Amélioration des plantes et certification
Record de viroses sur plants de pommes de terre
L’année 2004 est marquée par une très forte présence de pucerons vecteurs du virus PVY. Un tel taux moyen de virus (5,1%) au test ELISA n’avait jamais été atteint ces quinze dernières années et a entraîné le refus de 246 ha de production, princi- palement de la variété Charlotte. Le déclassement des lots de base obligera à im- porter plus de 4000 tonnes de plants pour la production 2005.
De nouveaux blés
En Suisse...
En 2004, la variété Zinal a connu un rapide démarrage. Elle représente déjà plus de 17% des ventes de semences de blé d’automne. La gamme des blés de classes 2 à 4 s’enrichit par l’arrivée au catalogue national des obtentions d’Agroscope: Piotta, Rigi, Allalin et Muveran. Muveran est un excellent blé biscuitier qui arrive à point nommé pour remplacer Arbola. Les nouvelles variétés de printemps Aletsch et To- gano, plus résistantes aux maladies et plus productives que Greina, ont été inscrites au catalogue national.
Et ailleurs...
La variété Titlis de qualité Top est dorénavant également inscrite en France. Sous le nom de Tungisch, une de nos variétés a été récemment inscrite au Kazakhstan.
Nos variétés de blés ont-elles bon goût?
Un projet sur le goût du pain a débuté en 2003 avec pour objectif de vérifier l’in- fluence de la variété sur cet important caractère. Les analyses sensorielles (dégus- tations) réalisées depuis deux ans, en collaboration avec un groupe d’experts, révèlent que les différences de saveur sont peu marquées entre les variétés testées.
Après Paradis, Vanessa
La variété suisse de soja Paradis, cultivée en Suisse depuis de nombreuses années et toujours témoin dans les essais suisses et français, est maintenant dépassée par le progrès génétique. Des variétés comme Vanessa et Aveline, sélectionnées à la RAC et inscrites au catalogue national en 2004, concrétisent un net progrès génétique pour les aspects agronomiques et technologiques. Aveline a ainsi pour particularité de présenter une fève de goût neutre, caractéristique recherchée pour l’alimentation humaine. Cela préfigure des débouchés à haute valeur ajoutée pour la production suisse de soja de demain.
Grandes cultures
Paillage et semis d’avoine dans des plants de pommes de terre
Des essais de paillage du sol et de semis d’avoine combinés avec des traitements à l’huile, dans des cultures de plants de pommes de terre, ont prouvé leur efficacité pour lutter contre le virus de la mosaïque (PVY). Une réduction du taux de viroses de l’ordre de 80% a ainsi pu être obtenue.
Sensibilité des variétés de pommes de terre au virus Y nécrogène
Dans les essais variétaux, le virus Y nécrogène provoque sur 20% des variétés des nécroses sur les tubercules. Plusieurs variétés considérées comme moyennement ou peu sensibles au virus Y sont très sensibles aux souches nécrogènes.
GRANDES CULTURES ET HERBAGES Faits marquants
dans la recherche 2 0 0 4
Nouvelle variété de pomme de terre
La variété Marlen a été inscrite sur la liste 2005. Il s’agit d’une variété mi-précoce destinée à la transformation industrielle en pommes chips. Grâce à son très faible taux de sucres réducteurs, elle permet de produire des chips claires selon les nou- velles exigences pour l’industrie alimentaire.
Examen des variétés de céréales panifiables
Quatre obtentions de blé d’automne des stations (dont Sciala classe TOP et Scaletta classe 2) pourront être inscrites au catalogue national. La variété de blé de prin- temps Carasso de classe Top sera également inscrite au catalogue suisse.
Huit variétés étrangères ont été testées sur deux ans pour une inscription sur la liste recommandée en Suisse. Plusieurs variétés combleront la demande en blé fourrager à haut rendement.
Le tournesol bientôt cultivé en montagne?
Avec nos conditions climatiques marginales pour le tournesol, il n’est actuellement pas conseillé de le cultiver au-dessus de 650-700 m d’altitude. Un hybride nain (plantes de la taille du blé), très précoce, en observation à la Station de Changins (420 m), pourrait bientôt changer cette situation. En effet, cette variété qui fleurit 10-12 jours avant les plus précoces a un cycle plus court, ce qui permettrait de la cultiver en montagne, cependant sa productivité ne semble pas être à la hauteur des standard actuels.
Mélange de variétés de colzas
Le rendement du colza est très variable d’une année à l’autre et entre les parcelles d’un même domaine. Une expérimentation conduite sur neuf lieux durant trois ans a montré que le mélange de variétés permet d’améliorer la stabilité du rendement à deux conditions:
1) que les variétés en mélange aient le même potentiel de rendement,
2) que leurs réponses aux différents milieux soient bien contrastées. Dans ces conditions, le mélange de variétés s’est montré significativement plus productif que la plus productive des variétés composantes du mélange.
Céréales fourragères
En orge et en avoine, aucune variété n’est proposée pour le catalogue national ces pro- chaines années. Notre travail d’expérimentation s’est transféré essentiellement sur l’examen agronomique de variétés en vue de l’établissement des listes recommandées.
Les nouvelles variétés inscrites le sont désormais à titre provisoire la première année.
La commission technique de swiss granum a ainsi admis l’orge d’automne Merlot, les avoines de printemps Triton et Nelson, tout comme le triticale d’automne Triamant.
Maïs
Delitop, une nouvelle variété de maïs d’utilisation ensilage, a été inscrite au catalogue national en 2004. La commission technique de swiss granum a aussi admis les varié- tés suivantes dans la liste recommandée: Anjou 209, Dolmen, Anjou 249 et DK 532 pour le grain et Delitop, Apostrof et DK 287 pour une utilisation en ensilage.
Par la même occasion, l’Office fédéral de l’agriculture a retiré du catalogue national dix variétés de maïs-grain et sept variétés de maïs-ensilage: DK 183 (ensilage), Facet (ensilage), LG 22.27 (grain), Elita (grain), Silpro (ensilage), Major (ensilage), Prinz (grain), Sandrina (grain), LG 22.43 (grain et ensilage), Centena (grain), Etendard (grain et ensilage), Darius (grain), Chambord (grain) et Natalia (grain et ensilage).
Helminthosporium turcicum sur maïs
En 2004, la chaleur et en partie également l’humidité ont manqué au moment crucial, de sorte que la maladie a eu de la peine à se développer. Par conséquent, pratiquement aucune perte de revenu n’est intervenue en 2003 et 2004 à cause de l’helminthosporiose.
Cultures pilotes de lupin d’hiver
Les premiers champs de lupin d’hiver ont été observés dans des parcelles du Bassin lémanique. Cette espèce pourrait élargir le choix de cultures protéagineuses. Toute- fois sa culture est réservée uniquement aux conditions climatiques très favorables et son profil cultural reste encore celui d’une culture pionnière. L’étude de sa valeur agronomique se poursuit.
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Azote des engrais de ferme: où passe-t-il?
Dans un essai couvrant vingt-huit ans de comparaison entre six systèmes de gestion de la fumure organique, on constate que l’efficacité relative de l’azote total contenu dans les engrais de ferme oscille entre 11 et 20%. C’est à peu près la moitié des va- leurs admises usuellement, pour des conditions de sol optimales il faut le préciser.
Une petite partie de l’azote non utilisé par les plantes se retrouve dans la matière organique mais le reste subit, selon toute vraisemblance, un processus de dénitrifi- cation et en partie de lixiviation.
Modélisation des résidus de pesticides
Une nouvelle méthode a été développée pour évaluer la présence de produits de traitement des plantes dans les produits agricoles. Appliquée aux traitements phytosanitaires en grandes cultures, cette méthode permet de différencier les sub- stances entre elles, en termes de quantité de résidus dans l’alimentation et d’effets sur la santé humaine.
Herbages
Mieux conduire la pâture des vaches laitières
Sur la base des mesures effectuées depuis cinq ans sur une quarantaine de pâtu- rages dans l’ouest de la Suisse, une méthode simple pour planifier les besoins en surface pâturée a été développée. En outre, de nouvelles valeurs de référence sur la densité de l’herbe viennent compléter l’utilisation de l’herbomètre comme instru- ment de contrôle de la pâture en cours de saison.
Ressources fourragères sur les pâturages d’altitude du Jura
Pour mieux gérer la pâture des troupeaux de vaches laitières durant la période d’es- tivage, des mesures sur la croissance de l’herbe et sur la consommation des ani- maux ont été effectuées en 2004 sur trois alpages du Jura vaudois. Déterminer les quantités d’herbe disponibles s’avère utile pour fixer la date de montée à l’alpage et le chargement optimal en bétail.
Production de viande bovine en montagne
Un nouveau projet visant à développer un système de production de viande bovine à double fonction – production et entretien du paysage – a démarré sur le domaine expérimental de La Frêtaz (Jura, 1200 m). Les étables ont été transformées pour ac- cueillir un troupeau d’une trentaine de vaches allaitantes de la race d’Hérens. L’op- tion choisie, stabulation libre sur litière profonde dans une étable froide, donne pleinement satisfaction.
Effets d’ombrage dans les pâturages boisés
Les effets négatifs de l’ombrage des arbres sur la végétation herbacée se marquent davantage sur le rendement en matière sèche que sur la valeur nutritive de l’herbe.
Ces effets sont moins importants avec les mélèzes qu’avec les épicéas ou les sapins.
Pâture tournante avec des moutons à haute altitude
Trois années d’expérimentation sur deux alpages valaisans ont montré que la pâture tournante sur des parcs clôturés avec quatre fils électriques permet une bonne ges- tion de la végétation des alpages à moutons. Cette conclusion n’est toutefois va- lable que si les surfaces pâturables sont bien regroupées et si le troupeau est de taille suffisante (en général au moins 400 moutons).
Gardiennage des moutons sur les alpages
Grâce à une étude sur cinq alpages valaisans, les principales difficultés liées au gar- diennage permanent des moutons par un berger ont pu être identifiées (manque de logements pour les bergers, début de pâture trop tardif et pâture insuffisante dans les zones inférieures, arrivée des moutons trop précoce à haute altitude) et des recommandations pour mieux concilier besoins des animaux et gestion durable de la végétation ont été formulées.
Nouvelles variétés de graminées fourragères
Au terme des essais variétaux 2002-2004 conduits par Agroscope FAL Reckenholz et RAC Changins, sept nouvelles variétés de graminées fourragères sont recom- mandées: deux de ray-grass d’Italie (Caribu/DSP et Tigris/DSV), trois de ray-grass hybride (Leonis/DSP, Marmota/FAL et Enduro/R2n), une de fromental (Arone/SZ- Steinach) et une d’avoine jaunâtre (Gunther/BAL).
Résidus d’asulame dans les fleurs de dent-de-lion
Nous avons pu confirmer l’hypothèse que l’asulame, un herbicide utilisé contre le rumex, principale mauvaise herbe des prairies, était impliqué dans la contamination de certains miels par le sulfanilamide, un antibiotique issu de sa dégradation. Nos résultats justifient une modification des conditions d’homologation de cet herbi- cide: il doit être appliqué uniquement sur des surfaces herbagères exemptes de plantes en fleur.
Sol et fertilisation
Potentiel de minéralisation de l’azote du sol
Une mise en valeur des résultats d’analyses obtenus jusqu’en 2003 montre que des techniques culturales appliquées durant plusieurs années (fumure organique, en- grais vert, travail du sol, ...) ont un effet positif sur la mise à disposition de l’azote.
La gestion de la fertilisation azotée en est facilitée.
Concept Sol
Le sol est caractérisé par ses propriétés physico-chimiques; il remplit par ailleurs des fonctions essentielles (capacité de dégrader des résidus, etc.). La relation entre propriétés et fonctions définit la fertilité. Lorsqu’une propriété est modifiée par une action humaine, agricole ou non, les fonctions qui lui sont liées sont également tou- chées, générant une atteinte à la fertilité (exemple: baisse du taux d’humus = dimi- nution de l’activité biologique, augmentation du risque d’érosion). Elaboré par les stations Agroscope et l’OFAG, le Concept Sol permet d’estimer la gravité et la ré- versibilité des atteintes à la fertilité du sol.
Laboratoire de culture in vitro
Empreintes génétiques des pommes de terre
La caractérisation des cultivars de pommes de terre à l’aide de marqueurs molécu- laires a permis de dresser leur empreinte génétique. Cette identification constitue un moyen efficace et important pour éclaircir les problèmes de reconnaissance de génotypes de pommes de terre souvent rencontrés avec la technique traditionnelle visuelle portant sur leur morphologie.
Génie génétique
Un gène marqueur de transformation alternatif et sûr
La déoxyglucose phosphate (DOG) phosphatase est une fonction absente dans le règne végétal et peut donc être utilisée comme marqueur de transformation géné- tique en lieu et place de marqueurs codant une résistance à un antibiotique. Cette fonction, incorporée dans les plantes transgéniques, provient de la levure boulan- gère, que nous consommons couramment depuis que l’homme a appris à panifier les céréales. La transformation de la pomme de terre, à l’aide du gène DOG, est en cours.
Transformation génétique du triticale:
stérilité mâle réversible
Par transformation génétique, la formation de pollen a pu être inhibée dans cer- taines plantes de triticale grâce à la production de différents ARN («antisens» ou
«interférants») correspondant à la séquence d’un gène impliqué dans la formation du pollen. Cette transformation vise à faciliter le travail des sélectionneurs pour les variétés hybrides de triticale.
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Pour en savoir plus...
❏La liste complète des publica- tions de l’année 2004 peut être obtenue à la bibliothèque de Changins (tél. 022 363 41 50).
❏Elle est également disponible sur:
Adresse:
Agroscope RAC Changins, CP 1012, CH-1260 Nyon 1 (tél. 022 363 44 44, fax 022 362 13 25 ou info@rac.admin.ch).
www.racchangins.ch Malherbologie
Connaître pour maîtriser: l’exemple de l’ambroisie
Le calendrier des germinations et du développement des semences de l’ambroisie (Ambrosia artemisiifolia), en fin de saison, a été précisé. Cela permet de mieux cibler l’intervention, coupe ou herbicide, visant à briser le cycle de la plante. Cette connaissance contribuera à limiter l’extension de cette néophyte indésirable dans notre pays.
Protection des végétaux Grandes cultures
Chrysomèle des racines du maïs Diabrotica virgifera
La Suisse se distingue des pays membres de l’Union européenne par une lutte sans insecticides contre la chrysomèle des racines du maïs, mais avec une obligation ac- crue de pratiquer la rotation. Les piégeages réalisés par les services phytosanitaires cantonaux et un essai au champ près de Chiasso démontrent l’efficacité de cette stratégie.
Premiers dégâts économiques dus à Diabrotica virgifera en culture de maïs au Tessin
Le champ de maïs d’observation de Diabrotica virgifera à Mezzana en est à sa troi- sième année de monoculture. Au moyen de différents systèmes de piégeages jume- lés à des analyses de sol, on a observé une hausse significative de la population du phytophage. Pour la première fois, des dégâts économiques sont apparus, causés par la verse des plantes due aux lésions des racines par la larve. Dans les parcelles de maïs de la région sous obligation de rotation culturale, les populations étaient neuf fois inférieures.
Pyrale du maïs
Depuis deux ans, des anomalies dans la précocité du vol de la pyrale, observées en bordure du Léman entre Saint-Prex et Céligny, laissent suspecter la présence d’une race de la pyrale à deux générations. Ce phénomène nouveau rend difficile la prévi- sion d’une date de lâcher optimale des trichogrammes utilisés pour la lutte biolo- gique contre la pyrale.
Grillures de l’orge
Des essais fongicides contre les grillures sur orge d’automne et orge de printemps ont permis d’établir un seuil d’intervention pour cette indication: un seul traitement entre les stades BBCH 39 et 51 dès l’apparition des premiers symptômes sur les trois dernières feuilles. Cette connaissance facilite l’homologation de fongicides (ou mélange de fongicides) avec effet complet.
Diagnostic rapide de la pourriture annulaire de la pomme de terre
Un test moléculaire (PCR) permet maintenant de confirmer rapidement le caractère suspect d’un échantillon de tubercules, sans symptômes, mais positif en sérologie.
La décision peut ainsi être prise sans tarder d’intercepter un tel lot pour des ana- lyses complémentaires.
Méligèthes du colza résistants
Le suivi des populations de méligèthes (Meligethes aeneus) montre que la zone où la résistance à certains insecticides s’était manifestée en 2001 ne s’est pas étendue.
L’espèce M. viridescens qui est présente, dans des proportions variables, dans la plupart des échantillons n’est pas résistante. Certains pyréthrinoïdes et néonicoti- noïdes sont efficaces contre les méligèthes résistants.
André Stäubli, directeur Agroscope RAC Changins
