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le 18 février 2002
Protection des forêts: Point de la situation -1 / 2002
Le typographe en 2000/2001: Résultats de l'enquête sur le bostryche
2000:
Durant la première année après le passage de Lothar, le typographe (lps typographus) s'est surtout multiplié dans le bois à terre. Mais dans les zones inférieures, il a aussi attaqué les épicéas sur pied au cours de l'été déjà. En Suisse, ce scolyte a rendu nécessaire l'exploitation de 46'000 m3 de bois entre avril et septembre 2000 et de 80'000 m3 entre octobre 2000 et mars 2001. Le total de l'année se chiffre donc à 126'000 m3. En outre, 36'000 m3 d'arbres sur pied infestés ont été laissés dans le peuplement (volume estimé par les forestiers de triage). Ainsi, le volume total de bois infesté en 2000 atteint 162'000 ( m3, soit près du double de celui de 1999. En 2000, 1091 nouveaux foyers de bostryches (foyers
comptant plus de 10 épicéas infestés) ont été découverts; c'est un peu plus que l'année précédente.
2001:
En 2001, la plupart des chablis éoliens laissés au sol étaient suffisamment secs, en basse altitude, pour ne plus attirer le typographe. Ainsi, après s'être largement multiplié l'année précédente, l'insecte s'est attaqué en masse aux arbres sur pied. En été 2001 (mois d'avril à septembre 2001 ), il a imposé l'exploitation de 925'000 m3 de bois sur pied infesté, soit vingt fois plus que l'été précédent. A l'heure actuelle, il est difficile d'estimer quelle quantité de bois infesté a été exploité ou laissé sur pied après septembre 2001. Le volume total de bois infesté en 2001 pourrait bien dépasser 1.2 million de m3.
Cela équivaut à plus du double des quantités enregistrées en 1992 et 1993, deux années record qui comptent chacune 0.5 millions de mètres de bois infesté (fig. 1).
Le nombre de nouveaux foyers de bostryches (foyers comptant chacun plus de 10 épicéas infestés) découverts en 2001 atteint aussi un niveau record; il se chiffre à 13'638.
Dans les 7300 pièges à phéromones, 20'000 coléoptères par piège en moyenne ont été capturés sur le
(J
territoire suisse. Les maxima enregistrés avant 2001 oscillaient entre 9'000 et 9'500 insectes par piège en moyenne (ce fut entre 1992 et 1996: une forte pullulation s'était produite, suite à la tempête Vivian). Ce résultat aussi montre que la densité des populations de typographes est extrêmement élevée.Tour d'horizon
Dans les zones ravagées par Lothar, nous assistons actuellement à une pullulation de typographes d'une importance jamais connue en Suisse ces 200 dernières années. La gradation n'est pas encore près de s'achever.
Sur le Plateau, les épicéas sur pied pourraient bien subir une nouvelle attaque d'une importance semblable à celle de l'année passée. Dès le printemps, le typographe infestera non seulement les arbres des lisières instables autour des zones de chablis mais aussi ceux des peuplements voisins, qui avaient été épargnés jusqu'à présent. Il est également capable d'attaquer des groupes d'épicéas situés dans des peuplements mixtes. Dans les régions où les exploitations forcées ont été réalisées à temps, on peut espérer voir diminuer le nombre d'attaques cette année déjà pour autant que les nouveaux foyers localisés durant l'hiver n'y soient pas trop nombreux. Toutefois, il existe aussi sur le Plateau des complexes de forêt dans lesquels la gradation n'a pas encore atteint son point culminant.
Dans les zones de chablis des Préalpes, une large part des typographes ne passe que maintenant du bois à terre aux épicéas sur pied. Cela signifie qu'en montagne aussi, les arbres sur pied dans les lisières instables risquent de subir une attaque notable. Des foyers de bostryches pourraient également se former dans les peuplements voisins, notamment dans les zones où se trouvent des chablis épars non façonnés.
La question de savoir si les infestations vont encore augmenter ou légèrement diminuer en 2002 dépend non seulement des mesures prises mais surtout des conditions climatiques. En tout état de cause, la fin de la gradation n'est pas encore à entrevoir.
Fig. 1. Volume de bois infesté (en m3) et nombre de foyers de bostryches recensés en Suisse entre 1984 et 2001
Volume de bois infesté (en m3)
Nombre de foyers de bostryches
1400000 ,--- - - ---.-14000
1200000
+-- - - -
c::::::J bois laissé sur pied chablis d'hiver c::::::J chablis d'été -4E-foyers de bostryches
1000000
+-- - - ---11
800000
+-- - - -
1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001
Remarques:
- chablis du semestre d'été (avril - septembre)
- chablis du semestre de l'hiver (octobre - mars): non recensées en 1984; estimée pour 2001 - bois infesté laissé sur pied: recensé pour la première fois en 1999; estimée pour 2001
La tempête du 27 janvier 2002
12000
10000
8000
Une tempête a de nouveau sévi en Suisse le 27 janvier 2002. D'après une enquête menée par la Direction fédérale des forêts auprès des cantons, 81'000 m3 de bois ont été mis à terre ce jour-là dans notre pays.
Les cantons de AG, BE, FR, LU, SO, TG et ZH sont les plus touchés. D'après les estimations, le volume de chablis par canton varie entre 2'000 et 25'000 m3. Les épicéas ainsi abattus offrent des lieux de ponte supplémentaires au typographe; dans les régions où la lutte contre les bostryches se fait de manière conséquente, le bois à terre devrait être écorcé ou évacué avant la fin mai au plus tard.
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Signes de dessiccation hivernale sur les résineux
Un premier cas de dessiccation hivernale sur des épicéas, sapins et pins sylvestres nous a été annoncé en Suisse centrale. Dans le Riemenstaldnertal, les résineux situés sur le versant sud de la montagne ont pris des couleurs rouge brun; ils semblent être desséchés lorsqu'on les observe de loin. Il est probable que ce phénomène s'observe aussi dans d'autres régions.
La dessiccation hivernale se produit surtout durant les hivers peu neigeux lorsque la couche protectrice de neige fait défaut. Sous l'effet d'un fort ensoleillement, l'eau contenue dans les aiguilles s'évapore et, comme le sol est gelé, ce manque ne peut être compensé. Les aiguilles se dessèchent et deviennent rouges, notamment les plus jeunes. Les bourgeons sont plus résistants; en général, ils débourrent normalement au printemps suivant.
Fig. 2. Signes de dessiccation hivernale: les aiguilles les plus jeunes se dessèchent en premier
Service phytosanitaire d'observation et d'information, SPOI, WSL
8903 Birmensdorf Traduction: M. Dousse
... "Protection des forêts - Point de la situation" est également accessible en ligne Pour en savoir plus
http://www.pbmd.ch
"Protection des forêts - Point de la situation 1 / 2002", Rédaction: F. Meier
