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Le problème alimentaire et la crise de l´agriculture au Maghreb — erdkunde

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42 Erdkunde Band 39/1985

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LE PROBLEME ALIMENTAIRE ET LA CRISE DE L'AGRICULTURE AU MAGHREB**

Avec 7 figures et 5 tableaux Ahmed Kassab

Zusammenfassung: Ernahrungsprobleme und Landwirtschafts krise im Maghreb

Die hohe Variabilitat der Niederschlage im Maghreb bedingt eine hohe Variabilitat der Ernteertrage. Daraus folgt immer wieder die Notwendigkeit zu hohen Agrarimporten, die etwa in Tunesien der

zeit ein Drittel der Gesamtimporte ausmachen. So miissen zur Er nahrung der standig wachsenden Bevolkerungszahl gerade Grund nahrungsmittel wie Getreide eingefuhrt werden. Demgegeniiber waren vor der Unabhangigkeit die Staaten des Maghreb in feuchten

Jahren Getreideexporteure. Die Agrar-Handelsbilanz aller Magh rebstaaten ist heute defizitar. Dies liegt an einer Vernachlassigung staatlicher Investitionen in die Landwirtschaft seit der Unabhangig keit. Die Investitionen wurden stattdessen in den Bergbau und die

Industrie gelenkt. Private Investitionen in die Landwirtschaft sind durch die kunstlich niedrig gehaltenen Agrarpreise entscheidend behindert worden. Negativ auf die Agrarstrukturen wirkte sich auch die rasche Aufgabe des Landes europaischer Kolonisten mit und nach der Unabhangigkeit aus. In deren Folge wurden Agrar reformen durchgefuhrt bzw. versucht, die zumindest zeitweise starke Einbriiche bei der Agrarproduktion zeitigten. Uberdies ist aufgrund fehlender Investitionen und der Probleme der Agrar struktur die technische Ausriistung der Betriebe unterentwickelt.

Mangelnde Diingung lafit zu grofie Flachen brach liegen. Die Mog lichkeiten kunstlicher Bewasserung sind bisher nur unzureichend ausgeschopft worden.

Les trois Etats du Maghreb (Tunisie, Algerie, Maroc) font

partie de cet ensemble de pays qui constituent ce que les economistes appellent le Tiers-Monde. Les pays du Maghreb,

en particulier, deploient depuis lTndependance des efforts

meritoires pour decoller , pour diversifier leur economie et

faire en sorte que celle-ci ne reste pas du type primaire, c'est a-dire fondee essentiellement sur la production des denrees agricoles et des matieres premieres destinees en grande partie a Pexportation. Ces efforts ont eu pour consequence un developpement incontestable des secteurs secondaire et tertiaire de l'economie, mais en contrepartie ^agriculture a connu une progression relativement lente, dans certains secteurs meme une regression, ce qui constitue, etant donne le fort accroissement demographique et celui non moins important de la consommation, un probleme tres grave sur

les deux plans economique et politique, car Pinsuffisance de

la production agricole entraine pour ces pays non seulement un ecoulement permanent des devises, mais une dependance politique vis-a-vis des pays qui leur vendent les denrees

alimentaires dont ils ont besoin.

I. Place de ^agriculture maghrebine avant et apres iTndependance

Une agriculture jadis excedentaire

Pendant toute la periode coloniale Peconomie maghrebine

etait fondee essentiellement sur Pagriculture. La part de Pindustrie et des services etait tres faible; les structures socio

* > Dieser Aufsatz stellt eine von Herrn Professor Dr. P. Franken berg uberarbeitete und gekurzte Fassung des ursprunglichen Manu skriptes dar.

(2)

1 ~~J Bizerte

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safJlJ^Msli iflV^y' GhardQfQ i ~"

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>g^^^^^^v:/t^ / . Limite Nord des palmeraies Montagnes a volle'es

Tiznit^^^^p^^'^i^- ( odaues comestibles irn'gu^es

j^^^^^^^^^'^ \% a Limite Sud de la culture seche v * '

Steppes a elevage

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~" de I'olivier en Tunisie ' ^...v.: * ov(n pr$dominante

,,..^ rfT Principals regions ; : : ; Steppes a ole'iculture

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d'irrigation re'cente predominate

) Secteurs d'irrigation -3*T I f I f IP* ^^9ions cultures / 1(lft , ,nn, Sagas**.- traditionnetle l|J | [} cere*alieres (associe'es aux

/ 1VD . ?-.-i25-.-_.00km -u

legumineuses,fourrage,elevagebovin) non irriguees

_

Fig. 1: Les grandes regions agricoles du Maghreb

professionelles traduisaient d'ailleurs fidelement ce desequi libre: c'est ainsi qu'en Algerie la population active agricole representait en 1960 67% de la population active totale, au

Maroc 63%, et en Tunisie 56% (Banque Mondiale 1981).

L'agriculture etait aussi une activite essentielle pour les europeens implantes au Maghreb. Au Maroc, les Europeens

produisaient a la veille de lTndependance 51% du ble tendre,

la quasi totalite du vin; leurs cultures maraicheres s'eten daient a 22% de la superficie consacree a ces cultures (Ayache

1956); en Tunisie la majeure partie du ble tendre et du vin

etait produite par les colons europeens, ainsi que la moitie

du ble dur et de Phuile d'olive, la plus grande partie des primeurs et des fruits a noyaux (Poncet 1961). En Algerie,

les etrangers exploitaient en 1960 2 700 000 hectares de terres representant 38% des terres cultivees du pays et ils jouaient Tableau 1: Valeur (en milliards de francs) et pourcentages des prin

cipaux groupes deproduits echanges avec les pays etrangers en 1956 Maroc % Algerie % Tunisie % Exportations

Produits alimentaires 47,5 48,1 100,8 67,2 13,8 35 Matieres premieres et

demi-produits 57,4 48,3 43,1 28,7 24 61 Produits finis 4,2 3,6 6,2 4,1 1,4 3,8

Importations

Produits alimentaires 39,6 25,5 70,5 25,9 21,6 31,8 Matieres premieres et

demi-produits 45,1 29 69,2 25,4 18,9 27,9 Produits finis 70,8 45,5 132,9 48,7 27,4 40,3

un role preponderant dans les principales productions agricoles du pays (cereales, vin, fruits, primeurs, tabac, betteraves a sucre etc.). Cette importance du secteur agricole se traduisait aussi dans la structure des echanges exterieurs des trois pays,comme le montre le tableau ci-dessous(Tab. 1).

Ainsi nous constatons d'une part la predominance des produits alimentaires et des matieres premieres aux expor

tation, des produits manufactures aux importations, ce qui est caracteristique pour une economie du type primaire et, d'autre part, le fait qu'aucun des trois pays du Maghreb n'a une balance commerciale des produits agricoles deficitaires.

Maroc, Algerie et Tunisie vendent en 1956 nettement plus de denrees alimentaires qu'ils en achetent. En Algerie, en particulier, les deux tiers des exportations portent sur les

produits agricoles, et pour le Maroc pres de la moitie. Mais

il est a noter que, malgre Pimportance qu'occupe Pagriculture dans Peconomie des trois pays du Maghreb, ceux-ci sont

devenus a la fin de Pepoque coloniale des importateurs d'une

quantite relativement importante de produits agricoles.

Ceux-ci representent pres du tiers des importations totales

de la Tunisie et plus du quart de celles du Maroc et de 1'Algerie. Cette evolution inquietait deja les observateurs qui

ne se doutaient pas alors qu'elle allait deboucher sur la grave situation qui prevaut aujourd'hui.

Des importations deplus en plus importantes des produits

alimentaires de base

L/une des caracteristiques principales de la production

agricole du Maghreb a toujours ete sa variability interannuelle

(3)

44_Erdkunde _Band 39/1985 mille quintaux millimetres

14000- s -700

12000- A / :: f: / i a -600 10000-' :: : : / : \ ::/ I / -500

8000-^ \ : /\ \ .... : 7 j / F7 \ / "400

6000- \ V / V \ / 300

4000- \ / \f v 200

200Q. - Production de ce'reales _100 . Pluviometrie enregistree

qIq station de Jendouba -

1958 60 62 64 66 68 70 72 74 76 78 80 82 annees Fig. 2: Pluviometrie et production de cereales en Tunisie (Station

Jendouba)

qui est liee etroitement aux fluctuations climatiques et plus particulierement aux variations pluviometriques (Fig. 2).

Les cultures les plus sensibles a ces variations sont celles qui

sont cultivees en sec: essentiellement le cereales, les cultures fourrageres, les legumineuses et les oliviers. Le tableau 2 peut

illustrer les etroites relations de la production des cereales en Tunisie avec la pluviometrie de la station de Jendouba. On

voit de basses recoltes a la fin de la decennie apres 1960 et de

hautes recoltes au debut de la decennie suivante. D'une annee a Pautre les rendements et la production peuvent

varier du simple au double et parfois au triple.

A cette variabilite qui est une donnee permanente du

climat et de la production agricole du Maghreb s'est ajoute

depuis lTndependence un accroissement tres important de la consommation (Tab. 2).

Par contre, la production a ete tres insuffisante. L'indice

de la production agricole totale par habitant de PAlgerie (indice 100 en 1969-71) est tombe a 84 en 1981; celui du

Tableau 2: Evolution de la consommation des produits alimentaires (en kg etpar tete d'habitant) en Tunisie

Augmen

Produits 1966 1980 tation (%)

Cereales 147,0 188,0 28

Huiles 15,5 18,5 19

Viande 13,0 42 18,5

Poisson 4,3 26 5,4

Legumes 87,7 128,0 46

Fruits 37,5 51 56,7

mille quintaux ou hectolitres

,x ... A A

.1 / " V

\ / \

\ / / v*.

10000-

y /S^^a

'

5000- -Legumes , , \ sees V -Cultures industrielles \

-Vin \ .

.Legumes \/

-Cereales *

a /% / V \

1000- / V \ / \

500- . /

100 1964 66 68 I. 70 72 74 76 78 annees

Hg. 3: Evolution des principles productions agricoles en Algerie Source: G. Mutin 1980

Maroc a 75 (AnnmireF.A. 0.1981). Quant au taux annuel de croissance de la production agricole, il a ete au cours de la

derniere decennie (1970-79) derisoire en Algerie (0,6%, negatif au Maroc (- 0,3%) et faible en Tunisie (5,1%) (Banque Mondiale 1981).

mille tonnes , b

Ai - 10000

.Algerie

-Maroc -

'fc

-TuniSie 8000-

|

mille tonnes J c

6000-1 3

6000-J i

i. A . l\

4000- \/ \J \ v : 4000- *

2000- \ A/\/* 2000- / /

0 -| i i i i i i i 0i i i i i i i i i i

1972 74 76 78 80 annees 1972 74 76 78 80 annees

Fig. 4: Evolution de la production cerealiere (a) et des importations de cereales (b) au Maghreb

(4)

milletonnes /

-Huile vegetate j -Sucre et cafe' j 2000.Produits laitiers y

-Cereales T**^

A /

1000- / \

N- /

/ ^ \ /

"-

/ \/ .-X/''

/ / I.*/"

100

50 V

0"f I-1 i-1 I-1-1-1-1-1-1-1-1- -r

1964 66 68 70 72 % 76 78 annees

Fig. 5: Evolution des importations de quelques produits alimen taires en Algerie

Source: G. Mutin 1980

En Algerie on peut constater une tendence legere vers Paugmentation des rendements des recoltes des legumes mais non des cereales ou des cultures industrielles. La decroissance de la production du vin est causee par la de

croissance des surfaces des vignobles (Fig. 3).

Des lors le Maghreb est oblige d'importer des quantites de plus en plus importantes de produits alimentaires; ces

importations - surtout de cereales - atteignent des volumes considerables par annee seche; c'est ainsi qu'a la suite de la secheresse au cours de la campagne agricole 1980-81 ou le deficit pluviometrique a ete en moyenne 40%; le Maroc a ete

oblige d'importer pres de 30 millions de quint aux, ce qui

correspond a un doublement des importations marocaines evaluees a 15-17 millions de quintaux par an en temps

normal (Fig. 4).

A Pexclusion des produits tropicaux que le climat du Maghreb ne permet pas de cultiver, le Maghreb importe

essentiellement des denrees alimentaires de base: en premier

lieu des cereales, de Phuile (PAlgerie en particulier), du lait et de ses derives, de la viande et du sucre (Fig. 5). On peut d'une

maniere analogue constater Paugmentation de ses import ations.

Le Maroc a certainement fait de gros efforts pour accroitre

sa production nationale de sucre qui atteint aujord'hui

352000 tonnes, mais pour couvrir ses besoins il doit importer

mille tonnes a 600

- 50

/ .Algerie

j -Maroc - Tunisie U)0- :

' 1 /!\ \ 1

300- * I \ l

200-: :

/V^v^ mille tonnes

100-^y \J loo- /

1968 70 72 74 76 78 80 annees 1968 70 72 11 76 78 annees Hg. 6: Evolution des importations de sucre (a) et de lait (b) au

Maghreb

une quantite presqu'equivalente (311480 t en 1981), tandis que PAlgerie et la Tunisie dont la production nationale est negligeable importent la quasi totalite du sucre qu'elles

consomment (respectivement 610000 et 191000 tonnes -

Hg. 6).

Ce qui est plus inquietant c'est Pincapacite dans laquelle

se trouvent les trois pays a atteindre Pautosuffisance en cereales. Celles-ci constituent la base fondamentale de

Palimentation maghrebine dans laquelle les hydrates de

carbone jouent un role essentiel. En outre, dans le passe et plus precisement avant Plndependance, les trois pays etaient - surtout pendant des annees humides -

exportateurs de cereales. Les importations ont atteint en 1981 58% de la

consommation totale de PAlgerie, 56,2% de celle du Maroc, et 45,5% des besoins de la Tunisie.

De 1975 a 1981, les importations de lait de la Tunisie ont double passant de 20 000 a 41000 tonnes (Fig. 6) tandis que les achats de beurre de PAlgerie ont triple au cours de la meme periode passant de 13 500 a 45 000 tonnes (Fig. 7). En

Tunisie les achats de beurre ont augmente faiblement tandis que les importations de beurre en Maroc ont augmente enormement apres la baisse de 1972/73.

Les achats de viande et d'oeufs s^ccroissent, eux aussi d'une facon tres nette, depuis quelques annees, surtout les

achats de PAlgerie: de 5000 t en 1975, les importations d'oeufs de PAlgerie sont passes a 52 0001 en 1981; les import ations de viande de 1000 a 29 0001 - soit de 30 fois plus - au

cours de la meme periode.

Malgre les conditions climatiques tres favorables a la

production d'huiles vegetales mediterraneennes (huile

d'olive en particulier) les trois pays achetent de Petranger des

quantites importantes d'oleagineux (2610001 pour PAlgerie

en 1981 - soit trois fois plus qu'en 1975) - 68 000 t pour la

(5)

46_Erdkunde_Band 39/1985 mille tonnes

a

/ \ .Algerie

: \ -Maroc

100- / \ -Tunis'e

80- ..\/

60~ *' ^

M mille tonnes

//\ J b

i : \ I

40- \\ : l \ 40

, , , , .- ,

y ,x

o 1 rJ,. o r r. ix. .T;.

1968 70 72 11 76 78 80 annees 1968 70 72 11 76 78 80 anne'es Fig. 7: Importations d'huile de colza en Algerie et au Maroc (a) et

evolution des importations de beurre au Maghreb (b)

Tunisie, soit 22 fois plus qu'en 1976; 189 0001 pour le Maroc (Fig. 7).

La Tunisie, le Maroc et surtout PAlgerie importent aussi en quantites plus ou moins importantes selon les annees, des

legumes (pommes de terre surtout), des fruits des pays

temperes (pommes, poires) et tropicaux (bananes, ananas, cacao etc.).

Les importations algeriennes de pommes de terre ont

double de 1975 a 1981 passant de 106000 t a 210000 t.

L'ecart entre la production algerienne couvre a peine 30%

de la consommation des produits alimentaires de base, celle

du Maroc et de la Tunisie 50 a 55%.

Une balance commerciale agricole deficitaire

Les pays maghrebines et surtout le Maroc et la Tunisie exportent cependant des produits agricoles. II s'agit essentiel lement d'exportations de fruits mediterraneans (agrumes,

dattes), d'huile vegetale (huile d'olive tunisienne), des pri meurs (le Maroc essentiellement), que les pays du Maghreb ecoulent - difficilement - sur les marches de la CEE (France en particulier) en premier lieu.

Mais la place qu'occupent ces produits agricoles dans le

volume et la valeur globales des exportations n'est guere Tableau 3: Balance commerciale agricole en 1980 en milliers de dollars

(Un dollar = 0y620 millimes tunisiens)

Pays Importations Exportations

Algerie 2240419 117924

Tunisie 519289 136556

Maroc 931141 602127

Tableau 4: Balance des produits alimentaires en Tunisie (en millions de dinars tunisiens)

1976 1977 1978 1979 1980 1981 Moyenne

Exportations 69,8 64,0 78,8 95,0 68,8 115,0 84,3 Importations 87,6 92,8 105,5 149,8 157,1 215,0 144,0 Deficit -17,8 -28,8 -26,7 -54,8 -88,3 -100,0 -59,7

importante. L'Algerie, en particulier, exporte tres peu de denrees agricoles. Celles-ci ne representent plus aujourd'hui

(1980) que 0,86% de la valeur totale des exportations. Quant

a la part des ventes tunisiennes dans les exportations totales, elles se situent selon les annees entre 6 et 9%. Des trois pays du Maghreb, seul le Maroc tire encore une partie non negligeable de ses recettes en devises de la vente des produits agricoles, celles-ci representent presque un quart de la valeur totale de ses exportations. Le Maroc etant exclu du club des exportateurs de petrole, les recettes provenant de la commer cialisation des produits agricoles conservent dans la valeur globale de ses exportations une certaine importance.

Les trois pays du Maghreb ont une balance commerciale

agricole deficitaire, comme Pindique le tableau 3, le record

etant atteint par PAlgerie.

II. Une politique economique qui n'avantage pas Vagriculture

Faiblesse des investissements dans Vagriculture

Apres Plndependance les efforts des gouvernements des

trois pays du Maghreb tendirent a developper Pexploitation

des ressources minieres (phosphates pour le Maroc et la

Tunisie) et energetiques (petrole et gaz pour PAlgerie,

petrole pour la Tunisie) ainsi que les infrastructures de base (routes, ports, aerodromes etc.), necessaires a lessor

industriel et celui du tourisme, qui a connu en Tunisie puis au Maroc un developpement remarquable.

C'etait, done, une politique totalement differente de celle qui prevalait a Pepoque coloniale, c'etait une politique fondee sur ce qu'on appelait le pacte colonial et qui

consistait a faire des trois pays du Maghreb des exportateurs

de matieres premieres et de produits agricoles et des acheteurs de produits manufactures venant de la France essentiellement.

Ainsi, depuis Plndependance Pagriculture tunisienne n'a

recu que 15,4% des investissements contre 33,7% pour

Pindustrie (y compris Penergie qui detient une place essen tielle) et 50,8% pour les services. Au cours de la derniere decennie (1973-81) Pagriculture tunisienne qui a recu 18,8%

des investissements entre 1962 et 1971 n'en a plus obtenu que 12,2%.

En Algerie aussi, la part de Pagriculture dans le volume

total de Pinvestissement planifie n'a pas cesse de diminuer

depuis Plndependance (1962). Si le plan triennal a consacre a

Pagriculture 26% du total des investissements, le premier

plan quadriennal (1970-73) ne lui a reserve que 15% et le 2e

plan quadriennal (1974-77) 11% seulement. Il est aremarquer

(6)

que ces investissements ont profite essentiellement aux exploitations du secteur etatique. D'apres Mutin (1980) le volume des credits accordes aux agriculteurs prives qui

s'elevait a 120-130 millions de Dinars algeriens avant 1970

est passe a 45 millions en 1971; 22 en 1972 et 10 a 12 millions

entre 1973 et 1978 .

Au Maroc, P agriculture a beneficie depuis 1965 d'investis sements publics plus importants (30 a 40%), mais ces investis

sements ont ete diriges essentiellement vers le secteur hydraulique, et plus particulierement vers la grande hydrau

lique: construction des barrages, amenagement de pres de

500 000 hectares de perimetres irrigues. Mais le secteur qui a ainsi profite de la plus grande partie des credits publics ne representent qu'une infirme partie (7 a 8%) de Pespace

agricole marocain.

La depreciation desprix agricoles

La politique des prix agricoles pratiquee par les gouverne

ments maghrebins n'a pas ete particulierement favorable aux agriculteurs. C'est, en fait, une politique qui decoule de

la volonte des Pouvoirs Publics de favoriser par tous les moyens les secteurs secondaire et tertiaire non seulement en y injectant massivement des capitaux publics et prives - nationaux et etrangers - mais en operant des transfers de richesses des campagnes vers les villes, du secteur agricole vers les secteurs secondaire et tertiaire par une pression sur

les prix des denrees agricoles. Mais le maintien des salaires bas ne peut durer sans risques de graves conflits sociaux, sans

une politique des produits alimentaires a bas prix. Des lors,

les gouvernements firent tout pour empecher que ces prix ne soient ajustes au niveau des prix internationaux ou indexes sur ceux des produits industriels.

C'est ainsi qu'en Algerie, alors que les prix des cereales restaient stables entre 1969 et 1975 et que ceux des fruits et legumes baissaient, les prix du materiel agricole augmentaient

de 37% et ceux des instrants (engrais, pesticides etc.) de 40

a 50%. En meme temps le salaire des ouvriers agricoles

augmentait de 55% (Mutin 1980).

Depuis 1975, le gouvernement algerien a redresse la barre en augmentant le prix des cereales, des legumes sees, des fruits, des legumes etc. Mais dans la conjuncture deflation

galopante Involution des prix des denrees agricoles a la production ne suit guere celle des prix des produits industriels

et plus particulierement du materiel agricole.

La depreciation des prix agricoles eut de graves conse quences: destabilisation de la population active travaillant dans F agriculture, affaiblissement des capacites d'autofinan cement des exploitations et plus particulierement ceux du secteur socialiste dont la majorite traine encore des deficits plus ou moins importants.

En Tunisie la meme politique a eu les memes effects. Alors que Findice (sur la base 100 en 1961) des prix de gros des pro duits agricoles en 1979 s'etablissait a 170, celui des prix indu

striels s'elevait a 265,3 (Belhady 1981). La depreciation des produits agricoles entre 1961 et 1979 se situe entre 94% et

55% selon les produits (Belhady 1981).

Mais les plus devalorisees sont les denrees agricoles de base, a savoir les cereales, les produits de l'elevage (viande et

surtout lait) et en Tunisie, Phuile d'olive dont les prix sont fixes par les Pouvoirs Publics et qui n'obeissent pas a la loi de P off re et de la demande.

Les effets negatifs de la reorganisation des structures agricoles

Apres Plndependance les gouvernements des trois pays du

Maghreb devaient assumer le lourd heritage des terres lais

sees par les colons: 700 a 800000 hectares en Tunisie;

2700000 hectares en Algerie, un million d'hectares au

Maroc. La prise en charge de ces terres, parmi les plus fertiles

et les mieux equipees du pays ne fut guere facile.

L'Algerie prefere en faire des domaines autogenes et

des cooperatives d'anciens Moujahidines (Combattants) (CPAM) qui s'etendent sur 2130 000 hectares, la Tunisie des

Cooperatives, des agro-combinats et des fermes-pilotes;

quant au Maroc, le passage des terres coloniales aux mains des marocains se fit progressivement et les terres ainsi recu perees furent soit attributes (les terres bour , en culture

seche) a des agriculteurs qui furent appeles a constituer des

cooperatives, soit prises en charge (les terres irriguees) par

PEtat puis depuis 1972, confiees a une Societe privee, la

Societe de Developpement Agricole .

L'Algerie poussant a la socialisation une grande partie du secteur agricole mit a Pordre du jour, en 1972, la Revolu

tion Agraire : les terres communales auparavant exploiters

par des agriculteurs prives furent nationalises, puis en 1973, ce fut le tour des terres des grandes proprietaires et de ceux

qui, exercant d'autres professions, n'exploitent pas directe ment leurs terres. Au total les terres de la Revolution Agraire s'etendent sur quelques 1400 000 hectares et sont mises en valeur par des paysans groupes en cooperatives.

La phase de mise en place des nouvelles structures a ete generalement catastrophique sur le plan de la gestion, de la productivity, de la conservation et de Pentretien des equipe ments et infrastructures heritees de la periode coloniale.

En Algerie le secteur socialiste, souffre encore de la lon gueur des circuits administratifs qui doivent repercuter les decisions a travers les multiples organes d'execution. Il connait aussi des frequentes penuries d'engrais, des semen ces, des moyens de financement qui rendent toute gestion

correcte des exploitations tres difficile, sinon impossible.

Ces blocages ont naturellement des consequences tres

facheuses sur le volume de la production. Les chiffres parlent

d'eux-memes: consequence directe de Pexperience des cooperatives (1963-1969) le taux annuel moyen de croissance

de Pagriculture tunisienne a ete 2% entre 1960 et 1970. En Algerie, il a ete 0,4% seulement, puis de 1970 a 1979 il n'a

atteint que 0,6% (Banque Mondiale 1981).

La production cerealiere, en particulier, a durement ressenti les effets des bouleversements des structures agri

coles; en Tunisie, la recolte de ble tendre par exemple qui atteignait presque 2 millions quintaux a la veille de Plnde

pandance etait tombee a 500 000 quintaux en moyenne au

cours de la decennie 70; en Algerie la production de ble - dur

(7)

48 Erdkunde Band 39/1985

Tableau 5: Rendements des cereales (Qx/ha)

19 61-65 69-71 72 73 74 75 76 77 78 80 81 79

Algerie 6,24 6,14 8,52 5,65 5,54 4,53 6,91 4,11 8,08 5,61 7,81 7,36 Tunisie 9,07 6,34 6,44 5,78 6,24 8,59 6,22 5,22 6,08 5,97 9,15 9,72 Maroc 8,20 9,26 11,20 7,39 10,51 8,87 11,93 5,94 9,95 9,26 10,12 9,13

Source: Annuaire FAO

et tendre - qui comportait 12 354 000 quintaux en 1965 s'eta blissait a 10 910 000 quintaux en 1974 et 8 270 000 quintaux

en 1977.

Au Maroc, la chute de la production cerealiere n'est pas aussi spectaculaire, mais le secteur des agrumes qui etait en tres grande partie detenu par les europeens a particuliere ment souffert. En 1972, en effet, les vergers (marocains)

avaient perdu une grande partie de leur productivity a la suite d'une mauvaise gestion. Apres le Dahir du 2 Mars 1973 qui

a decrete la reprise des terres prives appartenantes aux colons etrangers, nous avons trouve cette seconde generation de vergers dans le meme etat que la premiere sauf quelques ex ceptions. Dans les deux cas, la Societe de Developpement Agricole a rencontre de graves problemes pour redresser le

patrimoine (Interview de Monsieur Abdallah Lahlou, Di

recteur General de la Societe de Developpement Agricole a Sophie Bessis: Afrique -

Agriculture, Juillet 1976).

///. Une agriculture peu productive

Faiblesse des rendements et imperfection des techniques

Le mal dont souffre P agriculture maghrebine est, dans la

quasi totalite des secteurs, la faiblesse des rendements. Cette faiblesse est sans aucun doute liee en grande partie aux condi tions climatiques que nous avons deja evoquees; les varia tions pluviometriques ont une influence directe sur les

rendements et le volume de la production dans les regions

des cultures seches qui s'etendent a 90-95% de Pespace agri cole maghrebin.

Lorsque des facteurs socio-economiques destabilisants (bouleversements des structures agricoles, changement de systeme ou de politique economique, baisse des revenus agri coles etc.) se combinent a ces facteurs defavorables d'ordre naturel, les rendements cerealiers diminuent tres sensible ment et atteignent parfois des niveaux catastrophiques: c'est

ce qui est arrive par exemple en Tunisie entre 1965 et 1969,

lorsqu'aux effets perturbants de la reforme des structures agricoles sont venus s'aj outer ceux d'une secheresse pro

longed qui est terminee par les inondations desastreuses de 1969.

La combinaison des facteurs politiques, economiques, sociaux, dont on a evoque les aspects ci-dessus et des facteurs climatiques souvent defavorables cumulent leurs effets avec ceux d'un systeme de production a caractere souvent exten

sif: la cerealiculture dans les trois pays du Maghreb est prati

quee selon un systeme de rotation biennale cereales-jacheres

qui laisse improductif 30 a 50% des terres qui sont vouees a

la cerealiculture (celle-ci s'etand a 50-60% des terres culti vables).

Cette jachere est laissee sou vent morte chez les petits exploitants qui Putilisent comme parcours pout le betail. Les gros exploitants preferent, eux, la preparer -

pour les cere ales de l'annee suivante - en la labourant frequement et en la debarrassant de ses mauvaises herbes. Une faible partie (10 a 20%) des laissees en jachere sont valorisees par des cultures fourrageres ou des legumineuses.

D'apres le tableau 5 on voit la detresse de la cerealiculture maghrebine, surtout si on la compare a celle des pays comme

ceux de PEurope occidentale ou les rendements en cereales atteignent ou depassent 30 a 40 quintaux Phectare.

En arboriculture seche la situation est a peine meilleure.

L'arbre qui occupe les plus grandes superficies est Polivier, surtout en Tunisie qui est le 5e producteur d'huile d'olive du

monde et le premier exportateur. Ce pays a fait un effort considerable pour developper l'oleiculture dans les regions qui n'ont pas de vocation cerealiere comme les Basses et les Hautes Steppes, voire aussi les regions predesertiques (plaine

de Zarzis). On a encourage aussi la culture de Polivier dans la zone tellienne ou de vastes plantations ont ete crees sur les glacis encroutes et les versants montagneux denudes. Cet

effort aurait pu porter plus de fruits si les methodes et les

techniques d'exploitation etaient plus perfectionnees. Au

lendemain de la liquidation du systeme cooperatif en 1969,

les jeunes plantations crees par les cooperatives ont ete lais sees a Pabandon et plusieurs d'entr'elles ont deperi.

Pres de 15% des plantations tunisiennes d'olivier sont

enfin frappees de senescende surtout celles de la region du Sahel de Sousse ou Page moyen des oliviers est de 50 ans.

Leur productivity est derisoire et la situation fonciere in

extricable, a cause du probleme de l'indivision ne facilite

guere le renouvellement d'une foret d'oliviers qui date des temps les plus recules de l'Histoire.

En Algerie, peu d'actions ont ete entreprises pour deve

lopper l'oleiculture qui pourrait etre a sa place dans les regions telliennes du Constatinois aux paysages aujourd'hui desesperement nus. Quant aux oliviers de Kabylie, a moitie

sauvages, ils ne sont pas plus productifs que ceux des vieilles plantations des regions de Marrakech, de Taza ou de Fes

(regions qui totalisent pres de 60% de Poliveraie marocaine).

Le Maroc, contrairement a PAlgerie, a fait un effort serieux pour developper l'oleiculture, mais les carences de nature technique, analogues a ceux que Pon a evoque pour la

(8)

Tunisie, ne permettent pas d'ameliorer sensiblement les rendements qui restent bas dans les trois pays. Ainsi Polivier qui courre acjtuellement, en Tunisie, une superficie d'envi ron 1,4 millions d'hectares, soit le tiers des terres labourables n'intervient que pour 13% du produit agricole brut tunisien.

La production par arbre et par an comporte en moyenne la moitie de celle en Espagne ou en Italic Dans ce pays, ainsi

qu'en Algerie, vieillissement et insuffisance de l'eau d'irriga tion, forte densite a l'hectare, insuffisance de la fertilisation et des traitements contre les parasites sont aussi responsables

de la faible productivity des plantations d'agrumes et d'au

tres arbres fruitiers (grenadiers, abricotiers, pechers, figuiers etc.). Le rendement des plantations d'agrumes tunisiennes comporte a peine 13 tonnes par hectare et celui des planta tions algeriennes ne depasse guere 10 quintaux.

Les autres especes d'arbres fruitiers a noyaux ou a pepins ont connu depuis l'lndependance une extension tres sensible

en superficie (en Algerie, par exemple, celle-ci est de 17000 a

100000 hectares), mais la production connait des limites

imposees par les faibles disponibilites en eau, la penurie de

moyens de financement et souvent aussi une gestion irratio

nelle (secteur socialiste).

L'elevage

Nulle part, peut etre, dans le secteur agricole maghrebin, le retard n'est aussi patent que dans celui de l'elevage. Celui ci reste dans son ensemble une activite tres extensive. L'ecra sante majorite du troupeau bovin et ovin vit des parcours de

fortune (herbe des fosses, des bords et des lits d'oueds,

maquis montagneux etc.). Les cultures fourrageres occupent

une tres faible partie de l'espace agricole bien que l'elevage fournisse 30 a 40% du produit agricole total des trois pays. La

quasi totalite des cultures fourrageres sont pratiquees dans

les regions humides du Tell (en Algerie et en Tunisie) et

atlantiques au Maroc. Dans les vastes regions steppiques et

subdesertiques ou l'elevage (ovin, caprin et camelin) joue un

role essentiel dans l'economie, les fourrages occupent des superficies tres faibles, essentiellement dans les secteurs irri gues (oasis). Mais meme dans les regions humides, les rota tions culturales, a base de cereales, qui integrent les fourrages (graminees, comme l'avoine, ou legumineuses comme les feves ou la luzerne) reservent a ceux-ci une faible place (5 a 10% des superficies emblavees). Les cultures fourrageres sont la consequence, essentiellement, de la grande exploita

tion privee ou etatique qui dispose suffisamment d'espace

pour en reserver une partie aux fourrages, et la production d'aliments concentres pour le betail qui s'est developpee ces dernieres annees, profite surtout a 1'aviculture industrielle.

La petite exploitation qui utilise la quasi totalite des terres dont elle dispose pour faire des cultures vivrieres est dans

l'impossibilite de produire des fourrages en quantites suffi

santes et par consequent de nourrir correctement son betail.

Or, la majorite du troupeau ovin appartient a de petits ex ploitants disposant de peu de terres, ou n'en possedant pas

du tout: en Tunisie, 84% des bovins appartiennent a des ex ploitants de moins de 20 hectares.

Un potential hydraulique sous-utilise et un environnement degrade

L'une des conditions de Intensification des systemes de production agricole dans les pays a longue saison seche est la mobilisation des ressources hydrauliques (cours d'eau,

nappes d'eau souterraines) pour l'irrigation et l'utilisation du sol par les cultures tout au long de l'annee.

Les deux pays du Maghreb qui ont deploye le plus d'ef forts pour developper l'irrigation depuis l'Independence,

sont le Maroc et la Tunisie. En Algerie, au contraire, non seulement il n'y a pas eu d'extension de terres irriguees, mais la superficie de ces terres a regresse passant de 335 000 hec tares en 1973 a 300 000 hectares en 1979. Cette situation est due a l'insuffisance des superficies sous irrigation, a la perte

des terroirs irrigues et a la disparition de superficies irriguees en raison d'un mauvais drainage (Mutin 1980, p. 62).

Au Maroc, et en Tunisie, il n'en est guere de meme: les superficies irriguees sont passees au Maroc de 65 000 ha en

1956 a 500 000 ha en 1981 et en Tunisie de 65 000 a 150 000

hectares. Les ressources hydrauliques de la Tunisie sont

beaucoup plus limitees que celles du Maroc. Cette extension

des perimetres irrigues a permis un remarquable develop pement des cultures maraicheres, industrielles, fourrageres,

et, dans une moindre mesure de Parboriculture fruitiere. Il n'est pas moins vrai, cependant, que ni le taux d'utilisation des infrastructures, et des installations hydrauliques, ni la productivity des systemes de production ne sont a la mesure des enormes investissements consentis dans ce secteur.

Conclusion

Les campagnes maghrebines traversent a l'heure actuelle une grave crise dont les manifestations sont multiples. Elle a pour consequence d'alterer le dynamisme de ces campagnes, d'affaiblir leurs forces productives. La population active

agricole vieillit visiblement, car les jeunes ne veulent plus travailler la terre. En Algerie, par exemple, Page moyen des

agriculteurs est 40 ans, alors que celui de la population occu pee est 34 ans. En Tunisie, et au Maroc, on constate la meme evolution acceleree par la scolarisation, Immigration vers les pays etrangers et l'urbanisation.

Pour retablir l'equilibre entre les differents secteurs de

l'activite economique du Maghreb et arreter la deterioration

de la situation dans Pagriculture, il faut que celle-ci devienne aux yeux des Pouvoirs Publics, la priorite des priorites au niveau des choix economiques. Il faut que les produits agri coles qui n'obeissent pas a la loi de l'offre et de la demande

soient sensiblement revalorises et que les revenus des agri culteurs soient ajustes au niveau des revenus de l'industrie et des services. II faut, en un mot que Pagriculture retienne a la

(9)

50 _ Erdkunde_Band 39/1985 campagne non seulement les vieux et les gens peu instruits

ou analphabetes, mais aussi des techniciensd'un haut niveau, qui doivent trouver avantage a y travailler et a y investir.

Litterature

Annuaire F. A. O. de la production agricole, Vol. 35, 1981.

AnnuaireFA. O. du Commerce, Vol. 39, 1981.

Ayache, A.: Le Maroc. Editions Sociales. Paris 1956.

Banque Mondiale: Rapport sur le developpement dans le monde en 1981. Washington D. C. Aout 1981.

Belhady, A.: Le programme de developpement rural. Illusions et realites. Revue Tunisienne de Geographie, n 7, 1981.

Ben Romdhane, M.: La Question agraire en Tunisie. Geographie et Developpement, n 3, Mars 1981.

Ministere du Plan et des Finances: Vie. Plan de Developpement Eco nomique et Social 1982-1986. Agriculture et Peche, 1982.

Mutin, G.: Agriculture et Dependance alimentaire en Algerie.

Maghreb-Machrek Oct.-Nov.-Dec. 1980, n 90.

Poncet, J.: La colonisation et la production europeenne en Tunisie depuis 1881. Paris, La Haye 1961.

BERICHTE UND MITTEILUNGEN

FORMEN DER LANDLICHEN ABWANDERUNG IN DER TURKEI

Mit 1 Abbildung und 3 Tabellen

Ernst Struck

Summary: Types of rural out-migration in Turkey

Rural out-migration was studied by fieldwork in the area of today's maximum out-migration in the transition area from inner Anatolia to eastern Anatolia. The development of rural out-migra

tion can be characterized by four migration-types: (i) "exploration migration" (until 1950), (ii) "seasonal-migration" (until 1960),

(iii) "mass-migration" (1960 till today), (iv) "marriage-migration"

(1975 till today).

After the "explorational phase" all further migration was induced by family ties and communication flows between the migrants and the village households. The out-migration was always prepared by the former migrants, who provided jobs and dwellings for those who followed. These strong linkages are reflected in "marriage migration", which means an important intensification of "mass migration". Women get married to former villagers who now live in

the cities. Target-migration (Direktwanderung) was distinguished from step-wise migration (Etappenwanderung) by the decision making procedure of the migrant household.

The homogeneous migration behaviour after the first phase of

"exploration-migration" is the basis for the concept of "interrela tion-migration" (Beziehungswanderung). "Interrelation-migration" is one reason for the low participation in step-wise migration and the growing female out-migration rates.

Den Wanderungsvorgangen in der Tiirkei ist bisher kaum

Beachtung geschenkt worden. Da eine Migrationsstatistik

fehlt, liegen nur indirekte Analysen der Binnenwanderung vor" (TOmmerterIn 1968, 1977-78, 1979-80; Ritter 1972;

Tekc;e 1975 u. a.). Diese Untersuchungen konnen jedoch

weder Auskunft iiber die landliche oder stadtische Herkunft der Migranten noch iiber die Wanderungsablaufe selbst

geben. Ebensowenig sind die Studien zur Gastarbeiterwan derung diesen Fragen nachgegangen (u. a. Abadan-Unat

et al. 1976; Jurecka, Werth 1980; Wagenhauser 1981).

Nur einige turkische Dorfuntersuchungen enthalten Hin weise auf Migranten und ihre Wanderungsgeschichten (z.B.

Akkayan 1979).

Wie in den meisten Entwicklungslandern, die sich in der industriellen Aufbauphase befinden, haben sich auch in der Tiirkei umfangreiche Wanderungsstrome zwischen dem

n Als Grundlage dient die Geburtsprovinzstatistik, die eine Abweichung des Aufenthaltsortes zum Erhebungszeitpunkt (De

Facto-Zahlung im Abstand von fiinf Jahren) vom Geburtsort auf Provinzbasis angibt. Eine zuverlassige Statistik iiber die natiirlichen Bevolkerungsbewegungen gibt es nicht.

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