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dépistage, vaccination et traitement anti-GnRH

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Résumé

Des étalons, excréteurs sains du virus dans leur semence, sont le réservoir principal du virus de l’artérite.

Un dépistage systématique a été réalisé en octobre 2007 sur 568 étalons des Haras Nationaux non présents dans le foyer normand. Le nombre d’étalons séro-positifs a été de 150 (26%) et le nombre d’étalons excréteurs dans la semence de 29 (5%). La plupart des étalons contaminés étaient des étalons en monte en main et/ou souffleurs. Quarante à 60 étalons des Haras Nationaux sont vaccinés par an depuis 2001 (2 injections à 1 mois d’intervalle, puis 1 injection tous les 6-8 mois, Artervac ND). Aucune excrétion n’a été constatée sur les étalons correctement vaccinés, même en cas de passage du virus sur les juments de leur harem et même si 10% des étalons vaccinés restent séro-négatifs. Comme le portage dans l’appareil génital de l’étalon est dépendant de la testostérone, des étalons excréteurs pourraient perdre leur portage par une castration hormonale réversible. Onze étalons excréteurs ont été vaccinés contre GnRH (Improvac ND (n=1) ou Equity (n=10)) entre 2004 et 2007. L’excrétion virale s’est arrêtée en 4 à 8 mois pour 10 / 11 étalons. Sur les 5 étalons qui devaient reprendre la monte l’année suivante, 4 l’ont reprise avec succès, et 1 étalon (17 ans) n’a pas retrouvé un niveau normal de testostérone 17 mois après la vaccination. Ce traitement, le seul efficace sur le portage, comporte une part de risque.

Par :

ƒ B. Ferry 1, G. Fortier2, S. Pronost2, D. Burger3, M. Vidament4

ƒ 1Direction des Services et des Sites, 78 610 Les Bréviaires, France, 2 Laboratoire Franck Duncombe, 1, route de Rosel, 14 053 Caen Cedex 4, France 3 Haras national Suisse, Les Longs Prés, CP191, CH-1580 Avenches, Suisse 4INRA, UMR85 Physiologie de la Reproduction et des Comportements, CNRS, Université de Tours, Haras Nationaux, 37380 Nouzilly, France

Lutte contre l'artérite virale chez l'étalon:

dépistage, vaccination et traitement anti-GnRH

34

ème

journée d’étude Jeudi 28 février 2008

Mots-clés : artérite à virus, cheval, sérologie, vaccination, castration hormonale

Summary

Screening of all the stallions of the french National Stud (n=568, draught and light breeds) for the equine viral arteritis (EVA) carrier state at the end of breeding season 2007 indicated that 202 stallions were seropositive (26%) and 29 were virus shedders (5%).

Forty to sixty stallions per year are vaccinated against EVA with Artevac ND since 2001 by two injections one month apart, then one injection every 6-8 months . No shedding have been observed on that stallions although some have been in contact with a few seropositive mares and although 10% of vaccinated stallions remained seronegative.

As the EVA virus shedding is testosterone dependant, 11 shedding stallions have been treated by active immunization against GnRH with 2 injections of Improvac ND (n=1) or Equity (n=10), one month apart between 2004 and 2007. Ten stallions stopped shedding virus in 4-8 months after the 1st vaccination.

Among the 5 stallions that were expected to start again their reproductive activity the year after, 4 were fertile the year after but 1 stallion (17 years old) has not recovered a normal testosterone plasmatic level 17 months after 1st vaccination. This treatment, the only one efficient on shedding, involves some risk for reversibility of testicular activity.

Key-words

: horse, serology, detection,shedding, anti-GnRH, hormonal castration

© LES HARAS NATIONAUX 2008

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© LES HARAS NATIONAUX 2008

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Introduction

L’artérite à virus (AVE) des équins est une maladie respiratoire contagieuse. Elle est due à un virus à ARN, non transmissible par les insectes. Malgré la présence du virus dans de nombreux pays, les épidémies sont relativement rares. Les formes d’infection les plus courantes passent le plus souvent inaperçues. Les juments, hongres et jeunes infectés ne semblent pas pouvoir excréter le virus très longtemps. Par contre, les étalons, porteurs sains et excréteurs du virus dans leur semence, jouent un rôle majeur dans la propagation du virus. La transmission du virus est très efficace par la saillie ou l’insémination (le virus se conserve même dans les doses de sperme congelé). Le virus est stocké principalement dans les ampoules du canal déférent mais peut aussi se trouver dans les portions distales de l’appareil génito-urinaire. Le portage du virus chez le mâle est lié au taux de testostérone plasmatique et disparaît après castration. Certains étalons se débarrassent spontanément de leur portage, en 3,5-7 mois ou en plus de 1 an : ce taux (12% sur 217 étalons suivis) serait très variable suivant les races. Il ne semble pas que les étalons s’étant négativés spontanément puissent reprendre leur excrétion. (Timoney et al., 2000).

En France, ont eu lieu ces dernières années une épidémie en 2000 dans l’élevage Pur- Sang et AQPS, avec signes cliniques de pseudo-grippe (souche de virulence faible) et, très récemment, une épidémie en Normandie 2007 due à une souche fortement pathogène.

Pour lutter contre cette maladie, différentes options sont possibles mais pas forcément autorisées dans tous les pays, elles concernent principalement les étalons : - le dépistage des animaux séropositifs, puis de l’excrétion ou non du virus dans le sperme, et pour les excréteurs, mise à l’écart de la reproduction ou encadrement strict de la reproduction

- la vaccination, mais seulement sur les animaux n’ayant pas d’anticorps contre le virus (séronégatifs) car les anticorps induits par la vaccination sont indiscernables des anticorps dus à une infection naturelle

- la castration hormonale réversible des étalons excréteurs. On espère que les 3 évènements suivants vont arriver séquentiellement : arrêt de la sécrétion de testostérone par les testicules, arrêt de l’excrétion du virus pendant cette période, et enfin, reprise de la spermatogénèse (fabrication normale des spermatozoïdes par les testicules) . Différents traitements sont, actuellement, à l’état expérimental.

Dans ce texte, seront présentés des informations concernant les 3 points suivants : - Incidence de la séropositivité et du portage du virus parmi les étalons des Haras Nationaux

– Effet de la vaccination contre le virus de l’artérite parmi les étalons des Haras Nationaux

– Effet d’un traitement par castration hormonale (par vaccination anti-GnRH)

I . Incidence de la séropositivité et du portage du virus parmi les étalons

1. Evolution réglementaire du dépistage au cours des dernières années

Le dépistage de l’AVE chez les étalons exploités à la monte publique en France a évolué dans les 10 dernières années.

Il a été rendu obligatoire pour l’obtention de l’autorisation de monte, par Arrêté Ministériel du 29/01/97 (modifiant l’AM du 4/12/90 relatif à la monte publique) chez les

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2 étalons de race trotteur admis à la monte pour la première fois ou ayant séjourné l’année précédente à l’étranger et tous les ans chez les étalons de race Pur Sang. L’AM du 14/03/2001 a ensuite limité les dépistages de l’AVE aux étalons de race Pur Sang avec possibilité d’utiliser les étalons excréteurs sous réserve du respect d’un protocole dérogatoire très contraignant. Depuis le début 2006, l’AM monte publique n’étant plus en vigueur, les dépistages d’AVE ont été intégrés dans les règlements de stud book des races Pur Sang et AQPS.

Pour la monte 2007, les associations de race Arabe et Anglo-Arabe produisant pour la course ont mis en place un protocole sanitaire volontaire sur le modèle des règlements pour les races Pur Sang et AQPS intégrant le dépistage de l’AVE sur les étalons.

Suite à l’épidémie d’AVE survenue en Normandie en 2007, 22 races de chevaux de sang, selle étrangers, poneys et traits ont intégré dans leur règlement de stud book les dépistages de l’AVE pour la monte 2008. En parallèle, la réglementation de l’insémination artificielle équine impose le dépistage sur tous les étalons exploités en IA quelle que soit leur race à partir de la monte 2008.

Pour les échanges intracommunautaires de sperme, le dépistage sérologique et le contrôle virologique du sperme des étalons séropositifs est obligatoire (AM du 8/03/96).

Ainsi, si en 2004, seuls 370 étalons de race Pur Sang sur 6572 étalons en activité avaient l’obligation de dépistage de l’AVE, soit moins de 6%, on peut estimer sur la base des chiffres 2006, qu’environ 4400 des 7000 étalons en activité devront être dépistés en 2008, soit 63%.

2. Données 2000 dans les Haras Nationaux

En 2000, on a assisté en France à un passage viral de l’AVE (souche peu pathogène).

Dans les Haras Nationaux :

- 10 étalons de race Pur Sang ont subi une séroconversion à Cluny (71), après une expression clinique de la maladie assez frustre en juillet et août dont 4 sont restés excréteurs de virus dans le sperme.

- 3 étalons de race Pur Sang ont subi une séroconversion à St Lô (50), sans mise en évidence de symptômes dont 1 est resté excréteur.

- tous les Pur Sang du Pin (61) qui respectaient le protocole sanitaire international avec le contrôle des juments préalable à la saillie, sont restés négatifs.

- ceux de La Roche/Yon (85) et du Lion d’Angers (49) ont gardé le même statut sanitaire (tous négatifs à La Roche/Yon, 2 séropositifs stables à Angers).

Cela a fait augmenter le nombre de PS séropositifs de 4/63 avant la monte 2000, à 17/55 en octobre 2000 soit une évolution de 6% à 30%.

On ne connaît pas bien l’évolution de l’incidence de séropositivité des PS privés dans la même période, une augmentation de 6% à 10% a été annoncée.

On a constaté sur la même période au plan national que les Arabes de course qui ont fait également l’objet de contrôles en 2000, présentaient une incidence de séropositivité faible 2/24 ; l’utilisation de l’insémination artificielle dans cette race a sans doute limité les contaminations.

Les dépistages réalisés en 2000 sur les étalons des autres races que les étalons de race Pur Sang dans les endroits où avait eu lieu le passage viral (Cluny et Saint Lô), ont montré une incidence de séropositivité élevée (24 et 17%). A Cluny, sur 41 étalons non Pur Sang testés, 10 étaient séropositifs et 4 se sont révélés excréteurs dont 1 temporairement (5 mois). A St Lô, sur 71 étalons non Pur Sang testés, 12 étaient séropositifs et 4 se sont révélés excréteurs dont 3 temporairement (5 mois).

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3. Le point sur les dépistages en 2007 dans les Haras Nationaux

Pendant l’épidémie normande en 2007, on a constaté sur le foyer primaire la séroconversion suivi de portage viral chez 11 étalons de races non Pur Sang (souche 2007). Secondairement sur un 2e foyer, 1 autre étalon non Pur Sang est également devenu excréteur suite à une phase clinique frustre (souche ancienne). Sur les 12 nouveaux excréteurs, 5 sont redevenus non excréteurs dans les 3 mois suivant leur infection. Tous les excréteurs de plus de 3 mois ont été retirés définitivement de la monte.

Par ailleurs, 4 étalons contrôlés sur St Lo et Le Pin, se sont révélés excréteurs (souches 2000). Du fait de l’évolution de la réglementation des dépistages prévue en 2008, l’ensemble des étalons des Haras Nationaux a été testé au cours du 2e semestre 2007, par sérologie et recherche virologique sur le sperme des séropositifs. Les résultats sont présentés dans le Tableau 1.

Tableau 1 : Incidence de la séropositivité et du portage des étalons des Haras Nationaux en octobre 2007 (en nombre d’étalons) (hors les 52 étalons vaccinés et les étalons déjà dépistés dans le cadre de l’épidémie Normandie 2007)

(Results of screening stallions for the EAV carrier state at the end of breeding season 2007 in french National Stud, except the 52 vaccinated stallions and except the stallions concerned by the Normandy 2007 epidemic)

dont excréteurs dans le sperme Nombre

d’étalons testés

Nombre d’étalons

séro- négatifs

Nombre d’étalons

séro- positifs

Races

Sang Races

Poneys Races

Traits Toutes races

568 418 150 11 4 14 29

Vingt-six % des étalons testés non vaccinés sont séropositifs et 19% des étalons séropositifs sont excréteurs (souches anciennes), ce qui donne 5% d’étalons excréteurs sur la population totale. La proportion de portage parmi les séropositifs sur chaque lieu de stationnement des étalons varie de 0 à 50%. Après enquête, on s’est rendu compte que les étalons dépistés excréteurs ont été utilisés comme souffleurs pour la plupart ; cette pratique occasionnant un contact avec des juments dont on ne connaît pas le statut sanitaire favorise la contamination des étalons.

Le contrôle des stocks de doses congelées des étalons excréteurs a permis de dater l’infection pour 2 de ces excréteurs aux années 2000 et 2002 (souches anciennes).

II . Effet de la protection des étalons par vaccination contre l’artérite à virus

1. Protocole vaccinal utilisé et déroulement

Suite à l’épidémie d’AVE qui a touché la race Pur Sang au cours de la monte 2000, la vaccination avec le vaccin ARTERVAC ND (Fort Dodge) a été autorisée avec Autorisation Temporaire d’Utilisation en 2001 puis Autorisation de Mise sur le Marché à partir de 2005. Ce vaccin s’administre de la façon suivante : 1 primo vaccination avec 2 injections à 1 mois d’intervalle, puis 1 rappel tous les 6-8 mois. Le protocole vaccinal est assez bien supporté par les étalons avec toutefois chez certains des réactions locales et générales qui nécessitent quelques jours de repos.

Les Haras Nationaux qui avaient payé un lourd tribu à l’épidémie d’artérite en 2000 ont choisi de vacciner systématiquement les étalons de race Pur Sang dès leur entrée à l’effectif (Tableau 2).

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4 Tableau 2 : Nombre d’étalons des Haras Nationaux vaccinés contre l’AVE depuis 2001

(Number of stallions from french National Stud vaccinated against equine viral arteritis) Nb

étalons vaccinés

contre AVE

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

Pur Sang 44 42 / 41 43 39 36

Autres 32 20 / 0 2 8 26

Total 76 62 / 41 45 47 62

Après une sérologie négative, les étalons ont été vaccinés dans les 30 jours par 2 injections réalisées entre 3 et 6 semaines d’intervalle. Le suivi sérologique réalisé la première année a montré qu’après 3 injections 12 % des étalons étaient encore séronégatifs (Tableau 3).

En Avril 2002, une rupture du fournisseur suite à une contamination de l’unité de fabrication, a privé les éleveurs français de vaccin jusqu’à la fin 2003. Un suivi sérologique a été effectué complété par un contrôle virologique avant la monte 2004, sur les étalons dont le taux d’anticorps n’était pas stable, soit 4 étalons contrôlés non excréteurs.

Tableau 3 : Répartition des étalons suivant leur taux d’anticorps après vaccination avec le vaccin ARTERVAC ND (Number of stallions according to their serum neutralizing antibodies titers against equine viral arteritis, after vaccination wth ARTEVAC ND)

Taux

d’anticorps Négatif 1/4 1/8 1/16 1/32 1/64 1/128 1/256 Total 2001 *

Nombre

étalons 4 0 6 6 3 12 2 1 34

2001 (%) 12 0 18 18 9 35 6 3

2005 **

Nombre

étalons 5 0 0 6 9 17 8 0 45

2005 (%) 11 0 0 14 20 38 18 0

* 2001 taux d’anticorps obtenus lors de la première campagne de vaccination après 3 injections (2 injections de primo vaccination à 1 mois d’intervalle et rappel après 6 mois ou 3 injections de primo vaccination à 1 mois d’intervalle)

(2001 : antibodies titers observed after the first session of vaccinations : 2 injections one month apart and a booster 6 months later or 3 injections one month apart)

** 2005 taux d’anticorps constaté en début de saison de monte après plusieurs saisons de vaccination (2005 : antibodies titers observed at the beginning of 2005 breeding season, after several years of vaccination)

A la reprise de vaccination avant la monte 2004, les étalons anciennement vaccinés ont reçu à nouveau 2 doses à 1 mois d’intervalle, les étalons nouvellement vaccinés (n=10) ont reçu 3 doses à 1 mois d’intervalle, pour essayer de diminuer le % d’étalons séro-

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5 négatifs post-vaccination. En 2005, il y avait encore 5/45 étalons vaccinés séro-négatifs (Tableau 3).

En 2006, la filière des chevaux Arabes et Anglo-Arabes de course a opté pour un protocole sanitaire de monte volontaire identique à celui pratiqué par la race Pur Sang et notamment le dépistage de l’AV sur les étalons. Dès lors Les HN ont pratiqué la vaccination sur tous les étalons Haras Nationaux de cette filière soit 8 étalons supplémentaires.

En 2007, suite à l’épidémie normande, il a été décidé de vacciner également contre le virus de l’artérite, tous les étalons de grande valeur génétique soit 8 trotteurs et 6 selle français (Tableau 2).

2. Avantages et limites de la vaccination en cas de circulation virale

Depuis 2001, aucun portage n’a été constaté sur les étalons des Haras Nationaux vaccinés qui ont systématiquement reçu un rappel tous les 6 mois avec un maximum de 8 mois comme préconisé par la commission sanitaire du stud book de la race Pur Sang.

En 2007, suite à l’épidémie normande, une recherche virologique du virus de l’artérite a été effectuée sur tous les étalons de race Pur Sang vaccinés. Tous ont été confirmés non excréteurs. Même si 11% des étalons restent séronégatifs après des vaccinations répétées (Tableau 3), il paraît exister une immunité cellulaire (?) qui protège les étalons.

Il a été constaté sur un étalon de race Pur Sang privé vacciné en 2001 et 2002, le portage de virus malgré la vaccination suite à une rupture de vaccination entre janvier 2002 et décembre 2004. Cet étalon ayant effectué 2 saisons de monte sans protection vaccinale (2003 et 2004) a sans doute été contaminé par une jument et est devenu porteur.

En 2003, la séroconversion de plusieurs juments de race Pur Sang dans un centre technique des Pays de Loire a été constatée, traduisant le passage du virus de l’artérite ; les 3 étalons Pur Sang exploités sur ce site qui étaient vaccinés ont été contrôlés non excréteurs. Ces étalons protégés par la vaccination n’ont pas été contaminés lors de ce passage viral.

En conclusion, la vaccination est un moyen de prévention efficace contre le portage de virus de l’artérite par les étalons dont il ne faut pas se priver même si son coût est élevé (200 € par injection). Toutefois il est très important de respecter strictement les rappels tous les 6 mois, notamment pour obtenir l’autorisation de monte.

III . Effet d’un traitement par castration hormonale (vaccination anti-GnRH)

La sécrétion de testostérone par le testicule est sous la dépendance des hormones LH et FSH (de l’hypophyse), dont la sécrétion est elle-même contrôlée par GnRH (de l’hypothalamus). En absence de GnRH, les sécrétions de FSH et surtout de LH diminuent fortement et en conséquence, la sécrétion de testostérone cesse également. L’inhibition de GnRH peut être obtenue soit par l’utilisation d’antagonistes du GnRH (des antagonistes puissants utilisés dans le cancer de la prostate, dépendant du taux de testostérone, sont sur le marché du médicament humain), soit par la vaccination anti- GnRH (Thompson 2000, Stout & Colenbrander, 2004). L’intérêt des antagonistes est que l’effet sur la testostérone est immédiat et qu’il cesse dès la fin de l’administration, ce qui nécessite des injections journalières. Mais ces produits sont très onéreux. Une première étude avait été initiée par P. Daels avec des antagonistes de GnRH administrés à des étalons excréteurs pendant 35 à 38 jours et avaient donné des résultats mitigés sur le portage viral (Fortier et al, 2002). Une autre méthode a donc été proposée par Burger et

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6 al. (2006) qui consiste en l’utilisation chez l’étalon d’un vaccin anti-GnRH commercialisé en Australie pour limiter le comportement des chaleurs chez la jument. Cette technique, beaucoup moins onéreuse, est plus aléatoire car on ne sait pas combien de temps et avec quelle intensité l’étalon va répondre au traitement. Ici nous présentons le cas des 4 étalons excréteurs évoqués dans l’article de Burger et al (2006) plus ceux de 7 nouveaux étalons traités.

1. Matériel et Méthodes

Onze étalons français et étrangers, privés ou non, naturellement excréteurs du virus de l’AVE ont reçu deux injections à un mois d’intervalle d’un vaccin anti-GnRH (soit 400 microg d’Improvac ND (n=1), soit 200 microg d’Equity ND (n=10), les deux vaccins ont été produits par le Laboratoire CSL, Australie, aujourd’hui racheté par Pfizer) puis les étalons ont été suivis pendant 8 à 20 mois. Comme il s’agit d’étalons non expérimentaux, le suivi n’a pas été strictement le même pour tous les étalons. (Tableau 4)

Régulièrement, le virus a été recherché dans la semence, par culture cellulaire et observation d’un effet cytopathogène et par rT-PCR ou urT-PCR (Laboratoire Frank Duncombe, Caen). La sérologie des anticorps anti-AVE par séro-neutralisation a été réalisée dans le même laboratoire. La testostérone plasmatique a été dosée par un dosage RIA sans extraction (Laboratoire des Dosages Hormonaux, PRC, INRA Nouzilly).

Enfin les caractéristiques séminales et/ou la fertilité avant, pendant et post-traitement ont été mesurées.

2. Résultats

Les résultats sont rapportés dans le tableau 4. Ils sont présentés en fonction du nombre de mois entre la date de mesure et la date de 1ère vaccination.

Sur 11 étalons, 10 ont arrêté d’excréter du virus dans leur sperme. Cette négativation a eu lieu en 4 à 8 mois après la 1ère vaccination, si l’on se base sur les résultats par PCR.

Pour ceux dont le portage a été suivi également par culture cellulaire, la négativation a été observée en 1 à 4 mois. Par contre, un étalon (J) est resté excréteur.

Sur les 7 étalons dont le niveau de testostérone a été suivi, la testostérone a été basse (<= 0,2 ng/ml) dès le 1er mois, donc au moment du rappel, pour 6 d’entre eux. Le niveau de testostérone est remontée au-dessus de 0,2 ng/ml du 5ème au 8ème mois, sauf pour l’étalon J où cette remontée a été plus précoce (3ème mois après la 1ère vaccination) et sauf pour l’étalon (G) où cette remontée n’a pour le moment pas été observée (niveau actuel toujours bas (0,2 ng/ml) au 17ème mois). Puis la testostérone passe au-dessus de 0,5 ng/ml en 6 à 9 mois.

Sur les 8 étalons vaccinés depuis 2 ans, 5 étalons étaient destinés à reprendre la monte l’année suivant la vaccination : 4 l’ont reprise avec succès, par contre, l’étalon (G) a présenté une semence de qualité trop faible (nombre total de spermatozoïdes par éjaculat : 125 à 500 millions avec une mobilité de 5% en avril 07 vs 9 000 à 14 000 millions avec une mobilité de 80% en avril 06) et n’a pas fécondé les quelques juments qui lui ont été présentées. Parmi les 3 autres, 1 n’était pas un étalon reproducteur, 1 étalon est mort pour une raison autre et 1 étalon va reprendre la monte en 2008, sans que l’on ait d’information actuellement ni sur la qualité de sa semence, ni sur son niveau de testostérone.

Sur les 4 étalons avec des données sur la semence connues, on a observé au moins au 4ème mois et jusqu’à la remontée en testostérone, une diminution du nombre de spermatozoïdes, une diminution de la mobilité et de la vitalité des spermatozoïdes avec apparition de têtes seules, sans flagelle. Le calendrier et l’intensité de ces modifications sont variables d’un étalon à l’autre. L’augmentation en testostérone plasmatique précède bien sûr la récupération fonctionnelle. L’amélioration en qualité précède la récupération en quantité de spermatozoïdes produits.

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3. Discussion

La vaccination anti-GnRH a été très efficace sur le portage du virus puisque 10 étalons sur 11 ont été « blanchis ». A notre connaissance, aucun des ces 10 étalons « blanchis » n’a repris une excrétion virale par la suite. L’étalon, chez qui l’excrétion virale n’a pas été arrêtée (J), est également le seul étalon ayant présenté une baisse en testostérone de très courte durée (2 mois). Ces résultats sont tout à fait cohérents avec les conclusions de Little et al (1992) qui ont montré que la testostérone était indispensable au portage du virus. Une des conclusions de notre étude est donc qu’il faut sans doute nettement plus de 2 mois de testostérone basse pour espérer la négativation de l’étalon, peut-être parce que, lors de la vaccination utilisée ici, la testostérone est basse sans être nulle.

Le retour à un niveau de testostérone normal et à une spermatogénèse et/ou à une fertilité normale a été observée sur 5 des 6 étalons ayant normalement répondu à la vaccination. Pour l’étalon qui n’a pas repris une spermatogénèse normale, il n’est pas possible de savoir si cela provient effectivement de la vaccination ou de l’étalon lui- même. La plupart des étalons traités étaient âgés au moment du traitement : l’étalon (G) avait 17 ans au moment de la vaccination. Or on sait que les étalons de plus de 15 ans ont une probabilité plus élevée de devenir subfertiles et de présenter une dégénerescences testiculaire spontanée pouvant apparaître relativement rapidement (Clément et al. 1991, Roser 2000). D’autre part, Burger et al. (2006) ont vacciné 3 fois des étalons sains de 9-15 ans avec Equity ND et les 6 étalons ont tous repris leur niveau de testostérone initial, même si 3 étalons ont mis plus de 12 mois à le faire.

Le taux d’anticorps anti-GnRH passe par un maximum 2 mois après la 1ère vaccination et reste élevé ensuite. Ce taux ne permet pas de prévoir si et à quel moment la jument ou l’étalon vacciné vont récupérer (Imboden et al, 2006, Burger et al. 2006). Par contre, la testostérone plasmatique est un outil très commode pour suivre l’évolution des étalons traités.

Une autre façon de procéder est d’essayer d’éliminer le virus de la semence des étalons excréteurs. Dans une étude préliminaire récente avec un étalon contaminé, après centrifugation du sperme sur gradient discontinu d’Equipure ND, le culot est mis dans un tube, et du milieu est apporté doucement au-dessus du culot. Après 45 min d’incubation, on prélève le dessus du tube (donc on prélève les spermatozoïdes capables d’une nage ascendante = swim up) (Morrel et Geraghty, 2006). Le sperme ainsi traité ne contient plus de virus. Par contre, les auteurs n’indiquent pas le rendement en spermatozoïdes d’une telle procédure qui cumule 2 techniques, elles-mêmes peu rentables. Pour Golnik et al. (2004), la centrifugation seule n’est pas efficace à 100% sur 19 échantillons contenant du virus de l’AVE.

IV . Conclusion générale

- En dehors des foyers normands, le taux d’étalons séro-positifs en France en 2007 est de 26% et celui des étalons excréteurs est de 5%.

- Sur les étalons vaccinés contre l’artérite à virus depuis 2001, aucune excrétion n’a été constatée sur les étalons correctement vaccinés, même en cas de passage du virus sur les juments de leur harem et même si environ 10% des étalons vaccinés restent séronégatifs.

- La vaccination anti-GnRH avec Equity a été très efficace pour arrêter l’excrétion virale et est, pour le moment, la seule approche thérapeutique utilisable pour qu’un étalon reprenne une carrière de reproducteur. Elle comporte un risque, de probabilité assez faible, que l’étalon ne récupère pas un niveau de testostérone permettant une spermatogénèse normale. Ce risque pourrait être minimisé par un autre schéma de vaccination (2è rappel seulement si faible réponse en testostérone), mais cela pourrait, alors, ne plus être efficace sur le portage du virus en cas d’un abaissement insuffisant en temps ou en intensité du niveau plasmatique de la testostérone.

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Remerciements

A toutes les personnes des différents haras, à tous les vétérinaires et à toutes les personnes dans les laboratoires qui ont participé à ces différents études que ce soit en France, ou à l’étranger.

Références bibliographiques

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Fortier,G., Vidament, M., DeCraene, F., Ferry, B., Daels, P.F., 2002. The effect of GnRH antagonist on testosterone secretion, spermatogenesis and viral excretion in EVA-virus excreting stallions.

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Timoney PJ, McCollum WH. Equine viral arteritis: further characterization of the carrier state in stallions. J.R.F. Supplt 56:3-11.

Mise en forme : Puces et numéros

(11)

9

Tableau 4 : Suivi des étalons excréteurs du virus de l’artérite et ayant reçu 2 injections de vaccin anti-GnRH

(Follow up of stallions that shed virus in semen (EVA) and that have been vaccinated twice with an anti-GnRH vaccine, duration of time is indicated in months since the 1st vaccine injection).

Mois- Année

vaccination Etalon

Age à 1ère vacci- nation

Vaccin

Négativation dans le sperme

en culture cellulaire (Nb mois après 1ère

vacc.)

Négativation dans le sperme

en PCR (Nb mois après

1ère vacc.)

Nb mois avec testostérone

<= 0,2 ng/ml

Nb mois entre 1ère vacc. et jusqu'à ce que testostérone >

0,5 ng/ml

Fertilité post-vaccination

juin-02 A / Improvac 4 6 / / Très bonne semence et très bonne fertilité (06 et 07: plus de 120 juments /an)

juil.-04 B / Equity 2 4 / / Pas de reproduction avant/après

juil.-04 C 17 Equity 1 5 8 8 Fertilité post: modérée en 05, très bonne en 06 et 07

juil.-04 D 16 Equity 1 5 5 6 Testostérone remontée en janv 05, étalon mort en fév 05 pour une autre raison

mai-06 E 16 Equity 1 2 8 9 Fertilité post: bonne en 07

mai-06 F 15 Equity 1 5 6 8 Fertilité post: très bonne en 07

juil.-06 G 17 Equity négatif

à 1ère vacc <= 5 15 pas encore (17 mois)

Fertilité post: nulle en 07, en oct 07:

semence de mauvaise qualité , testostérone toujours < 0,5 ng/ml

déc.-06 H 12 Equity / <= 6 / / Pas de monte avant en 2006 Trop tôt pour jugement

fév.07 I 14 Equity / 8 8 pas encore

(9 mois) Trop tôt pour jugement

fév.07 J 24 Equity / non à 9 mois 2-3 9 Trop tôt pour jugement

fév.07 K Equity oui 7 / / Trop tôt pour jugement

Referenzen

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