille hachée menu et d'adhésif (en général une émulsion de bitume).

Figure 24

Au premier plan, échec du semis de fleur de foin; au fond réussite du semis à la volée d'un mélange grainier du com- merce.

Figure 25

Le semis hydraulique permet la création rapide d'une végé- tation couvrante, mais celle-ci sera érodée si on néglige

l'évacuation des eaux de ruissellement. 17

(19)

18

Consolidation du terrain et engazonnement

Figure 26

Une solide clôture protège la piste engazonnée contre le bétail pendant les premières années.

Figure 27

En laissant des Îlots de la végétation primitive, on accélère la recolonisation des surfaces par la flore naturelle (Crap Sogn Gion, Laax GR).

Les semis de fleur de foin ou à la volée conviennent' pour les terrains avec des restes de terre végétale.

Sur les sols bruts qui en sont dépourvus, il faut re- courir aux méthodes plus coûteuses, semis hydrau- liques avec ou sans paillis. Les semences comporte- ront principalement des espèces de trèfle et de gra- minées adaptés à l'altitude. On clôturera les sur- faces semées, on les fauchera les deux premières années, on les pâturera dès la 2e ou la 3e année et on les fumera ultérieurement aussi longtemps que nécessaire (figures 24 à 26).

D'après les expériences pratiques, un ense- mencement ne suffit pas en général à garantir un engazonnement compact durable. On le répétera sans retard sur tous les vides constatés lors des tournées de contrôle régulières indispensables.

On obtient de bons résultats en-dessous de la limite climatique des forêts (1800-2300 m suivant la région). Au-dessus, les chances de succès baissent rapidement.

On facilitera la recolonisation des secteurs ni- velés en laissant des îlots de la végétation primitive

(figure 27).

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Figure 28

Ce fossé d'évacuation de l'eau a été consolidé par un pavage grossier et prolongé assez loin en-dehors de la piste. Son engazonnement aurait amélioré sa résistance (Crap Sogn Gion, Laax GR).

Les talus des bermes et des traversées de pente seront assurés le mieux avec des semis hydrauliques avec ou sans paillis. Là où ces méthodes ne suf- fisent pas, on recourra à des ouvrages de consolida- tion (fascines, caissons en bois, cordons en vert).

On évacuera l'eau de ruissellement par des fos- sés engazonnés ou consolidés. Les premières années on les contrôlera régulièrement et on les entre- tiendra. Si on ne peut pas dériver latéralement l'eau, on la canalisera dans un fossé préservé de l'érosion d'une manière adéquate (blocs, cordons en vert) (figures 28 à 30).

On évitera si possible les terrassements dans les zones instables reconnaissables aux suintements d'eau, aux tassements, aux crevasses, aux arbres penchés. En cas de glissement du terrain, on as- sainira au moyen de drains ou de fossés remplis de pierres. Si ces moyens ne suffisent pas, on recourra à des ouvrages de consolidation (cordon en vert, fascines, etc.).

Dans les remblais on mélangera les matériaux autant que possible sans les superposer en couches (par exemple matériaux fins sur des grossiers). On évitera ainsi que la terre fine ne s'infiltre entre les

Consolidation du terrain et engazonnement

Figure 29

La piste et les fossés d'évacuation d'eau sont gazonnés inté- gralement. Pour obtenir une herbe plus drue et un meilleur support de la piste, on devrait faucher avant l'hiver (Platt- jen, Saas-Fee VS).

Figure 30

L 'érosion à la sortie de ce fossé est empêchée par un caille- botis de rondins et des blocs (First, Grindelwald BE).

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Consolidation du terrain et engazonnement

Figure 31

Remblai mélangé de matériaux grossiers et fins sans aucune trace d'érosion malgré une pente excédant 50 pour cent (Fels- kinn, Saas-Fee VS).

Figure 32

Fossé affouillé plusieurs fois. Il faut réparer immédiatement

20 tous les dégâts.

gros cailloux ou qu'elle soit lessivée. De plus, la présence de gros éléments à tous les niveaux amé- liorera la stabilité (figure 31).

On organisera et exécutera les nivellements de sorte qu'aucune machine ne circule sur eux après leur engazonnement.

On contrôlera régu I ièrement tous les ouvrages, on les entretiendra et on les remettra en bon état (figure 32).

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Expériences concernant le nivellement des pistes

Corrections de terrain et nivellement des pistes de ski du point de vue touristique

Roland Rudin

Justification des corrections de terrain et des nivellements

Suppression des dangers

Le développement du ski en un sport de masse confronte les responsables des entreprises de trans- port et de remontées à des problèmes de sécurité.

Les skieurs faibles ou même débutants sont hissés sans effort au sommet de pistes difficiles à la limite de leurs capacités. L'affluence aux heures de pointe augmente les risques. Aussi les entreprises ont-elles un intérêt direct à supprimer les passages dange- reux, à les barrer ou au moins à les signaliser et à

prévoir dans leur domaine skiable au moins une descente permettant aux skieurs inexpérimentés un retour en plaine sûr.

Création de liaisons dans un terrain compartimenté

L'expérience des dernières années montre que les skieurs apprécient spécialement les régions où ils ont la liberté de combiner les descentes et les moyens de transport d'une manière variée et at- trayante. 11 s'agit donc très souvent de trouver des 1 iaisons permettant un changement de secteur sans contrepente ou sans longs trajets à plat.

Ces passages sont souvent dictés par le relief:

terrasses, dépressions, défilés à travers des arêtes de rochers, replats dans des ravins ou des lits de ruis- seau. Le manque de places d'évitement ou de déga- gement dans ces passages obligés ou ces couloirs in- cite l'aménagiste des pistes à corriger et à niveler le terrain (figure 41).

Prolongation de la saison de ski

Pour la rentabilité des entreprises et l'économie régionale, la prolongation de la saison, surtout dans les stations basses, constitue un objectif important de la politique touristique. Elle profite aux sociétés de transport, à l'hôtellerie, aux commerces locaux, aux propriétaires de maisons de vacances et aux agriculteurs employés par les entreprises saison- nières.

Dans les milieux touristiques, on insiste sur- tout sur une ouverture précoce de la saison avec des pistes en bon état, car beaucoup de skieurs de plaine attendent avec impatience de reprendre leurs 1 attes. Les . cours de ski en avant-saison sont très prisés, mais ils ne sont réalisables et susceptibles d'être offerts que si les pistes sont bien praticables en décembre. En outre les week-ends avec de bonnes pistes avant Noël, spécialement dans les régions proches des agglomérations, contribuent beaucoup à un bon résultat financier.

On peut avancer l'ouverture des pistes en les débarassant de tout obstacle (pierres, souches, etc.) et en les nivelant de manière à permettre un da- mage mécanique impeccable même avec peu de neige. On y arrive seulement si on commence la préparation des pistes à la première neige et qu'on la poursuit à chaque nouvelle chute.

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Expériences concernant le nivellement des pistes

Figure 33

Dans une région extr~mement ventée, la pose de chabouris sur les bords d'une piste provoque un dépôt régulier de la neige à l'intérieur, alors qu'à l'extérieur le terrain est partiellement dénudé (Glenshee, Ecosse).

Organisation de courses

De nos jours, on ne peut et on n'a le droit d'organi- ser des courses de ski que sur des pistes corres- pondant aux normes de la Fédération internatio- nale de ski FIS, normes dont les experts contrôlent l'appiication sur place avant d'accorder l'homolo- gation.

Les spécialistes du tourisme estiment que l'im- pact publicitaire de courses nationales ou inter- nationales est très grand, spécialement en cas de retransmission télévisée. Aussi les stations impor- tantes cherchent-elles à créèr dans leur domaine skiable des pistes de concours.

De nombreux exemples au pays et à l'étranger démontrent la difficulté de satisfaire aux normes de la FIS. Elles exigent des interventions considé- rables en terrain difficile: déblais et remblais, drai- nages, défrichements, construction de chemins, de ponts et de murs de soutènement.

Création de larges pistes dégagées et sans obstacles pour le public

Le public aime beaucoup les pistes larges, dégagées, unies et sans obstacles. Pour les obtenir, on a exé- cuté des nivellements étendus dans de nombreux domaines skiables.

L'aménagement de telles pistes est réalisable avec les moyens techniques actuels même dans les terrains difficiles. De nombreuses entreprises de transport occupent leur personnel permanent en été à ces travaux en profitant du fait que les con- ducteurs d'engins de damage maîtrisent bien la plupart du temps aussi les machines de terrasse- ment.

(24)

Expériences concernant les corrections de terrain et les nivellements

Suppression de dangers

Les expériences faites dans de nombreux domaines skiables divers se sont concrétisées dans des direc- tives pour la suppression, la signalisation et le bar- rage des passages dangereux. Les recommandations récapitulées dans l'article de H. K. Stiffler sur l'obli- gation d'assurer la sécurité des skieurs sur les des- centes ont fait leurs preuves en pratique.

En général les pistes destinées au public exigent peu d'interventions:

- élimination des pierres, blocs ou souches - abattage d'arbres isolés dans des passages cri-

tiques

- création ou amélioration des traversées de ruisseaux

- élargissement d'un chemin existant dans un pâturage ou une forêt

- aménagement du détournement d'un passage raide ou étroit dans un chemin creux ou dans

· une forêt ·

- correction de talus au croisement d'une piste et d'un chemin

- terrassement d'une aire de freinage et d'at- tente aux stations de départ des téléskis - drainage de passages critiques pour éviter la

formation de glace

Création de chemins skiables

L'aménagement de chemins spéciaux facilitant au skieur inexpérimenté la traversée d'une pente raide coûte relativement cher. Dans l'intérêt bien com- pris des entreprises de transport, il devrait être limi- té à ces liaisons primordiales permettant le passage d'une remontée à l'autre même à des débutants.

On étudiera mûrement leur tracé en tirant parti du terrain.

Ces traversées de pente raide se font sous forme de bermes ayant une largeur de 6 m au moins et une pente de 6 à 7 pour cent au plus. Pour éviter les dégâts ultérieurs on captera les sources et on les dérivera vers un exutoire convenable (ruis- seau ou ravin existant). On drainera les parties marécageuses et l'eau suintant dans les talus.

Expériences concernant le nivellement des pistes

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Figure 34

Ce chemin skiable suivant des bermes facilite le passage d'un compartiment du terrain à un autre.

Figure 35

Véhicule de piste en train de débarasser un chemin skiable de la neige soufflée.

On stabilisera les talus dans les règles de l'art.

Les clayonnages de saules ou la plantation de bou- tures de saules et de vernes ont fait leurs preuves.

Ces essences soutirent l'humidité du sol et contri- buent à le consolider avec leurs racines là où il a tendance à s'ébou Ier.

Les chemins skiables accumulent volontiers la neige soufflée. On les en débarassera donc de temps à autre au moyen d'un véhicule à lame sur toute leur largeur de manière à permettre le dépassement des skieurs lents ou tombés.

Suivant les conditions, la formation d'amas de neige peut être réduite dans les endroits exposés par la pose de chabouris ou de paravents.

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Expériences concernant le nivellement des pistes

Figure 36

Dans un terrain très exposé au vent, des chabouris ou d'autres types de paravents provoquent le transport et le dépôt de la neige sur la piste (Aviemore, Ecosse).

Tranchées en forêt

Les pistes coupant la forêt dans la ligne de pente devraient avoir 30 à 40 m de largeur. Si elles sont en écharpe, on peut réduire fortement la tranchée surtout si on l'aménage en un tracé spacieux et aplani. La largeur sera proportionnelle à la pente.

Dans ces tranchées, les pistes sont en général

à l'ombre et restent longtemps praticables au prin- temps. Elles ont l'avantage que les skieurs y tassent la neige. Mais sur un fond inégal ou sur les cassures du relief, ils la râpent jusqu'au terrain et endom- magent l'herbe ou les racines superficielles des arbres.

Ponts

On dimensionnera les ponts en fonction du poids et de la largeur des véhicules de préparation des pistes. lis seront assez larges pour qu'un skieur puisse croiser un engin.

On les munira de garde-fous proportionnés

à la hauteur de la neige.

Passages inférieurs pour pistes

On implantera si possible les passages inférieurs de manière à ce que les skieurs les voient d'assez loin pour s'arrêter en cas de besoin.

1 ls seront assez hauts et assez larges pour ga- rar.itir le passage sûr des engins de damage même avec 1,5 à 2 m de neige ou en croisant des skieurs.

(26)

Expériences concernant le nivellement des pistes

Figure 37

Des pare-neiges assurent un enneigement régulier du tracé d'un téléski là où le vent chasse ou accumule la neige.

Pistes de concours

Les normes que la Fédération internationale de ski FIS a édictées pour les pistes de concours rendent celles-ci utilisables pour de bons skieurs aussi en- dehors des courses. Aussi sont-elles souvent appl i- quées, avec quelques adaptations, pour l'aménage- ment des pistes destinées au grand public.

Voici les principales exigences:

- largeur m1n1mum 30 m (40 m si elles sont aussi ouvertes au public)

- espace libre pour les chutes des deux côtés et de 40 m à l'extérieur des courbes; si ce n'est pas possible, on doit corriger le terrain ou tendre des filets de sécurité

- le tracé de la piste ne doit jamais conduire dans un espace réservé aux chutes

- on conservera le relief général

- sitôt les travaux terminés, on engazonnera le terrain par égard à la protection du paysage et à la prévention de l'érosion

- les talus ava I seront garnis de buissons et non d'arbres (à cause des obstacles futurs!)

- on drainera les pistes dans les règles de l'art - on contrôlera avant chaque hiver les conduites

et on les remettra en état au besoin

- on éliminera tous les obstacles en automne 25

(27)

Expériences concernant le nivellement des pistes

Nivellements

En principe on devrait éviter les nivellements à grande échelle et se contenter d'interventions lo- cales. D'après les expériences récentes, les entre- prises responsables ont avantage à faire preuve de la plus grande réserve:

- Les nivellements à grande échelle créent ou aggravent les risques d'érosion dont l'auteur est responsable d'après la jurisprudence en vigueur.

- Ces travaux sont onéreux; en plus des terrasse- ments, il y a des frais considérables pour le drainage, la stabilisation des pentes, l'engazon- nement et l'entretien permanent.

- Ces nivellements constituent des atteintes durables au paysage; ils l'enlaidissent et favo- risent la destruction de la couverture végétale dans les stations exposées, surtout aux étages subalpin et alpin.

On exécutera chaque nivellement avec le maximum de soins:

- évacuation des eaux - bon choix des décharges

- consolidations des talus selon les règles de l'art - engazonnement dès la fin des travaux avec semis complémentaires immédiats sur toutes les lacunes du premier ensemencement

Expériences concernant le tracé des téléskis et la construction des autres installations de transport

Déjà lors de l'élaboration des projets, on veillera à intégrer les installations dans le paysage pour mini- miser l'impact des pylônes, tranchées, stations de départ, d'arrivée ou de dérivation.

Les plans d'ensemble cadastraux au 1: 5000 conviennent pour le dessin des profils en long.

Les téléskis suivront si possible la ligne de pente. Ils seront plus agréables à parcourir même s'ils sont raides que ceux qui sont de biais; ils seront moins envahis par la neige soufflée, ce qui réduit le coût de l'entretien.

On choisira l'emplacement et la hauteur des pylônes de manière à minimiser les remblais, les déblais et les nivellements.

Dans les versants à l'abri du vent aussi bien qu'aux endroit exposés, on obtient un dépôt de neige régulier sur le tracé au moyen de chabouris 26 (figure 37).

On veillera à choisir pour les téléphériques, les télécabines et les télésièges des tracés respectant le relief et à harmoniser leurs bâtiments avec leur voisinage en choisissant leur emplacement et leur architecture.

On se gardera d'amener l'électricité par des 1 ignes aériennes qui sont exposées en montagne à de graves perturbations par le vent, la neige ou le givre. La protection du paysage et la prévention des accidents de ski militent en faveur d'une mise sous câble: les pylônes et les poteaux dans les pistes exposent les skieurs à des risques accrus de colli- sions.

Aménagement des voies d'accès pour les machines de terrassement et pour les engins d'entretien des pistes

Les I ieux de transbordement du béton et des autres matériaux au bout des routes existantes sont sou- vent assez loin des chantiers. A la fin des travaux, on laisse la plupart du temps les pistes d'accès jusqu'aux pylônes et les stations dans leur état.

Elles forment de vilaines plaies. Pour éviter ces atteintes inutiles au paysage, on devrait utiliser l'hélicoptère pour ces transports (surtout pour les pylônes). Il permet une double économie: un gain substantiel de temps et une grosse réduction des frais de construction.

Importance de l'entretien des pistes Entretenir les pistes en ménageant et en conservant le terrain

L'entretien des pistes en été est spécialement im- portant; il comporte

- l'évacuation des détritus et des matériaux éboulés ou déposés par l'eau

- le contrôle, le curage et la réparation des fos- sés, aqueducs et drainages

- le contrôle et l'amélioration éventuelle des consolidations de terrain

- l'engazonnement complémentaire des talus et surfaces dénudées

- la fumure des surfaces engazonnées manquant de terre végétale

- le pacage de bétail sur les pistes: il apporte une fumure naturelle bienvenue et la neige glissera moins sur l'herbe broutée

- le fauchage des pentes non pâturées avant l'hiver

(28)

Expériences concernant le nivellement des pistes

Recommandations pratiques

Actuellement un des objectifs essentiels de la politique touristique consiste à conserver au mieux la beauté du paysage. Dans le domaine du ski, il y a diverses façons efficaces d'y arriver.

La planification des remontées et des pistes veillera à réduire à un minimum les atteintes au paysage et leurs conséquences écologiques ultérieures (érosion, inondations, destruction de la cou- verture végétale, perturbation des équilibres naturels, élimination de plantes et animaux rares).

On accordera une importance primordiale à la protection de la nature et du paysage et à la lutte contre les avalanches en consultant les instances compétentes dès le début des études.

• On établira un plan d'ensemble de toutes les installations de transport, pistes, chemins ski- ables en les intégrant dans le site avec un minimum d'emprise.

• On renoncera par principe aux grands nivellements.

• En cas d'interventions localisées, dictées par l'obligation d'assurer la sécurité des skieurs, on appréciera à fond les avantages et inconvénients des interventions envisagées. On exécutera les travaux dans les règles de l'art. On contrôlera régulièrement les corrections de terrain ef- fectuées et on réparera les dégâts constatés.

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Agriculture, économie pastorale et sylviculture

Agriculture, économie pastorale et sylviculture

Dieter Hünerwadel et Willy Rüsch

L'agriculture ne souffre pas trop de l'aménagement des pistes. On aplanit en priorité des pâturages bos- selés et des pentes d'éboulis, c'est-à-dire des ter- rains sans valeur qui, engazonnés correctement, de- viennent même productifs. A basse altitude les sur- faces nivellées et bien réensemencées sont de nou- veau utilisables après peu de temps, à condition que la jeune et délicate pelouse ne soit pas d'em- blée surchargée par un pacage trop long ou par le tourisme hivernal (circulation avec des engins de damage ou ski sur une couche de neige trop mince)

(figures 38 à 40).

Figure 39

Figure 38

A l'altitude d'environ 1400 m, la perte de rendement est minime en cas d'engazonnement systématique et immédiat.

Vue d'une piste une année après son achèvement et son en- gazonnement (Gummen, Meiringen-Hasliberg BE).

Ce terrain auparavant improductif en grande partie a été aplani comme aire d'arrivée d'une piste de descente et engazonné.

28 Une fois totalement réaménagé, on pourra le faucher (Crap Sogn Gion, Laax GR).

(30)

Figure 40

Les alpages du First constituent un terrain de ski idéal et n'exigent que de minimes corrections (First, Grindel- wald BE).

Figure42

En hiver, cette berme sert de piste, en été d'accès à un alpage. Cette combinaison est avantageuse à tout point de vue (First, Grindelwald BE).

Figure 44

L'ouverture de pistes en forêt crée de nouvelles lisières exposées au vent et aux brûlures de soleil.

Agriculture, économie pastorale et sylviculture

Figure 41

On prévoira les descentes en forêt de manière à desservir celles-ci.

Figure 43

Pour construire la piste, on a massacré la forêt. L'action pro- tectrice de celle-ci contre l'érosion, les éboulements ou les avalanches ne doit pas être sous-estimée sur les versants raides.

Figure 45

Une tranchée de 100 m partage cette forêt de montagne et

compromet le peuplement restant.

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Agriculture, économie pastorale et sylviculture

Figure 46

La mise en décharge négligente des déblais d'une berme a blessé beaucoup d'arbres en-dessous (Felskinn, Saas-Fee VS).

Sur une· piste préparée mécaniquement, l'herbe pousse avec du retard à cause du ralentisse- ment de la fonte de la neige. La perte d'herbe ou de foin est appréciable; dans quelques régions de Suisse, les exploitants responsables paient une in- demnité aux propriétaires lésés (Stiffler, 1976;

Roffler, 1977).

Les chemins skiables et les descentes en forêt devraient être tracés de manière à satisfaire aussi aux besoins de la sylviculture et de l'agriculture.

Les directives de la SKUS pour l'aménagement et l'entretien des descentes de ski prescrivent pour ces aménagements une pente de 8 pour cent au plus et une largeur de 6 m au moins, qui sont idéales pour l'exploitation (figures 41 et 42).

En cas de défrichement pour des pistes ou des remontées mécaniques, le peuplement restant subit des dégâts et des inconvénients:

- Les tranchées de forte déclivité compro- mettent la fonction protectrice (figure 43).

- Les arbres des I isières risquent d'être renversés par le vent ou brûlés par le soleil (figures 44 et 45).

- Une exécution négligente du défrichement et de l'aménagement de la piste risque d'endom- mager les arbres (figures

46

et 47).

- Le long des pistes fréquentées en terrain boisé, il arrive assez souvent que les arêtes des skis blessent les racines superficielles et que les engins de damage éraflent les arbres.

(32)

Agriculture, économie pastorale et sylviculture

Figure 47

Ces blocs, petits et gros, blessent des arbres, provoquant des dépréciations par pourriture de ces troncs de haute valeur.

Recommandations pratiques

En cas d'aménagement de chemins skiables et de pistes dans des régions boisées, on prendra con- tact assez tôt avec les milieux agricoles, sylvo-pastoraux et forestiers pour savoir si les ouvrages prévus pourraient desservir des forêts ou des parties d'exploitation agricoles.

Si les pistes traversent des propriétés privées, on réglera par principe contractuellement les droits de passage, l'exécution des corrections de terrain, des nivellements et des engazonnements.

On fera de même pour l'entretien des surfaces utilisées et le ramassage régulier des détritus. On fixera également d'indemnisation pour les dommages dus au ski et les pertes de rendement éven- tuelles. Des indemnités en nature sont avantageuses pour les deux parties (adduction d''eau, répa- ration d'immeubles, épierrements, prestations de transport).

Dans les conventions avec les propriétaires de forêt, on réglera les droits et obligations en rap- port avec l'utilisation des chemins forestiers comme pistes de ski et en particulier la question de l'indemnisation pour les dommages aux arbres par les machines de construction, les engins de damage et les skieurs.

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