• Keine Ergebnisse gefunden

La pomme de terre a-t-elle encore un avenir en Suisse?

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Aktie "La pomme de terre a-t-elle encore un avenir en Suisse?"

Copied!
1
0
0

Wird geladen.... (Jetzt Volltext ansehen)

Volltext

(1)

283 Dans l’histoire suisse, la pomme de terre est con-

sidérée plus que toute autre plante comme une cul- ture vivrière incontournable, voire salvatrice en temps de famine. Pendant la dernière Guerre mon- diale, dans le cadre du Plan Wahlen qui prévoyait d’étendre les cultures pour assurer l’approvision- nement du pays, les surfaces de pomme de terre ont culminé à plus de 80 000 ha. Contrairement à d’autres pays voisins, cette extension rapide a per- mis d’éviter le rationnement de la pomme de terre en Suisse. Environ 20 000 ha étaient réservés à l’affouragement du bétail, aux porcs en particulier.

La pomme de terre est restée longtemps encore une culture stratégique, qui faisait travailler environ 160 000 producteurs dans les années cinquante.

Dès l’ère moderne, les ménages consacrent nette- ment moins de temps à la préparation des mets;

les pâtes et le riz font également de l’ombre à la pomme de terre. La consommation à l’état frais ré- gresse alors sensiblement. Aujourd’hui, un grand choix de produits préfabriqués permet de mainte- nir la consommation de ce tubercule à environ 45 kg par personne et par année, dont environ la moitié en produits précuisinés et en snacks.

Avec l’ouverture du marché dans le cadre de l’OMC et la libéralisation du prix par le Conseil fédéral, la pomme de terre a perdu son statut privilégié. Ainsi, aujourd’hui, il ne reste plus qu’environ 12 000 producteurs pour un peu plus de 12 000 ha!

Toute la filière de la pomme de terre, des produc- teurs aux distributeurs et consommateurs, est re- groupée dans l’interprofession swisspatat. Les pro- grammes de production pour le plant, les recom- mandations pour les cultures de consommation selon les types culinaires et autres qualités techno- logiques ainsi que les prix à la production y sont négociés. Une liste de variétés soigneusement tes- tées par Agroscope et recommandées par une com- mission technique ad hoc est éditée annuellement (voir au centre du journal). Le travail au sein de swisspatat est constructif, voire exemplaire. Les partenaires, commerce, industrie, distributeurs et

consommateurs, s’engagent pour une production de proximité. Malgré cela, les surfaces régressent continuellement pour atteindre aujourd’hui un niveau d’approvisionnement critique, particulière- ment apparent dans les années à faible rendement et de moindre qualité. La pomme de terre est une culture intéressante, mais exigeante sur le plan technique et matériel. L’important investissement en machines et la charge de travail ne sont sou- vent plus supportables pour un seul producteur.

Ajoutées à cela, des conditions de croissance diffi- ciles et peu favorables (températures élevées, défi- cit hydrique, structure des sols), comme en 2003 et particulièrement en 2006, en ont découragé plus d’un.

Pour garantir une production de qualité, seules conviennent les meilleures terres avec une bonne structure, une rotation de trois à quatre ans et la possibilité d’arroser. Les régions basses du Pla- teau correspondent à ces critères, contrairement aux régions plus élevées du moyen Plateau, pour- tant traditionnellement vouées à la culture de la pomme de terre, mais dont les possibilités d’irri- gation sont insuffisantes. Pour parer à ces incon- vénients, la sélection et la recherche mettent de plus en plus l’accent sur la tolérance des variétés aux stress de croissance. Depuis de nombreuses années déjà, des variétés sont sélectionnées pour être implantées dans les régions chaudes du globe.

Pour l’instant, les résultats ne sont pas très pro- bants, car la pomme de terre a ses origines dans le climat frais et humide des régions élevées des Andes.

C’est la grande diversité de conditions de produc- tion et le choix de variétés qui permettront au pro- ducteur suisse de continuer à approvisionner le pays avec ce tubercule irremplaçable dans l’ali- mentation d’hier et d’aujourd’hui.

Werner Reust

E-mail: werner.reust@acw.admin.ch

@

Revue suisse Agric. 38 (6): 283, 2006

E

Ed diitto orriia all

La pomme de terre a-t-elle encore un avenir en Suisse?

p 283 284 8.11.2006 10:01 Page 283

Referenzen

ÄHNLICHE DOKUMENTE

• Fédération nationale des producteurs de plants de pomme de terre (FN3PT).. Sensibilité de la pomme de terre à la maladie de la jambe noire provoquée par Dickeya spp. 2)

Cette très jeune obtention (fig. 2) de Germicopa est issue d’un croisement de deux lignées sous numéro. Gwenne a un bon potentiel de rendement. Avec un taux d’amidon entre 12 et

3 Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, 1260 Nyon, Suisse Renseignements: Brice Dupuis, e-mail: brice.dupuis@agroscope.admin.ch, tél.. Résumé Les bactéries des

Le calcul des coûts et profits indique qu’au- cun groupe d’exploitations n’est en mesure de couvrir ses coûts complets avec le pro- duit de la viande et les paiements directs..

Projet à Vladikavkaz (République d’Ossétie du Nord) L’objet de cette mission est de participer à la création d’un centre de production de semences de pomme de terre de

Production de pommes de terre dans les régions nordiques En Finlande, la pomme de terre est cultivée sur 15 000 ha, dont 1000 ha de précoces et 1800 ha de plants.. A Tyrnävä

Jaune Elevée 8–11 Elevé 10,0 – 11,0 A–B – Très faible Mauvaise Elevée Moyenne Moyenne Moyenne Moyenne Faible Résistante Résistante (Ro 1 + 4 ) Gros tubercules,

De la Bolivie à la Russie, en passant par l’Azer- baïdjan, l’Abkhazie, le Nagorny Karabakh, la Bosnie- Herzégovine, la Corée du Nord ou encore le Tadjikistan,