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Systèmes de pâturage

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Academic year: 2022

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Introduction

Le système de pâturage traditionnelle- ment utilisé pour les vaches laitières est la pâture tournante (PT) sur plusieurs parcs. Les animaux disposent ainsi ré- gulièrement d’une nouvelle surface et d’herbe fraîche. La pâture continue sur gazon court (PCGC) est conduite sur un seul parc, parfois sur deux ou trois.

Elle a l’avantage de simplifier l’instal- lation des clôtures et l’utilisation des parcs, mais requiert une appréciation régulière de la hauteur de l’herbe pour ajuster la surface aux besoins des ani- maux. Des essais ont montré que lorsque l’humidité et la fourniture en azote sont suffisantes, la pâture conti- nue permet de maintenir une bonne croissance de l’herbe et d’atteindre une productivité similaire à la pâture tour- nante (Hodenet al., 1987; Thometet al., 2000). Cependant, il existe peu d’infor-

mations sur les effets de la pâture con- tinue sur la végétation. Une crainte fré- quemment exprimée dans la pratique est que les défoliations constantes propres à la pâture continue nuisent au main- tien des bonnes plantes fourragères.

Pour vérifier cette hypothèse, l’évolu- tion de la composition botanique a été suivie dans le cadre d’un essai de com- paraison des deux systèmes, conduit par Agroscope ALP à Posieux (Münger et Jans, 2001).

Matériel et méthodes

Systèmes de pâturage

L’essai de comparaison PT-PCGC s’est dé- roulé de 1995 à 1999 à Posieux (alt. 630 m), sur le domaine d’Agroscope ALP. Les deux systèmes ont été expérimentés avec chacun un troupeau de vingt-quatre vaches en pre-

mière lactation. Le nombre de parcs a été adapté à la croissance de l’herbe au cours de la saison; avec le système PT, il variait de quatre (avril/mai) à huit (dès juin), avec des subdivisions en trois rations; avec le système PCGC, le nombre de parcs variait entre deux (avril/mai) et trois (dès juin). La durée de rotation était de douze à dix-sept jours (avril/mai) et de dix-neuf à trente-cinq jours (dès juin) sur le pâturage tournant, et d’une semaine au maximum sur le pâturage à gazon court. Onze rotations par saison ont été réalisées sur le pâturage tournant. Une quantité annuelle d’azote de 106 kg N/ha a été apportée sous forme de purin (deux ap- ports de 40 m3/ha en automne et au prin- temps) et d’engrais minéraux (3×23 kg N/ha en été).

Composition botanique

Les surfaces occupées par les essais étaient d’anciennes prairies semées (douze à vingt ans), utilisées principalement en fauche.

Leur composition botanique initiale com- portait en moyenne 52 à 75% de graminées, 4 à 19% de légumineuses et 15 à 30% d’au- tres plantes dicotylédones. La végétation a été analysée chaque année avant la première pâture au printemps. La méthode linéaire de Daget et Poissonet (1969) a été appliquée sur une longueur de dix mètres, avec cin- quante points d’observation par ligne. Les vingt-huit lignes de relevé – douze pour PCGC et seize pour PT – ont été marquées afin de revenir chaque année sur les mêmes emplacements.

Densité du gazon

La densité du gazon a été mesurée au mois de juillet 1997. Cinq échantillons ont été prélevés à l’aide d’un cylindre de 8 cm de diamètre le long des vingt-huit lignes de re- levés botaniques. Les talles des graminées, les stolons du trèfle blanc et les tiges des autres dicotylédones ont été dénombrés au laboratoire.

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Revue suisse Agric.40(3): 117-119, 2008 S c h w e i z e r i s c h e E i d g e n o s s e n s c h a f t C o n f é d é r a t i o n s u i s s e

C o n f e d e r a z i o n e S v i z z e r a C o n f e d e r a z i u n s v i z r a

Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW Directeur: Jean-Philippe Mayor •www.acw.admin.ch

Influence du système de pâturage sur la végétation d’une ancienne prairie semée

J. TROXLER et E. MOSIMANN, Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, CP 1012, 1260 Nyon E-mail: eric.mosimann@acw.admin.ch

Tél. (+41) 22 36 34 736.

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Résumé

Un suivi de la végétation a été effectué dans le cadre d’un essai de com- paraison entre la pâture tournante et la pâture continue sur gazon court mené à Posieux. Avant l’essai, l’ancienne prairie semée était fauchée. Le changement du mode d’utilisation a permis d’améliorer la composition botanique, quel que soit le système de pâturage. Au cours des cinq an- nées de l’essai, la part du ray-grass anglais(Lolium perenne)et du pâtu- rin des prés(Poa pratensis)a augmenté de 23% avec la pâture tournante et de 16% avec la pâture continue. Par contre, le pâturin commun(Poa trivialis)et les autres plantes dicotylédones, en particulier la dent-de-lion (Taraxacum officinale), ont régressé. Deux ans après le début de l’essai, des échantillons ont été prélevés dans les deux systèmes de pâturage afin de dénombrer les talles et les tiges par unité de surface. La densité du gazon était la plus élevée avec la pâture continue (22 000 talles/m2 contre 18 000 talles/m2 avec la pâture tournante), principalement parce que les talles de pâturin commun, qui représentent près de 70% des talles relevés, étaient nettement plus nombreux.

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Résultats et discussion

Composition botanique

La flore des pâturages s’est peu modi- fiée au cours des quatre années d’expé- rimentation (fig.1 et 2). Les principaux changements ont été presque identiques dans les deux systèmes, avec une aug- mentation de la part des graminées au détriment des autres plantes dicotylé- dones. La composition botanique s’est améliorée avec l’extension du ray-grass anglais (Lolium perenne)et du pâturin des prés(Poa pratensis). Le pâturin des prés s’est davantage développé avec la pâture tournante, tandis que la pâture continue sur gazon court a plutôt favo- risé le ray-grass anglais. La proportion de pâturin commun (Poa trivialis) a varié d’une année à l’autre; du début à la fin des essais, elle s’est globalement réduite d’environ 10% dans les deux systèmes. Le manque de précipitations durant l’été 1997 a probablement défa- vorisé cette espèce et avantagé le pâtu- rin des prés, qui bénéficie d’un enraci- nement plus profond. Relevons enfin que la part des agrostides (Agrostis sto- lonifera et A. tenuis) a passé de 6,4 à 13,7% dans l’un des parcs pâturé en gazon court où le sol est peu perméa- ble. La proportion de trèfle blanc(Tri- folium repens)a peu évolué, se situant aux environs de 10%. Elle a cependant baissé de 2% avec la pâture tournante.

Concernant les autres plantes dicotylé- dones, l’hypothèse d’une propagation du grand plantain(Plantago major)avec la pâture continue sur gazon court ne s’est pas vérifiée. En revanche, la part de la dent-de-lion (Taraxacum officinale) a diminué de 4,5% sur le pâturage tour- nant et de 3% sur le pâturage continu sur gazon court.

Ces résultats montrent que pour une an- cienne prairie de fauche, les deux sys- tèmes de pâturage engendrent une amé- lioration de la composition botanique.

Cette évolution positive s’explique en partie par les pratiques antérieures de fauche tardive, favorables au pâturin commun.

Densité du gazon

La pâture continue sur gazon court a favorisé la formation d’un gazon dense (tabl.1), avec un nombre de talles et de tiges supérieur de 23% par rapport à la pâture tournante. Lors d’essais similai- res menés sur des prairies temporaires (Thometet al., 2000), cette différence était de 62%, avec des valeurs variant de 3060 à 10 820 talles/tiges par m2. Nos résultats concernent des prairies per- 118

Tableau 1. Nombre de talles et de tiges dans les deux systèmes de pâturage (PCGC = pâture continue sur gazon court; PT = pâture tournante).

Espèces

Nombre de talles/tiges par m2 Pourcentage

PCGC PT PCGC PT

Ray-grass anglais 1781 1632 8,0% 9,1%

Pâturin des prés 869 758 3,9% 4,2%

Pâturin commun 15 889 12 700 71,7% 70,4%

Autres graminées 1532 1301 6,9% 7,2%

Trèfle blanc 1714 1169 7,7% 6,5%

Dent-de-lion 242 183 1,1% 1,0%

Autres plantes 146 290 0,7% 1,6%

Total 22 172 18 034 100,0% 100,0%

Fig. 1.Evolution de la composition botanique de 1995 à 1999 dans les parcs avec pâture tournante (%; moyenne de seize relevés linéaires de 50 points).

0%

20%

40%

60%

80%

100%

1995 1996 1997 1998 1999

Autres plantes Dent-de-lion Trèfle blanc Autres graminées Pâturin commun Pâturin des prés Ray-grass anglais Pâture tournante

Fig. 2.Evolution de la composition botanique de 1995 à 1999 dans les parcs avec pâture continue sur gazon court (%; moyenne de douze relevés linéaires de 50 points).

0%

20%

40%

60%

80%

100%

1995 1996 1997 1998 1999

Autres plantes Dent-de-lion Trèfle blanc Autres graminées Pâturin commun Pâturin des prés Ray-grass anglais Pâture continue sur gazon court

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manentes où le pâturin commun consti- tuait environ 70% des talles dénom- brés. La vigueur végétative de cette es- pèce explique le grand nombre de talles reportés dans le tableau 1. Ernst et al.

(1980) ont montré que la densité des talles évolue au cours de la saison. En particulier avec la pâture continue, le nombre de talles peut doubler en fin de saison. Dans nos essais, les analyses ont été effectuées en juillet, ce qui pourrait expliquer les écarts relative- ment faibles entre les deux systèmes de pâturage.

Cependant, la pâture continue sur gazon court tend toujours à favoriser la densité du gazon. Si la résistance au piétine- ment peut être améliorée, il convient toutefois de prendre garde au dévelop- pement des graminées de faible valeur.

D’autre part, la pâture continue sur gazon court est nettement plus sensible au déficit hydrique (Hodenet al., 1987) et peut donc s’avérer moins sûre en zone sèche. Avec la pâture tournante, les défoliations tardives, liées à des du- rées de rotation parfois trop longues, peuvent avoir un effet négatif sur la densité des talles et occasionner la création de trous dans le gazon.

Conclusions

❏ Le passage de la fauche au pâtu- rage a permis d’améliorer la com- position botanique d’une ancienne prairie semée. Le ray-grass an- glais et le pâturin des prés ont été favorisés par ce changement du mode d’utilisation.

❏ L’évolution de la végétation a été satisfaisante avec les deux sys- tèmes de pâturage expérimentés.

❏ La présence du pâturin commun explique le nombre élevé des talles dénombrés dans les deux systèmes. Cette graminée est aussi à l’origine de la densité un peu plus importante observée avec la pâture continue sur gazon court.

❏ Les deux systèmes de pâturage conviennent aux milieux bien ar- rosés de basse altitude et néces- sitent des apports modestes en azote.

Daget P. & Poissonet J., 1969. Analyse phytolo- gique des prairies, applications agronomiques, CNRS-CEPE Montpellier, Documents no48, 67 p.

Ernst P., Le Du Y. L. P. & Carlier L., 1980. Ani- mal and sward production under rotational and continuous grazing management – a criti- cal appraisal.Proc. Int. Symp. Eur. Grassland Fed. on the role of nitrogen in intensive grass- land production, Wageningen, 119-126.

Hoden A., Fiorelli J. L., Jeannin B., Huet L., Muller A. & Weiss P., 1987. Le pâturage sim- plifié pour vaches laitières: synthèse de résul- tats expérimentaux,Fourrages111, 239-257.

Münger A. & Jans F., 2001. Umtriebsweide und Kurzrasenweide für Milchkühe, Vergleich.

Agrarforschung8(11-12), 464-469.

Thomet P., Hadorn M., Troxler J. & Koch B., 2000. Entwicklung von Ray-grass/Weissklee- Mischungen bei Kurzrasenweide. Agrarfor- schung7(5), 218-223.

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Revue suisse Agric.40(3): 117-119, 2008

Bibliographie Zusammenfassung

Einfluss des Weidesystems auf die Vegetation einer alten Ansaatwiese Beobachtungen der Vegetationsentwicklung auf einer Milchkuhweide sind im Rah- men eines Vergleichs zwischen Umtriebs- und Kurzrasenweide (UW und KRW) in Posieux durchgeführt worden. Vor dem Versuch wurde die alte Ansaatwiese meistens gemäht. Die Änderung der Nutzungsart hat eine Verbesserung der botanischen Zu- sammensetzung ungeachtet des Weidesystems verursacht. Im Laufe der fünf Jahre ist der Teil des englischen Raygrases(Lolium perenne)und der Wiesenrispe(Poa praten- sis) um 23% bei der UW und um 16% bei der KRW gestiegen. Die Kräuter sind zurückgegangen, insbesondere der Löwenzahn (Taraxacum officinale). Zwei Jahre nach Versuchsbeginn wurden bei beiden Weidesystemen Stichproben gestochen, um die Triebdichte pro Flächeneinheit zu bestimmen. Die Triebdichte war bei der KRW (22 000 Triebe pro m2) höher als bei der UW KRW (18 000 Triebe pro m2), vor allem weil hier das Gemeine Rispengras vermehrt vertreten war, welches 70% der ausge- zählten Triebe ausmachte.

Summary

Influence of the grazing system on the vegetation of an old ley

A follow-up of the vegetation was carried out within the framework of a comparison between rotational grazing (RG) and continuous grazing (CG) in Posieux. Before the trial, the old ley was mainly mown. The change of utilisation permitted to improve the botanical composition, whatever the grazing system. During five years, the share of perennial ryegrass(Lolium perenne)and Kentucky bluegrass(Poa pratensis)increased of 23% with RG and 16% with CG. Common meadow grass(Poa trivialis)and other dicots plants regressed, in particular dandelion(Taraxacum officinale). Two years after the beginning of the trial, samples from both grazing systems were analysed in order to count the number of tillers and stems per unit of area. The tiller density was higher with CG (22 000 tillers/m2) than with RG (18 000 tiller/m2), mainly because the tillers of common meadow grass (covering nearly 70% of counted tillers) were definitely more numerous.

Key words:grazing system, herbage, botanical composition, tiller density.

Les deux systèmes de pâturage ont entraîné une légère régression du pissenlit(Taraxacum officinale).

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